Certains romans, devenus des classiques, devraient être découvert, durant l'enfance ou l'adolescence. Ainsi, ils ne perdraient pas leur charme mais également leur intérêt.
J'ai voulu me plonger dans ce court roman d'une centaine de pages, après son évocation dans le 2e tome d'Enola Holmes. Ce fut également une bonne occasion de vider la PAL rapidement puisqu'il se lit en à peine deux heures (heureusement que j’avais acquis ce livre en vide grenier pour 0.50cts. Une lecture à moindre frais).
En le refermant, je constate que je n'ai pris pas plus de plaisir que ça à la lecture de cette histoire...tout simplement parce que je la connaissais déjà. Le mystère qu'instaure Stevenson dans le roman fut éventé par le fait que je connaissais déjà la véritable identité de Mr Hyde, ayant déjà vu plusieurs adaptations cinématographiques ou entendu également quelques chansons traitant de ce sujet comme celle de Gainsbourg
(Dr Jekyll & Mr Hyde)
ou celle de Philippe Chatel (dont j'ai repris un vers pour le titre de ce billet).
(Mr Hyde)
Dans ces cas là, comment apprécier un roman dont on connait déjà la fin. Très difficile. Il faut alors prendre du plaisir dans le style et la façon qu'à l'auteur de raconter son histoire. De ce point de vue là, je n'ai pas été séduit par le style, un peu froid, presque clinique de Stevenson et j'ai été déçu. Je ne retrouvais pas le style qui m'avait séduit dans "L'île au Trésor" (que j'ai découvert, à l'adolescence). J'ai lu ce roman sans plaisir, tournant les pages en attendant la révélation finale (que je connaissais donc) et ne la voyant pas arriver avant la toute fin.
En fait, je n'imaginais pas lire une enquête: l'enquête de Utterson, l'avoué et ami du Dr Jekyll, qui va nous amener vers la révélation finale: l'identité de Mr. Hyde. Car, oui, c'est bien un petit roman policier, teinté de fantastique, auquel nous convie Stevenson...oui, mais quel intérêt de lire un policier si on connait déjà l'identité de l'assassin avant de le lire.
Pourtant, Stevenson soulève un sujet important et qui porte à réflexion: l'ambivalence dont chaque être humain est pourvue: chaque individu a une part sombre en lui, qu'il laisse plus ou moins sortir de temps en temps, à des degrés différents. Qu'est ce qui nous fait succomber à notre part sombre, quelquefois jusqu'au meurtre? Qu'est ce qui nous pousse a passer à l'acte? Qu'est ce qui fait également qu'on ne veuille pas faire sortir ce Mr Hyde de nous? Quoique, chacun a connu son côté Hyde, ce côté méchant qui vous faire dire des horreurs à une personne que vous détestez.
D'ailleurs, cela me fait dire que ce roman de Stevenson est encore très actuel aujourd'hui: internet, ce merveilleux outil qui permet de faire de belles découvertes est également un merveilleux moyen de faire ressortir le Mr Hyde qui sommeille en nous. Sous couvert d'anonymat et de pseudo, chacun se permet de sortir des insanités, et des horreurs, dans des commentaires parfois douteux et souvent abjects et insultants...
Alors il y a du Mr Hyde en moi: il m'arrive de faire ressortir mon côté méchant de temps en temps. Mais vous, avez vous, au plus profond de vous, un Mr Hyde qui ressort de temps en temps?
Je finis donc mon billet sur cette question.
Comme quoi cette lecture, qui ne m'a pas plus emballé que ça, permet quand même de me questionner sur l'ambivalence de l'être humain. C'est déjà ça.
Robert Louis Stevenson: L'étrange cas du Dr Jekyll & Mr Hyde, Le Livre de Poche, 120 pages, 1975
3/ Ce roman de Stevenson connut plusieurs adaptations cinématographiques, dont une en 1941 signée Victor Flemming avec Spencer Tracy, Ingrid Bergman & Lana Turner.
J'ai eu le même ressenti que toi lors de mes lectures, oui mes parce que je l'ai d'abord lu en VO, et du coup j'attribuais mon ennui à l'anglais... Donc un peu plus tard j'ai recommencé avec le français. Je trouve que les thèmes abordés sont intéressants, pour autant l'auteur n'a pas su capter mon attention.
RépondreSupprimerDonc, l'ennui ne vient pas du traducteur mais bien de Stevenson lui même. Dommage.
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