jeudi 31 décembre 2015

Bilan Book Jar 2015/Présentation Book Jar 2016

Cette année, j'ai instauré une Book Jar (qui consiste à mettre 12 titres de sa PAL (enfin des papiers, bien sûr, pas les bouquins) et de tirer un titre chaque mois afin de le lire) avec des livres qui traînaient dans ma PAL depuis des années.
Eh bien, je trouve que ce fut une idée merveilleuse, car cela m'a permis d'enlever des livres auquel je ne pensais plus, et certains furent même de belles découvertes.

En cette fin d'année, il est temps de faire le bilan de cette Book Jar 2015. Rappelons tout d'abord les douze titres dans leur ordre de tirage:


Janvier 2015: La Ligne Rouge: James Joyce
Février 2015: Le messager des sables: Antoine Audouard & Léonard Anthony
Mars 2015: N'éveillez pas le chat qui dort: Julian Gloag (Abandon)
Avril 2015: Dédale: Larry Collins (Abandon)
Mai 2015: Le Hussard sur le toit: Jean Giono
Juin 2015: Danse Avec Les Loups: Michael Blake
Juillet 2015: Le Ciel et l'enfer (Nord et Sud Tome 3): John Jakes
Août 2015: Service des urgences: Marcia Rose
Septembre 2015: Pastorale américaine: Philip Roth
Octobre 2015: Fortune de France: Robert Merle
Novembre 2015: Les Heures: Michael Cunningham
Décembre 2015: Le Couloir de la mort: John Grisham

Comme vous pouvez le voir, ce fut une année très acceptable. Il y a eu, seulement deux abandons (ce qui est le risque quand on tire un livre au hasard, mais c'est aussi un bon moyen de faire le ménage dans sa PAL en se rendant compte que ces livres là ne me faisaient plus envie, car mes choix de lectures ont quelques peu changés) et des livres comme "Danse avec les loups", "Fortune de France" et "Les Heures" ont été de belles surprises de lectures.
De plus, le hasard a souvent bien fait les choses car certains livres tirées correspondaient à la saison où je voulais les lire (comme "Service des Urgences", "Fortune de France" ou "Les Heures"). J'espère que ce sera la même chose l'année prochaine.

Il est temps maintenant de passer à la liste des livres que j'ai choisi de lire en 2016. Comme pour l'année dernière, j'ai choisi des romans qui dorment depuis des années et qu'il est temps de réveiller (et même pour certains, de ranimer tellement ils sont proches du coma): des Belles Au Bois Dormant en somme. (eh eh , jeu de mot hyper pourri, je l'admet).

Book Jar 2016

Northanger Abbey: Jane Austen
Un jour des choses terribles: Laurent Botti
Mille femmes blanches: Jim Fergus
La dame du Nil: Pauline Gedge
Racines: Alex Haley
L'oeuvre de Dieu, la part du diable: John Irving
La poursuite du bonheur: Douglas Kennedy
Le chagrin et la grâce: Wally Lamb
Nouvelles africaines: Doris Lessing
Au plaisir de Dieu: Jean d'Ormesson
Le Dieu des petits riens: Arhundati Roy
Une journée d'Ivan Denissovitch: Alexandre Soljenitsine

Comme vous pouvez le voir, un programme varié ou des classiques côtoient des polars et des sagas. Tout ce que j'aime. Je vous avouerai, toutefois qu'un titre me fait très peur: "L'oeuvre de dieu, la part du diable" de John Irving. J'ai déjà fait trois tentatives de lecture qui se sont soldés par des échecs. Je l'ai à chaque fois abandonné. Je vais donc (tenter de) le lire une 4e fois...mais cette fois ci, ça passe où ça casse;  ainsi, il quittera ma PAL une bonne fois pour toute.

Avant de clore ce billet, je voulais aussi parler d'un autre "challenge" que j'effectue dans l'année: lire une série de livres.
Depuis deux ans, je m'y tiens avec succès:
en 2014, c'est la série Succubus de Richelle Mead qui eu l'honneur de débuter ce "challenge".
en 2015, Les Portes de Québec de Jean-Pierre Charland a enthousiasmé les saisons de l'année 2015.

Pour 2016, j'ai pris la décision de "corser" l'affaire, en lisant, non pas une, mais deux séries!
Deux séries vont donc rythmer mon année livresque 2016:
Harry Potter:de J.K. Rowling
Les enfants de la Terre: de Jean Auel

En fait, ce choix s'explique simplement: "Harry Potter" est une série dont il me reste le dernier tome à lire. Donc, comme la série sera quasiment une relecture, je ne me voyais pas la relire toute une année au détriment d'une autre série (car il me reste encore quelques sagas dans ma PAL qui attendent d'être lues).

Pour finir, je vous montre  les deux  livres qui vont rythmer mon mois de janvier (et bien d'autres j'espère) :

Pour la Book Jar: 




Pour la (1ere) Série de l'année: 



Tout un programme!

J'espère que l'année 2016 sera une belle année livresque pour tout le monde.





mercredi 30 décembre 2015

La Discothèque du 20e siècle #147

En 1964, Danyel Gérard revenait avec une nouvelle chanson qui allait mettre tout le monde d'accord.

Danyel Gérard: D'accord d'accord (1964)




De son vrai nom Gérard Kherlakian, Danyel est né à Paris en 1939. Il débute en 1958, à 19 ans, chez Barclay en enregistrant de l'authentique rock'n'roll, notamment l'épatant D'où reviens tu Billy Boy sur des paroles de Boris Vian. Passé chez Polydor, il y enregistre notamment Le petit Gonzales en 1962, qui devient par là même son premier succès. Débarquant peu après sur le label Disc'AZ, il lui faut attendre 1964 avant de triompher de nouveau avec ce D'accord d'accord (adaptation d'une chanson du groupe culte The Standells). (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1964", Polygram Direct)

Bonne écoute!

mardi 29 décembre 2015

Les Portes de Québec Tome 4 (La Mort Bleue)

4e de couverture: 1918, l'Allemagne n'a pas encore rendu les armes mais une autre menace plane déjà: la grippe espagnole...Et chacun réagit à sa manière: Edouard se montre toujours aussi frivole, alors que Thalie revient à Québec pour soigner les malades. Tout le monde s'inquiète pour Mathieu, parti au front et dont on est sans nouvelles. 
Quant à Elizabeth, elle est bientôt confrontée à la révélation d'un grand mystère...

Risque de Spoilers sur les tomes précédents. 

Dernier voyage à Québec en compagnie des Picard, avec ce 4e tome, et je suis déjà orphelin de ces personnages qui m'auront accompagné pendant l'année. 

Alors, je vais avoir l'impression de me répéter, mais j'ai encore une fois passé un moment fantastique avec cette saga. Jean-Pierre Charland continue de nous conter magnifiquement l'histoire de Québec en se focalisant sur la grippe espagnole qui à sévit dans la ville en 1918. (Il met ainsi la guerre de côté pour nous immerger dans une autre hécatombe).
J'ai toutefois remarqué que l'auteur, dans ce tome, revenait à la famille initiale du premier tome, en donnant la part belle à Edouard et Thomas (surtout dans la première moitié du tome). J'ai bien aimé, mais comme Edouard Picard ne fait pas partie de mes persos préférés, j'ai été un peu chafouin. Heureusement, avec l'apparition de l'épidémie, Thalie reprend de l'ascendant dans l'histoire, pour mon plus grand bonheur.
En fait, le seul petit hic de cette saga, c'est le lieu de l'action: celui ci ne se focalise quasi exclusivement qu'à Québec (mis à part quelques incursions rapides à Montréal et Ottawa). C'est bien dommage car les études de médecine qu'effectue Thalie à Montréal, sont peu développées, à peine le début pour montrer l'ostracisme que subisse les femmes dans ce milieu universitaire, très intéressant mais juste survolée. Dommage.
Heureusement, le rôle de Thalie s'affirme lors de l'épidémie de grippe que connaît Québec. Elle prend de l'assurance et montre toute sa force. Voilà un personnage de femme magnifique. Tout le contraire d'Eugénie, qui est toujours aussi garce (en fait, elle devient le portrait craché de sa mère, Alice) et qui fait vivre un enfer à son mari, Fernand, qui commence à entretenir une relation amour-amitié avec Jeanne, leur servante.
Cependant, Eugénie est utilisé le strict minimum et cela me va parfaitement.
Jean-Pierre Charland parle peu de politique dans ce tome là, tellement occupé par l'épidémie de grippe qui prend énormément de place...ce qui n'a pas été pour me déplaire car on en apprend toujours plus sur l'histoire du Québec et c'est toujours aussi passionnant.

Par contre, l'autre bémol, c'est que Mathieu, mon personnage préféré soit absent tout au long de ce tome (normal, me direz vous, il est parti faire la guerre en Europe). Il est simplement évoqué par les personnages comme Marie, Thalie ou Françoise, sa fiancée, qui se pose bien des questions sur son engagement: doit elle l'attendre ou bien vivre sa vie? Cette question ne trouve pas de réponse définitive, mais la réaction de Marie ou de Thalie à ce sujet est des plus belles...ce qui renforce mon attachement à la famille d'Alfred.

Les révélations ne manquent pas dans ce tome et des réponses nous sont donné, mais pas toutes et c'est là où vient une petite frustration. C'est un dernier tome et des situations restent en suspens (que devient Elizabeth après l'événement tragique qui la frappe?, Edouard arrivera t'il à faire face à ses nouvelles responsabilités?, la vie de Fernand va t'elle tourner au cauchemar avec le chantage d'Eugénie?; le retour de Mathieu de la guerre va t'il bouleverser la vie de ses proches?) ...mais surtout je n'ai pas eu envie de quitter les Picard. J'aurai voulu savoir comment leur vie allait évoluer.
Tellement frustré par ces situations inachevées, (je vous rappelle que c'est le 4e et dernier tome de la saga) j'ai cherché une explication...et en naviguant sur le net, j'ai alors remarqué que Les Portes du Québec n'était que le début d'une longue saga.

En effet, Jean-Pierre Charland a continué à raconter l'histoire du Québec, ainsi que celle des familles Picard dans non pas une mais DEUX autres tétralogies (Les Folles années (qui se déroule de 1919 à 1929) et Les Années de plomb (qui se déroule de la Crise de 1929 à la Deuxième Guerre mondiale): au total, 8 autres tomes qui continuent l'aventure...Et là, je ne vous raconte pas le bonheur pour moi car je n'étais pas encore prêt à dire adieu aux Picard.

Au final, une saga formidable, qui m'a fait vibrer pendant une année, et qui m'a appris beaucoup de chose, sur la ville de Québec. Une saga que je recommande pour les amoureux d'Histoire (car celle ci est très présente tout au long des quatre tomes), mais aussi des grandes sagas familiales. En clair, une saga à découvrir.
Bon, il ne me reste plus maintenant qu'à acquérir les deux autres sagas qui font suite à celle ci pour continuer le voyage. Noël n'est donc pas encore fini. That's wonderful!

Jean-Pierre Charland: Les Portes de Québec Tome 4 (La Mort Bleue), France Loisirs, 725 pages, 2011


dimanche 27 décembre 2015

Slow Qui Tue #258: La Neige au Sahara

Le slow qui tue de la semaine ferait tomber la neige en plein désert pour son amour.

Anguun: La neige au Sahara


Bonne écoute!


samedi 26 décembre 2015

Les Editions BDMusic (ou comment faire le lien entre la musique et le dessin)

Créée en 2003, Les Editions BDMusic est une maison d'édition qui mêle la bande dessinée (ou le dessin en général) et la musique, dans des albums de toute beauté.

Le concept de cette collection (chaque album est numéroté) est simple:

"La collection BDMusic présente tous les musiciens et compositeurs de l'Histoire de la Musique, à travers la vision de dessinateurs, peintres ou illustrateurs d'aujourd'hui, alliant l'expression picturale, sous toutes ses formes, à l'expression musicale. Les albums sont tous composés d'une bande dessinées de 22 pages, d'une biographie du musicien et de 2 CD des meilleurs enregistrements de chaque musicien. 
BD Music comporte plus de 200 albums, mais le programme est vaste puisqu'il prévoit 1000 albums pour les 1000 musiciens qui ont façonné la vie musicale des XXe et XXIe siècle. BDMusic est le point de départ d'une encyclopédie de tous les musiciens du siècle, dans tous les genres: Jazz, Blues, World Music, Funk, Variétés, Stars du Cinéma, Rock, Reggae, Electro...etc...comme pour toute encyclopédie, l'oeuvre ne sera donc jamais achevée! (Source: Site des Editions BDMusic)

J'avais entendu parler de cette collection, il y a longtemps mais c'est grâce au Père-Noël que j'ai pu enfin avoir un album de cette collection entre les mains.
En effet, j'ai trouvé sous le sapin,


J'ai été plus qu'agréablement surpris par ce merveilleux objet. J'aime énormément Dalida et je trouve que cet objet lui rend hommage de fort belle manière.
Surtout, j'ai été ravi de découvrir le choix des chansons (car étant un admirateur de Dalida, j'avais déjà quelques best of de la belle italienne): celles ci ont été pris dans le répertoire du début de sa carrière: de 1956 à 1962 (celles que je connaissais le moins), mais surtout, elles proposent des versions en différentes langues de nombreux succès que Dalida interpréta, comme


Milord (en allemand)



O Sole Mio (en japonais)

Ces chansons sont la cerise sur le gâteau. Bien évidemment, on retrouve aussi les premiers succès de Dalida, comme Bambino, Histoire d'un amour, Gondolier, Come prima, Ciao Ciao Bambina, Itsy Bitsy petit bikini...et bien d'autres encore (en clair, c'est 2 CD de 24 titres chacun durant plus d'une heures) Deux heures de musique en compagnie de Dalida, que demander de plus.

En plus, pour prolonger le plaisir de la  découverte, il y a le livret qui propose, d'abord des dessins illustrant quelques chansons de l'artiste. Ici, l'illustrateur est José Correa.


Salma ya Salama  
Gondolier


Gigi L'Amoroso

J'attendrai

Je trouve le travail de l'artiste de toute beauté. Il a su rendre le côté glamour de Dalida et cela rend l'objet encore plus beau. 

Ensuite, une biographie de 20 pages de l'artiste, exhaustive,(cela va s'en dire), mais tout de même assez détaillée, (ici , sur le début de carrière de Dalida de 1956 à 1963, qui correspond à la période des chansons proposées dans les CD) pour que le lecteur-auditeur soit intrigué et lise cette petite biographie avec intérêt.  On apprend tout un tas de détail sur la jeunesse égyptienne de Dalida, son début de carrière en Egypte puis son arrivée à Paris et les périodes de vaches maigres avant le succès retentissant de Bambino...jusqu'à sa disparition en 1987. Tout cela oscille entre vie privée et vie publique de l'artiste (les deux parfois se mêlent d'ailleurs). Bien évidement, les années 70-80 sont survolées, mais, en 20 pages, il ne pouvait en être autrement. 
Cependant, c'est un bon point de départ pour qui s'intéresse à l'artiste concerné. 

Au final, sur cet album de Dalida, je suis plus que ravi. Je trouve que c'est un bel objet, qui fait bien dans la bibliothèque. 

Bien évidemment, vu le postulat de départ de la collection, celle ci est variée et pourra plaire au plus grand nombre: je pense que chacun, aimant la musique, y trouvera son compte, selon ses goûts: 

Pour les amoureux du Jazz, voici quelques exemples: 






...et bien d'autres encore. 

pour ceux qui sont plus Rock/Folk/Pop















Sans oublier, les amoureux de la chanson française avec (en plus de Dalida que je vous ai présenté): Gainsbourg, Aznavour, Ferré, Brassens, Brel, Barbara, Piaf, Trenet, Fernandel, Joséphine Baker...

Les mélomanes avec des artistes classiques comme Ravel, Mozart, Brahms, Bach, Chopin, Vivaldi...

Mais aussi les cinéphiles avec Woody Allen (musiques de ses films), Fred Astaire, Marlène Dietrich, Rita Hayworth, Marilyn Monroe (qui m’intéresse grandement et ce n'est pas le seul...) , Gene Kelly, Judy Garland, Cinema Fantastic...

Et bien d'autres petites pépites vous attendent sur le site de BD Music.

D'ailleurs, la collection s'étoffe de nouveaux albums, de mois, en mois.
Dans les dernières nouveautés, on trouve













Sarah Vaughan (en BD Jazz) 
et 













Joan Baez (en BD Folk)

Un autre petit détail non négligeable, c'est que cette collection est à un prix abordable car elle oscille entre 15€ et 20€ par album (pour un double album accompagné d'un beau livret illustrée, cela vaut le coup de se faire plaisir de temps en temps). 

Je sais, que je me laisserai tenter par d'autres titres. 

les albums BDMusic sont des  objets parfaits pour tous les mélomanes/fous de musiques, mais aussi amoureux de beaux objets et de dessins. 

Un cadeau original à offrir pour les fêtes, bien sûr (bon Noël est passé, mais il y a les étrennes), ou un anniversaire, ou simplement pour faire plaisir sans raison particulière ou Vous faire plaisir. 




vendredi 25 décembre 2015

Joyeux Noël!




En cette belle journée de fêtes, je vous souhaite à tous un Joyeux Noël rempli de paix, de joies multiples, de bonheur et aussi, de partage. 





mercredi 23 décembre 2015

La Discothèque du 20e siècle #146

En 1963, Patricia Carli trouvait son seul  succès avec ce cri du coeur.

Patricia Carli: Demain, tu te maries (1963)




"Arrête, arrête, ne me touche pas..." C'est avec cette chanson mélodramatique que Patricia, petite italienne émigrée en Belgique, se fait connaître en France, avec un coup de pouce de son producteur et futur mari Léo Missir (également futur producteur de Balavoine, 13 ans plus tard!). Malgré une dizaine d'E.P. super-45tours supplémentaires, ce sera son unique tube...(Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1963", Polygram Direct)

Bonne écoute!

dimanche 20 décembre 2015

Retour sur terre

4e de couverture: Michaela Anderson, une jeune Anglaise de 25 ans travaillant dans une compagnie d’assurances, a accepté de participer avec quelques collègues à un baptême de saut en parachute.
Au moment de s’élancer dans le vide, la dernière, elle est emportée par une bourrasque qui l’éloigne des autres…
Quand elle retrouve la terre ferme, l’aérodrome est désert, sa voiture a disparu et il fait presque nuit.  C’est alors qu’elle découvre avec stupeur sa photo sur des affichettes prétendant qu’elle a disparu… il y a six ans et demi !
Qu’a-t-il bien pu se passer ? Aurait-elle perdu la raison ? Serait-elle devenue amnésique ? A-t-elle été victime d’une faille spatiotemporelle ? Mais, surtout, qu’a-t-elle bien pu faire au cours de tout ce temps ?


Avec une idée des plus originales, Mélanie Rose met en place un roman intriguant où l'amour et le mystère se marient de fort belle manière. 

Pour tout vous dire, c'est cette idée de départ qui a décuplé mon envie de le lire. 
Voilà un roman passionnant, qu'on ne peut lâcher avant d'avoir eu le fin mot de l'histoire. Mélanie Rose a le sens du suspense, mais surtout du cliffhanger: chacune de ses fins de chapitres nous pousse à commencer un autre chapitre et c'est ainsi qu'on se retrouve happé. 

Malgré son côté fantastique, Retour sur terre nous pose surtout la question du temps qui passe, de disparition, mais aussi du retour des personnes disparues dans leur environnement après une période plus ou moins longue, mais ce roman nous parle aussi d'amnésie et d'état d'esprit: en effet, Michaela a l'impression que quelques heures se sont écoulées depuis son saut, et ne se rend pas compte que 6 ans et demi de sa vie lui ont été "volées". C'est de ce traumatisme également que traite le roman. 

Celui ci est aussi un roman d'amour: avant son départ, Michaela était en couple avec Calum, un veuf, plus âgé qu'elle de quelques années et qui avait une petite fille de 10 ans, Abby. Lors de son saut, elle fait la connaissance de Matt, le moniteur de saut en parachute, qui n'a d'yeux que pour elle. A son retour, (le même jour pour elle, mais 6 ans et demi plus tard pour les autres), toute sa vie bascule: Calum, son compagnon, s'est débarrassé de toute ses affaires (elle se posera alors des questions sur sa vie avec lui) , Abby est devenue une adolescente de 16 ans, révoltée contre les adultes, Ingrid, sa meilleure amie, est devenue une femme vindicative et jalouse, mère d'un petit garçon, Tristan, qu'elle néglige. Matt est le seul à la soutenir dans cette épreuve et une histoire d'amour naîtra entre eux.  ( on découvre tout ça, dans les cinquante premières pages et on est pas au bout de nos surprises). 

En effet, le côté addictif du roman vient du fait que Mélanie Rose sait ménager ses surprises tout au long du roman, jusque dans les dernières pages. Mais, surtout, ce qui m'a captivé et fait rester dans le  livre, c'est mon intérêt pour sa disparition: je voulais savoir comment Michaela avait disparue, et pourquoi. L'auteur égrène alors quelques théories, donne plusieurs pistes, mais ne donne pas de réponses définitives. Je pensais être déçu par cet état de fait et finalement, non. Au lecteur de se faire sa propre opinion face à la disparition (et à la réapparition) de Michaela. (C'est bien aussi de se laisser porter par son imagination)
Même si on a pas d'explication tranchée sur la réapparition, des années plus tard, alors que Michaela croit que quelques heures seulement se sont déroulées, l'auteur essaie de donner des pistes rationnelles à ce côté fantastique du roman. 

Le retour de Michaela, des années après sa disparition, est également un bon moyen pour l'auteur de nous parler des sentiments des personnages, leur lien entre eux et tout ce qu'ils ressentent, donnant un côté intimiste à l'histoire rocambolesque de Michaela. 

Au final, un roman addictif qu'on ne peut lâcher avant d'avoir eu le fin mot de l'histoire (certes, les causes de la disparition de Michaela ne sont pas expliquées noir sur blanc, laissant au lecteur le droit d'extrapoler, mais le but n'était pas là, je pense:  ce sont les conséquences de cette disparition qui sont les plus importantes au final et qui rendent le roman passionnant. Un roman intriguant et original qui, en un instant vous emportera dans un tourbillon d'amour et de mystère. Que demander de plus? 

Merci à Flora et aux Editions de l'Archipel pour ce saut dans l'inconnu. 

Mélanie Rose: Retour sur terre (Down to Earth), (traduit par Danièle Momont), L'Archipel, 402 pages, 2015


Slow Qui Tue # 257: Have yourself a merry little christmas

Le Slow qui tue de la semaine se met déjà dans l'ambiance des fêtes.

Judy Garland: Have yourself a merry little christmas


Bonne écoute!


mercredi 16 décembre 2015

Le Livre des 7 couronnes

4e de couverture: Comment sont apparus les dragons ? Pourquoi le loup est-il l’emblème de la maison Stark ? Quand l’hiver sera-t-il là ?
Ce guide répertorie l’histoire et les connaissances sur le Royaume des 7 Couronnes, où savoir les points forts et les points faibles de l’ennemi est souvent une question de survie. Comme l’affirme la Reine Cersei Lannister : « Quand on joue au jeu des Trônes, soit on gagne soit on meurt. »
Ce guide aide, dans une première partie, le spectateur de la série Game of Thrones à identifier les personnages, les familles, les villes et territoires, et les comédiens de la série. La seconde partie offre un dictionnaire où sont explicités les sources historiques des lieux, objets et personnages clés de la série, de D comme Dragon et G comme Garde de nuit à M comme Main du roi et W comme Westeros.
Un livre pour mieux savourer cette série ancrée dans la brutalité des temps médiévaux mêlant fantastique, sexe et violence.


Le livre des 7 couronnes est un livre écrit par un passionné de la saga de George R.R. Martin. Il est une porte d'entrée pour tous ceux qui ne connaissent pas l'univers de Game Of Thrones. (Pour les autres, ce livre sera un peu "inutile" (surtout dans ces premières parties) car il rappelle de manière succincte l'histoire de l'univers avant le début de la saga en livre). 

Le livre se découpe en plusieurs parties: 
la première revient sur l'histoire du Royaume, la deuxième, sur les nombreuses familles (des Barrathéon aux Tully, en passant par les Stark et d'autres): ces deux parties sont peu développées: elles ne font que rappeler l'histoire du royaume avant le début du tome 1, et de nous donner quelques informations sur les différents personnages sans les développer (cela est fait exprès pour ne pas spoiler ceux qui n'auraient pas franchi le cap de la découverte des livres ou de la série). C'est donc, un bon début pour les néophytes, mais pour celui qui a déjà côtoyé l'univers et les personnages, c'est du déjà vu (ou lu). (De plus les photos noir et blanc qui illustrent cette partie sont de très mauvaise qualité. Ce qui est fort dommage). 

La 3e partie sur les personnages secondaires, même si elle est écrit de manière aussi succincte que la 2e partie, elle est en soit plus intéressante, même pour ceux qui connaissent déjà: elle permet de s'y retrouver et de savoir les liens, parfois complexe, entre tous les personnages. 

La 4e partie sur la Géographie des lieux importants est celle que j'ai survolé, m'intéressant peu: je trouve que ceux ci sont mieux décrit dans les romans de George R.R. Martin (et la carte est beaucoup plus détaillée dans les romans qu'ici). Mais, on en revient au même problème: ce livre n'est pas vraiment fait pour ceux qui connaissent déjà l'univers. 

En revanche, la 5e partie (L'Abécédaire) est beaucoup plus intéressante: par mots clés (comme Bâtards, Alchimie, Autres, Dragons, Runes, Titans de Bravoos...), l'auteur fait le lien entre le roman et les sources d'inspirations de George Martin, pour concevoir son univers: il y a donc beaucoup de faits historiques et de légendes que Nicolas Lamour relate dans cette partie, faisant un parallèle entre l'univers et l'Histoire. Cette partie là m'a passionnée. 


Au final, un guide qui pourra plaire au néophytes de Game Of Thrones, et qui voudraient se faire une idée de cet univers riche avant d'y plonger complètement mais, au contraire,  dont la lecture sera très dispensable pour ceux qui connaissent déjà les romans (ou la série (d'ailleurs, ce guide se rapproche plus de la série que des livres car un personnage décrit dans ce livre existe dans la série mais pas dans les livres). Ce livre devient intéressant  avec sa dernière partie car elle se focalise sur l'Histoire et les Légendes dont a pu s'inspirer George R.R. Martin pour créer le Royaume des 7 Couronnes. Donc, à vous de voir, mais pour ma part, ce livre n'est pas un indispensable pour les fans de Game Of Thrones. 

Merci à Audrey et Editions de L'Archipel pour la découverte de ce livre. 

Nicolas Lamour: Le Livre des 7 Couronnes, L'Archipel, 309 pages, 2014


La Discothèque du 20 siècle #145

En 1962, La grande dame brune, Barbara rencontrait son premier succès.

Barbara: Dis, quand reviendras tu? (1962)




Lorsqu'à la fin des années 50 Barbara commence à se produire sur la scène de l'Ecluse à Paris, peu nombreuses sont les chanteuses auteurs de leurs propres chansons. D'abord interprète des autres (Brassens, Brel), elle décide d'écrire ses textes après s'être rendu compte que ceux qu'elle chantait jusqu'alors, écrits par des hommes, ne lui correspondaient pas exactement. Barbara va dès lors explorer la sensibilité féminine. Le ton est donné avec Dis quand reviendras-tu?: la chanteuse renouvelle d'emblée la chanson d'amour. Ici, pas de tristesse romantique, mais une description quasi médicale de la sensation du manque, avec des mots qu'aucun homme n'aurait osé employer: "Je tangue, je chavire, comme la rengaine/Je vais, je viens, je tourne et je me traîne/Ton image me hante, je parle tout bas/Et j'ai le mal d'amour et j'ai le mal de toi." Tout est dit, avec une simplicité infinie. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1962", Polygram Direct)

Bonne écoute!

dimanche 13 décembre 2015

Le couloir de la mort

4e de couverture: État du Mississippi, 1967. Les deux jeunes fils d'un avocat juif défenseur des droits civiques meurent, pulvérisés par une bombe portant la signature assassine du Ku Klux Klan... Eté 1990, Sam Cayhall, l'un des terroristes présumés, attend fébrilement le jour de son exécution. Cloîtré dans sa cellule étouffante du quartier de haute sécurité, l'homme a perdu le soutien de tous les siens. Tous sauf de son petit-fils Adam : un avocat d'assises fraîchement diplômé qui, malgré l'incompréhension et le dégoût profond que lui évoquent ce grand-père qu'il connaît à peine, va tenter l'impossible afin de lui épargner le supplice de la chambre à gaz.


Les lecteurs du blog qui me suivent depuis quasi l'ouverture du Kabaret savent que John Grisham fait parti de mes auteurs favoris, et ce, depuis des années. 
Cependant, cela faisait trois ans que je ne m'étais pas plongé dans une de ses intrigues judiciaires dont lui seul à le secret. (Ma dernière lecture remonte à juin 2011 avec Le Testament). 
Mon choix s'est alors porté sur Le Couloir de la mort parce qu'il est le roman (de cet auteur) le plus ancien dans la PAL: en effet, il y traîne depuis 17 ans (!!). En fait, j'avais tenté de le lire au moment de l'achat du livre en 1999...mais j'ai abandonné ma lecture au bout d'une trentaine de pages car j'avais eu le malheur de vouloir le lire tout de suite  après avoir vu le film qui en a été tiré (le titre français de l'adaptation est "L'héritage de la haine" avec Chris O'Donnell, Gene Hackman et Faye Dunaway). Connaissant déjà l'histoire, je ne voyais plus l'intérêt de lire le livre...je l'ai alors laissé dormir pendant plusieurs années (il a dû se sentir comme la Belle au bois dormant le pauvre). 

Le Couloir de la mort est un roman fascinant, qui nous montre de nouveaux rouages de la justice américaine (c'est ce que j'aime chez Grisham: chaque roman nous ouvre les portes du monde judiciaire américain dans des domaines différents (les avocats d'affaires dans "La Firme" (et les magouilles qui vont avec), les droits de succession dans "Le Testament", le droit d'assise dans "Non Coupable" et, ici, la défense d'un condamné à mort pour lui éviter l'exécution. 
Alors, ce n'est pas un plaidoyer contre la peine de mort que nous donne à lire Grisham (même si les partisans contre la peine de mort nous sont également montré): non, il montre les rouages de toute cette mécanique complexe qu'est la défense d'un condamné à mort pour lui éviter (ici) la Chambre à gaz et il le fait, encore une fois de manière magistrale, de façon quasi "professorale" en nous donnant toutes les clefs de compréhension,  mais en n'oubliant pas le suspense que John Grisham sait gérer de main de maître. 
En ouvrant ce livre, il ne faut pas s'attendre à avoir des rebondissements de folie et de l'action (je crois d'ailleurs que le film a ajouté des éléments d'action qui ne sont pas dans le livre (pas  ou peu développé) pour rendre l'intrigue plus nerveuse): on suit juste le parcours d'Adam, ce jeune avocat, dans son combat pour empêcher que son client passe dans la Chambre à gaz. 

L'autre point fort du roman c'est d'avoir créé un lien entre l'avocat et son client: en effet, dès l'apparition d'Adam, l'avocat qui reprend le dossier de Sam Cayhall (les premières pages du livre revenant sur l'attentat provoqué par Sam et son complice, qui provoqua la mort de deux enfants,  et les deux procès qui en découlent), le lecteur (et les protagonistes du roman) savent qu'Adam est le petit fils de Sam Cayhall (d'où l'explication du titre français de l'adaptation ciné "L'héritage de la haine"). L'auteur va alors, à l'aide de flashbacks, nous décrire le passé peu glorieux de la famille Cayhall (leur lien avec le Ku Klux Klan depuis plusieurs génération (du grand père jusqu'au petit fils Sam (lien qui sera brisé par Eddie, le fils de Sam qui s'éloignera de cette famille, en déménageant pour la Californie avec sa femme et ses deux enfants, Adam et Carmen (il changera même de nom pour prendre le patronyme de Hall). On entre alors dans l'horreur de cette histoire Sudiste où la haine raciale est ancrée viscéralement dans les mémoires et les consciences (que Grisham nous avait déjà montré dans son premier roman "Non Coupable", mais là il descend encore plus profond dans l'abject). 
En créant ce lien entre les deux personnages, John Grisham nous interroge sur les liens du sang et aussi sur l'héritage et l'éducation qu'on donne à ses enfants. En effet, si Sam avait été élevé de la même manière qu'Adam, en étant éloigné de cette secte qu'est le KKK, peut être n'aurait il jamais eu ces morts sur la conscience (on apprendra d'ailleurs que les deux enfants juifs innocents mort dans l'attentat n'étaient pas les premières victimes de Sam) et peut être qu'il n'aurait pas fini dans le Couloir de la mort. Mais pour lui, c'était "normal" de tuer des "nègres" ou des juifs (il n'a d'ailleurs jamais été inquiété pour cela pendant des années. Il faudra attendre la fin de la ségrégation pour que son jugement soit remis en cause et qu'il soit condamné): cette haine viscérale à gangrené le Sud profond des Etats Unis. 
Le plus surprenant, c'est que ce lien entre Adam et Sam fait que, comme Adam, on apprend à connaître Sam et a ressentir une sorte de compassion pour lui (alors qu'il est un véritable monstre): il aura même des remords en voyant approcher l'exécution de la sentence. On se demande et on espère tout au long du roman qu'il ne sera pas exécuté: malgré les horreur set les crimes qu'il a commis, mérite t'il pour autant de finir gazé? (surtout que Sam, au moment du roman est un vieux monsieur de 70 ans (il est le plus vieux condamné à mort du comté de Ford). Cette question (et beaucoup d'autres), le lecteur se la pose tout au long du livre. 

Vous voyez, il y a beaucoup de choses à dire sur ce roman passionnant. Un roman n'a pas besoin d'action et de rebondissements continuels (et qui pourrait paraître artificiel) pour captiver jusqu'à la fin. Un roman au suspense implacable qui vous fera espérer jusqu'aux dernières pages. Un roman que je recommande fortement pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire (pas très glorieuse, je l'avoue) du Sud des Etats Unis, de la ségrégation, mais aussi aux rouages de la justice américaine (et plus particulièrement ici, à tout ce qui touche au Couloir de la mort (ne vous attendez pas à avoir des scènes de tribunal et de procès,vous seriez déçu.) 
Encore une fois, du grand Grisham! 

John Grisham; Le Couloir de la mort (The Chamber), (traduit par Michel Courtois-Fourcy), Pocket, 556 pages, 1995



Slow Qui Tue #256: Hey little girl

Voici un nouveau slow qui tue pour réchauffer votre fin de semaine.

Mark Boyce: Hey little girl


Bonne écoute!


mercredi 9 décembre 2015

La Discothèque du 20e siècle #144

En 1962, Isabelle Aubret chantait des chansons de  Jean Ferrat avec succès.

Isabelle Aubret: Deux enfants au soleil (1962)





Isabelle Aubret, qui a commencé sa carrière de chanteuse dans les fêtes populaires du nord de la France, a trouvé un allié de poids en Jean Ferrrat, autre défenseur de la cause ouvrière, qui, en 1962, lui composait Deux enfants au soleil, une superbe chanson d'amour atteignant la 7e place des hit-parades. Heureuse année pour Isabelle Aubret, qui venait de remporter le Grand Prix de l'Eurovision avec Un premier amour. (Source: Fascicule "L'encyclopédie de la chanson française n°42", Polygram Collections)

Bonne écoute!

dimanche 6 décembre 2015

Sur la réserve

4e de couverture: Et s’il n’y avait plus de pétrole en France ?
Un matin, Ludovic tombe bêtement en panne d’essence à la sortie de son village. Rien de grave à priori, pourtant ses ennuis ne font que commencer et sa vie en sera bouleversée à tout jamais. Car la pénurie de pétrole qui paralyse le pays interdit toute faiblesse ou indolence.
Jour après jour, Ludovic raconte ses mésaventures, ses petites victoires et ses grandes médiocrités. Son monde s’écroule et il n’a rien vu venir. Personne n’a rien vu venir.
Un premier roman anticipatif écrit avec brio qui tire la sonnette d’alarme quant à notre invraisemblable dépendance à l’or noir.

Alors que depuis quelques jours,  beaucoup de  dirigeants du monde  sont réunis à  la COP21 (conférence sur le climat) à Paris, "Sur la réserve est un roman de circonstance qui tire la sonnette d'alarme. 
Carole Mijeon est parti d'une question toute bête: "Et si le pétrole venait à manquer en France, que se passerait il?" De cette question, elle tire un roman d'anticipation d'une réalité incroyable. L'époque que décrit Carole Mijeon n'est pas si lointaine que ça: c'est la nôtre, dans quelques années, si nous n'y prenons pas garde. 
J'ai beaucoup aimé ce roman, avec son personnage principal, Ludovic, qui est un homme comme vous et moi, qui s'est laissé bercé par la société de consommation et qui, cette situation venue, à commencé à voir son monde basculer et surtout, il se rend compte qu'il n'a été qu'une personne passive toute sa vie. 
Ce roman fait prendre conscience surtout que nous avons pris l'habitude de tout avoir sur un plateau, à portée de main  (les hypermarchés qui nous fournissent la nourriture toute prête, les ordinateurs et internet qui nous montrent le monde sans sortir de chez nous, et qui nous fait croire qu'on communique avec le monde entier, alors qu'on se laisse enfermer dans une bulle où il n'y a que la solitude). Car, que se passe t'il quand il n'y a plus d'essence pour acheminer les denrées alimentaires dans les hypermarchés, mais aussi le pétrole qui sert même à  nous chauffer? Eh bien, les magasins sont vides et il n'y a plus rien à manger et on crève de faim. (Et c'est là que la question sur le passé se pose: comment faisait nos ancêtres pour se nourrir avant que les supermarchés existent: ils cultivaient et élevaient eux même ce qu'ils mangeaient). 
Ludovic, notre "héros" ordinaire ouvre les yeux sur tout ça. Ludovic est un personnage attachant car c'est un être qui nous ressemble: il a des réactions normales: il s'emporte, il à peur, il n'est pas forcément courageux, mais il essaye de s'en sortir et surtout de réagir. C'est ce parcours et cette prise de conscience que Carole Mijeon met en avant dans son roman qui, par son réalisme, fait froid dans le dos, mais qui nous fait réagir. Ce roman montre également que l'on est dépendant des pays qui possèdent l'or noir ("Sur dix litres de pétrole  que chaque citoyen consomme, neuf sont importés. Tous les secteurs vitaux de nos territoires sont  totalement dépendants de cette énergie abondante, bon marché, facile à stocker, a transporter, à distribuer, à utiliser. Il suffit d'imaginer un seul bien ou service qui n'en dépende pas, pour se rendre compte qu'il n'y en pas. C'est bien ce que Ludovic aurait dû comprendre, ce que le gouvernement aurait dû lui expliquer, ce qu les élus auraient dû anticiper, mais rien de tout cela ne s'est produit." explique Benoit Thévard (ingénieur et chercheur) , dans la préface du roman): si ceux ci arrêtent de nous fournir, nous seront dans la situation décrite dans le roman. 
Voilà un livre qui, par le biais du divertissement, tire la sonnette d'alarme et fait réfléchir sur le monde d'aujourd'hui. Un roman d'utilité publique (comme le dit encore Benoit Thévard dans la préface). Carole Mijeon, par le biais de Ludovic nous éclaire sur notre avenir tel qu'il pourrait être si on ne se bouge pas. C'est passionnant, terrifiant, crédible (et c'est ça qui fait peur): un roman qui se dévore rapidement: c'est simple, quand on le commence, on ne peut plus en sortir, nous sommes piégés par la plume de Carole Mijeon et la situation qu'elle fait vivre à Ludovic, qui, j'ai oublié de le mentionner, habite dans un village...ce qui le rend encore plus proche de nous. 
Un roman à lire absolument pour prendre conscience qu'il faut bouger les choses en arrêtant cette dépendance qu'à sur nous l'or noir (qu'on utilise pour beaucoup de choses). Et je laisserai le mot de la fin à Carole Mijeon, (qui fait penser ceci  à son personnage Ludovic (puisque c'est lui, le narrateur de cette histoire)  pour vous convaincre de lire ce livre: 

"Aujourd'hui, notre boulimie est devenue vertigineuse. Plus de quatre-vingt-dix millions de barils de pétrole sont consommés chaque jour dans le monde. Ça fait plus de quatorze milliards de litres! Par jour...
La nature à mis cinq cents millions d'années à fabriquer cette huile de roche et l'homme moins de deux siècles pour presque entièrement la faire partir en fumée. (p.81)

Merci à Eric et aux Editions Daphnis et Chloé pour cette découverte déconcertante. 



Carole Mijeon: Sur la réserve, Daphnis & Chloé, 294 pages, 2015


Slow Qui Tue #255: je vous aime adieu

Le slow qui tue de la semaine annonce une rupture.

Hélène Ségara: Je vous aime adieu



Bonne écoute!


vendredi 4 décembre 2015

Coup de Coeur des Libraires #4: Quelqu'un qu'on aime

4e de couverture: "Matt craignait le ire. Il sent sur son cou la main de son grand-père, qui prend la parole: 
-Je pers la mémoire. Et ce jeune homme, assis là, il m'emmène en tournée à travers les USA pour réveiller les souvenirs enfouis. C'est pas beau, ça?
Antonia et Luke hochent la tête, ensemble, parce qu'ils sont émus, Matt le voit dans le rétro. Gary relâche son étreinte et: 
-Qui pourrait rêver meilleur petit-fils, hein?

Matt craignait le pire et ce n'est pas ce qui est arrivé. C'est même tout le contraire."

Pour guérir  vos coups de blues, voilà le livre qu'il vous faut. C'est un concentré de bonne humeur, d'émotion et de bien-être. 

Quand Cécile, de la librairie Gibert  Joseph (Rayon Jeunesse) de Poitiers, me l'a proposé pour ma rubrique, elle m'a simplement dit: "quand on referme le livre, on a envie d'aimer tout le monde. C'est un roman qui nous apprend aussi qu'on peut se construire une famille. "
Je peux vous dire qu'après cette déclaration, j'avais de grosses attentes sur ce livre et une curiosité au plus haut point dans mon esprit.

Les attentes ont été comblées au delà du possible. J'ai adoré ce roman. Ce roman dans lequel on va suivre un jeune homme de 21 ans, Matt,qui apprend d'un coup, d'un seul, qu'il est le papa d'une petite Amber, 18 mois, dont il doit s'occuper pendant deux mois, car Dixie,la mère d'Amber  doit travailler. Lui, qui avait prévu un road-trip à travers les Etats Unis, avec son grand-père Gary, pour lui faire retrouver la mémoire et ses souvenirs -plus particulièrement ceux d'une tournée de Pat Boone, en 1958, qu'il avait suivi avec des copains- se retrouve embarqué dans l'aventure avec une petite fille...et deux autres personnes (Luke, un ado en fugue et Antonia, jeune trentenaire qui vient de se débarrasser de son mec jaloux et qui doit passer un entretien d'embauche), rencontrés à l'aéroport. Tout ça parce qu'une tempête de neige s'annonce et que leur vol est annulé. Tout ce joli petit monde décide de prendre un van et de partir à la recherche des souvenirs de Gary.

C'est un roman plein d'humanisme, très touchant, drôle et devant lequel on fond littéralement. C'est un petit cocon dans lequel on se sent bien (tellement d'ailleurs, qu'on a qu'une envie, le poser de temps en temps pour faire durer la lecture (et le voyage) le plus longtemps possible): Chaque personnage est attachant, de la petite Amber, qu'on a envie de prendre dans ses bras, jusqu'à Gary, ce grand-père bon vivant, qu'on rêverait tous d'avoir mais dont la mémoire flanche, en passant par Matt, ce jeune papa de 21 ans qui prend soin de son grand-père et qui apprend à connaître sa fille, et Antonia et Luke, pour lesquels, l'affection est là également.

Ce qui est admirable aussi dans ce roman jeunesse, c'est le style de Séverine Vidal: celui-ci est très vivant avec des dialogues qui sonnent juste (c'est bien simple, on entend la voix des personnages à nos oreilles) et des situations drôles, émouvantes, et des révélations qui rythment le roman. Mais surtout, ce qui en fait sa force, c'est sa profondeur: le thème de l'Alzheimer est traité de façon fort belle, sans pathos, mais toujours juste et lourd de sens. A aucun moment, l'auteur n'édulcore les choses: elle les dit simplement et elle fait prendre conscience au jeune lecteur (et aux moins jeunes) de l'effet de la maladie, très justement sans en faire trop. Ce qui rend le message du roman encore plus fort.

J'ai très souvent  eu le sourire aux lèvres  durant ce voyage à travers les Etats Unis, mais j'ai également été ému aux larmes. Des larmes qui sont venu en refermant le livre, parce que le voyage était fini, mais également à cause de la maladie de Gary (L'Alzheimer), que je connais bien pour l'avoir côtoyé. En lisant son parcours, des souvenirs sont remonté à la surface. Voilà pourquoi ce roman m'a ému. Mais, je vous rassure, on en ressort aussi avec un sourire grand comme le désert du Nevada.

Au final, un roman jeunesse qui fait du bien au coeur et à l'âme. Tous ces personnages "cabossé par la vie" qui trouvent un second souffle en se créant une nouvelle famille et un nouveau sens à leur vie est une belle leçon. Quelqu'un qu'on aime est une petite pépite pour laquelle je garderai  une petite place au fond de moi et que je relirai probablement quand j'aurai le moral dans les chaussettes. Ce sont des livres comme celui ci qui me font aimer de plus en plus la littérature jeunesse.
Surtout, ne passez pas à côté de ce roman qui fait du bien.

Merci à Cécile de la librairie Gibert Joseph (Rayon Jeunesse) de Poitiers pour cette petite parenthèse de bonheur.


qui devient également le mien



Séverine Vidal: Quelqu'un qu'on aime, Editions Sarbacane, 205 pages, 2015



jeudi 3 décembre 2015

Descente en librairie #62

Au mois de novembre, 9 livres ont rejoint ma PAL (eh oui, 10 de moins que le mois dernier, ça s'améliore).

07/11


Un roman policier danois, qui m'a l'air parfait pour la saison hivernale.











(Reçu dans la BAL)

3e tome d'une saga jeunesse ou tout est inversé (les noirs sont les maîtres et les blancs les esclaves). 3e tome que j'avais du mal à trouver (et qu'il a donc fallu que je commande) mais qui enfin, à rejoint ma PAL. Je vais pouvoir commencer à lire la saga.









(Achat Gibert Jeunesse)

12/11


16e livre de la collection "Belfond [Vintage]" (collection que j'adore, vous le savez maintenant, si vous me suivez). Ce petit roman m'a l'air captivant (il se déroule dans le ghetto de Chicago et on va suivre le parcours d'Iceberg Slim, du "temps où il était mac". Très intriguant.








(Achat "Espace Culturel Leclerc)

14/11


Un roman jeunesse qui m'a été chaudement recommandé (comme vous avez pu le voir, c'est "Le Coup de coeur des Libraires" pour ce mois de décembre (car j'ai également décidé de demander aux librairies jeunesse de participer, en pensant qu'ils allaient me proposer des romans jeunesses qu'on ne voit pas partout. Et je ne me suis pas trompé).







(Achat Gibert Jeunesse)


Un recueil de nouvelles qui parle des libraires écrit par plusieurs auteurs dont Olivier Adam, Nina Bouraoui, Pierrette Fleutiaux, David Foenkinos, Anne Marie Garat, Simon Libérati, Philippe Vilain (ils sont 21 en tout à avoir participé à ce recueil, sous la direction d'Alexandre Fillon (critique littéraire au magazine "Lire", entre autres). Je l'ai découvert dans un magazine et je l'ai acheté pour une seule raison: Jean-Philippe Blondel (il fait également partie de la liste des auteurs).
Un livre pour tous les amoureux des livres...et de leurs libraires.






Acheté parce que je voulais lire un livre de cet auteur avant de le rencontrer. Il est déjà lu et chroniqué.










(Achat Gibert)

20/11


Je n'ai pas pu allé rencontrer M. Holder, lors de sa venue dans ma ville (j'avais déjà une sortie de prévue), mais cela ne m'empêchera pas de découvrir sa plume avec ce roman que beaucoup de lectrices et de lecteurs (mais aussi de cinéphiles) connaissent.








Le film est sorti il n'y a pas longtemps. J'avais envie de lire ce livre pour son sujet qui me touche beaucoup: le droit à mourir.  (une femme de 92 ans annonce à sa famille qu'elle a choisi le jour de sa mort.) Un livre qui risque de me bouleverser.








(Achat Gibert)

27/11


Voici le livre qui clôt la 3e saison de la collection "Belfond [Vintage]": un autre roman d'Erskine Caldwell. Un roman qu'il me tarde de lire après avoir lu "Le Bâtard", cet été, qui fut une grande découverte.
Merci à Brigitte des Editions Belfond de m'avoir permis de compléter ma collection.







(Reçu dans la BAL)

Au mois prochain pour les nouveaux arrivants dans la PAL.