mercredi 31 mai 2017

La Discothèque du 20e siècle #219

En 1950, les Compagnons de la chanson inscrivent à leur répertoire une chanson écrite par Maurice Druon (l'auteur des "Rois Maudits") et Léo Pol, le père d'un futur grand artiste de la chanson française, un certain Michel Polnareff.

Les Compagnons de la chanson: le Galérien (1950)




Pendant près de quatre décennies, ce groupe vocal aura enchanté les amateurs de chansons toutes simples, d'humeur bon enfant et de jolies harmonies. Formés à la Libération, ils sont propulsés vers le succès par Edith Piaf, avec qui ils créent en 1946 le tube Les trois cloches. Malgré les modes changeantes, imperturbables, ils rempilent en 1950 avec Le galérien, suivi d'innombrables succès à la fin des années 50. pour leurs adieux, en 1983, ils remplissent l'Olympia, 5 semaines durant! (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1950-54", Polygram Direct)

Bonne écoute! 




lundi 29 mai 2017

Electre 21

4e de couverture: A l’orée des années 2020, Gratien Malo règne en maître et en visionnaire sur GlobalTrotter, l’une des premières sociétés mondiales de services et de technologies numériques, de celles qui façonnent le monde, pulvérisent les records boursiers, s’immiscent dans les affaires publiques et se lancent dans les projets les plus innovants, des drones taxis aux puces cérébrales…
Mais sa femme Amélie-Solène et l’homme avec qui elle le trompe ambitionnent de prendre le contrôle de son empire et complotent pour le faire disparaître.
Le mythe d’Electre, revisité à l’ère numérique: une histoire éternelle sur la haine, la vengeance et leur violence, placée ici dans l’univers des sociétés mondialisées de technologie. Une écriture rapide, flamboyante et féroce avec en toile de fond un monde confronté aux défis d’un changement de civilisation.

Pour son 2e roman (après le fabuleux Soif de musique ), Romel change radicalement d'univers avec une réécriture moderne du mythe d'Electre. 
J'avoue, il m'a fallu du temps pour sortir ce roman de ma PAL. Je me suis posé la question de d'abord lire l'original d'Electre (celui de Sophocle), avant celui ci ou s'il pouvait se lire sans en savoir plus (je connaissais dans les grandes lignes Electre, mais ne m'était jamais penché sur cette légende). 
Après lecture, je peux dire qu'il peut se lire sans avoir lu l'origine d'Electre. 

Je dois dire que Romel réussit le tour de force de changer de genre, dès son 2e roman, quitte à déstabiliser les lecteurs qui avaient apprécié son précédent livre, sur ce prodige de musique classique. Et il réussit haut la main, avec un style très reconnaissable (tout comme pour la musique classique qui était très référencé dans son premier livre, l'univers numérique est très bien retranscrit et analysé dans ce roman; (même si ce n'est pas ce qui m'a le plus passionné, je dois dire que l'auteur sait de quoi il parle..;et il a une vision plutôt juste de ce qu'est l'univers numérique et les réseaux sociaux et ce vers quoi il tend, et cela fait un peu peur). 

Je dois dire qu'il m'a fallu un petit temps pour entrer dans le roman: Gratien était un personnage un peu trop barré par moment pour accrocher (comme le fait qu'il ait des conversations imaginaires avec de Gaulle ou Delacroix, par exemple. En fait, le livre prend de l'intérêt pour moi au moment de la rencontre entre Virgil (espion de Gratien et proche de la famille) et Alva (la chercheuse en art, atteint du syndrome d'Asperger), tous deux partant à la recherche d'un tableau de Picasso. J'ai trouvé le personnage d'Alva hyper touchant et attachant. J'ai aimé tous les passages où elle apparaît. 

En fait, le roman est construit en deux temps: un temps d'exposition des personnages, et de la recherche de ce tableau et un deuxième temps où l'intrigue de la vengeance se met en place et où le rythme devient haletant et qu'on ne peut plus lâcher le roman une seule seconde avant la fin...et on se rend compte, au final, que ce petit livre était hyper plaisant à lire. Avec des personnages déplaisant à souhait et qu'on aime détester (Amélie-Solène, Sigismond Juphrénal) ou qu'on aime  adorer comme Ludovine et Alva, citée plus haut. 

Romel choisit donc de remettre au goût du jour le mythe d'Electre pour parler de notre monde numérisé à souhait et où l'Internet prend le contrôle progressif du monde, mais pour mieux le contrebalancer en parlant d'art (avec le Picasso). C'est un peu comme si Romel tirait la sonnette d'alarme sur ce monde numérique qui produit des choses géniale (pour la santé, la recherche et bien d'autres choses), mais qui nous vampirise progressivement. C'est une belle critique de notre société moderne qui donne à réfléchir. 

Au final, un 2e roman très différent mais aussi réussit que le premier dans son genre, qui revisite avec brio le mythe d'Electre,pour parler de notre monde moderne,ce qui démontre bien encore une fois que les mythes anciens sont toujours autant d'actualité, surtout quand il parle de vengeance et de violence. Ces thèmes seront malheureusement éternels.
Un livre a découvrir et une plume (celle de Romel) qu'il faut continuer de suivre. 

Merci aux Daphnis & Chloé qui ne me déçoivent jamais. 

Romel: Electre 21, Daphnis & Chloé, 261 pages, 2017


dimanche 28 mai 2017

Slow Qui Tue #323: Sweetest smile

Le slow qui tue de la semaine aurait voulu convaincre avec un beau sourire.

Black: Sweetest smile



Bonne écoute!


samedi 27 mai 2017

S'accrocher aux étoiles

4e de couverture:Dérivant dans l’espace, Carys et Max n’ont plus que 90 minutes disponibles d’oxygène – 90 minutes durant lesquelles il vont essayer de sauver leur vie.
Accrochés l’un à l’autre, les deux amoureux regardent la planète bleue, se souviennent de leur rencontre, et évoquent le monde qu’ils laissent derrière eux. Un monde censément idéal, duquel l'amour véritable est banni.

Attention, voilà un premier roman qui va faire du bruit, je le sens. 
Pour ma part, il a réussi à me captiver de bout en bout. C'est tout à fait le "genre" de roman que j'aime...et justement, de genre, il n'en a pas ou plutôt, il en a plein: une histoire d'amour sur fond de science fiction, au suspense incroyable qui vous scotche à votre fauteuil (oui, je sais, ça fait un peu cinéma ce que je vous dis, mais c'est comme ça que je l'ai ressenti. J'avais l'impression de voir des images devant mes yeux), tout ça grâce à une technique de flashbacks. 
En fait, le roman débute, par la dérive et la chute de Carys et Max dans l'espace: ils vont essayer de tout faire pour survivre durant les 90 minutes d'oxygène qui leur reste: l'auteure va alors nous maintenir en haleine en alternant ce compte à rebours et des retours en arrière sur la rencontre entre Carys et Max (j'ai été tenté de les nommer Mia et Sébastian, il y a deux secondes (la la land, sors de mon esprit!), leur histoire d'amour qui se développe dans ce monde utopique qu'est Europia. 

Voilà un roman avec un univers hyper développé et qui se tient: on croit à ce monde qui nous est présenté et l'auteur va nous démontrer que même si Europia parait idyllique, les règles instaurées sont complètement démentielles (comme la Règle sur le couple: "Chacun doit rester célibataire et ne pas céder à la tentation de s'installer avant d'avoir atteint 35 ans, afin de donner ses meilleures années à Europia, pour le bien commun. ) Règle que Max et Carys, en pleine vingtaine (ils ont 25 ans, il me semble) vont vouloir remettre en question pour pouvoir vivre leur amour au grand jour. 

Tout au long de ma lecture, je n'ai pas pu m'enlever de l'esprit que ce roman était un roman "Young Adult", et, encore une fois, j'ai tout faux à vouloir mettre des romans dans des cases (et les Editions Super 8 ont la belle idée de vouloir que les livres qu'ils éditent, s'adressent au plus grand nombre...car, en effet, "S'accrocher aux étoiles", malgré "la jeunesse" de ses deux personnages, parlera à tout le monde). 

Les deux personnages principaux, Max et Carys, sont très attachants et on a peur pour eux, on les suit dans la découverte de leur amour et leur combat pour rester ensemble coûte que coûte. C'est magnifique et bouleversant de voir comment ils se battent pour rester ensemble, à tout prix. 

Pour ma part, ce qui fait ressortir ce livre du lot, c'est le procédé narratif que l'auteure à choisit pour la fin: elle donne trois visions différentes de l'avenir des héros, en donnant "le choix" aux lecteurs et lectrices de prendre la fin qu'ils veulent, sauf qu'en lisant les dernières pages du livre, et surtout la dernière phrase, on se rend compte, vaincu, que l'auteur à choisi la plus belle fin qui soit pour son roman. C'est proprement prodigieux. 
La fin et les dernières phrases sont tellement belles, que j'en ai eu les larmes aux yeux et c'est le coeur rempli de larmes mais aussi de joie, devant le destin de Max et Carys, que j'ai refermé le livre, en gardant une place dans mon coeur pour ces deux héros magnifiques. 

Au final, un roman bouleversant et magnfique, mélange de plusieurs genres (entre la science fiction et le roman d'amour, mais aussi le suspense lors de ce compte à rebours, mais aussi la dystopie, même si le monde de Max et Carys parait idyllique) qui navigue entre "Gravity", "Un Jour" et "La la land" (oui, la scène finale, m'a fait penser à une scène de la la land, 'je ne vous dirais pas laquelle pour ne pas vous spoiler). En un mot, un roman inclassable, qui m'a bouleversé et que je n'ai pas pu lâcher une seule seconde. 
Alors, vous aussi, partez pour un voyage fabuleux, la tête dans les étoiles, et le coeur rempli d'espoir. C'est un voyage que vous n'oublierez pas de sitôt. Je vous le promet! 

Merci aux Editions Super 8 pour ce merveilleux voyage. 

Katie Khan: S'accrocher aux étoiles, (Hold Back the Stars), Editions Super 8, 356 pages, 2017


vendredi 26 mai 2017

Journal (1970-1986)

4e de couverture: Quand Andreï Tarkovski commence, en avril 1970, à tenir le journal qui accompagnera les seize dernières années de sa vie, il a tout juste 38 ans, sa femme attend un enfant. Le cinéaste vient d’acheter une maison à la campagne et son film autobiographique, Le Miroir, est en germe dans son esprit. Derrière lui : un Lion d’or à Venise pour L’Enfance d’Ivan, et un monument, Andreï Roublev.
Il ne cesse dès lors de noter ses lectures et ses réflexions, les aléas de ses productions, les espoirs et les difficultés de son travail, la sortie de ses films dans ce qui s’appelle encore l’Union soviétique. Au cours des années 1980, ce journal devient un « journal d’exil ». Tarkovski tourne en Italie Nostalghia, en Suède Le Sacrifice, et c’est à Paris qu’il meurt d’un cancer en 1986, à l’âge de 54 ans.
Revivre la vie de ce créateur, au jour le jour, est une expérience passionnante : on y découvre, dans toute leur concision et leur naturel, les intuitions qui font d’Andreï Tarkovski l’un des très rares artistes philosophes de notre époque. La publication de ce livre-boussole montre à quel point son oeuvre reste inachevée et ouverte.
La nouvelle édition du Journal contient des textes inédits, des réflexions et projets retrouvés par sa femme Larissa. Rétablissant également des erreurs d’attribution des premières parutions, elle est en cela l’édition définitive. Le parcours tourmenté d’un artiste en quête de sa liberté, un éloge bouleversant de la vie, porté par un inusable espoir.

Avec la 70e édition du Festival de Cannes, qui se déroule en ce moment, j'ai trouvé que c'était le bon moment (justement) pour me lancer dans la lecture de ce journal d'un réalisateur Russe(Andreï Tarkovski) des années 60-70, qui a justement concouru à ce fameux Festival de Cannes. 
Quand j'ai reçu ce livre fin janvier,j'ai été plus que surpris et la tête que j'ai fait à ce moment là était comique ("hein? Qu'est ce que c'est que ça?): j'aime le cinéma, c'est vrai, mais comment les éditions Philippe Rey, ont pu penser que la lecture du journal intime d'un réalisateur russe que je ne connaissais pas du tout (comme quoi ma culture cinéma est toujours à faire et à construire) pouvait m'intéresser?...puis la grosseur de ce dit journal n'a pas aidé (plus de 500 pages, écrit en petits caractères) pour le faire sortir rapidement. 
Il a donc traîné des mois durant dans ma PAL service presse, jusqu'à ce fameux mois de mai (je trouvais que le mois du Festival de Cannes était propice à sa lecture, et tout en ne sachant pas, avant lecture, qu'Andreï Tarkovski y avait participé et qu'il l'évoquait régulièrement. 

C'est donc avec appréhension, mais aussi curiosité que je me suis lancé dans ce pavé, comme on jette une bouteille à la mer...et j'en ressors étonnamment surpris, car j'ai aimé découvrir ce parcours difficile et passionnant, tournant même les pages sans m'en rendre finalement compte (pour vous dire, j'ai lu  une centaine de pages, le premier jour, vendredi dernier). 
L'histoire d'Andreï Tarkovski est des plus tragiques et complexes: il revient sur ses rapports difficiles avec les autorités de son pays, (la Russie) qui l'empêche souvent de travailler (il met un temps fou à trouver les financements pour ses films, à les tourner, à les monter), tout ça parce qu'il se voulait hors du système, ne voulant travailler que sur les scénarios qu'il écrivait, et les projets qu'il voulait, refusant, catégoriquement de  tourner des films pour le régime (des films de propagande, diront nous). Cet esprit libertaire lui a toujours été fatal et il a dû se battre toute sa vie pour ses idéaux, ne recevant pas du tout la reconnaissance dans son pays, qu'il avait le plus souvent dans les autres pays européens, comme la France, L'Italie, la Suède ou même les Etats Unis. 
On le suit jour après jour, sur les 16 dernières années de sa vie, entre l'un de ses films les plus célèbres (Solaris (dont Steven Soderbergh fit un remake dans les années 2000 avec George Clooney) et son dernier film sorti en 1985, Le Sacrifice. (A la fin du livre, dans les annexes, est relaté le nombre de films qu'Andreï Tarkovski a tourné en une vingtaine d'années (7 films sans compter quelques courts métrages) et le nombre de projets filmiques qu'il avait en tête (plus de 40) et qu'il n'a jamais pu réaliser, tout ça à cause du Goskino, qui contrôlait le cinéma en Russie et qui lui a mis des bâtons dans les roues à chaque fois ((tout ça à cause d'Emarch, le directeur qui le détestait royalement). 
Andreï Tarkovski revient sur sa vie en Russie, mais aussi sur ses années d'exil en Italie, puis en France, car il ne voulait pas retourner dans son pays où on lui aurait empêcher de repartir et surtout de travailler...sauf que cet exil a eu un prix trop lourd à porter (la séparation d'avec son dernier fils, Andrioucha, qu'il n'a pas vu pendant 4 ans). J'ai trouvé cette situation inhumaine et j'ai  été révolté par celle ci. 

Andreï Tarkowski n'était pas un tendre avec les autres réalisateurs (comme Bondartchouk, mais aussi Bergman, Coppola (il parle du Parrain 2 qu'il n'a pas trouvé sensationnel) ou les grands autorités de son pays qui pourrait le faire paraître arrogant de supériorité...sauf que tout cela est contrebalancé par le fait qu'il est aussi très critique envers ses films (au fil du temps, il trouve que ses premiers films sont mauvais, même Solaris, qu'il avait pourtant mis tant de temps à monter). Ce qui le rend finalement plus humain et moins arrogant qu'on ne le pense. C'était un esprit critique et cultivé qui voulait juste faire son métier le plus librement possible; 

Alors, je ne vous cache pas que j'ai souvent été perdu par le nombre de noms qu'il évoque (et surtout des noms russes imprononçables) et que j'ai ressenti une petite lassitude vers la fin. Je pense que cela est dû au fait que je n'aurai pas dû le lire d'une traite (comme je le fais pour tous les livres que je lis, car je suis incapable de lire deux livres en même temps, par peur de tout mélanger) mais le lire par parcimonie, en le couplant avec une autre lecture, car c'est tout de même une lecture dense, complexe et qui fait réfléchir. Sauf que je me suis fait cette réflexion à 150 pages de la fin, donc autant aller au bout. Puis, j'étais déjà bien familier avec les noms employés, le style de l'auteur (vers la fin, j'ai simplement sauté les citations d'autres auteurs, qu'Andreï Tarkovski glissait dans son journal, j'avoue) et je voulais savoir si Andreï allait revoir son fils avant sa mort (oui, bizarrement, il y a un certain suspense, créée par une tension permanente, dans ce livre). 
Un petit conseil, donc si vous voulez vous lancer dans la lecture de ce journal passionnant: lisez le par petites touches afin de ne pas ressentir une lassitude qui arrive forcément, quand on lit un journal tenu au jour le jour. 

Au final, une belle surprise que la lecture de ce Journal, d'un réalisateur russe que je ne connaissais pas, qui m'a fait voir le monde du cinéma de l'intérieur et surtout la vie en Russie dans les années 70-80 (qui n'étaient pas des plus joyeuses)...comme quoi, la curiosité m'a fait vaincre ma peur d'un livre que je ne pensais pas pour moi et que j'ai grandement apprécié. Je ne sais pas encore si je me laisserai tenter par le visionnage d'un film d'Andreï Tarkovski (je pense toutefois que cela pourrais venir un jour)  mais son parcours fut des plus passionnants. Le parcours d'un homme qui voulait simplement créer le cinéma qu'il voulait, en toute liberté. 

Merci aux Editions Philippe Rey pour cette découverte surprenante.

Andreï Tarkoski: Journal 1970-1986; Editions Philippe Rey, 619 pages (dont 53 pages d'Annexes en fin de volume) 2017 (édition définitive)


mercredi 24 mai 2017

La Discothèque du 20e siècle #218

En 1913, Damia, la grande chanteuse réaliste nous parle de son grand frisé.

Damia: le Grand frisé (1913)






On dit que Damia, grande tragédienne de la chanson, choisissait surtout ses chansons en fonction de leurs possibilités de mise en scène. Ainsi Le grand frisé, sur un rythme de valse lui permettait d'esquisser quelques pas de danse très chorégraphiés. Chacune de ses chansons était ainsi construite comme une véritable dramatique: bras ouverts, pour interpréter Les goélands, passage sous un projecteur rouge pour La veuve-pour figurer sur scène l'ombre sanguinolente de la guillotine! (Source: Fiche "Le grand frisé", Collection "Plaisir de Chanter", Editions Atlas)

Bonne écoute!


dimanche 21 mai 2017

Slow Qui Tue #322: Here she comes

Le slow qui tue de la semaine sent venir une connexion entre elle et l'être aimé.

Bonnie Tyler: Here she comes



Bonne écoute!


vendredi 19 mai 2017

En roue libre

4e de couverture: À presque trente ans, Claire a décidé de donner enfin du sens à sa vie. Étape 1 : démissionner de son poste dans la « communication créative ». Étape 2 : mettre ce temps libre à profit pour se sculpter un corps de déesse, courir les expos, raviver la flamme avec Luke, son amoureux de longue date. Étape 3 : PRO-FI-TER.
Six mois plus tard, le bilan est cata : Claire erre chez elle en pyjama, se vautre dans l'autodépréciation et l'alcool, fouille les réseaux sociaux à la recherche d'indices sur l'infidélité supposée de Luke, commet une gaffe irréparable avec sa mère. Même ses amis les plus solidaires commencent à laisser filtrer un début de ras-le-bol devant son comportement d'ado paresseuse. Claire le sent : la situation lui échappe. 

Freud le disait : « L'amour et le travail... Le travail et l'amour, c'est tout ce qui existe. » Mais quand les deux se font la malle, que faire pour reprendre pied ? À quel saint se vouer pour trouver le secret d'une vie réussie ?

Il m'a fallu un peu de temps pour me décider à écrire ma chronique sur ce livre. Je ne suis pas là pour flinguer les livres car je sais le travail qu'il y a derrière et si c'est pour le faire, autant ne pas en parler. 
Cependant, comme ce blog a été créé pour garder une trace de mes lectures, je ne me voyais pas ne pas  en parler. C'est ainsi que j'ai laissé passer deux jours avant de dire ce que j'en avais penser.  

En roue libre n'est pas en soit un mauvais roman. C'est un roman qui pourra plaire à beaucoup de lectrices qui pourrait se retrouver dans le parcours de Claire; une jeune  femme qui se cherche et qui décide de plaquer son boulot pour trouver le job qui lui conviendrai et qui la passionnera. Elle a un petit ami, interne en chirurgie, des amies, sur qui compter..sauf que sa période de chômage va être un véritable enfer, autant pour elle, que pour ses proches. 

C'est un livre qui sent bon la comédie à la Bridget Jones, mais, j'ai trouvé tout de même que Claire paraissait au fil du roman très gamine, à la limite de l'antipathie, qu'on a envie de secouer et de gifler. Elle parait capricieuse et ses petites gaffes m'ont plus énervé qu'amusé. 

Ce qui m'a en fait, le plus déstabilisé dans ce roman, c'est sa construction: composé  de petites saynètes, avec titre à l'appui, l'histoire est complètement déstructurée, et on a l'impression de lire un livre à sketches, qui n'a aucun lien (et pourtant il y en a puisque l'intrigue se suit tout au long du roman, comme le quiproquo qui arrive à l'enterrement du grand-père de Claire et qui va être le début d'une brouille avec sa mère), ce qui m'a un peu perdu. 

En fait, je pense tout simplement que ce livre n'était peut être pas pour moi: je ne suis pas la cible visé, à la base, mais parfois, comme pour Bridget Jones, cela peu le faire et je peux être séduit.. Là, ça ne la clairement pas fait. 

Au final, un roman contemporain qui pourra plaire à la gent féminine, avec une héroïne un peu gamine capricieuse, mais que les gaffes et les galères pourra séduire certaines. Un livre qui se laisse lire mais qui ne m'a pas plus enthousiasmé. En tout cas, si vous aimez les romans chick litt, tentez l'expérience. Vous pourriez apprécier. 

Lisa Owens: En roue libre, (Not Working), Belfond, 275 pages, 2017

 

mercredi 17 mai 2017

"Sale pédé" ou la journée de la lutte contre l'homophobie

4e de couverture: J'aurais préféré ne pas avoir à écrire ce livre. Mais un jour, j'ai décidé de rompre le silence et d'exposer les conséquences que cinq années de harcèlement et d'homophobie en milieu scolaire ont eues sur ma vie. En France, un élève sur dix est victime de harcèlement. Pendant combien d'années encore des enfants pourront-ils être agressés à l'école en toute impunité par leurs bourreaux? Combien d'adolescents laisserons-nous se suicider? Combien de jeunes adultes devront composer avec des problèmes d'anxiété et vivre avec une estime de soi anéantie? Des solutions existent pourtant, qui passent par l'éducation et l'inclusion dans les programmes scolaires de la lutte contre l'intimidation.

Je dédie mon histoire à tous ces jeunes isolés, laissés pour compte, qui vivent en silence une véritable tragédie. Vous êtes des trésors en devenir; ne l'oubliez jamais.


En cette journée de lutte contre l'homophobie, je voulais mettre en lumière, le témoignage de Jasmin Roy, animateur, comédien québécois, qui raconte dans ce livre le harcèlement qu'il a connu au collège, car il était "différent" des autres. 

Alors, je ne vais pas faire une critique de ce livre, comme j'en ai l'habitude, seulement vous dire ce que j'ai ressenti. Je me suis beaucoup retrouvé dans le témoignage de Jasmin, dans son parcours et son calvaire. (la scène des vestiaires, après les cours de sport, a été très significative pour moi, par exemple). 
Jasmin a connu les insultes homophobes, depuis son plus jeune âge, et ce, même avant les premiers émois de l'amour que nous fait ressentir la puberté, donc bien avant qu'il ait  découvert son attirance pour les garçons. Une chose qu'il a eu beaucoup de mal a assimilé et a assumer en public, vu ce qu'il vivait depuis des années au quotidien. 

Ce récit est un simple constat de ses douleurs et de sa dépression qu'il vécut des années plus tard, comme quoi, on ne se remet jamais de ce que l'on a vécu étant enfant. 
Alors, il faut arrêter avec les phrases du genre: "les enfants sont cruels, ça leur passera"; "c'est pas méchant"...etc, elles ne sont là que pour se voiler la face,  car tout ceci est grave. 

Jasmin a tout de même réussi sa vie et s'est découvert une passion qui l'a aidé a surmonter cela, et c'est,après plusieurs années de travail sur lui-même, de reconstruction de confiance en soi, qu'il s'est engagé dans la lutte contre le harcèlement à l'école, pour que les enfants d'aujourd'hui et de demain, ne subissent plus ce qu'il a vécu, dans les années 70. 

Malheureusement, la 2e partie, qui raconte les témoignages de jeunes gays et lesbiennes, d'aujourd'hui, et que Jasmin a reçu, et qu'il a compilé à la suite de son témoignage, démontre bien ,que le harcèlement et l'homophobie à l'école est encore présent. Alors, cela me révolte au plus haut point, qu'à notre époque, que l'on dit "évoluée", on en soit encore à l'âge de pierre sur ces choses là. Ces témoignages sont touchants et m'ont souvent bouleversé. 

Au final, un livre nécessaire, que je vous encourage à découvrir pour comprendre ce qu'est le harcèlement scolaire, tout d'abord, et plus particulièrement ici, l'homophobie ambiante qui règne dans notre monde. 
Nous somme tous différents, alors pourquoi blâmer et traumatiser ceux qui sont "différents". Leur différence est leur force et c'est cela qui vous effraie, messieurs, mesdames les bourreaux? Au lieu de vouloir mettre à terre et abattre cette différence, acceptez là, car elle vous enrichira. Et le monde sera tel qu'il devrait être: merveilleux. 



Ce soir, mercredi 17 mai 2017, en cette journée de lutte contre l'homophobie, France2 diffuse le téléfilm "Baisers cachés" avec Patrick Timsit, Béranger Anceaux, Jules Houplain, Bruno Putzulu, Babara Schultz...


Jasmin Roy, Sale pédé, (Préface de Nora Fraisse), Les Editions de l'Homme, 165 pages, 2016





La Discothèque du 20e siècle #217

En 1996, une princesse nommée Erika revenait dans les hits parades avec un nouveau titre.

Princess Erika: Faut qu'j'travaille (1996)





Camerounaise, Princess Erika est née à Paris et a grandi en écoutant la musique favorite de es parents, celle du légendaire Prince Nico M'Barga, un des maîtres de la musique pop nigérienne. Nourri de cette influence, plus une bonne dose de blues et de reggae, Princess démarre un groupe avec ses sœurs. Mais c'est en solo qu'elle connait son premier hit Trop de blabla, à l'été 1988, suivi d'un premier album dans la même veine afro/rap/ragga. En 1995, pour D'origine, c'est vers Londres qu'elle se tourne, empruntant des rythmes au funk et à la soul et nous offrant par la même occasion le hit Faut qu'j'travaille... (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1996", Polygram Direct)

Bonne écoute!


dimanche 14 mai 2017

Slow Qui Tue #321: Rivière

Le slow qui tue de la semaine attend à la rivière.

Stephan Eicher: Rivière



Bonne écoute!


vendredi 12 mai 2017

Le Somnambule

4e de couverture: Enfant, Leo Nader était victime de crises de somnambulisme. Si intenses qu’on l’avait contraint à consulter un psychiatre, le docteur Volwarth. Bien des années plus tard, Leo se croit guéri. Mais, un matin, il découvre que son épouse a été agressée pendant la nuit et qu’elle s’apprête à le quitter. Il tente de la retenir, mais elle s’enfuit. Leo, qui se croit coupable, décide de retourner voir son psy. Ce qu’il va découvrir ira bien au-delà de tout ce qu’il pouvait imaginer…

C'est indéniable: Sébastian Fitzek a un don pour le polar et les cliffhangers à chaque fin de chapitre, rendant son texte addictif et sans temps mort. 

Le Somnambule en est un parfait exemple. 
C'est mon premier Fitzek, j'étais donc dans une découverte totale. J'ai aimé la plume de l'auteur, simple et efficace et qui vous embarque dans un tourbillon de révélations, qui vous laisse sur les fesses et sur les dents à chaque fin de chapitre, et qui vous incite à lire le suivant. Ce qui fait que le roman se lit sans qu'on le voit et vous arrivez à la fin sans savoir trop comment vous êtes arrivé au mot fin, tellement pris dans une frénésie de lecture. 

Dans son roman, Fitzek parle d'un sujet fascinant, le somnambulisme, mais également le monde du sommeil et de la nuit (propice au polar, je trouve): alors il donne des termes techniques de cet état du sommeil que je n'ai pas totalement assimilé, mais qui permettent de mieux aborder la suite. 
Leo Nader, le héros de cette histoire va vivre des moments angoissants en allant de surprise en surprise, comme le lecteur. J'ai trouvé ce personnage ambigu: à la fois touchant et angoissant, et toutes les découvertes qu'il fait m'ont conforté dans cette idée. 
Alors, j'ai essayé de deviner le pourquoi du comment de toute cette histoire de fous, mais je n'y suis pas arrivé une seule fois.Tout simplement parce que c'est l'auteur qui mène la danse sans donner de clef au lecteur pour pouvoir comprendre (et je n'aime pas totalement  ça, être le jouet de l'écrivain, qui se laisse mener par le bout du nez sans trop comprendre). 

Voilà le petit bémol du livre, c'est que le lecteur reste dans un flou permanent (alors c'est probablement voulu par l'auteur afin que son héros et son lecteur ne sache jamais dans quel état de conscience il se trouve): d'un chapitre à l'autre, on ne sait jamais si Léo est dans une phase de rêve ou de réalité et cela est frustrant. 
Cependant, c'est ce qui rend ce roman efficace et le twist final m'a laissé le souffle coupé, twist final qui explique enfin toutes les petites invraisemblances qui pouvaient se glisser tout au long de ma lecture, Franchement, bravo à l'auteur. 
La fin du livre m'a aussi laissé dans ce flou qui fut l'état perpétuel dans lequel je me suis trouvé tout au long de ma lecture. Frustration ,quand tu nous tiens! 

Au final, un polar efficace, qui sait ménager ses surprises et son suspense, et qu'on ne peut pas lâcher avant d'arriver à la fin. Cependant, je l'ai trouvé tellement dans un flou permanent qui fait que j'ai été constamment perdu tout au long de ma lecture, mais surpris et épaté par les révélations. Tout comme Leo, je me trouve dans un entre-deux, une sorte de mi-figue-mi raisin, qui fait que ce sera à vous de vous faire votre propre opinion de ce polar tentaculaire. 

Sebastian Fitzek: Le Somnambule, (Der Nachtwandler), L'Archipel, 316 pages, 2017


jeudi 11 mai 2017

Mon ennemi Arnie

4e de couverture: Arnie Spencer est un adolescent extraordinaire, un héros. Personne, à Ithaca, n’est près d’oublier cette nuit d’été durant laquelle il est venu à bout d’un serial killer qui terrorisait la petite ville depuis des mois. Seulement, tout le monde n’est pas dupe. Deux de ses camarades de lycée étaient avec Arnie la fameuse nuit. Fox et Cliff savent qu’il n’est pas le sauveur au destin tragique, mais plutôt un psychopathe en puissance, celui qui se fait appeler le «Chat de Schrödinger». Encore faut-il qu’on les croie ! 

Risque de spoilers sur le premier volet des aventures de Fox et Cliff, "Mon ami Arnie". 

Il y a presque un an, j'avais découvert avec enthousiasme, la plume de Jérémy Behm avec son roman, Mon ami Arnie, un polar adolescent déjanté et complètement addictif. 
Mon ami Arnie (qu'il est tout de même préférable de lire avant celui ci puisque cette suite dévoile pas mal de pan de l'intrigue du précédent), dont la fin m'avait laissé frustré, au point que j'espérais une suite. 
Eh bien, cette suite, la voici. 

Nous sommes un an et demi après les événements terribles qui se sont déroulé durant l'été à Ithaca. Fox et Mia sont toujours ensemble, Cliff a une petite amie, Erin,fille gothique et youtubeuse à ses heures, Craig, le demi-frère de Mia, est toujours le caïd du bahut mais ne s'en prend plus à Fox, depuis ce qui s'est passé à la villa Spencer, l'été dernier...et tout se passe bien dans le meilleur des mondes, jusqu'à ce que Fox et ses amis apprennent qu'Arnie Spencer, le "héros" de la ville, est de retour. Va alors s'engager une course contre la montre pour démontrer qu'Arnie n'est pas le héros que l'on dit, mais un dangereux psychopathe. 

Ce fut un plaisir de retrouver la petite bande d'Ithaca, toujours aussi fun et drôle, et l'écriture de Jérémy Behm, toujours aussi maîtrisé et cinématographique (d'ailleurs, je verrai bien les aventures de Fox et son joli petit monde adapté au cinéma, car il m'a beaucoup fait penser à des films des années 80, comme "Les Goonies", "Stand by Me" ou plus près de nous, "Super 8", un côté tout de même plus trash (il y a certaines scènes sanglantes qui pourraient choquer le jeune lectorat (quoique, avec ce qu'il voit maintenant, je ne sais pas top, mais je préfère prévenir tout de même). 
On retrouve la même structure que dans le premier volet: des chapitres raconté par le prisme d'un personnage, de Fox à Cliff, en passant par Craig, Arnie, ou Mia, mais aussi des personnages adultes (ce qui n'était pas trop le cas dans le premier volet), comme Bernie, flic à Ithaca et père de Mia, ou Mr Dillon, l'une des victimes du Chat de Schrödinger. 

Le roman est toujours addictif et ne devrait pas se lâcher, sauf que je pense l'avoir lu au mauvais moment. J'aurai dû atttendre un week-end pour pouvoir le dévorer quasi d'une traite, au lieu de le traîner cinq jours, à cause d'une semaine chargée, niveau travail. Ce qui fait que je posais le livre avec frustration, à chaque fois. Surtout que l'auteur a toujours autant le chic pour ménager ses cliffhangers et ses surprises. Il y a un petit twist vers les trois quarts du roman auquel je ne m'attendais pas et qui m'a laissé sur les fesses, mais qui donne une explication a un fait surnaturel. Car, oui, le roman se donne  un petit côté fantastique par moment. 
C'est également un livre ancré dans notre époque, avec des tas de références à la pop culture d'hier et d'aujourd'hui, en parlant du phénomène des youtubeurs également, et qui parlera grandement aux jeunes garçons et filles auxquel(le)s le livre s'adresse. 

En lisant la fin du livre, j'ai eu un petit saut d'espoir que la porte ne se referme pas totalement sur Fox et sa bande et qu'ils reviendraient pour un autre volet, mais je ne pense pas . La boucle est enfin bouclée, avec un petit regret pour ma part, car j'aimais bien ce petit voyage à Ithaca. Voyage sanglant et déjanté, mais plaisant à vivre au fond de son canapé,  car l'humour n'est jamais loin.J'aimerai bien les revoir un jour.  

Au final, un 2e volet, tout aussi plaisant et addictif que le premier et qui ravira probablement les amateurs de "Mon ami Arnie". Un roman qui parle très bien des affres de l'adolescence et du monde dans lequel vivent les jeunes, et qui nous promets de belles montées d'adrénaline. Un diptyque que je vous encourage à découvrir, jeunes et moins jeunes, vous risquez d'adorer. 

Merci aux Editions Syros  de m'avoir permis de continuer l'aventure, avec Fox. 

 (à partir de 14 ans) 


Jeremy Behm: Mon ennemi Arnie, Syros, 280 pages, 2017


mercredi 10 mai 2017

La Discothèque du 20e siècle #216

En 1991, Pierre Bachelet composait une chanson en hommage à une grande navigatrice, qu'il invita a partager ce morceau avec lui. A mon tour, je rend hommage à ces deux grands artistes, partis trop tôt.

Pierre Bachelet & Florence Arthaud: Flo (1991)



C'est après que Florence Arthaud eut battu le record de la traversée de l'Atlantique en solitaire (août 1990) que Pierre Bachelet composait cette chanson. Une chanson en forme d'hommage à la grande navigatrice-mais aussi un superbe duo avec celle ci. Flo a logiquement trouvé le chemin des hit-parades à l'automne 1990. On a aujourd'hui une pensée émue pour Pierre Bachelet, qui, âgé de 60 ans seulement, nous a quitté le 15 février 2005. (Source: Fascicule "L'encyclopédie de la chanson française n°44", Polygram Collections)

Bonne écoute!


lundi 8 mai 2017

Un bon garçon

4e de couverture: Irlande du Nord, fin des années 80, en plein conflit entre catholiques et protestants à Ardoyne, quartier difficile de Belfast. Mickey, le narrateur, vit sa dernière journée à l’école primaire avant les vacances d’été. Bon élève, il se réjouit d’avoir été admis dans une Grammar school – collège « d’élite » –, et d’échapper ainsi à ses condisciples actuels. Mais, lors d’un surréaliste rendez- vous chez le directeur, il apprend que son père a dépensé l’argent censé payer sa scolarité. Ce sera donc St. Gabriel, le collège de base fréquenté par son grand frère et tous les gamins du coin.
Le petit chien offert par ses parents ne suffit évidemment pas à faire oublier le goût âpre de ces vacances qui commencent, et Mickey décompte avec angoisse le nombre de semaines le séparant de la rentrée. Rêveur, il passe son temps à inventer des histoires et à imaginer ce que serait sa vie en Amérique. Il adore sa mère et sa petite soeur, mais redoute son père alcoolique et sa brute de grand frère qui, comme tous les garçons du quartier, n’aime rien tant que le tourmenter. Parce que, tous s’accordent à le dire, Mickey est « différent » : enfant doué et sensible pour la plupart des adultes, « petit pédé » qui joue avec les filles pour les autres…

Ce roman d'apprentissage de Paul McVeigh peut juste sembler un bon roman, qui nous fait passer un bon moment, avec un petit garçon de Belfast, qui vit des vacances d'été dans un pays en plein conflit. 
Sauf, qu'après l'avoir refermé, il y a quelques heures, il me trotte dans la tête et je remarque enfin ce qui ne m'avait pas sauté aux yeux: ce petit garçon (Michael alias Mickey) solitaire, n'ayant pas de copain, rêveur, et qui rêve de quitter sa petite vie pour un Collège hors du quartier, c'est tout simplement moi. Je suis ce petit Mickey qui se cherche émotionnellement et qui rêve d'une autre vie. Tout comme lui, j'ai eu des rêves et c'est en fermant le livre, que j'ai enfin compris ce petit garçon différent. 
La plume de Paul McVeigh (très bien retranscrite dans notre langue par Florence Lévy-Paoloni)  m'a complètement transportée, émue. L'auteur a su retrouver la voix de l'enfant qui sommeille en chacun de nous et qu'il est difficile de retranscrire avec des mots. Sauf que la voix du petit Mickey est audible et vous murmure à l'oreille et au coeur. Elle vous bouleverse au plus haut point et elle m'a tiré quelques larmes (peut être un peu de nostalgie, qui sait). 
Ce roman est aussi le portrait d'un pays (L'irlande) confronté à un conflit sanglant entre l'IRA et les anglais, et qui m'a complètement chamboulé (la scène où le petit Mickey se trouve pris dans une explosion qui va connaitre une fin tragique pour l'un des personnages vous prend aux tripes et vous étreint le coeur). Le petit plus, c'est que ce conflit, vécu de près par les proches de Mickey, comme sa mère, Josie, ou Paddy, son grand frère, qu'il déteste)  est vu à travers les yeux d'un enfant, et il prend un sens particulier, car il n'y a pas les même tenants et aboutissant: Mickey ne voit et ne comprend pas le mal qu'il peut faire aux siens, devant ses actes de bravoure qui  peuvent avoir des conséquences dramatiques. 
C'est difficile, je n'arrive pas à décrire tout ce que je ressens sur ce livre (c'est souvent comme ça quand un livre me chamboule et  fait faire un bond à mon coeur. Comment retranscrire tout ce qu'il ma fait vivre émotionnellement. Alors, juste vous dire: lisez le et partez à la découverte de ce petit garçon charmant, qui certes, peut être arrogant (comme tous les enfants) agaçant parfois, mais touchant, qui vous fera pleurer, j'en suis sûr. En tout cas, il saura vous prendre votre coeur comme il a pris le mien. 
Au final, un roman bouleversant, sur un sujet déjà lu (l'apprentissage d'un enfant vers l'adolescence, avec les questionnements et les chamboulements que cela comportent), mais dans un contexte inédit pour moi (le conflit anglo-irlandais dans les années 80) vu à travers les yeux d'un enfant. Bouleversant et auquel on pense longtemps après avoir refermé le livre. 

Paul McVeigh: Un bon garçon (The Good Son),Philippe Rey, 249 pages, 2016



dimanche 7 mai 2017

Slow Qui Tue #320: Show me the meaning of being lonely

Le slow qui tue de la semaine sent que son coeur est un désert sans celle qu'il aime.

Backstreet Boys: Show me the meaning of being lonely



Bonne écoute!


mercredi 3 mai 2017

La Disocthèque du 20e siècle #215

En 1984, la chanson d'un film fait danser le public et devient un tube.

Kenny Loggins: Footloose (1984)




Né en 1947, ce guitariste californien précoce (il forme son premier groupe à l'âge de 13 ans!) avait déjà connu les joies du hit-parade dès le début des années 70 en duo avec Jim Messina (Your mama don't dance 1972) puis en solo en 1977. Footloose, tiré de la B.O. du film homonyme (avec Kévin Bacon) lui vaut un n°1 aux Etats Unis et un n°6 en Grande-Bretagne au printemps 1984. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle:1984", Polygram Direct)

Bonne écoute!


lundi 1 mai 2017

A perdre haleine

4e de couverture: Quand un parc londonien devient le théâtre de terribles crimes... Un polar tendu, dérangeant, hyper-efficace : vous n'oserez plus courir seul(e) dans les bois.
À trente ans, Anna Wright, manager dans une société de production, consacre sa vie à sa carrière. Son plaisir : ses séances de running dans les bois d'Hampstead Heath qui dominent Londres, avec Wispa, son labrador. 
C'est là qu'elle croise le chemin d'un autre joggeur. Un homme ténébreux, sûr de lui. L'attirance est immédiate, les ébats aussi enflammés qu'anonymes. Et Anna devient vite accro à cette adrénaline.

Mais bientôt, la rumeur enfle : un violeur sévirait dans ce parc, attaquant des joggeuses solitaires. Alors que le coupable semble insaisissable, Anna s'inquiète : son bel inconnu pourrait-il être lié à ces agressions ? 

Voilà un polar qui se laisse lire, et surtout qui prend le temps de mettre son intrigue en place. 
Tellement de temps que j'ai pris aussi mon temps pour lire la première partie, une partie que j'ai trouvé un peu répétitive (mais peut être nécessaire pour montrer la routine d'Anna), en tout cas, je n'étais pas pris d'une frénésie de lecture). 
En fait, les choses décollent au bout de près de 200 pages (sur 370, cela fait un peu long, je trouve) et le roman ne se lâche plus avant le mot fin ensuite. 

Je sais, je ne lis pas beaucoup de polar/thriller, mais j'ai trouvé celui ci  très classique et je n'ai pas eu les surprises que j'attends d'un polar (par exemple, j'avais deviné qui pouvait être derrière toutes ces choses qui se passent au Parc et la solution ne m'a pas étonné). 
De plus, le personnage d'Anna m'a paru parfois trop égocentrique et égoïste pour que je m'y attache complètement (comme c'est elle, la narratrice, cela peut poser un soucis pour sentir de l'empathie), préférant ses amis Michael et Bell, que j'ai trouvé plus intéressant. Les états d'âme d'Anna, une femme d'affaires travaillant pour la télé, m'ont semblé parfois trop, et ne sont là que pour créée le suspense (comme ses questionnements sur le fameux mannequin Dior  (un homme rencontré dans le parc et qu'elle a surnommé comme ça) et avec qui elle s'envoie en l'air sans vouloir en savoir plus sur lui. Alors, je ne juge pas, j'explique simplement qu'Anna est trop à s'apitoyer sur son propre sort et, même ses ennuis de boulot sont un peu prévisible. 

En fait, voilà le souci du roman, c'est qu'il est prévisible, jusqu'à la résolution finale qui ne m'a pas plus emballé que ça, car déjà vu dans des films ou séries ou roman policier. 

Cependant, je n'ai pas boudé ma lecture, car le style de l'auteure, fluide nous tient en haleine jusqu'au bout, surtout dans la deuxième partie et j'ai lu les 200 dernières pages quasi d'une traite, en y prenant un goût certain...je suis juste déçu par la résolution car je m'y attendais et quand je lis un polar, j'aime bien être surpris par des révélations fracassantes. Après, l'histoire est tout de même bien tenue, même si elle a un goût de déjà vu. 

Au final, un polar qui se laisse lire, mais qui ne révolutionne pas le genre et qui m'a laissé sur ma fin, car je m'y attendais à cette fin. Cependant, l'histoire tient la route,même si elle est classique, et pourra intéresser les lecteurs occasionnels de polar/thriller, qui passeront peut être  un bon moment. A vous de voir. 

Aga Lesiewicz: A perdre haleine, (Rebound), Belfond, 377 pages, 2017