vendredi 31 octobre 2014

Un dîner affreusement parfait

4e de couverture: Pour préparer un affreux dîner, il faut: 
4 vipères
3 gros crapauds
5 aromates

Berthe, la petite sorcière et Toutoutou le gentil hibou partent à la chasse aux ingrédients.

Dans le marais, il rencontrent d'effrayantes créatures. 
Brrr...ça fait froid dans le dos.

(A partir de 6 ans)

Cet album jeunesse est parfait pour Halloween. Il fait frissonner, probablement de peur, mais aussi de plaisir, en sachant qu'on lit l'histoire de cette petite sorcière et de son hibou, tranquillement dans son lit, bien à l'abri. 

J'ai été attiré par cet album pour les dessins: ces ombres chinoises illustrent bien ce dîner "horrible" que les auteures nous content. 

(source:http://blogclarabel.canalblog.com/) 

Ces dessins et les mots parfaitement bien choisis mettent le lecteur dans une ambiance qui fait peur. J'ai été estomaqué par la précision du dessin et les teintes choisi, entre le bleu, qui nous apaise, le jaune, qui annonce quelque chose de chaud et le rouge, qui nous angoisse, ajouté aux noires des ombres, cela rend l'histoire de ce dîner (et de cette aventure dans les marais que Berthe et son petit hibou vivent)  encore plus vivante et vibrante.
Je me suis imaginé, petit garçon, tournant les pages de ce livre, le soir, avant de m'endormir et j'ai été captivé. Je pense que, poltron comme j'étais, j'aurai probablement eu peur si on me l'avait lu à 6 ans. 

Au final, un joli album, aux teintes et aux tons  originaux, qui fera frémir les plus petits, et  qui m'a impressionné, de par l'originalité des dessins et des mots particulièrement bien choisi (déjà, de par son titre qui annonce la couleur et qui rappelle une émission culinaire de M6). 
Un album hallowinesque à souhait qui m'a fait retomber en enfance. 

Merci à Benjamin et aux Editions Naïve livres pour cette fabuleuse découverte. 

(Source: http://mya.books.over-blog.com/)


Marie Wilmer (texte) & Alexandra Gabrielli -Kuhn (dessins): Un dîner affreusement parfait, Naïve livres,  40 pages, 2014


jeudi 30 octobre 2014

Dans l'intimité des dictateurs

4e de couverture: Imaginez-vous Staline en séminariste chantant des 
psaumes ? Hitler en artiste exposant dans les galeries de Vienne ? Pol Pot en écolier lubrique dans les bras de concubines royales ? Il est tout aussi étonnant de découvrir Mao en poète romantique, Lénine en bourgeois désœuvré, Mussolini en amoureux transi d'une militante féministe ou Fidel Castro en amant torride d'une actrice hollywoodienne…

La vie des dictateurs est riche en révélations, en faits singuliers qui témoignent de nombreuses facettes, de secrets et de faiblesses qu’ils se sont efforcés de dissimuler. Grâce à une profusion d’anecdotes, loin de l’image réductrice de monstres sanguinaires, on découvre qu’ils étaient aussi des hommes. Et c’est peut-être le plus terrifiant : comment des êtres aussi banals ont-ils pu se transformer en tyrans entrés dans l’Histoire ?
Dans les coulisses de l’Histoire,
les vies cachées des dictateurs.

Il va m'être difficile de trouver les mots pour parler de ce livre. 
Avant toute chose, je voudrais spécifier une chose: je n'ai aucune fascination pour les dictateurs, quels qu'ils soient. Au contraire, j'en ai une sainte horreur. 
Alors, pourquoi avoir voulu découvrir, et lire ce livre? Pour comprendre, tout simplement, qui se cachaient derrière ces hommes (car avant d'être des dictateurs, ils étaient des hommes et c'est ça le plus angoissant, je trouve). 
J'ai trouvé le livre de Marc Lefrançois très intéressant: par des  chapitres plus ou moins long, selon le dictateur concerné, l'auteur nous livre des anecdotes très intéressantes et quelquefois surprenantes (comme celle de Mussolini,qui se focalise sur sa maîtresse, Margheritta Sarfatti, femme juive et intellectuelle, avec qui il vécu une relation passionnelle durant 24 ans) de manière très simple, sans fioriture, allant droit au but. D'une plume facile à lire et captivante, il nous conte de manière magistrale, des pans de la vie de ces hommes qui ont fait régner la terreur dans le sang et les larmes, sans oublier toutefois d'ajouter quelques petites touches d'humour noir, qui ne m'ont pas déplu, moi qui suis adepte de cet humour là, mais qui était surtout là pour faire retomber la tension. 

Car, il faut bien l'avouer, j'ai eu beaucoup de mal à lire certains chapitres du livre (ceux consacré à Papa Doc, Bokassa ou Idi Amin Dada, par exemple): la nausée m'a souvent accompagné durant la lecture de ce livre. L'auteur ne nous épargne rien, quelquefois des horribles faits que ces dictateurs ont infligés...mais, bon, je savais où je mettais les pieds en m'embarquant dans ce livre. Heureusement que ma lecture n'a duré que deux jours: je pense que je n'aurai pas pu en supporter davantage. (Mais cela démontre bien que ce livre m'a passionné).
En fait, j'aurai dû lire ce livre, avec parcimonie, et étaler ma lecture sur plusieurs jours,(ou plusieurs mois) en lisant un chapitre par ci, par là. Je pense que lire un chapitre, au hasard, de temps en temps, est le meilleur moyen d'apprécier ce livre, sans tomber dans la nausée et le trop plein d'émotions, au lieu d'enchaîner les chapitres, les uns derrière les autres. 

Mis a part, cette petite recommandation, je trouve que l'auteur à fait un travail de recherche titanesque et nous livre, de manière exhaustive, bien sûr (ce n'est pas une biographie détaillée sur chaque dictateur, l'auteur ne prend qu'un élément de la vie de ces hommes et le développe), des anecdotes plus ou moins originales sur chacun d'eux. Il survole 2000 ans d'histoire des Dictateurs (de Caligula à Kadhafi, en passant par Hitler, Staline, Robespierre, Ivan le terrible, et même deux femmes, Irène et l'impératrice Théodora) en nous donnant à voir l'homme (ou la femme) qui se cachait derrière "la légende". 
Alors, j'avoue, comme dans tous livre de ce genre, tous les chapitres ne m'ont pas intéressé, sous le même degré: Ceux sur Robespierre (qui se focalise sur sa mort), Hitler (qui nous conte ses années de Bohème,en tant que peintre, avant la guerre de 14), Mussolini,  Staline (qui nous parle de sa vie de séminariste (!), sont passionnants (même celui sur Lénine, m'a stupéfié (je ne l'imaginais pas en bourgeois désoeuvré)). Ceux sur Bokassa, Papa Doc ou Amin Dada ont été "une torture" à lire, tellement j'ai ressenti un grand malaise. En revanche, ceux sur Saddam Hussein ou Khadafi, quoique très intéressant, ne m'ont rien appris de plus. (celà est dû au fait que les faits évoqués dans ces chapitres sont très récents et que j'en avais déjà connaissance). 

Au final, voilà un livre des plus intéressant, qui m'a captivé, estomaqué, dérangé, par certains côtés, mais qui se lit comme un roman. Ce livre est une bonne introduction, avant d'aller plus avant dans la biographie de certains "personnages",(pour ceux qui voudraient aller plus loin). Un livre très bien documenté, "facile à lire", du point de vue stylistique, j'entends, qui comblera tous ceux qui voudraient connaître un peu mieux ces dictateurs, qui étaient avant tout des hommes. Et, c'est ça le pire. (Comment ont ils pu devenir ces tyrans qui ont terrorisé des milliers d'humains?)
Je pense que je me pencherais sur d'autres livres de Marc Lefrançois, qui, sur le même modèle a écrit des livres sur les Rois et les reines (Histoires insolites des rois et des reines de France; Dans l'intimité des rois et  reines de France), les écrivains (Histoires insolites des écrivains) ou l'art, en général (Histoire insolite des chefs d'oeuvres). 

Merci à Eric et aux Editions City pour cette étonnante découverte.

Marc Lefrançois: Dans l'intimité des dictateurs, Editions City, 285 pages, 2014





mercredi 29 octobre 2014

La Discothèque du 20e siècle #81

En 1974, Dick Annegarn, amoureux de sa ville, nous chantait son exil, de Bruxelles à Paris.

Dick Annegarn: Bruxelles (1974)

Bruxelles by Dick Annegarn on Grooveshark

Avec ses allures de Grand Duduche égaré au pays du show-business, ce blond Hollandais à lunettes, épris de folk, de blues et de jazz, excellent guitariste, aura marqué la chanson française des années 70, comme le raconte Jacques Vassal dans "l'Encyclopédie de la chanson française" (ed Hors Collection, 1997). Signé par Polydor, il pose dès son premier album Sacré Géranium, qui est publié en 1974, les bases d'un style unique, au ton goguenard et désabusé avec les tubes Bruxelles (où il vécut de longues années) et La mouche. Après avoir laissé tomber le monde du spectacle durant de longues années, i la fait un comeback aussi étonnant que réussi en 1997 avec l'album Approche toi, suivi deux ans plus tard par Adieu verdure, et d'un disque enregistré en publié début 2000. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1974", Polygram Direct)

Bonne écoute!

mardi 28 octobre 2014

Régiment de femmes (Belfond Vintage Saison 2, Volume 11)

4e de couverture: Clare Hartill avait une existence assez solitaire. C'était une femme aux amitiés fiévreuses et aux ruptures soudaines. Toujours la plus intelligente et la plus inquiète du cercle, elle découvrait en général que les objets de son affection ne pouvaient satisfaire son attente ni sur le plan de l'intelligence ni sur celui des sentiments. Clare ne pardonnait pas à qui l'ennuyait.

Vénéneux, intense, d'une grande profondeur psychologique, le premier roman d'une des figures les plus fascinantes de la scène littéraire britannique du xxe siècle. Dans le huis clos d'un pensionnat de jeunes filles, passions et amitiés s'exacerbent pour bientôt virer à un affrontement impitoyable.

La redécouverte d'une oeuvre surprenante d'audace sur la soif de pouvoir et de domination.


Au début de ma lecture, je me suis demandé: ce "Régiment de femmes" sera t'il le premier livre de la collection "Belfond Vintage" que je n'apprécierai pas? 

Qu'est ce que le début a été difficile à lire. Pensez, donc: lire 80 pages en 3 jours! A ce rythme là, j'y serai encore. 
En fait, j'ai eu du mal à entrer dans ce roman car, je ne voyais pas où l'auteur voulait en venir: elle nous racontait des anecdotes sur la vie au pensionnat, sans lien entre elles (du moins, en apparence). Mais aussi, je ne me sentais pas bien à l'intérieur de ce pensionnat de jeunes filles. J'avais l'impression d'y étouffer, d'être très mal à l'aise. J'ai ainsi pu remarquer que les femmes entre elles sont de vraies poisons, qu'elles sont peu franches. Sur ce point, je préfère les hommes. Les hommes seront toujours cash et se diront les choses en face. Les femmes, entre elles, sont hypocrites: disant tout le bien qu'elle pense d'une personne par devant et lâchant les pires saloperies par derrière, ou faisant même les pires vacheries qui soient, mais toujours avec le sourire. 

Bien sûr, je ne généralise pas: toutes les femmes ne sont pas comme Clare Hartill: l'un des personnages principaux du roman (et le plus abject qui soit)...mais,moi qui ai travaillé dans un univers souvent féminin (étant souvent le seul élément masculin), j'ai remarqué que les femmes étaient très vaches entre elles,et ne se faisaient aucun cadeau. 

Régiment de femmes peut être découpé en deux parties: la première, étouffante et malsaine, qui se déroule au pensionnat. Trois personnages se distinguent du lot dans cette partie: Clare Hartill, professeur d'une trentaine d'années, sorte de mante religieuse, qui monopolise, ou plutôt "vampirise" comme le dit un personnage à un moment, l'attention de Alwynne, jeune professeur de 19 ans, jusqu'à faire d'elle "son esclave", puis, il y a également la jeune Louise, 13 ans, qui vient juste d'arriver au pensionnat et dont Clare et Alwynne vont s'occuper, décelant chez elle, un grand potentiel. Sauf que Louise, va également tomber sous l'emprise de Clare. Pour son plus grand malheur car quand Clare, s'ennuie d'une personne, elle la laisse complètement tomber. 
C'est alors à un jeu malsain que l'on assiste: un jeu de pouvoir et de contrôle: Clare n'a dieu que pour le pouvoir qu'elle excerce sur les êtres qui l'admirent...sauf que ce pouvoir peut avoir des conséquences tragiques. Louise en fera l'amère expérience. 
Cette partie là m'a écœuré. J'ai eu un malaise tout au long de ma lecture et j'étais au bord de la nausée à chaque page. 
Heureusement, la 2e partie est arrivée: celle qui se déroule à Dene, un petit village où Alwynne se rend pour se reposer, après que sa tante, l'ayant vu très affaiblie, décide de l'éloigner de Clare, qu'elle trouve néfaste pour sa nièce. Cette partie là fut une respiration salutaire: Alwynne y retrouve des couleurs et fait la connaissance de ses cousines, Jeanne et Alicia "Les Amours", comme elle les surnomme, mais surtout, elle rencontre Roger, un cousin éloigné. 
J'ai plus apprécié cette partie (normal, Clare n'était plus dans les parages): le calme, le repos prédominait et les conflits n'étaient plus là. Puis, cette partie annonce surtout le "combat" qui opposera Roger et Clare pour le coeur d'Alwynne...mais je ne veux pas trop en dire. 

Ce roman est vraiment passionnant, car très dérangeant: il parle de pouvoir, de soumission. Les phrases de l'auteur s'insinue dans le lecteur comme un venin, pour venir l’asphyxier, (heureusement, le lecteur voit claire dans le jeu de Clare et peut se rebeller contre elle, mais se trouve impuissant devant le destin d'Alwynne. Il ne peut pas lui crier qu'elle fait fausse route (il m'est même arrivé de la trouver très cruche à un moment, se comportant comme une enfant de 10 ans). Il peut juste espérer qu'elle ouvre les yeux, à un moment, sur la "vraie" Clare. 
C'est un roman également déroutant: en filigrane, grâce au choix de certains mots, l'auteur nous parle d'homosexualité féminine (comment qualifier autrement l"amitié" de Clare et d'Alwynne), sauf qu'elle n'en donne pas un bel exemple: par quelques allusions, on comprend que Clare déteste les hommes, sauf que pour moi, elle n'aime pas les femmes, elle aime l'ascendant qu'elle a sur elles. C'est un amour malsain que l'auteur nous montre. 
Cependant, malgré mon aversion pour Clare Hartill, j'ai eu de la peine pour elle, à un moment donné, ce qui m'a surpris moi même. 

Voilà un roman déroutant, dérangeant, par certains côtés, un peu désuet, de par son écriture (en même temps, il a été publié en 1919, et la traduction date de 1932), mais toujours actuel sur les thèmes abordés. Un roman captivant, jusqu'à la dernière ligne, d'une auteure anglaise, un peu trop oublié aujourd'hui. Encore une fois, les éditions Belfond ont fait le bon choix de la remettre en lumière, avec ce Régiment de femmes

Et pour en revenir à la question que je me posais au début de ma lecture, je peux dire que, pour le moment, aucun livre de la collection "Belfond Vintage" ne m'a déçu...et c'est tant mieux. 

Merci à Brigitte et aux Editions Belfond pour celle nouvelle découverte. 

Clémence Dane: Régiment de femmes (Regiment of women), Belfond, 487 pages, 1932 (pour la traduction aux Editions Plon), 2014 (pour la présente édition). 





dimanche 26 octobre 2014

Slow Qui Tue #206: I'll make love to you

Le slow qui tue de la semaine va tout faire pour combler sa belle.

Boyz II Men: I'll make love to you


Bonne écoute!

jeudi 23 octobre 2014

Mauvais garçon

4e de couverture: « Bad guy la nuit, premier de la classe le jour. Cette dichotomie aurait eu de quoi rendre schizo n’importe qui. Mais Thomas avait tenu ferme toutes ces années et il se répétait que bientôt plus rien ne l’obligerait au grand écart. […] Il se faisait penser à Superman quand il quitte sa tenue de héros pour revêtir les habits de Clark Kent. Sauf que sa tenue de combat à lui, c’était un jogging de caillera dealer de beuh. »

Meilleur élève de sa promo et diplômé en sociologie et philosophie politique, Thomas, 23 ans, se voit refuser stages en entreprise et emplois auxquels il postule. D’autres lui passent devant, moins compétents mais mieux nés, des « fils de » qui disposent de réseaux d’entraide dont Thomas est privé. Alors, en attendant de décrocher un vrai boulot qui lui permettrait de vivre une vie décente aux côtés de sa petite amie, Thomas bricole avec les gars de la cité – deal de shit et autre matos tombé du camion – tout en aiguisant sa rancoeur. Si rien ne bouge, Thomas risque de prendre perpète en HLM, « horizon lointain limité », et de crever lentement dans sa cage de béton. Mais un jour, son directeur de soutenance, Louis Archambault
– star médiatique des sociologues politiques –, lui propose de venir l’aider à gérer Ideo, un site d’opinion qu’il dirige anonymement sur le Darknet…

Avant de donner mon avis sur ce roman, j'aimerai remercier Laurent Bettoni pour sa jolie dédicace, mais aussi pour sa confiance. 

Il y a un an, j'avais eu la chance de lire Arthus Bayard et les maîtres du temps, un roman d'aventures fantastique qui m'avait énormément plu.
Cette année, Laurent Bettoni revient, non pas avec la suite des aventures d'Arthus, mais avec un tout autre roman, au ton bien différent.

Mauvais garçon s'ancre dans notre réalité et notre quotidien. On va suivre Thomas, un jeune homme brillant, qui, pour vivre, se voit obliger de dealer dans la cité où il habite, puisque, malgré ses diplômes, il n'arrive pas à trouver un travail digne de son niveau, tout ça parce qu'il est né du mauvais côté de la barrière. Après un stage dans une boite de communication qui s'est mal terminé, il rencontre Louis Archambault, son ancien professeur, qui lui propose de gérer un site d'opinion.

Pour tout vous dire, j'ai été désarçonné par ce roman, qui m'a, au fil de ma lecture, mis de plus en plus m'al à l'aise et que je n'ai pourtant pas pu lâcher, tellement j'étais fasciné. Je sais, c'est contradictoire, mais mon malaise ne m'empêchait pas de vouloir savoir ce qui allait arriver à Thomas.
Thomas est un personnage des plus intéressants, car il a plusieurs facettes: le gentil petit garçon, bien sous tous rapports, qui a fait des études, et qui essaye de se sortir de sa cité par tous les moyens, d'un côté , et le jeune "caillera" qui deale du shit et qui tombe dans les coups foireux pour pouvoir vivre et faire vivre les siens, de l'autre. Sa rencontre avec Archambault va le changer progressivement. Et c'est ce changement qui m'a mis mal à l'aise: le discours, le regard et les idées de Thomas changent et se transforment progressivement en un discours d’extrémiste, limite "nazi". Pourtant, je n'ai pas réussi à le détester, car tout simplement, je l'ai senti paumé.

Voilà un roman fort, percutant, qui lance un pavé dans la mare sur le monde d'aujourd'hui, qui est un horizon bouché pour les jeunes des banlieues qui voudraient s'en sortir, mais ne le peuvent pas, car ils ne sont pas nés du bon côté de la barrière. Parfois, le discours et les phrases de l'auteur pourrait paraître bourrés de clichés et déjà lu mille fois, mais elles sont là pour nous rappeler qu'on est pas si loin de la vérité.
C'est aussi un roman sur la désillusion d'une jeunesse flouée, à qui on refuse de donner les bonnes cartes. Une désillusion qui fait que ces jeunes qui, comme Thomas, rêvent d'une autre vie, mais sont déçu par les résultats, sont plus facilement manipulables et se font parfois embrigader dans des groupes extrémistes, qui vont changer leur façon de voir et les entraîner dans une spirale infernale, qui peut se terminer dans la violence.

Ce roman est une spirale infernale qui enferme le lecteur dans une bulle de plus en plus nauséabonde, dans laquelle il ne peut pas sortir. Je me suis demandé tout du long comment cela allait finir: malgré mon dégoût pour certains dialogues ou certaines situations, j'espérais qu'il y ait une lumière bienfaisante au bout du chemin.

Ce que je dis pourrait faire penser que je ne me suis pas senti bien dans ce roman: c'est vrai par moment, mais Laurent Bettoni trouve le moyen de nous captiver jusqu'au bout.
Laurent à la capacité de faire rebondir son histoire jusqu'au dernier instant. C'est un formidable conteur qui sait captiver  le lecteur jusqu'à la dernière page. Il dresse également le portrait d'une jeunesse en dérive, qui n'a pas totalement les moyens de ses ambitions, mais qui veut tout faire pour trouver la bonne porte de sortie: celle qui lui fera quitter les hauts murs de la cité.

Pour finir, voilà un roman percutant, bien ancrée dans son époque,  qui sonne vrai et qui ne vous laisse pas indifférent. Malgré son côté sombre, ce roman se lit quasiment d'une traite, et nous fait découvrir un monde "nouveau" (le Darknet) et pourtant si proche de nous. Arthus m'avait charmé, Thomas m'a fasciné et ému. Voilà un autre héros de Laurent Bettoni qui mérite d'être connu. Un roman qui bouscule les consciences. Un roman que je vous conseille fortement.

Merci à Laurent de m'avoir fait connaitre Thomas. Il s'est trouvé une petite place aux côtés d'Arthus, dans ma mémoire, et je ne l'oublierai pas de sitôt. (Et il n'est pas aussi "Mauvais garçon" que le titre peut le laisser croire)

Merci à Audrey et aux  Editions Don Quichotte pour "cette grande claque dans la face".

Laurent Bettoni: Mauvais Garçon, Don Quichotte, 308 pages, 2014




mercredi 22 octobre 2014

La Discothèque du 20e siècle #80

En 1973, Claude François nous parlait d'une blonde au yeux bleus.

Claude François: Belinda (1973)

Belinda by Claude François on Grooveshark

1973? Une année tout ce qu'il y a de plus normal pour celui que l'on surnomme Cloclo: une petite centaine de galas à travers la France mais aussi en Suisse et en Belgique, y compris une triomphale tournée d'été avec la grande vedette de son label Flèche, le jeune et pétillant Alain Chamfort. Quant aux tubes, ils enchaînent: après Belinda (à l'origine Face B de Le Lundi au soleil, la chanson s'offre un joli parcours au début de l'hiver 1973), il cartonne avec Je viens dîner ce soir puis, A part ça la vie est belle, et Chanson populaire. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1973", Polygram Direct)

Bonne écoute!

mardi 21 octobre 2014

Succubus Tome 5 (Shadows)

4e de couverture: Georgina Kincaid a beau avoir des superpouvoirs, l’organisation de mariages n’en fait pas partie. Surtout s’il s’agit de celui de son ex !
Heureusement qu’entre les activités déprimantes, comme regarder Seth en épouser une autre ou chercher une robe de demoiselle d’honneur, la libraire démoniaque a des distractions. Par exemple suivre les progrès d’un succube fraîchement débarqué à Seattle qui tente de corrompre le futur marié.
Mais le danger rôde : une force mystérieuse envahit les pensées de Georgina et tente de l’attirer vers le côté obscur…

(Déjà) l'Avant dernier tome de la série "Georgina Kincaid, et cela est toujours plaisant à lire, même si ce tome ne fera pas partie de mes préférés (mais j'y reviendrai plus tard). 

Je n'en reviens toujours pas d'être aussi régulier dans la lecture de cette saga: tous les deux mois, je retrouve Georgina avec toujours autant de plaisir, mais surtout, c'est facile de se rappeler les événements passés dans les tomes précédents, vu que ma lecture est encore fraîche après un mois de "repos". 

Dans ce tome, Georgina va être (encore) confronté à des ennemis particuliers. Je n'arrive pas à croire qu'elle soit encore la cible de méchant (en même temps, la série n'aurait pas lieu d'être si ce n'était pas le cas). 
La fin du tome précédent augurait quelque chose de drôle: la nouvelle situation de Seth allait permettre à Georgina de tourner la page. Malheureusement, cela n'aura pas duré bien longtemps, pour mon plus grand "malheur" (car je trouve que l'histoire du couple Georgina/Seth n'est pas des plus passionnantes et ce depuis le début). 

Malgré un bon départ, j'ai été désarçonné par le milieu du roman: le fait que Georgina soit enfermé et qu'elle disparaisse aux yeux du monde m'a laissé perplexe: j'ai eu l'impression d'un flottement et surtout, je trouvais que cela ne faisait pas avancer l'action (par contre, avancer l'histoire, il n'y a pas de doute, puisqu'on en apprend un peu plus sur le passé de Georgina, même si on se demande, comme Georgina, si cela est vrai ou faux. )
Richelle Mead a trouvé une belle parade pour que l'on voit ce qui se passe, alors que Georgina n'est pas dans le monde réel (Georgina étant la narratrice du roman, cela  rendait impossible cet état de fait, normalement...mais Richelle Mead à plus d'un tour dans son sac et à trouvé la parade). 

Malgré ce flottement, qui ne m'a pas empêché d'apprécier ma lecture (car c'est toujours un plaisir de revoir tous ces personnages que j'affectionne), j'ai été captivé par la fin du roman que j'ai lu à vitesse grand v. Les événements s'enchaînent à une vitesse folle qui tourne un peu la tête. Et la fin augure un 6e et dernier tome d'apothéose. 

Maintenant, parlons de ce qui me gêne le plus: Seth et sa relation avec Georgina. Je n'arrive vraiment pas à accrocher à ce "petit couple", qui nous impose les atermoiements, certes peu nombreux heureusement de Georgina. 
Heureusement, le retour de Roman (vu dans le premier tome) dans la vie de Georgina me faisait espérer un point final à la relation Seth/Georgina. La fin m'a malheureusement détrompé. Mais le retour de Roman est une bonne chose, même si il n'a pas apporté ce que j'espérais.  

Mais bon, vu le final, qui m'a laissé pantois, je l'avoue, une petite théorie s'est mis en place dans mon cerveau...je suis donc impatient de lire le 6e tome qui devrait nous donner les réponses aux questions que l'on se pose. 

Au final, un 5e tome qui ne fera pas parti de mes préférés de la saga, mais qui fut agréable à lire et captivant pour les pistes qu'ils nous donne pour le tome final. Tome que je lirai en décembre. 
Allez, plus que deux mois avant de connaître le fin mot de l'histoire. Ma théorie sera t'elle confirmé? 

Richelle Mead: Succubus Tome 5 (Succubus Shadows), (Succubus Shadows), Milady, 406 pages, 2010. 




dimanche 19 octobre 2014

Slow Qui Tue #205:Téléphone moi

Le slow qui tue de la semaine attend un coup de fil.

Nicole Croisille: Téléphone moi


Bonne écoute!


jeudi 16 octobre 2014

L'émeraude oubliée (l'évasion)

4e de couverture: Dans la sinistre ville de Mornia, à la végétation inexistante, seules des tours de béton grises aux dimensions célestes s’élèvent vers des hauteurs indistinctes. Un mur infranchissable empêche toute sortie de cette prison qui ne dit pas son nom, gouvernée par un dictateur, le président Percy.
Les plus riches vivent en haut des tours, dans un confort luxueux. Les plus pauvres vivent en bas, dans une brume permanente, le « smog » métropolitain.
Yan, un garçon de 15 ans, est l’un de ces indigents dont le destin est de finir ouvrier dans une usine, comme son père et son grand-père. Mais il rêve d’une autre vie. Peut-être là-haut, chez les riches ? Ou bien ailleurs qu’à Mornia. Existe-t- il un autre monde que celui-ci ? Pour le savoir, il faudrait s’échapper. C’est alors que Yan rencontre Sonia, une jeune fille de son âge, issue des niveaux supérieurs, avec laquelle il va peut-être concrétiser ses rêves. L’évasion se prépare. Cependant, Percy et ses hommes sont prêts à tout pour faire échouer ce projet.

Ce court roman de Lina Carmen est une invitation au voyage. 
Il pourrait s'apparenter au genre de la Dystopie, qui est revenue en force depuis le succès de Hunger Games.
Yann est un jeune garçon qui ne rêve que de partir de Mornia, une "ville prison" puisqu'un haut mur de 600 mètres entoure la ville et empêche ses habitants de s'échapper. Il rencontre Sonia, une jeune fille du monde des riches (qui correspond au monde des riches, en opposition aux bas fonds où les pauvres s'entassent). 
Ils vont alors échafauder un plan d'évasion qui va leur promettre bien des déboires et des aventures. 

En débutant la lecture de ce livre, j'ai eu peur de sa brièveté: l'aventure de Yan et Sonia ne courrait que sur 200 petites pages. 200 pages pour nous présenter un univers original, des personnages et une histoire qui tiennent la route, c'est un peu court. 
Mais en fait, ce n'est pas du tout le cas. Lina Carmen trouve le moyen de mener son histoire tambour battant, sans trop d'élipse, sans oublier aucun personnage sur sa route. Le lecteur rentre dans le vif du sujet dès les premières pages et tout se déroule, sans temps mort. L'auteur ne délaye pas son histoire avec des descriptions à n'en plus finir et l'action est omniprésente tout le temps. Ainsi, le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer ou de trouver le temps long. 

Le roman est composé de deux parties bien distinctes: tout d'abord Mornia et le projet d'évasion de Yan et Sonia, puis "au coeur de L'émeraude" qui nous raconte l'après évasion...mais je n'en dirais pas plus. Je vous laisse le soin de le découvrir par vous même. 

Même si le roman est court, j'ai trouvé les personnages principaux (Yan et Sonia) bien dessiné, avec une personnalité, certes basique (c'est à dire la fille riche rebelle qui veut aller contre le système et le jeune garçon courageux qui veut changer sa vie à tout prix) mais attachante...surtout Yan, qui va faire une découverte surprenante de l'autre côté du mur. 

Ce qui a retenu mon attention, c'est sourtout l'univers mis en place par l'auteur: nous sommes vers les années 2100 et les habitants de la Terre, devenus trop nombreux, ont pris la décision de laisser la nature reprendre ses droits et d'"enfermer" la population dans les villes. Ce qui explique le grand mur qui entoure Mornia. Derrière cet univers, il y a un message écologique qui m'a vraiment interpellé et je me suis dis que la solution de l'auteur n'était peut être pas si mauvaise. 

Au final, voilà un roman dystopie qui réussit à trouver sa place parmi tous les autres romans de ce genre, grâce à une intrigue bien menée et sans temps mort, des personnages attachants, et un univers original et surprenant. Un roman qui me laisse un bon souvenir et dont la fin amène une suite.  C'est obligé. Et si suite, il y a, je la lirai avec grand plaisir. 

Merci aux Editions La Bourdonnaye pour ce merveilleux voyage au coeur de L'Emeraude.


Lina Carmen: L'émeraude oubliée (L'évasion), Editions La Bourdonnaye, 200 pages, 2014


mercredi 15 octobre 2014

La Discothèque du 20e siècle #79

En 1972, Gilles Servat prenait la décision de partir faire la guerre.

Gilles Servat: La Blanche Hermine (1972)

La blanche hermine by Gilles Servat on Grooveshark

Comme Alan Stivell et quelques autres, Gilles Servat a défendu vaillamment la culture des provinces, plus précisément la culture bretonne (même s'il est originaire de Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées). Il le prouvait sans ambiguïté aucune avec La blanche hermine, la chanson la plus célèbre de son répertoire. La blanche hermine est même l'hymne de tous ceux qui luttaient contre l'hégémonie parisienne, au point que le pionnier de la renaissance celtique se disait prêt à faire la guerre aux Français...(Source: Fascicule "L'encyclopédie de la chanson française n°48", Polygram Collections)

Bonne écoute!

mardi 14 octobre 2014

Agatha Doyle au service de sa majesté

4e de couverture: En voyage scolaire à Londres, Agatha Doyle, une jeune collégienne française, se retrouve enfermée par erreur dans la Royal Gallery de Westminster Palace. Ce n’est pas sur la vieille bique de Miss Marple, sa sévère professeure d’anglais, qu’Agatha peut compter pour sortir de ce guêpier mais sur ses deux amis : le sportif Sherlock et le gros Hercule !
Les voilà embarqués dans une enquête digne des plus grandes histoires policières, à la recherche du Traité d’indépendance de l’Irlande et de son voleur. Entre la découverte d’un labyrinthe secret, la rencontre d’un membre de la famille royale et de folles escapades nocturnes, les trois amis ne sont pas au bout de leurs surprises.
Parviendront-ils à retrouver le Traité et à démasquer le traître à la Couronne ? Il faudra toutes les cellules grises d’Hercule, le sens de l’observation de Sherlock et l’extraordinaire maladresse d’Agatha pour mener à bien cette mission.

(A Partir de 9 ans)

Quand les Editions Naïve ont pris contact avec moi pour me proposer de découvrir certains de leurs livres jeunesse, j'ai été très surpris. 
En effet, je lis peu de romans jeunesse et ceux que je lis sont plutôt des romans ados. Alors, lire des romans pour des enfants, c'était pas trop mon truc. 

Puis, après une (longue) réflexion, je me suis dis pourquoi pas. Mon choix s'est alors porté sur ce petit roman qui combine tout ce que j'aime dans le roman policier. (De toute façon, dès que je vois Agatha quelque part, je fonce). 

Après lecture, je peux vous dire que j'ai bien fait de craquer. Quel petit roman policier charmant qui à plusieurs atouts dans ses pages. 
Tout d'abord, des personnages charmants, rigolos et sympathiques, en tête, le trio Agatha/Sherlock/Hercule (déjà, vous pouvez remarquez que nous sommes en terrain connu puisque de suite, cela fait penser au lecteur plus âgé que je suis, à Agatha Christie, Hercule Poirot et Sherlock Holmes). : ces trois compères se retrouvent embarqué dans une aventure rocambolesque lors d'un voyage scolaire à Londres. J'ai trouvé les maladresses d'Agatha trop choupinettes (malgré un caractère fort marqué), la sagacité de Sherlock (qui ressemblerait à s'y méprendre au héros de Conan Doyle, les défauts en moins) et la bonhomie d'Hercule (qui là aussi ressemble un eu au héros d'Agatha, sauf que j'ai préféré ce petit Hercule qui m'a fait rire avec ses petites malchances), m'ont également ravi. 

Avec une écriture simple, vive, et une intrigue très bien menée et qui va à 100 à l'heure (et qui retiens l'intérêt du lecteur, peu importe son âge, car je me suis pris au jeu), Caroline Triaureau a eu la belle idée, de faire découvrir Londres à ses (jeunes) lecteurs. Déjà, au début du premier chapitre, un plan de Londres nous est donné afin de suivre le parcours de toute la petite bande. Mais, surtout, elle parsème des petites anecdotes historiques (surtout sur le conflit opposant l'Irlande et la Grande Bretagne) dans son histoire, captivant ainsi son lecteur avec intelligence. Un roman ludique, en somme, qui nous en apprend plus sur la ville de Londres et son histoire. 

L'autre petit plus de ce court roman se trouve dans les dernières pages. Par des petits chapitres, Caroline Triaureau présente à son jeune lectorat les personnages qui lui ont inspiré ses personnages (Sherlock Holmes, Hercule Poirot et Miss Marple (je préfère d'ailleurs le personnage d'Agatha Christie, au  professeur d'anglais intraitable et insupportable qu'avait Agatha et ses amis). Puis,  elle leur propose une petite visite guidée de Londres, ainsi que sur son Histoire. C'est passionnant! Mais surtout, cela peu donner envie d'aller plus loin et ouvrir la porte vers d'autres lectures. 

Voilà un roman très sympathique, qui nous entraîne dans une enquête trépidante, dans le Londres d'aujourd'hui, avec un trio d'amis fort sympathique. De plus, un roman ludique qui nous apprend certaines choses sur Londres et son histoire. Puis, aussi, parsemé de clins d'oeil à la littérature policière du début du 20e siècle (Agatha Christie et Conan Doyle en tête) que le lecteur averti que je suis à pris plaisir à dénicher. Un petit roman idéal pour découvrir, de façon amusante, le roman policier. 

Merci à Benjamin et aux Editions Naïve livres pour cette jolie découverte.

Caroline Triaureau: Agatha Doyle au service de sa majesté, Naïve livres, 178 pages, 2014


lundi 13 octobre 2014

Le cercle Pouchkine

4e de couverture: Après l'éblouissant Sashenka, Simon Montefiore, romancier acclamé par la critique et historien spécialiste de la Russie, signe une oeuvre magistrale, pleine de passion, de trahison et de conspiration. Sur fond de paranoïa stalinienne, une fresque vertigineuse inspirée d'une histoire vraie.

Moscou, 1945. Tandis que Staline et ses courtisans célèbrent leur victoire sur Hitler, des coups de feu retentissent. Sur un pont proche du Kremlin gisent les corps de deux adolescents, un garçon et une fille.
Meurtre passionnel ? Suicide ? Et s'il s'agissait d'un complot contre l'État ?

Car un carnet a été retrouvé sur l'une des victimes. À l'intérieur, les fondements d'un parti romantique créé par les membres du Cercle Pouchkine, quelques lycéens amateurs de littérature.

Emportés dans la tourmente d'une chasse aux sorcières menée par Staline lui-même, Sérafima, Andreï et leurs camarades signataires du Cercle sont un à un convoqués à la Loubianka, la pire des prisons moscovites, et forcés de témoigner contre leurs amis, mais aussi contre leurs parents, tous des proches du régime.

Secrets de famille, histoires d'amour interdites... Dans un monde dominé par la peur, la moindre parole imprudente a des conséquences fatales.


Après Sashenka, Simon Montefiore revient avec un roman fort passionnant Le Cercle Pouchkine
Quand j'ai reçu ce livre, j'ai d'abord été attiré par cette couverture magnifique (un immense bravo pour les concepteurs des couvertures des Editions Belfond qui arrivent toujours à mettre en valeur, un livre, quel qu'il soit). Puis, c'est le résumé qui a fait le reste. 

Le roman se déroule après la 2nde Guerre mondiale en Russie. Encore une fois, je remarque que cette époque beaucoup utilisé dans l'art (filmique ou littéraire) et qui me passionne toujours autant, arrive à nous faire découvrir de nouvelles choses. Pour ma part, c'est la première fois que je découvre l'après guerre, du côté Russe et j'ai trouvé cela captivant. 

Simon Montefiore (qui est également historien et plus spécialisé dans l'Histoire de la Russie) prend comme point de départ un fait divers qui se déroula à la fin de la guerre: deux adolescents dont les parents faisaient parti des Hautes sphères de l'Etat, ont été retrouvés morts sur un pont. A leur côtés,la police découvrit un carnet avec à l'intérieur les plans d'un gouvernement factice. 

Ce roman va ainsi osciller entre le passé et le présent (les flashbacks sont souvent légions dans les livres, ces derniers temps) afin de nous donner toutes les clés de compréhension. 
J'ai trouvé que ce roman était passionnant, mais un peu complexe (de plus, je suis tombé malade lors de ma lecture, ce qui n'a pas arrangé mes affaires, car trop fatigué pour rester concentré). L'auteur, va de ce postulat de départ tergiverser pour nous montrer la Russie de cette époque, en faisant apparaître le "personnage" de Staline. D'autres personnes qui ont réellement existé vont également faire leur apparition, ce qui fait que le lecteur va être plonger entre fiction et réalité. 
Le meurtre de ces adolescents va surtout être un bon moyen pour montrer au lecteur la paranoïa ambiante qui règne en Russie à cette époque. A cause d'un "Jeu d'adolescents" (le Cercle Pouchkine et ce carnet où l'on retrouve les prémices d'un "nouveau gouvernement"), plusieurs vies vont être bouleversées et fauchées. 

J'ai trouvé les premières parties très captivantes, avançant à toute allure dans ma lecture pour savoir le comment du pourquoi (de plus les personnages sont bien croqués et ont une carapace bien remplie et complexe comme je les aime, Serafima, et Andreï en tête). Puis, arrive le moment des interrogatoires et là, ma lecture à dérapé. Non pas qu'elle n'était plus captivante, mais elle a m'a perdu en s'étoffant  de nouveaux éléments, de nouvelles pistes (de la mort de deux adolescents, on en arrive à un complot qui fomente pas moins la "Chute" de Staline). J'ai ainsi été pris dans une spirale infernale de paranoïa où je voyais ces pauvres adolescents malmenés, voire torturé, lors d'interrogatoires qui m'on laissé  pantois et plein d'incompréhension. On se demande vraiment comment on peut en arriver à cette extrémité  là (je crois que le point de non retour a été le moment de l'arrestation de la petite soeur de George, Mariko, âgé de 6 ans (!!). Déjà que pour Senka (10 ans), je trouvais ça limite, mais là, c'était le pompon.)?  
Pourtant, j'ai persévéré pour avoir le fin mot de l'histoire...puis arrive la 3e partie: "Quatre amants". L'auteur opère un retour en arrière et nous livre probablement les clés de l'affaire. Mais surtout, cette partie, bien que complètement déconnecté des autres, a été une bouffée d'air frais, après tous ces instants de tensions permanents. On retrouvait un certain romantisme (entraperçu au début avec la création du  "Cercle Pouchkine" et les réunions des ados où il jouait au "Jeu"): deux belles histoires d'amour impossibles, comme seule la littérature sait nous en offrir.  Pourtant, en la lisant, je me suis dis: "ça ne peut pas être pour ça, tout ce ramdam? En fait,j'ai eu l'impression, en avançant dans le roman, que l'auteur avait pris le "prétexte" de la mort des deux adolescents, au début du roman, pour nous raconter une toute autre histoire. Car, au final, le meurtre de ces deux ados serait probablement un "simple" meurtre passionnel. Mais celui ci a ouvert une boite de Pandore qui va faire exploser plusieurs familles de Hauts Fonctionnaires. 
Après cette partie, le roman reprend son cours "normal" jusqu'à sa conclusion finale qui m'a laissé pantois, je l'avoue. 

Voilà un roman passionnant, qui se lit facilement au départ, de part le style vif, percutant de Simon Montefiore, mais qui part dans tous les sens, au fil de la lecture. Mis a part, ce petit bémol, il m'a captivé. Simon Montefiore connait son sujet (La Russie et Staline, en particulier) et nous ouvre les portes d'un monde que je ne connaissais pas énormément (en même temps, quand j'étais ado, l'histoire de la Russie, ne m'intéressait pas des masses). J'ai ainsi pu découvrir un moment d'Histoire, à travers une fiction prenante et qui se lit à toute vitesse (sauf quand on tombe malade et qu'on se voit obligé de ralentir sa lecture à cause de la fatigue). L'histoire part un peu dans plusieurs directions, qui m'ont un peu perdu, mais c'était probablement le meilleur moyen pour l'auteur de nous faire découvrir les mystères de l'Etat Russe de cette époque,(et c'était pas joli à voir).
Un roman passionnant, foisonnant (trop peut être pour moi), qui vous emmènera dans  cette Russie éclatante où les palais brillaient de mille feux, cachant aux yeux des hommes, les coins sombres du bolchevisme. 

Merci à Diane et aux Editions Belfond  de m'avoir fait découvrir (et aimer) une partie de l'Histoire de la Russie. 

Simon Montefiore: Le Cercle Pouchkine (One night in winter), Belfond, 414 pages, 2014


dimanche 12 octobre 2014

Slow Qui Tue #204: Woman in chains

Le slow qui tue de la semaine nous dévoile la servitude d'une femme.

Tears for Fears: Woman in chains



Bonne écoute!

vendredi 10 octobre 2014

La Discothèque du 20e siècle #78

En 1971, Danyel Gérard se rappelait à notre bon souvenir, avec un "papillon".

Danyel Gérard: Butterfly

Butterfly by Danyel Gérard on Grooveshark

Si on lui doit l'un des premiers rocks français (D'où viens tu Billy Boy? en 1958), Danyel Gérard a connu une longue traversée du désert avant de revenir au premier plan. C'est en 1971 qu'il s'attire à nouveau les suffrages d'un large public, grâce à Butterfly. La chanson de l'homme au chapeau de cow-boy sera n°1 en Allemagne, en Suisse, au Canada. Et sept disques d'or suivront! (Source: Fascicule "L'encyclopédie de la chanson française n°4", Universal Collections)

Bonne écoute!

dimanche 5 octobre 2014

Slow Qui Tue #203: Les mots bleus

le slow qui tue de la semaine nous dit les mots qu'on dit avec les yeux.

Christophe: Les mots bleus


Bonne écoute!


jeudi 2 octobre 2014

The perks of being a wallflower

4e de couverture: Charlie is a freshman. And while he's not the biggest geek in the school, he is by no means popular. Shy, introspective, intelligent beyond his years yet socially awkward, he is a wallflower, caught between trying to live his life and trying to run from it. Charlie is attempting to navigate his way through uncharted territory: the world of first dates and mix-tapes, family dramas and new friends; the world of sex, drugs, and The Rocky Horror Picture Show, when all one requires is that perfect song on that perfect drive to feel infinite. But Charlie can't stay on the sideline forever. Standing on the fringes of life offers a unique perspective. But there comes a time to see what it looks like from the dance floor. The Perks of Being a Wallflower is a deeply affecting coming-of-age story that will spirit you back to those wild and poignant roller-coaster days known as growing up. The Perks of Being a Wallflower film will be released in cinemas 3rd October 2012.

The Perks of being a wallflower (plus connu chez nous sous le titre "Le monde de Charlie") a été l'un des romans (et l'un des films) qui a le plus marqué les lecteurs et les spectateurs, il y a deux ans.

Comme d'habitude, je prends le train en retard, et ce n'est que deux ans et demi plus tard que je découvre Charlie. J'ai même décidé de le découvrir dans sa langue d'origine. Ai je fais le bon choix? Peut être pas. Je m'explique.
Ce livre (et le film qui en découle) a ému beaucoup de personnes,(jusqu'aux larmes parfois). J'étais donc curieux de savoir ce que ce livre renfermait pour émouvoir autant de gens. Malheureusement, je n'ai pas été aussi ému que je le pensais. Je n'ai pas trouvé que ce livre était mauvais, bien au contraire. Il est très bon et Stephen Chbosky a su trouver les bons mots pour nous faire ressentir les affres de l'adolescence, avec ses hauts, ses bas, ses histoires de cœur, ses coups de blues, ses joies.
Charlie est un personnage dans lequel, je me suis beaucoup retrouvé. Comme lui, j'étais un solitaire et j'étais souvent dans ma bulle, étant peu ouvert aux autres. Comme lui, j'ai souvent été ami avec des personnes plus âgés que moi (c'est d'ailleurs toujours le cas aujourd'hui, puisque la plupart de mes amis ont la quarantaine, voire la cinquantaine).
Je me suis souvent demandé à qui Charlie écrivait, puis, ce n'est que vers la fin, que j'ai réalisé que c'était peut être à nous, lecteurs, qu'il écrivait ces confidences.
Ce roman est l'un des plus beaux que j'ai pu lire sur les années lycée. D'ailleurs, cela m'a replongé dans mes années lycée, que j'ai pratiquement vécu comme Charlie (les fêtes en moins,  l'alcool, ainsi que le traumatisme qu'il a vécu dans son enfance, je l'avoue). Je n'avais pas beaucoup d'ami et j'étais plus en accord avec mes profs qu'avec les élèves de ma classe. En récréation, j'étais souvent seul, à lire dans mon coin, plutôt qu'avec les autres.
Ce roman a donc été comme une réminiscence pour moi.
Alors, pourquoi n'ai je pas été aussi ému que ça? J'ai été touché au cœur par certains côtés mais pas au point de ressentir un poids dans ma poitrine qui m'aurait fait pleurer. La barrière de la langue y est pour beaucoup, je pense. L'anglais n'étant pas ma langue maternelle, j'ai encore un peu de mal a m'immerger complètement dedans, tâtonnant au début. Puis, les émotions arrivent plus facilement quand vous les lisez dans votre langue. Je pense que je n'arrive pas encore à être ému "à l'anglaise".

Cela n'a rien à voir avec le roman, dont je recommande fortement la lecture (à ceux qui, comme moi, n'aurait pas sauté le pas). C'est l'un des plus beaux romans sur l'adolescence que j'ai pu lire et que j'aurai aimé lire à mon époque. Malheureusement, cette littérature adolescente n'existait pas encore, il y a 20 ans. C'est bien dommage. Cela m'aurait permis de mieux passer le cap de l'adolescence.
Charlie ne m'a peut être pas ému aux larmes, mais je lui garde une petite place dans mon cœur. Il aurait pu être une partie de moi.
Mais bon, tout n'est pas perdu. Il me reste à voir le film...et cette fois ci, peut être aurais je les larmes aux yeux.

Stephen Chbosky: The Perks of being a wallflower, Simon & Shuster, 231 pages, 1999