mardi 31 décembre 2013

Les Dessous (en dentelle) de l' Elysée (Saison 1, Épisodes 1 & 2)

4e de couverture: Le Président a pris la décision de remanier le gouvernement. Comme du temps du grand Charles, difficile de satisfaire tout le monde. La politique, ça ne doit pas se faire à la corbeille, mais aux balcons !


N'avez-vous jamais rêvé d'être une petite souris à l'Elysée afin de voir comment se passe la vie dans les arcanes du pouvoir. ?

C'est ce que vous propose Thiébault de Saint Amand avec sa série «Les Dessous (en dentelle) de l'Elysée. » De manière humoristique, mais également (très) coquine, l'auteur de cette série pousse la porte de l'Elysée et nous parle de la vie du Président et de ses ministres. Entre remaniement, préparation de manifestation, de 14 juillet, de parties fines (le Président, surnommé « Le Gros », est un sacré chaud lapin et saute sur tout ce qui bouge), les ministres ne sont pas vraiment à la noce.

Thiebault de Saint Amand a une plume qui rappelle celle de San Antonio. Malheureusement, elle est parfois à la limite du vulgaire : chose évité de justesse, mais qui m'a quelquefois un peu exaspéré. Surtout, ce que je n'ai pas apprécié, c'est le comportement du Président. C'est un personnage odieux qui, certes a une haute fonction , mais qui se croit tout permis et en devient presque un dictateur. Puis, surtout, il ose tout, et ne pense qu'au sexe : les deux épisodes finissent toujours sur ça.

Par contre, les coulisses du pouvoir sont bien décrites, entre conciliabules, intervention télévisées, conseils des ministres, l'auteur parvient à nous montrer les relations entre les ministres et le Président et cela m'a beaucoup plu. Dommage que les allusions incessantes au sexe gâche un peu l'affaire. Un peu de sexe, c'est bien. Que tout tourne autour de ça, cela devient lourd à la longue. (Et encore, je n'ai lu que les deux premiers épisodes).

Une série sur les arcanes du pouvoir qui a un côté humoristique plaisant (même si ce n'est pas à se tordre de rire, entendons nous), mais qui est gâché par un côté sexuel omniprésent. Même si la lecture de ces deux épisodes m'ont fait passer un gentil moment, cela ne m'a pas donné envie de lire la suite.

Merci à Benoît des Editions la Bourdonnaye pour cette découverte.


Thiebault de Saint Amand : les Dessous (en dentelles) de l'Elysée (épisodes 1 & 2), Editions La Bourdonnaye, 30 pages/ épisodes, 2013 (format e-books)

lundi 30 décembre 2013

Le puits d'Anita

4e de couverture: Le Puits était la dernière grande aventure humaine sur Terre : il s’agissait de forer un conduit unique, qui relierait la Terre de bas en haut, de l’Espagne à la Nouvelle Zélande. Anita, la plus petite et la plus agile des « piqueuses » est chargée, à l’aide d’une Vis centrale, de percer le dernier trou qui reliera l’équipe des Têtes-en-bas à l‘Equipe des Têtes-en-haut. Mais attention, elle doit absolument tourner la Vis dans le sens des aiguilles d’une montre, sinon c’est la catastrophe planétaire… Au dernier moment, Anita hésite. Et si la Vis obéissait à une logique secrète ?

Pour ma première lecture sur ma Kobo, j'ai choisi cette nouvelle de Tristan Garcia, qui m'a été offerte (en même temps, elle est en téléchargement gratuit sur le site de la Fnac ou Amazon) au moment de charger le logiciel Desktop Kobo sur ma liseuse. 

Je ne savais pas dans quoi je m'embarquais en commençant ma lecture. 
Au début, j'ai été déstabilisé par ce que je lisais mais je n'arrive pas à savoir si cela venait du texte ou du fait que je lisais sur ce nouveau support qu'est ma liseuse. 
Pourtant, Tristan Garcia (auteur du roman "Faber", sortie à la rentrée littéraire 2013), nous immerge très bien sur cette Terre qu'on ne connait pas. Puis, au bout de quelques pages, je me suis habitué à ma Kobo (finalement c'est peut être elle qui me déstabilisait) et j'ai ainsi pu embarquer totalement dans l'aventure d'Anita. 
Cette jeune femme, probablement la seule à travailler dans le puits, va avoir la lourde responsabilité de l'avenir de la Terre puisqu'elle va devoir percer le dernier trou qui reliera les Têtes en Haut aux Têtes en Bas et ainsi relier l'Espagne à la Nouvelle Zélande. Mais au moment d'effectuer cette manœuvre, Anita ne sait plus dans quel sens elle doit tourner la Vis. C'est à partir de ce moment là, qu'Anita va devoir faire des choix. 

J'ai bien aimé suivre Anita dans ses aventures: en nous proposant plusieurs choix, l'auteur nous parle du sens de la vie et des choix que l'on fait. Il y a un petit côté philosophique qui n'es pas déplaisant (en même temps l'auteur est prof de philo) et le lecteur est surpris par la tournure des événements. 
En peu de pages, Tristan Garcia réussi le tour de force de décrire un personnage féminin courageux et frondeur, qui va prendre ses responsabilités à bras le corps. J'ai été captivé de bout en bout et pas du tout frustré par la fin, qui pourtant est très nébuleuse. Cela est dû au fait que j'ai très bien assimilé le concept qu'avait mis en place l'auteur (les choix que l'on fait et les conséquence sur nos vies) qu'il n'y avait pas besoin de dupliquer ce concept à l'infini dans plusieurs situations différentes: les deux versions que donnent l'auteur suffisent amplement. 

En revanche, cela m'a donné envie d'en connaître plus sur ce roman (ou recueil) dont cette nouvelle est tiré: "les cordelettes de Browser". A moins que je me contente de cette petite nouvelle qui m'a fait passé un agréable moment. 
Par contre, je lirai probablement un autre livre de Tristan Garcia. 

Tristan Garcia: Le Puits d'Anita, Denöel, 39 pages, 2013 (format ebook)


dimanche 29 décembre 2013

Une Liseuse sous le sapin!

Cette année, votre humble serviteur a fait le grand saut, en découvrant sous le sapin ceci:


Effectivement, le Père Noël  m'a offert une Kobo Glo pour Noël et il l'a choisi bleue (ma couleur préférée).
Cela fait plus d'un an que j'hésite à sauter le pas. Puis, le manque de place chez moi, pour ranger mes livres m'a fait me décider pour demander une Liseuse pour Noël. Merci Papa Noël pour ce cadeau.

Je l'ai déjà testé et je dois dire que, même si cela m'a fait étrange de lire sur un écran et de tenir ma Kobo très délicatement dans mes mains, (car pour le moment, je n'ai pas encore de housse pour la ranger) les premiers temps , je l'ai déjà bien adoptée.

Bien sûr, j'en ai déjà profité pour mettre quelques petits ebooks dedans (dont certains m'ont été offert par la Fnac apparemment puisque en synchronisant ma liseuse, celle ci m'a rajouté deux nouvelles: "Le Puits d'Anita" de Tristan Garcia  et "L'homme volcan" de Mathias Malzieu (toutes deux gratuites sur les sites) et un roman de Erik Axl Sund: "Persona"(je n'arrive pas à savoir d'ailleurs si c'est un extrait ou si j'ai le roman entier dans ma liseuse. Je pencherai pour l'extrait. Je verrai bien quand je le lirai).
J'ai aussi ajouté quelques classiques comme "Tom Sawyer" de Mark Twain, "Moby Dick" d'Herman Melville, "Martin Eden" de Jack London, "Robin des Bois" d'Alexandre Dumas ou  des romans contemporains comme "Sous le gui" d'Angela Morelli, une petite romance de saison.

Je suis donc ravi de ce cadeau qui ne va pas arranger ma PAL. Elle qui est déjà énorme, va exploser avec cette petite Kobo. Mais que cela fait un bien fou de savoir tous les livres que je vais pouvoir lire grâce à elle.

Ce qui ne m'empêchera pas d'aller fureter dans les librairies et d'acheter quelques petits livres. Que voulez vous, je ne peux pas m'en empêcher.




Descente en librairie #39

Au mois de Décembre, j'ai été raisonnable puisque je n'ai acheté qu'UN livre. Pourtant ma PAL a grossi de 12 livres.
Explications.

2/12


Le premier roman de Robert Galbraith (ou le dernier J.K. Rowling, c'est selon) a rejoint ma PAL et a déjà été lu et chroniqué.
(Reçu dans ma BAL)








Cette saga familiale qui se passe en Italie a également rejoint ma PAL et a déjà été lu et chroniqué.
(Reçu dans ma BAL)








Un polar ésotérique (ce me semble)  et aventureux qui m'a l'air passionnant. A lire très prochainement, je pense.
(Reçu dans ma BAL)









4/12


Un roman historique charmant que j'ai déjà lu et chroniqué.
(Reçu dans ma BAL)









7/12
Le Milady "Central Park" du mois de décembre est de circonstance. Encore une fois, il était bien caché dans les rayons de la Fnac. Merci à eux de me permettre de "jouer les archéologues".
(Acheté à la Fnac)







10/12


Un roman qui se passe au bord de la mer sur la côte anglaise, dans un petit hôtel. Il m'a l'air totalement charmant.
(Reçu dans ma BAL)








12/12
Un destin fabuleux raconté dans ce roman que les Editions Retrouvées (que je ne connaissais pas) réédite. Un destin de femme dans la France  des années 20. J'ai hâte de m'y plonger.
(Reçu dans ma BAL)








27/12

Voici les livres  que j'ai reçu pour mon anniversaire (car oui ce vendredi 27 décembre, ce cher Will a fêté une année de plus).

Tout d'abord les livres que m'a offert Tiphanie:  


Je n'ai maintenant plus d'excuses pour commencer à lire Laure Kasischke. L'année 2014 sera l'année de ma découverte de cette auteur.










J'avais beaucoup aimé "les déferlantes" de cette auteure (avec qui j'ai un point commun) . Ce petit roman (avec sa couverture toute choupinette) m'a l'air fabuleux. J'ai hâte de redécouvrir la plume de Claudie Gallay.








Là aussi, c'est une auteure que j'avais beaucoup aimé avec son roman "L'étrange disparition d'Esme Lennox". J'avais donc noté ce roman ci dans ma LAL et Tiphanie me l'a offert. Merci beaucoup. (Drôle de coïncidence: le prochain roman de Maggie O'Farrel, "En cas de forte chaleur" sort le 9 janvier 2014 aux Editions Belfond)







Je ne connaissais pas du tout ce roman. J'ai donc été surpris en ouvrant le paquet cadeau vendredi. C'est un ami qui m'a offert ce thriller un peu horrifique (d'après la 4e de couverture). Ce n'est pas un livre vers lequel je serai allé spontanément mais pourquoi pas. Je ne ferme aucune porte. De plus je peux apprécier cette lecture. A lire, donc.








Bon, j'avoue: ce livre là n'est pas un cadeau (à proprement parler) même si je l'ai reçu le jour de mon anniversaire.
Ce roman russe va être réédité par les Editions Belfond dans leur collection Belfond Vintage le 9 janvier 2014. Je l'ai feuilleté et il m'a l'air très intéressant.
Cette nouvelle collection de Belfond est très intéressante car elle remet en lumière des romans qui ont eu du succès en leur temps mais qui sont introuvable aujourd'hui.
Merci à Brigitte des éditions Belfond  pour cet envoi qui me ravi. Merci également pour le petit catalogue de la Collection Belfond Vintage 2014 (qui promet d'être fourni de bons romans), glissé avec le roman .

(Reçu dans ma BAL)

Avec ces 12 livres, ma PAL va être loin de s'en remettre et fini l'année sur les rotules (la pauvre). Pourtant, j'essaye de faire attention à mes achats. Mais bon, mon anniversaire est passé également par là. Donc, c'est compréhensible.

Rendez vous l'année prochaine pour voir les prochains arrivants dans ma PAL.




Slow Qui Tue #171: Aimer

Le slow qui tue de la semaine nous dit qu'aimer, c'est ce qu'il y a de plus beau.

Cécilia Cara & Damien Sargue: Aimer


Bonne écoute!

samedi 28 décembre 2013

Léonie, un secret de famille

4e de couverture: Dans une grande villa des environs de Milan, vit la famille Cantoni. Une dynastie prestigieuse et respectée. Apparemment, tout va pour le mieux chez les Cantoni qui semblent avoir des vies tranquilles, presque banales. Pourtant, chacun dissimule des secrets et des cicatrices. Mais, dans la famille il y a une règle : on ne parle pas de certaines choses. D'ailleurs, ils gardent soigneusement le silence sur la folie de Bianca, la matriarche. Un jour, Léonie Tardivaux, une Française fait irruption dans la vie des Cantoni en se mariant avec Guido, le petit-fils. Et, comme les autres, Léonie a un secret : pourquoi se rend-elle, une journée par an, dans un hôtel des rives du lac de Côme ? Quel est ce secret qu'elle protège coûte que coûte, et qui pourrait faire éclater la famille ?

Sveva Casati Modignani est une auteure italienne, reconnue pour ses sagas familiales. Pour faire une comparaison avec une auteure française: c'est un peu la Françoise Bourdin italienne. 

Je suis un amateur de grande saga familiale qui cache plein de secrets et trahisons (pour tout vous dire j'adorais les sagas d'été à la télé). C'est le résumé qui m'a attiré vers ce roman, mais aussi le charme de l'Italie. 
Sveva Modignani nous emmène à la découverte d'une grande famille italienne, les Cantoni, qui ont fait leur fortune dans la Robinetterie (original n'est ce pas?). C'est à travers une jeune française Léonie, la femme du fils de la famille, Guido, que le lecteur ouvre la porte du domaine de Villanova. Par petite touches, l'auteur va dévoiler, un a un au lecteur tous les secrets de la famille, en commençant par celui de Léonie: tous les 22 décembre, elle rejoint un homme dans une ville voisine avec qui elle partage une parenthèse enchantée. 
Puis d'un chapitre à l'autre, tous les secrets de la famille vont être révélés au lecteur à l'aide de  Flashback: un procédé que j'apprécie. 

J'ai été charmé par l'Italie que nous dépeint l'auteur. Surtout au bord du lac de Côme, qui est un endroit qui me fait rêver.  Le secret de Léonie m'a aussi plu, (surtout cette fidélité sur plusieurs années entre ce médecin rencontré par hasard et elle). Certains secrets m'ont plus ou moins plu: celui de Bianca, m'a laissé indifférent, tandis que celui de Guido m'a captivé. 

Pourtant, je n'ai pas pu adhérer au roman à cent pour cent;: tout ça à cause d'un style bancal. J'ai trouvé que les dialogues sonnaient faux et certaines situations sont vite esquissés. Ce qui fait qu'on ne croit pas totalement aux personnages et à leurs histoires. 
Puis, il y a aussi la fin qui m'a  légèrement déçu: en fait, le choix que fait Léonie n'est pas celui auquel je m'attendais. Mais surtout, les secrets de la famille n'ont pas de conséquences sur leur vie. Dommage. 

Malgré ces déceptions, j'ai tout de même passé un agréable moment, en compagnie de Léonie. C'est vraiment son histoire que j'ai préféré. 

Au final, une saga familiale qui m'a laissé un peu sur ma faim, mais que j'ai pris tout de même plaisir à lire, malgré un style bancal, qui rendait l'histoire et les personnages un peu  faux. Mais le charme de l'Italie m'a tout de même conquis. Je n'ai donc pas tout perdu. 

Merci à Eric et à City Editions pour cette découverte.

Sveva Casati Modignani: Léonie, un secret de famille, (Leonie), City Editions, 413 pages, 2013


jeudi 26 décembre 2013

La Discothèque du 20e siècle #37

En 1974, Richard Anthony s'étonnait d'être amoureux de sa femme.

Richard Anthony: Amoureux de ma femme (1974)



Longtemps après ses débuts sous le titre Rock'n'Richard, longtemps après Nouvelle Vague, Fiche le camp Jack, Et j'entends siffler le train, J'irai pleurer sous la pluie, Aranjuez, mon amour, et autre Sirop Typhon, voici le titre qui fut le dernier méga-succès d'une série ininterrompue, en 1974. Une chanson un peu vache, il faut le reconnaitre: il faut quand même une sérieuse dose de cynisme pour annoncer de cette façon qu'on est encore épris de celle qui partage le lit conjugal! (Source: "La Discothèque du 20e siècle: 1974", Polygram Direct)

Bonne écoute!

mercredi 25 décembre 2013

Happy Christmas!!

La famille Boulay


(qui, apparemment, espère apercevoir le grand barbu passer avec son traineau)

et

 la famille Lepic


(déjà sur leur 31 (comme souvent). La classe!)

se joignent à moi pour vous souhaiter un


En plus, ils sont venus avec un petit cadeau rien que pour Vous!!!!



dimanche 22 décembre 2013

L'appel du coucou

4e de couverture: Une nuit d?hiver, dans un quartier chic de Londres, le célèbre mannequin Lula Landry est trouvée morte, défenestrée. Suicide. Affaire classée. Jusqu?au jour où l?avocat John Briscow, frère de la victime, frappe à la porte du détective privé Cormoran Strike.
Strike est au bout du rouleau : ex-lieutenant dans l?armée, il a perdu une jambe en Afghanistan, sa carrière de détective est au point mort et sa vie privée un naufrage. Aidé par une jeune recrue intérimaire virtuose de l?Internet, Strike est chargé d'enquêter sur la mort de Lula.
 De boîtes de nuit branchées en hôtels pour rock-stars assaillies par les paparazzi, en passant par un centre de désintoxication et le manoir où se meurt la mère adoptive de Lula, Strike va passer de l?autre côté du miroir glamour de la mode, dont les reflets chatoyants dissimulent un gouffre de secrets, de trahisons, de man?uvres inspirées par la vengeance.
Avec son intrigue haletante et sa galerie de personnages plus vrais que nature,L?Appel du Coucou, premier volet des aventures du détective Strike, s'inscrit dans la tradition du grand roman policier classique illustrée par Ruth Rendell et P. D. James. Un coup de maître.

Tout d'abord, levons le voile sur l'auteur de ce "premier roman": Robert Galbraith n'en est pas son premier coup d'essai (et coup de maître) puisqu'il a écrit l'une des saga jeunesses les plus lues dans le monde: "Harry Potter". Car, oui, J.K. Rowling est l'auteur qui se cache sous le pseudonyme de "Robert Galbraith". 
Pour son premier roman policier, J.K. Rowling a certainement voulu éviter de brouiller les pistes, et ainsi ne pas trop surprendre son lectorat, en écrivant sous un pseudo, le roman d'un genre particulier (et souvent  masculin, croit on (alors que les plus grands romans policiers anglais sont écrit par des femmes: d'Agatha Christie en passant par Ruth Rendell, Martha Grimes et P.D. James): le roman policier. 
Je comprend tout à fait sa démarche. Certains auteurs ont eux aussi écrit sous pseudonymes des romans différents de ceux qui avaient fait leur succès comme Stephen King (qui inventa Richard Bachman) ou Romain Gary (qui, sous le pseudo Emile Ajar eu le culot de remporter pour la seconde fois un prix Goncourt). Cependant, c'est la communication de son éditeur que je ne m'explique pas: si J.K Rowling a publié son roman sous pseudo, c'est probablement pour toucher un autre public que son lectorat habituel. Alors pourquoi son éditeur révèle le pot au rose à la publication du roman. Généralement les pseudos des auteurs sont découvert bien des années après leurs "premiers écrits". D'ailleurs, c'est en découvrant le pot aux roses que certains auteurs abandonnent ou tuent leur pseudo (comme le fit Stephen King après que l'on ai découvert qu'il était également "Richard Bachman").
Refermons ici, cette longue parenthèse et parlons de cet "appel du coucou". 
Voilà un "premier roman" totalement réussi et maîtrisé. Le lecteur fait la connaissance d'un détective qui enchaîne les déboires: sa fiancée vient de le quitter, il est criblé de dettes et les affaires ne marchent pas très bien. Cormoran Strike est au plus mal quand vient à lui, John Bristow, avocat de son état et frère de Lula, une mannequin célèbre, dont le suicide fit les beaux jours de la presse quelques mois auparavant. Seulement, voilà, John Bristow ne croit pas à la thèse du suicide et demande alors à Strike de découvrir la vérité sur la mort de sa soeur. 
C'est ainsi que le lecteur va se retrouver plongé dans les passé de la jeune mannequin. 
J'ai trouvé ce roman captivant de bout en bout. Robert Galbraith a une facilité pour croquer des personnages forts et attachants, à leur donner une constance et un passé. L'enquête de Strike va être alors le moyen de découvrir l'envers du décor de la célébrité, et de tout ce qu'elle peut engendrer de jalousie et de complots. Le lecteur que je suis est allé de surprise en surprise: l'action n'est pas ce qui prime dans ce roman: c'est plutôt la psychologie des personnages qui est mis en avant et qui m'a le plus intéressé. Par leur passé, des personnages comme Strike ou Lula se dévoilent et le lecteur se sent proche d'eux.
 J'ai été bluffé et époustouflé par l'intrigue, cherchant également qui pouvait être le meurtrier de Lula Landry (car on comprend assez vite que le suicide est un leurre). Jouer les détectives, cela me plait. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai été très proche de Robin, la secrétaire temporaire de Strike (elle va devenir progressivement l'assistante de Strike dans cette enquête, au grand dam de Matthew, son fiancé). 
La relation entre Robin et Strike est l'un des points fort du roman: elle se construit au fur et à mesure et on sent un respect mutuel s'installer. j'espère les revoir dans une prochaine enquête du détective Strike (car je pense que ce ne sera pas la dernière). 
En soi, ce roman est un digne et bel hommage à Agatha Christie. J'ai retrouvé dans ce livre tout ce qui me plait chez la reine du crime: un personnage complexe et attachant, qui débarque dans un milieu qui n'est pas le sien et que l'auteur fait découvrir au lecteur.  Le meurtre à lieu au début du roman et la suite n'est fait que d'interrogatoires et de preuves trouvées au fil de l'enquête, ce qui permet au lecteur de jouer également au détective. Il y a même  l'affrontement final entre le meurtrier et le détective, où ce dernier remet toutes les pièces du puzzle en place, dans un monologue digne d'Hercule Poirot.  L'autre point commun de Robert Galbraith avec Agatha Christie, c'est qu'il a réussi a me surprendre jusqu'à la révélation finale: car je pensais avoir trouvé l'identité de l'assassin et j'ai déchanté en voyant que ma piste était fausse. 
L'on peut dire que la Grande Bretagne s'est trouvé un nouvel héritier de la reine du Crime en la personne de Robert Galbraith. Cormoran Strike est sur les rangs et vient faire de l'ombre à Hercule Poirot.
Au final, un premier roman policier totalement maîtrisé et réussi qui ravira tous les passionnés des enquêtes d'Hercule Poirot et d'Agatha Christie (mais également tous ceux qui aiment les enquêtes et les romans policiers). La Reine du crime n'est pas encore détrônée, mais son Dauphin est déjà là. La Grand-Bretagne s'est trouvé un nouveau "roi du crime"...qui est en réalité, une reine (cf, ce que je disais plus haut sur la véritable identité de Robert Galbraith). Comme quoi, ce sont bien les femmes qui ont le pouvoir en Angleterre, sur le monde des "lettres sanglantes"et ailleurs. 
Merci aux Editions Grasset pour cette formidable découverte.

Robert Galbraith: L'appel du coucou (The Cuckoo's calling), Grasset, 572 pages, 2013


Slow Qui Tue #170: My Cherie Amour

Le slow qui tue de la semaine est une belle déclaration d'amour:

Stevie Wonder: My Cherie Amour


Bonne écoute!


samedi 21 décembre 2013

Mon cher Père Noël

Certes, je m'y prends un peu tard pour faire ma liste au Père Noël (quoique, il reste encore 3 jours avant Noël, je suis donc dans les temps, non...?) mais bon, il ne faut pas oublier qu'il a deux jours supplémentaires après le 25 décembre pour remplir mon soulier (ou ma chaussette, c'est selon) de cadeaux, puisqu'il y a mon anniversaire!!!!

Tout cela pour vous dire que, même si je sais que je n'aurai pas de livres à Noël ("ben oui, mais t'en a plein, qui déborde de tes bibliothèques, que tu n'as pas encore lu et gna gna gna, et patati et patata"), voici tout de même les livres qui me font envie: (car oui j'ai encore envie de livres malgré ma PAL énorme) et que j'aimerai trouver sous le vert sapin, roi des forêts.

C'est parti!!!!!!!!!!!!!!!!

  J'avais été bouleversé par son 2e roman "Mille Soleils splendides" et  j'attendais son prochain roman avec impatience.


Je l'avoue, je craque pour la couverture (je sais, c'est futile, mais bon elle est superbe cette couverture!) Puis le Paris de la Belle Epoque me fascine, alors pourquoi pas.








Depuis que j'ai lu son premier roman "Trois dollars", j'ai eu envie d'en lire plus.










Moi aussi je veux lire ce petit roman de Toni Morrison, qui fit grand bruit à sa sortie.










Cette couverture me fait penser au film "les feux de l'été" avec Paul Newman. J'en ai eu envie dès que je l'ai croisée en librairie.









C'est un livre magnifique que je veux depuis qu'il est sorti en France. Ben oui, les beaux livres, autant se les faire offrir. Je ne suis pas fou.









Découvert sur le blog In Cold Blog cette année, ce roman me fait énormément envie. Malheureusement, je n'ai croisé que la version originale en librairie (que j'ai feuilleté par curiosité et tenter de lire les premières lignes avec quelques difficultés. Ce que j'aimerai pourtant savoir lire en anglais! ). Mais bon, je ne désespère pas: je l'aurai un jour!!!!)






C'est après avoir lu  l'avis d'une libraire dans un magazine, qui en avait fait un coup de coeur, que ce livre me tente beaucoup beaucoup beaucoup.









Voilà pour cette petite liste de Noël (en même temps vu que le temps lui est compté à ce cher papa noêl, je n'allais pas l'abreuver de trop de choses.

Et vous, quels livres voudriez vous voir sous votre sapin?

Puis n'hésitez pas à me conseiller quelques titres dont je n'aurai pas eu connaissance cette année.


mercredi 18 décembre 2013

La Discothèque du 20e siècle #36

En 1972, Gilbert O'Sullivan était encore seul.

Gilbert O'Sullivan: Alone again (naturally) (1972)




[Gilbert O'Sullivan], dont le charme urbain et le talent inné pour la mélodie qui fait mouche, allié à un provincialisme anglais tout a fait attachant, lui avait valu d'être comparé à Paul McCartney, des Beatles. Son succès est d'abord limité aux îles Britanniques, mais il réussit à conquérir le marché américain- où il écoule plus d'1 million d'exemplaires de Alone again (naturally), en restant six semaines au sommet des ventes- en un clin d'œil, rééditant l'exploit avec Clair (n°2 pendant deux semaines) la même année. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle 1972", Polygram Direct)

Bonne écoute!

dimanche 15 décembre 2013

Slow Qui Tue #169: L'envie d'aimer

le slow qui tue de la semaine nous donne l'envie d'aimer.

Daniel Lévi (les Dix Commandements): L'envie d'aimer


Bonne écoute!

vendredi 13 décembre 2013

La petite copiste de Diderot

4e de couverture: Au début de la seconde moitié du XVIIIe siècle, la bataille de l'Encyclopédie fait rage : cette magnifique entreprise placée sous le signe des Lumières et de la liberté de penser voit se dresser contre elle la censure du pouvoir et la colère des dévots. C'est dans ce contexte tourmenté que Félicité, une jeune paysanne née sur le plateau de Langres, est envoyée à Paris pour devenir la copiste de Denis Diderot. Elle a appris à lire et à écrire, fait exceptionnel à l'époque pour une enfant de sa condition, et assistera le philosophe dans ses diverses tâches littéraires et sa correspondance. Malgré leur différence d'âge et d'érudition, une forte complicité se noue rapidement entre eux. Fascinée par le génie du grand homme, son inépuisable générosité et son goût des plaisirs, la jeune fille se passionne pour les combats de l'Encyclopédie tandis que Diderot ne reste pas longtemps insensible à la fraîcheur et au regard candide que cette petite paysanne porte sur une société parisienne alors en pleine effervescence. Dans les salons littéraires, elle va croiser nombre de figures de la " société des gens de lettres " : le baron d'Holbach, madame d'Épinay ou encore d'Alembert. On y parle de Montesquieu, de Rousseau, de Voltaire. Mais dans un siècle où souffle le vent des idées, les amitiés sont fragiles, et alors que Félicité progresse à grandes enjambées sur la route du savoir, l'irruption de l'abbé Ferdinando Galiani, un libertin napolitain, risque fort de troubler l'intimité de la petite copiste et de son maître.

Cette année marqua le Tricentenaire de la naissance de Diderot (ce dernier étant né en octobre 1713). 
C'est en repensant à cette date anniversaire que j'ai voulu lire le roman de Danielle Digne. 
Dans celui ci, le lecteur suit Marie (que Diderot rebaptisera par son 2e prénom, Félicité, le premier faisant un peu trop religieux), une petite paysanne, érudite (rare pour l'époque) qui se retrouve envoyé à Paris par son oncle, Paulin abbé de son état, pour devenir la copiste de Diderot. Progressivement, va s'instaurer entre le philosophe et la jeune fille une relation fait de respect et d'admiration. La jeune fille va ainsi découvrir le Paris des Lumières. 

C'est donc par le prisme d'une jeune fille que nous est dévoilé Diderot, créateur de  "L'encyclopédie" (qui prend une grande part dans le roman. Ce fut d'ailleurs passionnant de découvrir tous les aléas que cette "Encyclopédie" à engendré pour Diderot),(ses autres écrits comme "La Religieuse" ou "le Neveu de Rameau" sont évoqués)  mais également le siècle des Lumières où les philosophes avaient une grande place. . 
Dès les premières pages, j'ai été charmé par la plume de Danielle Digne: elle est douce et poétique et s'accorde très bien à ce siècle des Lumières. L'écriture de Danielle Digne, qui donne la parole dans son roman à sa narratrice Félicité, fait de cette dernière, la digne héritière d'une Madame de Sévigné. (même si celle ci a vécu bien avant le siècle des Lumières, je l'avoue)
Le seul bémol que je porterai à ce roman est sa brièveté. L'auteur passe trop vite sur certains événements. Le lecteur n'a pas le temps de s'immerger dans le roman que celui ci est déjà fini. Pour ma part, je n'ai pas eu le temps de m'attacher aux personnages, que ce soit Félicité, ou Diderot. Surtout, je trouve que 250 pages pour résumer 20 ans d'une relation est un peu court et on ne sent pas l'évolution de cette relation entre Félicité et Diderot.  Les élans du coeur de Félicité envers Alcide et  Galliani sont très bien décrit mais survolés. Cela est bien dommage car j'aurai eu probablement plus d'empathie pour ce personnage féminin hors norme. 
Car, oui, Félicité est un beau personnage de femme, qui évolue sans cesse aurpès de Diderot (et qui deviendra son égal assurément quand elle se détachera de son "emprise" en devenant écrivain à son tour. 

Au final, voilà un beau destin de femme que nous conte Danielle Digne dans ce superbe roman historique, qui m'a fait découvrir plus avant le siècle des Lumières et Diderot en particulier (je serai curieux de feuilleter cette fameuse encyclopédie qui eu bien maille à partir avec les pouvoirs en place), mais qui malheureusement est un peu court pour pouvoir l'apprécier pleinement. J'aurai tellement voulu que l'histoire prenne son temps pour nous parler de cette relation passionnante entre la petite paysanne de Langres (ville natale de Diderot) et le Philosophe. Malgré ce bémol, "La petite copiste de Diderot" est un roman à découvrir et que je vous conseille fortement. Plongez dans ce siècle des Lumières qui changea la face du monde. 

Merci à Eric et aux Editions Le Passage pour cette agréable plongée dans le siècle des Lumières.

Danielle Digne: La petite copiste de Diderot, Le Passage, 254 pages, 2013



jeudi 12 décembre 2013

Cosplay

4e de couverture: ADAMAS VEUT DETRUIRE 1T
Le groupe Phénix lance un raid hostile sur 1T, l'ancienne gloire des microprocesseurs. 
Dans une interview exclusive, l'homme d'affaires Zoran Adamas déclare "ne pas avoir de projet" pour 1T. Il propose à ses employés de jouer à un jeu de simulation: le "Cosplay". 

Le Premier roman de Laurent Ladouari est aussi étrange et énigmatique que le montre sa couverture.
En lisant la 4e de couverture, je me suis demandé dans quoi j'allais m'embarquer et surtout si ce roman allait me plaire, car très loin de ce que je lis habituellement.
J'ai été conquis dès les premières pages: dans le Prologue, l'auteur dévoile au lecteur les personnages principaux du livre et les "règles" du Cosplay. Entre alors en scène Katie Dûma, l'héroïne de ce livre, celle qui va être embauché à 1T, le jour où l'entreprise est au bord de la faillite: quel intérêt me direz vous? Grâce au Cosplay, jeu virtuel mis en place par Adamas pour les employés de 1T, Katie, la petite stagiaire, tout juste arrivé, va tout faire pour sauver l'entreprise qu'elle aime.

Dans ce roman d'anticipation, (cela se passe à une époque indéterminée, même si on sait qu'Internet n'existe plus comme on le connait, dans une ville imaginaire), Laurent Ladouari nous parle simplement du monde de l'entreprise de manière originale: imaginez que votre entreprise vous invite à jouer à un jeu virtuel caché sous un pseudo, masqué, où tous les coups sont permis: cela fera automatiquement ressortir le meilleur mais aussi le pire de vous. Les gens se sentent plus libre à couvert. Ce roman est également une belle allégorie de ce qu'est Internet: chacun naviguant sur Intenet le fait caché derrière un pseudo: nous nous sentons ainsi libre de dire tout haut ce que l'on pense tout bas et parfois, les pires choses possibles.
Le Cosplay montre la barbarie des gens et toutes les bassesses inimaginables que l'homme peut engendrer.
Bien évidemment, le roman n'est pas aussi sombre: il y a une petite lueur d'espoir: car si au début, le Cosplay montre le pire de nous même, grâce à certaines personnes, l'espoir est là tapi quelque part et ne demande qu'à sortir.

Le sujet du roman (le sauvetage d'une entreprise) peut paraître ennuyeux au premier abord: Laurent Ladouari arrive à le rendre passionnant grâce à un rythme effrené, distillé de court chapitres qu'on ne voit pas passer: le lecteur commence à se prendre d'empathie pour cette entreprise dont il n'avait rien à faire, mais surtout il cherche à savoir qui se cache réellement derrière les avatars: mis à part, Katie, dont on connait l'avatar dès le départ (et qui trône au milieu de la couverture, mettant le doigt sur l'importance de Katie dans le roman), le lecteur ignore, jusqu'au dernier tiers du roman qui se cache derrière les avatars de la Fée Morgane, Madonna ou autre Cincinnatus. J'ai ainsi été estomaqué par les révélations finales du Cosplay.

Si l'accent du roman est centré sur l'entreprise 1T et sa destruction (ou son sauvetage?), l'enjeu est ailleurs et offre une envergure plus grande: 1T n'est qu'un petit caillou dans l'édifice: les chapitres de l'Epilogue nous indique que l'histoire n'en est qu'à son balbutiement et que certains personnages comme Adamas (dont l'ombre plane sur une partie du roman) et Julien, le locataire de la famille Dûma, n'ont pas livrés tous leurs secrets. Cet épilogue serait il un avant-goût d'un second tome? Je l'espère.
Je vous rassure:  même si l'Epilogue du roman nous lance sur de nouvelles pistes, l'intrigue 1T trouve sa conclusion à la fin du roman.

J'ai trouvé le style de Laurent Ladouari fluide et très prenant, même quand il parle d'informatique et de biologie (même si moi j'ai été un peu largué quelquefois, par des termes informatiques ou mathématiques que je ne comprenais pas bien mais bon, les maths et moi ça fait deux!) et il a su mener son histoire jusqu'au bout.

Au final, un roman passionnant sur un sujet d'actualité qui nous concerne tous (j'ai souvent pensé aux plans sociaux de ces dernières années,comme  à Florrange, aux repreneurs comme Mittal, aux primes de départs etc...) . Un sujet qui peut paraître ennuyeux et barbant mais que Laurent Ladouari rend passionnant de bout en bout grâce à des personnages attachants.
Je vous invite fortement à plonger, sans plus tarder dans ce "Cosplay".  Vous serez happé comme moi, dans une aventure hors du commun où l'espoir n'est pas si loin, si on y croit fort. Il suffit d'être créatif.

"Cosplay" paraîtra chez HC Editions le 2 janvier 2014. 


Pour vous donner envie de vous plonger dans "Cosplay"

Merci à Audrey de L&P Conseils et à HC Editions pour cette belle surprise!

Laurent Ladouari: Cosplay, HC éditions, 474 pages, 2014

mercredi 11 décembre 2013

La Discothèque du 20e siècle #35

En 1971, Mike Brant chantait à corps perdu tout son amour.

Mike Brant: A Corps perdu (1971)


Chœurs symphoniques du meilleur effet et voix de crooner, Mike Brant a créé le slow imparable de l'année 1971, tout en chantant à corps perdu qu'il aimait son public, lequel le lui rendait bien d'ailleurs. Après quelques chansons seulement, le beau ténébreux d'Israël était au sommet de sa popularité. La musique est signée Jean Renard, son compositeur fétiche. (Source: Fascicule "L'Encyclopédie de la chanson française n°41", Polygram Collections)

Bonne écoute!

lundi 9 décembre 2013

Le Parfum de ces livres que nous avons aimés

4e de couverture: Déclaration d'amour à la littérature et aux écrivains, hommage passionné à une mère, une oeuvre d'une grande délicatesse sur l'extraordinaire capacité des livres à nous ouvrir à l'autre, à guider nos choix de vie, et à insuffler beauté et poésie dans le quotidien le plus difficile. 

Qu'est-ce que tu lis en ce moment ? C'est avec cette question que Will Schwalbe brise la glace chaque fois qu'il accompagne sa mère, Mary Anne, à ses séances de chimiothérapie. Car pour lui, éditeur new-yorkais, comme pour elle, fondatrice de la bibliothèque universitaire de Kaboul, lire, c'est le contraire de mourir ; lire, c'est vivre. 

John Irving, J. R. R. Tolkien, Khaled Hosseini, Irène Némirovsky, Thomas Mann, Colm Tóibín, Harold Pinter, Maurice Sendak... À travers leurs lectures communes, mère et fils dépassent pudeur et chagrin et échangent sur la famille, l'amour, la mort, la vie, et la magie de ces livres qui nourrissent notre regard sur le monde et nous font goûter, le temps de quelques pages, à une forme d'immortalité. 


Quel livre éblouissant que ce "Parfum de ces livres que nous avons aimés"! Avant d'aller plus loin: arrêtez ou finissez votre lecture en cours et précipitez vous sur le livre de Will Schwalbe pour vous laissez  porter par ce livre tendre, touchant et plein de délicatesse. 
Si je n'avais qu'une chose à dire sur ce livre, ce serait: Lisez-le! 

Bien évidemment, je vais essayer de dire pourquoi, mais ce sera un peu difficile car j'ai souvent été dans le ressenti avec ce livre. Ce n'est alors pas évident de retranscrire avec des mots, des émotions aussi fortes. 

En 2007, Mary Ann Schwalbe apprend qu'elle est atteinte d'un cancer du pancréas. Sa famille va alors être à ses côtés pour la soutenir dans cette épreuve. Un jour, lors d'une séance de chimio où Will avait accompagné sa mère, il lui pose une question pour engager la conversation et ainsi briser la glace: "qu'est ce que tu lis en ce moment?" C'est avec cette phrase que va s'instaurer entre la mère et le fils, un club de lecture très privé où il n'y a que deux membres. Pendant deux ans, ils vont partager les mêmes lectures et en discuter. C'est à travers ces échanges que Will en apprendra plus sur sa mère. 

Voilà l'un des plus beaux témoignages qu'ils m'ait été donné de lire: Will Schwalbe nous dresse le portrait d'une femme forte, qui se bat pour ses convictions, qui malgré la maladie continue à s'occuper des autres (et notamment du projet de construction d'une bibliothèque à Kaboul). Alors, certes, il y a des passages émouvants où la maladie s'invite dans ces pages mais ce qui domine, c'est la joie de vivre de Mary-Ann, qui veut profiter de chaque instant, leur amour commun des livres (c'est l'un des livres les plus beaux sur la littérature et ce que les livres nous apportent au quotidien): leur rapport aux livres les rapprochent bien sûr et ce livre nous parle aussi des rapports entre une mère et son fils, très proches l'un de l'autre et que les livres ont encore plus rapprochés. 

Il ne faut pas s'en cacher: ce livre parle également de la mort et du deuil mais ces deux thèmes ne plombent pas l'ensemble du livre: la délicatesse de la plume de Will Schwalbe (très bien traduite par Lyne Strouc) y est pour beaucoup. La mort fait partie de la vie et il ne faut pas faire comme si elle n'existait pas: de toute façon, on sait dès le début, sans même avoir commencé la lecture du livre par la fin (une manie qu'avait Mary-Anne: elle débutait toujours la lecture d'un livre par la fin, peu importe le genre), que Mary-Anne Schwalbe ne survivra pas à son cancer. Eh bien, même en sachant cela, elle continue de vivre sa vie comme elle l'entend, en agissant toujours pour les autres. 

Ce livre est également une malle aux trésors, rempli de plein d'idées de lectures: Mary-Anne et Will sont des boulimiques de livres et ce n'est pas moins d'une centaine de livres que Will parsème dans son histoire (d'ailleurs la liste des livres évoqués dans ce témoignage, se trouve à la fin du livre et m'a donné envie d'en lire quelques uns). Will et Mary-Ann ont une manière de parler de  tous les sujets, grâce aux livres). J'aimerai tellement avoir des discussions comme celles de Will et Mary-Ann! 

En arrivant à la fin du livre, j'ai ressenti une grande émotion: mes larmes ont coulées en lisant les derniers instants de Mary-Ann. 
Mary-Anne Schwalbe, s'est éteinte le 14 septembre 2009 (deux jours avant Patrick Swayze, qui avait parlé dans une interview de son combat contre un cancer du pancréas. J'en parle puisque Will Schwalbe  mentionne cette interview dans son livre). 

La vie est étrange: le 14 septembre 2009, j'arrivais à New York, la ville qui ne dort jamais, que j'allais découvrir avec des yeux émerveillés pendant trois jours. Au même moment, dans la même ville,   Mary-Ann quittait ce monde doucement. 

Au final, un livre éblouissant que je n'oublierai pas: il y a parfois des livres qui vous accompagnent toute votre vie et qui l'embellissent'. "Le parfum de ces livres que nous avons aimés" en fait parti. Voilà un livre lumineux, tendre et touchant, dans lequel je me suis beaucoup retrouvé (surtout à travers Will), qui nous dresse le portrait d'une femme exceptionnelle, pour qui les livres, tenaient une place importante dans sa vie. 
Merci Mme Schwalbe pour votre force et votre sagesse: c'est une belle leçon de vie que vous m'avez donner. Et merci à Will Schwalbe pour l'avoir si bien retranscrite. Merci! 

Quelques extrait pour convaincre les derniers réticents: 

"Ils nous reste à tous beaucoup plus de livres à lire qu'on n'en pourra lire et beaucoup plus de choses à faire qu'on n' en pourra faire. Pourtant, Maman m'a appris que lire n'est pas le contraire de faire, mais celui de mourir. (p.16)

"Ce que j'aime par dessus tout dans les livres est leur existence physique. Les livres électroniques vivent hors de notre vue et disparaissent de nos pensées, tandis que les livres imprimés ont un corps, une présence.Bien sûr, ils vous échappent parfois en se cachant dans des lieux improbables, par exemple une boite pleine de vieille photos encadrées, ou le panier à linge, enveloppés dans un tee-shirt. Mais, à d'autres moments, ils vous défient et vous trébuchez littéralement sur des bouquins que vous aviez oubliés depuis des semaines ou des années. Je recherche souvent les livres électroniques, mais ils ne viennent jamais à ma rencontre.(....)Ce sont des âmes sans chair (...) incapables de vous bouleverser. (p.59-60)

"Elle était entourée de livres-un mur entier de rayonnages en était plein, il y avait des livres sur sa table de nuit, un autre à côté d'elle. Stegner et Highsmith, Mann et Larsson, Banks et Barbéry, Strout et Némirovsky, "The Book of Common Prayer et la Bible.
(...)
Ils étaient les compagnons et les professeurs de maman. Ils lui avaient montré le chemin. Et elle pouvait les voir tandis qu'elle se préparait pour la vie éternelle qui l'attendait, elle le savait. Quel réconfort pourrais je espérer en regardant ma tablette sans vie? (p.391-392)

Merci infiniment à Brigitte et aux Editions Belfond pour cette belle leçon de vie.




Will Schwalbe: Le Parfum de ces livres que nous avons aimés; (The End of your Life Book Club), Belfond, 414 pages, 2013















1er livre lu pour le challenge New York organisé par le webzine Café Powell.







dimanche 8 décembre 2013

Slow Qui Tue #168: Everybody's got to learn sometimes

Le slow qui tue de la semaine se dit qu'il apprendra un jour, comme tout le monde.

The Korgis: Everybody's got to learn sometimes



Bonne écoute!

mercredi 4 décembre 2013

La Dernière Fugitive

4e de couverture: Quand Honor Bright se décide à franchir l'Atlantique pour accompagner, au cœur de l'Ohio, sa sœur promise à un Anglais fraîchement émigré, elle pense pouvoir recréer auprès d'une nouvelle communauté le calme de son existence de jeune quaker : broderie, prière, silence. Mais l'Amérique de 1850 est aussi périlleuse qu'enchanteresse ; rien dans cette terre ne résonne pour elle d'un écho familier. Sa sœur emportée par la fièvre jaune à peine le pied posé sur le sol américain, Honor se retrouve seule sur les routes accidentées du Nouveau Monde. Très vite, elle fait la connaissance de personnages hauts en couleur. Parmi eux, Donovan, «chasseur d'esclaves», homme brutal et sans scrupules qui, pourtant, ébranle les plus profonds de ses sentiments. Mais Honor se méfie des voies divergentes. En épousant un jeune fermier quaker, elle croit avoir fait un choix raisonnable. Jusqu'au jour où elle découvre l'existence d'un «chemin de fer clandestin», réseau de routes secrètes tracées par les esclaves pour rejoindre les terres libres du Canada. 

La Plume délicate et délicieuse de Tracy Chevalier m'avait manqué. C'est le premier constat que je peux faire après avoir refermé son dernier roman: "La Dernière Fugitive". 
La plus anglaise des auteures américaines revient pour nous dresser, encore une fois, un très beau portrait de femme. Pour une fois, tout comme son héroïne, Honor Bright, Tracy Chevalier traverse l'atlantique pour retrouver son pays: Les Etats Unis (Tracy Chevalier habite à Londres depuis plusieurs années). 

Honor Bright, jeune quaker, décide d'accompagner sa soeur Grace, en  Amérique où cette dernière doit se marier. Malheureusement Grace décède en arrivant à bon port. Honor se retrouve alors seule dans ce nouveau pays qu'elle ne connait pas et où elle va devoir trouver sa place. 
Tracy Chevalier prend alors le temps de tendre son histoire, faisant souffler un vent de plénitude sur son écriture douce et délicate, malgré les difficultés de la vie de son héroïne. 
Honor, va essayer progressivement de trouver sa place dans ce pays, en faisant parti d'un réseau de chemin de fer clandestin: elle va ainsi aller à l'encontre de son mari (rencontré dans la petite ville de Faithwell où elle s'est installée chez Adam, l'homme que devait épouser sa soeur)  et de sa belle famille en aidant des esclaves à fuir vers le Nord. 
Moi qui pourtant m'intéresse beaucoup à l'histoire américaine et qui ai donc lu beaucoup de romans se passant dans le Sud et qui parlent de l'esclavage, je n'avais jamais entendu parler de ce chemin de fer clandestin. J'ai donc pu en apprendre plus sur ce "réseau" et ainsi découvrir de nouvelles choses. 

Avec ce roman, Tracy Chevalier rend un vibrant hommage à la communauté quaker, à travers Honor. (Voilà encore une communauté qui m'était inconnue). Honor est une femme courageuse, malgré son côté naïf qui fait son charme. J'ai apprécié sa détermination et ses convictions. Malgré son tempérament réservé, c'est une femme forte qui tiendra toujours tête à Donovan, le chasseur d'esclave, frère de Belle Mills, la modiste, qui deviendra la meilleure amie d'Honor dans ce nouveau pays. 
La relation entre Honor et Donovan est un point important du roman, je trouve: c'est elle qui conditionne les choix d'Honor. C'est une relation d'amour-haine des plus intéressantes car elle donne le ton et elle  conditionne tous les événements du roman. Le lecteur se demande constamment comment cette relation va aboutir (et sera surpris par son dénouement). 

Les lettres  qui s’intercalent entre deux chapitres sont probablement mes moments préférés du roman. Je retrouve ainsi le "je" que j'avais aimé dans les deux premiers romans de Tracy Chevalier (et qui se retrouve absent dans "la Dernière Fugitive" sauf dans les lettres) et qui me rapprochent ainsi des personnages. Avec les lettres, j'entendais la voix d'Honor et je me sentais proche d'elle et de ses choix.

Au final, un roman superbe sur cette Amérique "naissante" (elle n'a après tout que 200 ans à l'époque du roman), qui nous parle d'esclavage (à travers le chemin de fer clandestin) , de nouveaux espaces et de conquête: un pays en perpétuelle évolution. Un roman qui nous peint un beau portrait de femme. Je n'oublierai pas de sitôt Honor, Belle, Elsie, Jack et les autres. 
Tracy Chevalier, une grande auteure, qui fait transparaître toute sa sensibilité dans sa plume. Un très beau roman. Un véritable coup de coeur. (Il faut le souligner car ils sont rares ces coups de coeur qui vous font chavirer). 

Merci à Gwenaëlle et aux Editions  La Table Ronde pour ce merveilleux moment.


Tracy Chevalier: La Dernière Fugitive, (The Last Runaway), La Table Ronde (Quai Voltaire), 374 pages, 2013