mercredi 31 octobre 2018

La Discothèque du 20e siècle #293

En 1956, René Louis Lafforgue nous offre l'une de ses chansons les plus connues.

René Louis Lafforgue: Julie la rousse (1956)


Sur un air de valse-musette, cette chanson fait connaître ce copain de Brassens du grand public en 1957. Né en 1928, il ne sera pourtant jamais une grande vedette. Comédien autant que chanteur, il fut davantage un artiste de cabaret que de music-hall, avec sa moustache avantageuse et son oeil coquin, oscillant entre la rengaine populiste et la chanson à texte (Les enfants d'Auschwitz). Il trouva la mort dans un accident de voiture près d'Albi en 1967. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1955/59", Polygram Direct)

Bonne écoute!


mardi 30 octobre 2018

Faux Amis (Promise Falls Tome 2)

4e de couverture: La ville de Promise Falls est sous le choc. L’écran du drive-in vient de s’effondrer en pleine séance. Bilan : quatre morts. Accident ? Acte malveillant ? L’impassible inspecteur Barry Duckworth enquête. Et un détail le perturbe : l’heure de l’explosion, 23 h 23 ; un chiffre qui évoque d’autres crimes non élucidés…

De son côté, le privé Cal Weaver travaille sur une sombre affaire. Une effraction a eu lieu au domicile d’Adam Chalmers, ponte local décédé au drive-in. Le vol en question : des vidéos érotiques que le défunt réalisait dans son sous-sol… Qui apparaissait sur ces films ? Y a-t-il un lien entre tous ces faits divers ?

Phénomènes étranges autour de la grande roue, agressions sur le campus, meurtres inexplicables. Un vent de panique souffle sur Promise Falls et l’heure est venue pour Cal Weaver et Barry Duckworth d’unir leurs forces.
Mais par où commencer dans cette ville où tous les psychopathes du coin semblent s’être donné rendez-vous ?


Risque de Spoilers sur le tome précédent, "Fausses promesses". 

Retour  à Promise Falls, petite bourgade de l'état dee New York, où il ne fait décidément pas bon vivre. 

Souvenez-vous, j'avais lu le premier tome de cette trilogie:Fausses Promesses en mars de cette année. C'était ma découverte de l'univers et de la plume de Linwood Barclay. Et je me souviens que j'avais adoré, même si j'avais trouvé que l'intrigue était classique, mais bien menée. 

Pour ce 2e volet, l'auteur canadien nous donne la même recette que dans son précédent roman, et cela fonctionne toujours grâce à sa plume nerveuse, addictive et ses rebondissements à la chaîne. Et j'adore. 
Tout commence à cent à l'heure avec une scène choc: l'effondrement d'un écran de cinéma au drive in de la ville qui doit être démoli. Panique à bord et le lecteur est déjà sur les dents. L'effondrement de cet écran, qui fait quatre morts va faire qu'on va s'intéresser à un certain couple, mort lors de cet accident(?), attentat (?): Adam et Miriam Chalmers, couple bien loti de la ville, cachant une vie dissolue des plus dérangeantes. On le découvrira par la suite. 
L'inspecteur Barry Duckworth est encore et toujours sur cette affaire (et accessoirement sur l'affaire des Numéros 23 (voir le tome précédent)...mais un détective privé, Cal Weaver, est mandaté par la fille de l'écrivain Adam Chalmers, pour savoir qui s'est introduit chez son père. 
Sans compter, qu'à côté de ça, le lecteur suivra le parcours de Finley, qui veut redevenir maire, avec l'aide de David Harwood (vu également dans le tome précédent), mais aussi la bataille entre Samantha Worhington, et son ex belle famille concernant son fils Carl.. 
Comme vous pouvez le voir, il se passe beaucoup de choses à Promise Falls, pour mon plus grand bonheur. 
On ne s'ennuie pas une minute dans ce roman, dont on tourne les pages avec avidité, pour démêler le vrai du faux. 
Ici, le protagoniste de l'histoire, qui va parfois prendre la parole, c'est Cal Weaver, le détective privé (ancien personnage que Linwood Barclay avait intégré dans un roman précédent "La Fille dans le rétroviseur") qui  va être impliqué dans au moins deux histoires: la principale de ce tome, sur l'écrivain Adam Chalmers, mais aussi dans celle de Sam Worthington, qui a toujours une petite histoire avec David, commencée dans le tome précédent. Oui, je sais, cela devient complexe, mais passionnant. C'est comme de suivre une série, et j'adore cela. 

J'ai trouvé d'ailleurs, que l'intrigue principale (sur Adam Chalmers) était plus intrigante et surprenante que celle sur Rosemary Gaynor, du tome précédent, où j'avais deviné pas mal de choses. Là, je n'ai rien vu venir et c'est tant mieux. J'aime être surpris quand je lis un polar. 

Puis, le final, me laisse encore une fois sur les dents, surtout qu'il se termine sur un cliffhanger sanglant...mais chut. 

Au final, un 2e volet tout aussi efficace que le précédent, avec une plume aussi nerveuse et addictive que jamais et qui nous plonge dans la noirceur de cette petite ville de l'est des Etats Unis où il ne fait vraiment pas bon vivre. 
Maintenant, je n'ai qu'une hâte: c'est de découvrir d'autres romans de Linwood Barclay, particulièrement ceux consacré à David Harwood et Cal Weaver...et bien sûr de lire le dénouement de cette trilogie qui me met à chaque fois les nerfs en pelote. 
Vivement le prochain...

Merci aux Editions Belfond pour la découverte de cette suite fort réussie. 

Linwood Barclay: Faux amis, Promise Falls Tome 2), (Far From True), Belfond, collection Noir, 492 pages, 2018



dimanche 28 octobre 2018

Slow Qui Tue #381: Never tear us apart

Le slow qui tue de la semaine sait que rien ne pourra le séparer de l'être aimé.

INXS: Never tear us apart



Bonne écoute!


vendredi 26 octobre 2018

Les chants du large

4e de couverture: A Terre-Neuve, sur une île au fin fond du Canada, vivent Finn, sa sœur Cora et leurs parents. A travers le brouillard, le vent et la pluie, Finn, onze ans, compte les bateaux de pêche, de moins en moins nombreux : il n’y a plus de poissons à pêcher et donc plus de travail. L’île se vide peu à peu de ses habitants et même ses parents sont obligés de travailler un mois sur deux dans l’Alberta. Sa sœur finit par partir. C’en est trop pour Finn : avec les caribous, le lichen et le vent comme seuls compagnons, il échafaude un plan pour sauver à la fois sa famille et son île.


Rentrée Littéraire 2018 (#11)

Le dernier roman d'Emma Hooper, Les chants du large, fait vibrer l'âme d'enfant qui sommeille en chacun de nous. 

Qu'est ce que j'ai aimé ce livre. Tout est enchanteur, l'histoire de ce jeune gamin Finn, qui fait tout pour sauver son île de la désertion de ses habitants en essayant de ramener les poissons, le style de l'auteure, dépouillé, pour aller à l'essentiel, où chaque mot en pesé pour résonner en nous de manière poétique. Tout cela allie au charme de ce fabuleux roman. 

Dès les premières pages, on est embarqué dans ce livre, que j'aurai voulu pouvoir lire d'une traite, pour ne pas quitter cette magie qui nous emporte. Oui, ce livre est magique. Il fait du bien à l'âme et au coeur et nous apaise. Les contes existent encore et "Les chants du large" en est la belle représentation. J'ai retrouvé dans ce livre toute l'ambiance d'un film de Wes Anderson, vu il y a quelques années "Moonrise Kingdom". On y retrouve deux enfants, Finn et Cora, qui vont, chacun de leur côté, tout faire pour faire revivre leur île qui se dépeuple. 
En parallèle, Emma Hooper décide de nous raconter la rencontre des parents de Finn et Cora, Martha et Aidan. Ce parallèle, nous fait comprendre qu'ils ne sont pas si différents. Et leur histoire d'amour est très belle. 

C'est un roman plein d'espoir qui vous bouleverse le coeur. Un livre-doudou qui va vous happer pour ne plus vous lâcher...tellement que c'est le coeur serré, que j'ai vu le nombre de page diminué, et la fin inexorable arrivée...en sachant très bien que le rêve allait prendre fin. Mais si l'espoir est toujours là, l'auteure n'oublie pas pour autant la réalité, en nous montrant que l'éloignement des parents (car Aidan et Martha, les parents de Finn, ont pris la décision de rester sur l'île, et pour cela, doivent aller travailler sur le continent chacun à leur tour, un mois sur deux, afin qu'un des parents restent avec les enfants) va progressivement avoir une conséquence sur leur couple, et l'auteure retranscrit cela très bien dans le livre...mais n'oublions pas que nous sommes dans un conte et que l'espoir est toujours au rendez-vous. 


Je n'ai pas envie d'en dire plus car je pense, que la magie de ce livre opère si la découverte de l'histoire est totale. Juste vous dire que j'ai adoré, qu'il a fait vibrer mon coeur d'enfant que je suis resté. Il faut juste se laisser porter par le charme de l'histoire, des personnages touchants (mignon Finn, gentils Aidan et Martha, charmante Mrs Callaghan, courageuse Cora) et du style musical et poétique de l'auteure (style qui peut déconcerter au départ car les dialogues ne sont pas signalé d'un trait comme dans la plupart des romans, mais c'est une gêne qui s'est vite estompée). Laissez vous emporter par ces chants du large qui vont vous envoûter au risque de ne plus vouloir repartir de cette petite île de Terre Neuve...pour notre plus grand bonheur. 

Merci aux Editions Les Escales d'avoir fait vibrer mon âme d'enfant. 

Emma Hooper: Les chants du large, (Our Homesick Songs), Les Escales, 363 pages, 2018


mercredi 24 octobre 2018

La Discothèque du 20e siècle #292

En 1953, le premier crooner français, Jean Sablon nous offre l'une de ses plus belles chansons.

Jean Sablon: Je tire ma révérence (1953)


Si Jean Sablon a été l'un des précurseurs de l'entre-deux-guerres, en étant le premier chanteur à utiliser un microphone, il s'est révélé en même temps un formidable témoin des funestes événements auxquels l'Europe se trouvait confrontée. Ainsi, composé et écrit par Jean Bastia, Je tire ma révérence a été enregistré en 1938, quelques mois avant le déclenchement de la guerre. Énorme succès, cette chanson allait devenir un véritable symbole,, à la fois des Juifs qui fuyaient l'Allemagne nazie, puis, durant l'Occupation, des Français qui avaient dit "non" au régime de Vichy. (Source: Fascicule "L'encyclopédie de la chanson française n°23", Universal Collections)

Bonne écoute!


lundi 22 octobre 2018

Ça raconte Sarah

4e de couverture: Ça raconte Sarah, sa beauté mystérieuse, son nez cassant de doux rapace, ses yeux comme des cailloux, verts, mais non, pas verts, ses yeux d’une couleur insolite, ses yeux de serpent aux paupières tombantes. Ça raconte Sarah la fougue, Sarah la passion, Sarah le soufre, ça raconte le moment précis où l’allumette craque, le moment précis où le bout de bois devient feu, où l’étincelle illumine la nuit, où du néant jaillit la brûlure. Ce moment précis et minuscule, un basculement d’une seconde à peine. Ça raconte Sarah, de symbole : S.

Rentrée Littéraire 2018 (#10)

Premier roman d'une jeune écrivaine qui impressionne beaucoup,de par son style,  "Ça raconte Sarah" est l'un des chocs littéraires de cette rentrée. 

Retenez bien ce nom: Pauline Delabroy-Allard. Voilà une grande écrivaine, dont vous  entendrez beaucoup parler dans les prochaines années, j'en suis certain. 
En tout cas, elle frappe très fort avec un roman qui vous happe dès la première page.  la scène d'ouverture du livre (qui se situe en réalité entre les deux parties du livre) m'a énormément intrigué et donné l'envie de continuer. 

Ce roman, ça raconte quoi? Alors oui, ça raconte Sarah, une femme solaire, qui aime la vie et qui illuminera celle de la narratrice. Mais cela raconte également une passion amoureuse entre deux femmes: la narratrice et Sarah, et tout commence avec un coup de sonnette lors d'une soirée de réveillon. Cette rencontre va bouleverser la vie de la narratrice, qui vit une vie sans relief (mère célibataire, prof, elle élève sa fille et vit avec son compagnie d'origine Bulgare) que Sarah va venir illuminer. 
Le roman est composée de deux parties: la première dresse le portrait de Sarah, cette femme qui emporte la narratrice dans un tourbillon. Elle est belle, violoniste, et fait le tour du monde lors de tournée avec son quatuor à cordes. C'est aussi la partie de la passion amoureuse, celle où la narratrice se découvre des points communs avec l'être aimé, mais veut aussi savoir ce que veut dire certains mots,. Elle cherche d'ailleurs à un moment la définition du mot passion et ce qu'elle lit n'est pas très réjouissant et aurait dû la faire fuir...mais l'amour est aveugle et la passion encore plus. 
La deuxième partie du roman est celle où la narratrice devient elle même ce personnage de roman qu'elle aurait voulu être: elle fuit Paris pour l'Italie et va tout remettre en question. Cette 2e partie, plus introspective, m'a emporté d'une autre manière que la première.Autant la première me lançait dnas un tourbillon euphorisant et planant, autant la 2e m'a donné un choc émotionnel, qui m'a fait redescendre sur terre.  Je me laissais glisser dans ce gouffre sans fond afin de savoir comment cela allait se finir. 

En fait ce livre passe de la lumière à l'ombre: Sarah, "lumineuse" (dans les yeux de la narratrice) prend toute la place dans la première partie, puis quand la passion s'estompe, car à un moment, elle se délite, l'ombre reprend ses droits, dans une 2e partie plus introspective. 

J'ai énormément aimé ce roman, pour son sujet; c'est un livre sur la passion dévastatrice qui va jusqu'à la folie et Pauline Delabroy Allard démontre bien cela dans un style fort musical, avec des phrases courtes, qui sonne comme une musique à notre oreille. J'ai également beaucoup aimé les références littéraires (Duras, Goldoni), cinématographiques (Truffaut) et musicale (Beethoven, Schubert): elles parsèment le roman comme des petites respirations bienvenues avant de refaire le grand plongeon dans cette passion fulgurante, qui emporte la narratrice et le lecteur dans un tourbillon. 

Pauline Delabroy Allard a un talent fou et met la barre très haute pour un premier roman fulgurant, sur la passion et offre un portrait beau et saisissant de deux femmes qui s'aiment quitte à se brûler...juste pour pouvoir exister coûte que coûte et vivre cette passion dévorante jusqu'au bout. Puis, les questions sans réponses que nous laisse l'écrivaine, sciemment, fait que le lecteur peut leur donner l'interprétation qu'il veut. 
Franchement, Ca raconte Sarah est l'un des plus beaux textes que j'ai pu lire en cette rentrée littéraire et je suis ravi du petit succès qu'il rencontre, car c'est mérité. 

Merci à Pauline Delabroy Allard, que j'ai eu la chance de rencontrer le 19 octobre 2018 lors d'une rencontre à la librairie Gibert de la ville où j'habite, pour la dédicace de mon exemplaire. Ce fut un moment fort intéressant et intense en émotion, que je n'oublierai pas de sitôt. 

Pauline Delabroy-Allard: Ça raconte Sarah, Editions de Minuit, 189 pages, 2018


dimanche 21 octobre 2018

Slow Qui Tue #380: Adieu jolie Candy

Le slow qui tue de la semaine dit adieu à son amour de vacance.

Jean-François Michael: Adieu jolie Candy



Bonne écoute!


samedi 20 octobre 2018

Journal d'une fille motivée Tome 2: l'année détox

4e de couverture: Comment repartir sur de nouvelles bases quand on a :
30 ans et un bébé 
Deux hommes dans sa vie — un amoureux gentleman, mais jaloux, et un ex, roi de la loose (accessoirement aussi papa du bébé), prêt à tout pour vous reconquérir 
Une ex-belle-mère qui ne lâche pas l’affaire 
Une famille aussi adorable qu’insupportable qui croit tout savoir
Et une énoooorme envie de bonheur
Réponse : il faut être MO-TI-VÉE ! Et motivée, Juliette l’est !

Risque de Spoilers sur le premier tome. 

Retour de la très charmante et pétillante Juliette dans des aventures toujours drôles et touchantes. 

Cet été, j'avais découvert le premier journal de cette trentenaire avec enfant, Juliette, qui se retrouvait à élever sa fille seule. 

Une nouvelle année commence et le roman débute là où le premier tome s'était terminé: Juliette sort avec Alex Dalton, son ex Nick, essaie de la récupérer, et elle habite toujours au dessus du Pub de ses parents. 

J'ai trouvé ce 2e tome beaucoup  plus mature que le premier. On sent que Juliette évolue et reprend sa vie en main. Elle a vraiment le profil d'une mère célibataire de trente ans, qui ne se comporte pas comme une adolescente. En tout cas, je n'ai pas ressenti cela dans ce tome là. 
De même l'écriture de Suzy Quinn est plus posée, même si elle garde pour nous ce côté loufoque et drôle qu'on aime tant. 

Il faut tout de même dire que ce 2e tome est dans la même lignée que le premier, la maturité en plus, que ce soit du côté de Juliette, mais également de Nick, l'ex de Juliette et le père de la petite Daisy (une petite fille qui me fait toujours autant craquer), qui essaie de devenir un bon père et tout de même de vouloir récupérer Juliette (alors qu'il vient juste d'avoir un enfant avec Sadie, l'ex meilleure amie de Juliette. Comme vous voyez, même s'il y a du mieux, Nick est toujours irresponsable). 

La famille de Juliette est toujours aussi loufoque, que ce soit sa mère, sa soeur Brandi, ou John Boy, cousin de Juliette, qui revient avec une jambe en moins d'Afghanistan (pas très sûr du pays entre nous soit dit).J'ai trouvé ce personnage très attachant et qui apporte un petit peu de gravité (sans conséquence rassurez vous, cela reste une comédie), qui nous rappelle notre réalité. 
Le seul petit bémol, au niveau des personnages, c'est Alex. Je l'ai trouvé ici, très distant, froid et sa jalousie envers Nick est incompréhensible et énervante. Son comportement le fait passer pour un gros crétin. C'est bien dommage car, il est censé être l'élément romantique du livre puisque l'auteure décide de le mettre en couple avec l'héroïne...sauf que je n'avais pas envie de voir ça. Honnêtement, j'ai préféré l'évolution de Nick sur ce coup là. 
Du coup, le final, m'a laissé un peu froid mais tout de même avec l'envie de lire le tome suivant (qui j'espère sortira) ...en espérant qu'Alex change de comportement envers Juliette. 

Au final, un 2e tome dans la même lignée que le premier au niveau des aventures de Juliette et du ton (drôle, attachant et touchant) que lui donne Suzy K. Quinn, avec un soupçon de maturité en plus. J'aime quand les personnages évolue vers un côté plus adulte. C'est toujours aussi rafraîchissant. 
En tout cas, si vous avez aimez le premier volet, vous aimerez retrouver la suite des aventures drôles et touchantes de Juliette Duffy. 

Merci aux Editions J'ai Lu de m'avoir permis de continuer le voyage dans la vie mouvementée de Juliette.

Suzy K. Quinn: Journal d'une fille motivée: l'année détox, (The Bad Mother's Detox), J'ai Lu, collection L.J., 380 pages, 2018


mercredi 17 octobre 2018

La Discothèque du 20e siècle #291

En 1939, Johnny Hess nous enchantait avec ce titre très swing, précurseur du mouvement zazou qui allait arriver durant la guerre.

Johnny Hess: je suis swing (1939)


Durant la guerre, les zazous vont afficher leur différence, d'abord par le biais du vêtement (vestes longues jusqu'aux genoux, pantalons ultra-courts) et de la coiffure (cheveux longs et houppette), le tout contrastant avec les costumes stricts et les coupes rases prônés par les tenants de l'ordre moral. Côté musique, leur références constantes au swing sont considérées, de Berlin à Vichy, comme preuves de dépravation et de dégénérescence. Johnny Hess, le comparse des débuts de Charles Trenet en bon Helvète pas si neutre que cela, est le champion de ce courant, lui qui avait chanté je suis swing dès 1938! (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1930/39", Polygram Direct)

Bonne écoute!


lundi 15 octobre 2018

Le malheur du bas

4e de couverture: « Au cœur de la nuit, face au mur qu’elle regardait autrefois, bousculée par le plaisir, le malheur du bas lui apparaît telle la revanche du destin sur les vies jugées trop simples. »

Dans ce premier roman suffoquant, Inès Bayard dissèque la vie conjugale d’une jeune femme à travers le prisme du viol. Un récit remarquablement dérangeant.

Rentrée Littéraire 2018 (#9)

Un premier roman percutant et fort dérangeant qui ne peut laisser indifférent. 

Déjà, l'incipit du roman met mal à l'aise et on sent qu'on est parti pour un enfer qui va aller en s'amplifiant tout au long de ses 260 pages. 
Je ne peux pas nier que ce roman m'a embarqué dans son histoire malsaine, et que j'ai voulu savoir comment cette descente aux enfers allait se terminer. 
Alors, il est vrai que l'auteure commence son roman de manière très forte, et je dois dire que le reste n'atteint pas ce degré de force. Mais l'histoire se tient du début jusqu'à la fin. . Inès Bayard réussit parfaitement à nous emmener dans la tête de Marie qui vit une souffrance telle qu'elle pense plusieurs fois à commettre l'irréparable. 
Le viol est montré de la manière la plus cru possible et le lecteur que je suis s'est souvent senti dérangé devant ce voyeurisme forcé...car l'auteure nous montre ce viol de manière très violente et je me suis surpris à lâcher ce livre à ce moment là, petit être sensible que je suis. 

Inès Bayard nous parle également du silence des femmes violées, qui n'osent pas parler pour ne pas voir leur souffrance étalée en public, mais aussi par peur de la menace que le violeur se fait le plaisir d'énoncer à Marie tout de suite après cet acte abject. 
L'auteure nous montre les conséquences horribles de ce viol, par l'intermédiaire de ce petit être innocent qu'est Thomas, le petit garçon qui naîtra après le viol. La folie va alors s'insinuer dans la tête de Marie qui ne pourra pas aimer ce petit être qui grandit en elle, tout d'abord, et devant ses yeux après la naissance. 

Pour tout dire, j'ai oscillé entre fascination et répulsion tout au long de ce roman, et même si je ne me sentais pas bien lors de la lecture, je ne pouvais pas détacher mes yeux de ce livre. 
En revanche, je n'ai ressenti aucune empathie pour les personnages: que ce soit pour Marie, pourtant victime de l'acte le plus abject qui soit, ou même pour le petit Thomas, victime innocente et dommage collatéral du viol de sa mère, ou bien le mari aimant Laurent, qui ne verra pas à temps le comportement différent de sa femme. 
Alors, vous pourrez me croire inhumain devant ce drame, quand je vous dis que je n'ai rien ressenti mais cette non empathie pour ces êtres de papier (car c'est ce qu'ils sont restés pour moi)  est voulu (horreur et damnation!): ce fut primordial pour moi et un acte de protection pour ne pas souffrir. Il me fallait cette distance pour aller au bout de ce livre (et je vous assure qu'il faut avoir le coeur bien accroché devant certains passages, car Inès Bayard, ne nous cache rien et le fait de manière violente, crue,afin de garder présent ,ce malaise qui est au dessus de nos tête, en permanence), car sinon je m'effondrais. 

J'avais deviné la fin quelques pages avant de la lire, car c'était la meilleure fin qui soit pour ce roman, comme un pied de nez morbide à cette descente aux enfers. 

Au final, je ne peux nier que c'est un roman percutant qui vous mets mal à l'aise, et qui frappe là où ça fait mal, et dont je ne ressortirais pas indemne. Pourtant, j'ai tout fait pour ne pas laisser mes émotions m'envahir, quitte à fermer la porte de mon coeur à ces êtres de papier, qui resteront, pour moi, à jamais enfermé dans ce livre dérangeant à souhait. 

Inès Bayard: Le malheur du bas, Albin Michel, 268 pages, 2018


dimanche 14 octobre 2018

Slow Qui Tue #379: Baby I love you way

Le slow qui tue de la semaine aime l'être aimée comme il est.

Will To Power: Baby I love your way



Bonne écoute!


vendredi 12 octobre 2018

Quai des Chartrons

4e de couverture: Fidèles à la tradition viticole de leurs pères, les cousins David et Gaspard font l’acquisition d’une belle propriété dans le Médoc. En 1900, à l’Exposition universelle de Paris, le clos-marzacq, fruit de leurs récoltes, reçoit une médaille d’or. Dès lors, ils affichent clairement leur ambition : entrer dans le monde très fermé des négociants et conquérir de nouveaux marchés. Il leur faut donc accéder au quai des Chartrons à Bordeaux, sésame pour l’Angleterre et les Etats-Unis…
Gaspard et David sauront-ils conforter leurs succès et leur fulgurante ascension malgré l’épreuve du temps ? Leurs liens profonds, leurs amours aussi, pour Hélène et Constance, y résisteront-ils ? 
Quai des Chartrons fait revivre le Bordelais viticole et portuaire du début du xxe siècle, et exalte la passion d’hommes amoureux de leur terre, soucieux d’en tirer le meilleur vin.


Rentrée Littéraire 2018 (#8)

Ce roman de Jean-Paul Malaval n'est pas à proprement parlé, une nouveauté, puisque ce "Quai des Chartrons" est sorti en 2002. Mais il fait tout de même parti de la Rentrée Littéraire puisqu'il est sorti en poche en Août de cette année. 

Cela fait des années que je croise le nom de Jean-Paul Malaval (surtout à France Loisirs où ses romans ont une belle place), mais je n'avais jamais eu l'envie de le lire. Probablement dû au fait que je n'avais plus envie de lire ce genre littéraire qu'est le roman régional. Mais voilà, mon envie de me replonger dans ce genre est revenu cette année et j'ai profité de la sortie de ce livre pour découvrir cet auteur.

Et qu'est ce que j'ai bien fait! J'ai adoré ce livre, et ce dès les premières pages. Je suis allé de surprise en surprise. J'en ai découvert plus sur le monde viticole, et surtout celui des négociants en vins. Car oui, moi qui pensais que nous allions vivre aux côtés de David sur les terres de sa vigne, c'est plutôt sur les traces de Gaspard que nous allons aller, arpentant les grands salons et les hautes sphères de la société, avec ses arrangements, ses marchés, ses magouilles et ses négociations, au sein de cette société Bordelaise,qui fait et défait les propriétés viticoles. Car, chose étrange, ce n'est pas forcément le mérite et la valeur d'un vin qui est récompensé, mais plutôt les arrangements fait en haut lieu. C'est surprenant mais passionnant.

Des deux cousins, David et Gaspard, c'est ce dernier, dont nous allons suivre l'ascension. Sur plus de vingt ans, celui ci va passer d'un simple paysan agricole, à un négociant en vins, fort respecté, à défaut d'être respectable, et à gravir les marches du pouvoir, quitte à en écraser certains. Mais on ne peux lui en vouloir puisqu'il le fait par amour. Du moins, le croit on.
Dans ce parcours, on voit un Rastignac, un ambitieux qui fait tout pour réussir, quitte à se parjurer. Et la distance qui s'opère entre les deux cousins est irréversible. C'est passionnant de bout en bout.
Tout au long de ma lecture, je n'ai pas arrêté de penser qu'il y avait du Balzac dans cette histoire. La plume de Jean-Paul Malaval, fluide et ciselée, nous ouvre les portes de la bonne société, dans les hautes sphères du pouvoir avec des êtres puissants comme Olivier de Serguy, banquier dont Gaspard va devenir un ami, sans pour autant s'empêcher de tomber amoureux de la femme de ce dernier, sans oublier Castillard, l'ingénieur qui investit dans le vignoble Marzacq de David et Gaspard, et qui va devenir le mentor de ce dernier.
Mais n'oublions pas les femmes dans ce roman: Constance et Hélène, femmes fortes et indépendantes qui vont faire tourner la tête et chavirer le coeur de Gaspard et David.

Je vous le dis, c'est un roman passionnant où l'on apprend beaucoup de chose sur les négociants en vins et comment se passait ce marché dans ce début du XXe siècle. Avec des histoires de pouvoir, d'argent, mais où l'amour n'est jamais loin, sans oublier l'aventure et les rebondissements, dont celui de la grande Guerre, c'est à une histoire folle et passionnante à laquelle l'auteur nous invite.
Pour moi, ce fut aussi la découverte d'un grand auteur et d'un grand raconteur d'histoires qui tisse un lien entre ses romans (quelques références à certains de ses autres romans sont faits dans ce livre, mais sans incidence de compréhension, je vous rassure), qui donne vraiment envie d'en découvrir d'autres. Ce que je ne manquerai pas de faire.

Au final, un roman passionnant qui m'a embarqué dans ce Bordelais et ce Medoc du début du XXe siècle avec l'histoire de Gaspard, cet ambitieux, qui par amour, va monter les marches du pouvoir, quitte à s'y brûler les ailes. Si vous n'avez pas lu ce roman à sa sortie, profitez de ce sa sortie en poche pour vous y plonger. J'espère que comme moi, vous ne serez pas déçu.
Un roman divertissant, passionnant et instructif, à dévorer.

Merci aux Editions Presses de la Cité pour cette aventure passionnante vécue au Quai des Chartrons.

Jean-Paul Malaval: Quai des Chartrons, Presses de la Cité, Collection "Trésors de France", 397 pages, 2002 (pour la 1ère édition), 2018, pour la présente édition)


mercredi 10 octobre 2018

La Discothèque du 20e siècle #290

En 1938, Rina Ketty nous offre l'une de ses plus belles chansons.

Rina Ketty: J'attendrai (1938)



20 ans avant Dalida ou Gloria Lasso, Rina Ketty fut la première "chanteuse à accent": elle était italienne et son phrasé exotique séduisait les foules au moment où triomphaient des danses cosmopolites telles que la rumba, le tango ou le passo doble! Standard de la chanson française, J'attendrai est l'adaptation d'un air italien; il fut repris par tant d'interprètes depuis 1938 (y compris Dalida) qu'on en oublierait presque que Rina Ketty en fut la créatrice! (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1930/39",, Polygram Direct)

Bonne écoute!


dimanche 7 octobre 2018

Les Jours de silence

4e de couverture: Porté par une grâce et un style uniques, ce roman d’apprentissage livre le portrait complexe d’une famille du Vieux Sud pétrie de littérature, mais incapable de trouver les mots pour exprimer ses grandes joies et ses infinies douleurs. Convoquant Poe, Wolfe, Faulkner ou Salinger, Phillip Lewis livre un futur classique des lettres américaines.
Sur un contrefort élevé des Appalaches se tient une étrange demeure, curiosité de verre et d’acier, que chacun, dans le petit village d’Old Buckram, prétend maudite. C’est ici que vivent les Aster.
Il y a le père, Henry Senior, intellectuel autodidacte, homme de lettres révolté dans une contrée hostile aux bibliophiles. La mère, Eleonore, femme insoumise et lumineuse, qui partage ses journées entre la contemplation de la nature environnante et l’élevage de pur-sang. La cadette, Threnody, adorable fillette affublée d’un prénom imprononçable tiré d’un poème de son père. Et, au milieu, se tient Henry Junior, petit garçon sensible et attentif, qui passe le plus clair de son temps caché dans la bibliothèque, à regarder, fasciné, la figure paternelle noircir, jour et nuit, les feuillets qui composeront le roman de sa vie. 

Des années plus tard, Henry Junior n’a qu’une idée : quitter Old Buckram. Fuir pour devenir un homme ; fuir les montagnes et ce silence intranquille qui le ronge ; et, surtout, fuir pour tenter de comprendre ce qui a poussé son père, un matin, à abandonner les siens, en emportant avec lui son mystérieux manuscrit… 

Rentrée Littéraire 2018 (#7)
Un premier roman (vraiment?) fort envoûtant, aux tons gothiques qui n'est pas sans rappeler Poe, dont l'âme flotte tout au long de ces pages. 
J'ai pris le temps de découvrir ce roman. C'est une histoire forte et ténébreuse, qui nous dresse le portrait d'un jeune homme, hanté par ce père, avocat, se rêvant écrivain et vouant une passion pour les livres, qui les abandonne, alors qu'il est en pleine adolescence. Dans la pure tradition du roman d'apprentissage à l'américaine (et j'adore toujours autant en lire. D'ailleurs, les passages à l'université ont été mes préférés, comme souvent), Phillip Lewis nous emporte dans un abyme très sombre, dans lequel le jeune Henry se trouve plongé à son corps défendant, cherchant à tout pris à en sortir, quitte à abandonner lui aussi les siens, en prenant l'excuse de ses études universitaires. 
C'est étonnant comme ce roman m'a capté, mais en même temps, m'a fait prendre le temps de le découvrir. En effet, je n'ai pas pu le lire d'une traite, tellement il a un côté dérangeant parfois, et cela est dû à la maison où habite la famille du jeune Henry (et que l'auteur décrit fort bien): cette sorte de manoir, aux pièces immenses fait froid dans le dos et tout comme la soeur d'Henry, Threnody, on a envie de la quitter au plus vite: c'est d'ailleurs pour ça que les passages à l'université, plus lumineux, sont des pauses bienvenues dans ce récit aux notes noires que ces paysages parfois morbides, faisant penser à la lande anglaise (alors qu'elle a souvent les attraits lourds et moites du Vieux Sud), nous étouffe quelque peu. 
Au gré des pages, j'ai découvert le parcours d'Henry, son passage de l'enfant à l'âge adulte, qui se fait par touche de mystères et de révélations fracassantes, qui m'a tenu en haleine. Car oui, le lecteur a envie de savoir pourquoi le père d'Henry les a abandonné et où il se trouve. La révélation, qui sera fera dans les dernières pages du roman, sera des plus surprenantes. Tout au long du roman se dégage un côté gothique (déjà rien que par la maison de la famille)...mais il ne faut pas oublier que l'on se trouve en Caroline du Nord et que le racisme est très présent et se dévoile à travers le personnage du père de Story, la fille dont Henry est amoureux, et qui, elle aussi part à la recherche du secret de ses origines. 
En fait, tout le roman est traversé par des silences qui étouffent les personnages et le lecteur. Mais parfois, les silences ne sont ils pas plus salutaires que des vérités terribles? Au vu du roman, la question peut se poser et apporter une réponse potentiellement positive. 
C'est également un très beau roman sur la littérature: le père d'Henry est un amoureux des livres, collectionneur dans l'âme, mais lecteur avide de tout savoir (et sa bibliothèque en ferait rêver plus d'un): ainsi plusieurs auteurs sont cités, de Poe, à Faulkner (que Henry Senior voudra sauver des flammes (enfin ses écrits) en passant par Camus. En cela, ce roman est aussi fait pour les amoureux des livres. 
Au final, un premier roman majestueux et envoûtant, qui ,avec des accents gothiques, nous conte l'histoire d'un jeune homme qui essaye de grandir en cherchant à savoir qui était ce père qui les a abandonné, tout ça, parce qu'il ne pouvait devenir celui qu'il voulait être. Un roman très beau qui, avec étonnement, va vous bouleverser. Une nouvelle plume que je vous encourage à découvrir. 
Merci aux Editions Belfond pour la découverte de ce nouvel auteur. 
Phillip Lewis: Les jours de silence, (The Barrowfields), Belfond, 426 pages, 2018



Slow Qui Tue #378: L'amour, c'est comme un jour

Le slow qui tue de la semaine rend hommage au dernier des grands artisans de la chanson française.

Charles Aznavour: L'amour, c'est comme un jour


Bonne écoute!


mercredi 3 octobre 2018

La Discothèque du 20e siècle #289

En 1934, le comique troupier Ouvrard nous offrait l'une de ses chansons phares.

Ouvrard: Je ne suis pas bien portant (1934)


Ouvrard, véritable star du genre "comique troupier", fait figure d'anachronisme lorsqu'il triomphe en 1934 avec cette scie désopilante qui aurait aussi bien pu être composée 50 ans plus tôt. A noter, l'utilisation hilarante qui a été faite du titre dans le film On connait la chanson d'Alain Resnais, il y a quelques années, dans une scène où Jean-Pierre Bacri se plaint à son médecin de ne pas être "bien portant". (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1930/39", Polygram Direct)

Bonne écoute!