mercredi 27 février 2019

La Discothèque du 20e siècle #310

En 1995, le tandem Hallyday/Goldman connaissait un nouveau succès.

Johnny Hallyday: J'la croise tous les matins (1995)


[Johnny Hallyday] se cherche à nouveau, comme il l'avait fait 10 ans plus tôt, avant d'être épaulé par Michel Berger, puis par Jean-Jacques Goldman, pour un redémarrage foudroyant de sa carrière. Un an après Rough Town, un album en anglais, dont la sortie est accompagnée d'une série de concerts à la Cigale (en 1993, il avait prouvé qu'il était le plus grand en remplissant 3 soirs de suite le Parc des Princes pour son 50e anniversaire), l'album Lorada, propulsé dans les meilleurs ventes grâce à J'la croise tous les matins (paroles et musique signées Jean-Jacques Goldman) porte le nom de sa propriété désormais légendaire, à Saint Tropez. Ensuite, Johnny mobilise ses troupes -et ses fans- pour l'aventure Las Vegas, mais c'est une autre histoire! (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1995", Polygram Direct)

Bonne écoute!


dimanche 24 février 2019

L'espion des Tuileries

4e de couverture: En 1792, la guerre entre la France et l'Autriche éclate. C'est dans ce contexte très explosif que le gendarme Victor Dauterive est chargé d'une délicate mission : escorter un convoi transportant la paye de l'armée, une petite fortune de 500 000 livres. L’affaire tourne au désastre quand le convoi est brutalement attaqué et dévalisé. Dauterive se lance alors sur les traces des voleurs qui sèment des cadavres dans leur fuite. La piste le conduit jusqu’aux Tuileries, au cœur du chaudron révolutionnaire. Le palais, infesté d’espions, est le centre de toutes les convoitises et de tous les complots. Des bas-fonds de la ville au sommet de l’État, entre révolutionnaires et partisans du Roi, le jeune officier va devoir choisir son camp dans un jeu qui pourrait bien devenir mortel...

Pour rien au monde, je ne raterai mon rendez-vous annuel avec Victor Dauterive...j'ai d'ailleurs eu peur qu'il soit reporté de quelques semaines, cette année, à cause d'un petit ralentissement de mes lectures. 

Heureusement, il n'en est rien. Et je dois dire qu'il n'y a pas mieux pour retrouver un rythme de lecture plus régulier que de lire un genre aimé (la comédie romantique avec ma lecture précédente) ou une série qu'on adore. 

Voilà donc, le 4e volet des enquêtes de Victor Dauterive, sous la révolution française,  qui avance de tome en tome: nous voici donc, (déjà!) au Printemps 1792. Victor a suivi son mentor La Fayette, sur le champ de bataille...et le voilà chargé d'une mission: escorter un convoi transportant une grosse somme qui est dévolue à l'armée. Malheureusement, Victor est pris dans un traquenard, la somme est volée et il est rapidement accusé d'être complice...mais hop hop hop, n'en disons pas trop. 
Encore une fois, cela démarre sur les chapeaux de roue et l'on est embarqué dans une histoire folle mais passionnante tout au long des ses presque 400 pages. 

Alors, je dois vous dire que plus j'avance dans cette série, plus mes billets sur les romans qui la composent sont difficile à écrire. Car, oui, que vous dire, à part, que c'est toujours aussi bien, que j'aime toujours autant et que Jean-Christophe ne me déçoit jamais  concernant la série Victor Dauterive. Il arrive toujours aussi bien a allier le suspense et l'historique et rend la Révolution Française, passionnante et compréhensible. Ce qui est un exploit tellement cette période de l'histoire est complexe. 

Bien évidemment, je pensais en lisant la fin du 3e tome, qu'on allait quitter Paris pour voir un peu du pays...sauf que Victor revient vite dans la capitale. Bizarrement, cela ne m'a pas déçu une seule seconde. J'étais même plutôt ravi de retrouver cette bonne ville de Paris, surtout que Victor va se retrouver embarqué vers les Hautes Sphères de la Monarchie en la personne du Roi. 
Non, clairement, c'est passionnant de bout en bout, très bien documentée: on apprend beaucoup de choses sur cette période tout en s'amusant.  Surtout que ce tome ressemble plus à un roman d'aventures (qui fait penser aux grands livres d'Alexandre Dumas)  et d'espionnage, plutôt qu'à un roman purement policier. Cela permet ainsi de renouveler la série. 

Ce qui est intéressant dans une saga, c'est de retrouver des personnages qu'on adore. Victor, bien sûr, dont on en apprend un peu plus sur son passé et ses relations houleuses avec son père, le petit Joseph, qui continue son apprentissage auprès de Victor, les personnages de La Fayette et d'Olympe de Gouges qui font toujours des apparitions et qui ancre le récit dans une réalité historique. Retrouver également, le personnage de Charpier, dont les relations avec Victor sont toujours compliquées, ne sachant pas de quel bord est ce cher Charpier. C'est toujours un véritable plaisir de retrouver ce joli petit monde. 

Toutefois, je voudrais dire mon étonnement en ayant vu le nombre de pages du roman: en effet, je suis Jean Christophe sur les réseaux sociaux et je savais que le manuscrit de ce tome avoisinait les 700 pages, (avant relecture bien sûr); qu'elle n'a pas été ma surprise en voyant que le livre en faisait à peine 400: un peu plus de 300 pages ont été supprimées, après ce travail éditorial. On pourrait s'en attrister, car, je pense que Jean-Christophe devait nous raconter des choses passionnantes sur la révolution...sauf que cela est une bonne chose pour le roman d'aventures et de suspense qu'est ce 4e volet. Cela donne un rythme trépidant et le lecteur est capté de la première à la dernière page, sans que cela n'enlève de l'intérêt à l'intrigue et les informations historiques qui en découlent. Donc bravo à l'équipe des Editions City pour ce travail de fourmi, et bravo à Jean-Christophe d'accepter les coupes faites à son "bébé" pour le rendre le plus beau et passionnant possible. 

Que vous dire de plus, à part, que si vous n'avez pas encore découvert ce grand auteur du polar historique qu'est Jean-Christophe Portes, qu'attendez-vous, foncez, vous ne serez pas déçu. Et que si vous avez déjà lu et aimez les volets précédents, celui ci vous comblera tout autant. Puis, la fin, et le sort en suspens d'un des personnages, donne bien évidemment envie de lire la suite. Donc, vivement la suite...en espérant que la fin des aventures de Victor soit le plus tard possible. 

Merci à Jean-Christophe et aux Editions City pour leur confiance. 

Jean-Christophe Portes: L'espion des Tuileries, City Editions, 393 pages, 2018



Slow Qui Tue #398: Nous deux

Le slow qui tue de la semaine rêve d'un seul coeur pour deux.

Jesse Garon: Nous deux



Bonne écoute!


mercredi 20 février 2019

La Discothèque du 20e siècle #309

En 1994, Enzo Enzo revient avec cette chanson légère qui va rencontrer le succès.

Enzo Enzo: Juste quelqu'un de bien  (1994)


Ayant définitivement tourné la page Lili Drop avec Les yeux ouverts qui, en 1990, avait atteint la 6e place du Top 50, Enzo Enzo enregistrait 4 ans plus tard un album de toute beauté. Réalisé avec le concours des fidèles Kent et François Bréant ainsi que de l'orchestrateur Jean-Claude Vannier, Deux est en effet une pure pépite de pop jazzy intimiste, ce qui explique qu'il se soit vendu à 300 000 exemplaires. Il comprend Juste quelqu'un de bien, qui outre un séjour remarqué dans les hit-parades à  valu à Enzo Enzo deux trophées lors des Victoires de la Musique 1995: celui de la meilleurs interprète féminine et celui de la meilleure chanson. (Source: Fascicule "L'encyclopédie de la chanson française n°23", Universal Collections)

Bonne écoute!


mardi 19 février 2019

Dans le même bateau?

4e de couverture: « Je hais la Saint Valentin ! » C’est la devise d’Emily, exaspérée par cette fête stupide qui célèbre l’amour en rose, alors qu’elle-même n’y croit plus. Pas de chance, elle doit organiser sur ce thème une croisière de luxe et, comme si cela ne suffisait pas, découvre que son ex, qui l’a plaquée juste avant leur mariage, est sur la liste des passagers. Pour affronter la situation avec dignité, elle décide de ruser et de faire croire qu’elle-même a un fiancé à bord. Une supercherie astucieuse mais pas sans risque pour son petit cœur brisé...

En ce mois de Saint Valentin, rien de tel qu'une petite romance pour se vider la tête. 

Après deux lectures passionnantes mais complexes  ("Berlin Finale" et "Nord et Sud"), j'avais besoin d'une petite lecture doudou. 
Dans ces cas là, je me tourne souvent vers la collection LJ, une collection qui me fait du bien et qui pour l'instant, ne m'a jamais déçu.

Encore une fois ,c'est le cas avec leur dernier titre "Dans le même bateau?". Un titre qui parle justement de Saint valentin, et de croisière. Quoi de mieux pour rêver un peu. 
J'ai adoré ce titre et son pitch de départ: une jeune femme déçue par l'amour qui doit organiser une croisière pour les amoureux. Comment vous dire que cela ne va pas être facile. 

J'ai beaucoup aimé le personnage d'Emily et me suis retrouvé en elle: comme elle, j'ai en horreur la Saint Valentin , et comme elle, j'ai des doutes plein la tête me concernant. Donc, je peux vous dire que j'ai été à fond avec elle, tout au long de cette romance. Surtout que l'autre personnage, Matt Cohen est vraiment le type sûr de lui, imbuvable avec les nanas, qu'il jette parfois comme un kleenex. Enfin, c'est l'apparence qu'il se donne. 
Ces deux là, qui se connaissent depuis l'enfance, vont bien évidemment jouer au chat et à la souris tout au long du livre, mais c'est ce qu'on recherche dans une comédie romantique. 

Alors, je vous l'accorde, on connait le schéma d'une comédie romantique qui ne varie pas tellement, mais au fond ce n'est pas de l'originalité sur la forme qu'on recherche dans ce genre de livre. C'est principalement à se faire du bien et passer un bon moment...et surtout être emporté par les personnages. C'est eux, que l'on va apprécier ou non, qui fait qu'on va se sentir bien. 
Cette romance fait super bien le job: elle est enjouée, plaisante à lire, drôle, enlevée. Elle nous réchauffe le coeur pendant quelques jours et on se sent bien. 

Cassandra Rocca réussit à nous faire rêver et à mettre du baume sur notre petit coeur. Et c'est tout ce qu'on demande au fond à ce genre d'histoire. En tout cas, pour moi, cela était le bon moment. J'ai beaucoup aimé. Et, je le répète encore, mais la collection LJ est faite pour mon petit coeur de romantique. 


Au final, une petite romance drôle et rythmée, qui va vous mettre du baume au coeur...et surtout vous emmener en voyage sur un paquebot pour peut être y trouver l'amour...qui sait? En tout cas, laissez vous tenter par ce titre ou même les autres titres de cette collection, si comme moi, vous êtes fan de comédies romantiques. Vous ne serez pas déçu. 

Merci aux Editions J'ai Lu pour ce petit bonbon livresque. 

Cassandra Rocca: Dans le même bateau?, (Tutta Colpa di quel bacio), J'ai lu, collection LJ, 285 pages, 2018


dimanche 17 février 2019

Slow Qui Tue #397: Song for Guy

Le slow qui tue de la semaine rend hommage à un ami.

Elton John: Song for Guy



Bonne écoute!


samedi 16 février 2019

Nord & Sud

4e de couverture: Après une enfance passée dans un village riant du Hampshire, Margaret Hale, fille de pasteur, s’installe dans une ville du Nord. Témoin des luttes entre ouvriers et patrons, sa conscience sociale s’éveille. John Thornton, propriétaire d’une filature, incarne tout ce qu’elle déteste : l’industrie, l’argent et l’ambition. Malgré une hostilité affichée, John tombera sous son charme.



Autre résolution pour 2019, lire, de nouveau, des classiques. Et mon premier choix de l'année, s'est porté sur le roman le plus connu d'Elizabeth  Gaskell, Nord et Sud

Un constat vient de suite: quel plaisir de retrouver une langue plus classique et travaillée avec un côté très XIXe siècle. Ce fut un véritable bonheur. 
Autre bonheur: retrouver le "charme" de l'Angleterre Victorienne. (Alors, je mets charme entre guillemets car ce qui frappe dans Nord et Sud, c'est la noirceur de la vie des personnages. Que de tristesse!)

Ce qui m'a énormément plu dans ce roman, c'est la dimension sociale: Elizabeth Gaskell nous décrit et confronte deux régions: celle du Sud avec son bon air, ses champs, ses paysans, sa douceur, et celle du Nord, plus noire et sale avec ses usines, ses fumées, ses ouvriers pauvres, les conflits et la violence de certaines situations. 
Cette confrontation se vit à travers deux personnages: Margaret, fille de pasteur venant du Sud et qui s'installe avec ses parents dans le Nord, et John Thornton, patron de manufacture, froid et arrogant. Le patron dans toute sa splendeur. L'auteure met ces deux êtres en conflit, et, pour pimenter un peu les choses, fait tomber amoureux l'un des deux...qui n'est pas aimé en retour. 

Ce qui me frappe en lisant ce livre,ce sont tous les passages sur la grève des ouvriers de l'usine de John Thornton: quelle clairvoyance et quelle audace pour une auteure de cette époque de prendre ce sujet à bras le corps et de le défendre ainsi. Ce qui est encore plus frappant, c'est que bien qu'écrit il y a plus de 160 ans, les comportements et les dialogues qu'elle écrit semblent encore fort actuels dans l'époque où nous vivons...et vient alors ce constat terrifiant: la vie et les combats sont d'éternels recommencements. 

Venons en aux personnages: Margaret est un portrait saisissant d'une femme forte et indépendante, qui n'hésite pas à éconduire ses prétendants pour vivre libre. Elle a une parole libérée et des convictions qui peuvent parfois la conduire dans des situations fâcheuses et complexes. J'ai beaucoup aimé cette demoiselle, et ses combats envers les plus démunis. Sa compassion envers la famille Higgins est des plus touchants. 
Pour John Thornton, c'est plus complexe: j'ai eu beaucoup de mal à le cerner: tantôt, je l'ai détesté, mais sous la carapace, on rencontre un homme qui doute...et surtout c'est un  homme qui s'est fait tout seul. Sous son arrogance, se cache un coeur meurtri. 
Le pasteur et sa femme sont des gens admirables, qui épaulent leur fille du mieux qu'ils peuvent et sont toujours derrière elle, n'entravant jamais sa liberté. 
Les autres personnages, des Higgins, aux membres de la famille Thonton, tous jouent leur partitions à la perfection. 

Bon, je l'avoue, j'ai mis quinze jours à lire ce livre, mais c'est un livre pour lequel il faut du temps pour bien tout comprendre. Alors, il est vrai qu'il y a certaines longueurs, mais l'époque décrite est tellement passionnante, qu'on ne peut qu'y adhérer.
Autre bémol: le manque de romantisme. J'espérais que l'histoire d'amour malmenée de Margaret et John auraient plus des airs d'Elizabeth et Darcy...mais non, nous sommes vraiment dans un roman industriel, qui fait plus la part belle aux conditions sociales de l'époque plutôt qu'à la simple histoire d'amour contrariée.  Certes, il y a des quiproquos, mais il y a vraiment beaucoup de tristesse et de morosité dans ce roman, comme le Nord qui y est décrit. Alors, c'est probablement de ma faute: je me suis fait une fausse idée de ce roman dès le départ. Cependant, ce bémol n'a pas entâché mon plaisir de lecture. 

Au final, malgré ces quelques bémols, "Nord et Sud" est un roman fort, qui touche au coeur de l'être, avec un personnage féminin emblématique et fort, qui nous entraîne dans un tourbillon jusqu'à un final plus apaisé, qui lui m'a ravi.. J'ai maintenant hâte de voir l'adaptation que la BBC a fait de ce grand roman. 

Elizabeth Gaskell: Nord et Sud (North & South), Points, 686 pages, 2005



mercredi 13 février 2019

La Discothèque du 20e siècle #308

En 1992, François Feldman, comme tant de chanteurs avant lui, offrait une chanson à sa fille.

François Feldman: Joy (1992)



Rien n'arrête Feldman: entré à la 15e place du Top 50 avec ce titre le 15 février 1992, il atteint le sommet le 2 mai et ne le quitte que 8 semaines plus tard, ne cédant sa place que le 26 juin (il avait déjà été n°1 deux fois auparavant, avec Les valses de Vienne et Petit Franck, établissant ainsi un record). (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1992", Polygram Direct)

Bonne écoute!


dimanche 10 février 2019

Slow Qui Tue #396: Comme je t'aime

Le slow qui tue de la semaine fait une belle déclaration d'amour en toute simplicité.

Nicolas Skorsky: Comme je t'aime



Bonne écoute!


samedi 9 février 2019

Jusqu'à la garde


Synopsis: Le couple Besson divorce. Pour protéger son fils d’un père qu’elle accuse de violences, Miriam en demande la garde exclusive. La juge en charge du dossier accorde une garde partagée au père qu’elle considère bafoué. Pris en otage entre ses parents, Julien va tout faire pour empêcher que le pire n’arrive. (Source: allociné)

Premier long métrage de Xavier Legrand, "Jusqu'à la garde" est la suite d'un court métrage, qui devait être le premier volet d'une trilogie sur les violences conjugales. Le premier volet, qui s'intitule "Avant que de tout perdre", raconte la fuite de Miriam et de  ses enfants du domicile conjugal, suite à des violences subies de la part de son mari. 
Deux autres courts métrages devaient donc suivre cette famille avec la séparation et les conséquences de celles ci...sauf que le réalisateur s'est rendu compte que le format court ne convenait pas. C'est ainsi que le tryptique court s'est transformé en un court et un long métrage.

C'est un film que j'avais envie de voir depuis sa sortie sauf que je l'ai loupé. C'est ainsi que je me suis rattrapé avec le visionnage en ce vendredi 8 février 2019, du film dans mon salon. Et je peux vous dire que ce fut les 90 minutes les plus stressantes de toute ma vie de cinéphile. Ce film fut une véritable claque. 
Xavier Legrand mélange les genres, passant du drame social, au film à suspense, jusqu'au thriller le plus angoissant. 

Dès la première scène du film (dans le bureau de la juge), qui dure pas moins de 15 minutes, on sent une tension, qui ne nous quittera pas de tout le film. 
On suit donc Miriam et Antoine, en plein divorce, qui se battent pour la garde de leurs enfants, et surtout de leur fils Julien 11 ans, puisque sa soeur va être majeure et peut décider avec qui elle veut vivre. Miriam a fuit son mari depuis plus d'un an et vit la peur au ventre qu'il ne s'immisce de nouveau dans sa vie et celle de ses enfants. 
C'est un premier film magistral, qui se tient de bout en bout, toujours sur la corde, que le réalisateur étire jusqu'à la faire lâcher jusqu'à la rupture. 

Les acteurs sont époustouflants, de Léa Drucker, tout en retenue et tension, à Denis Ménochet (une révélation pour moi qui découvre cet acteur dans ce film ( je vais tenter de voir d'autres films dans lesquels il apparaît tellement il m'a époustouflé), dans un rôle ambivalent entre moment d'apaisement et d'angoisse pur. Ses silences et son regard nous font craindre le pire à chaque fois et nous laisse, comme le petit Julien, dans un moment de stress permanent. Sans oublier Thomas Gioria, LA révélation du film, qui livre une partition sans fausse note de ce petit Julien ballotté entre ses deux parents. 
Dans un film d'angoisse, le son a une importance capitale et là, les sons ont un rôle primordial, qui ajoute à l'angoisse: les crissements de pneu, le bruit de l'alarme de la ceinture de sécurité, ou même la sonnette de l'interphone, fait monter l'angoisse et met tous nos sens en éveil. 

C'est également un film à suspense, qui nous fait nous poser des questions: chacun des deux personnages principaux, Miriam et Antoine, sont dans une ambivalence telle, qu'on se demande qui manipule qui. Léa Drucker à cette froideur qui se dégage de son personnage, et Denis Ménochet montre une détresse et l'impression de ne pas être entendu, qu'on ressent de l'empathie pour lui et qu'on se demande si le comportement de son ex-femme ne va pas le pousser à bout. C'est très étrange comme sensation. 

Un film qui démarre sur une tension et qui continue sur un stress permanent doit nous livrer un climax exceptionnel, dont le spectateur, en attente, ne doit pas connaitre le degré d'intensité. Là encore, Xavier Legrand réussit son pari: la scène finale est une scène que je n'oublierai probablement jamais. Elle m'a laissé dans un tel état de stress que j'ai fini par avoir une véritable crise d'angoisse, le  souffle court, peinant à reprendre ma respiration. Cet état s'explique par le fait que je prenais conscience, que par cette fiction, une certaine réalité me sautait au visage et que cette histoire qui m'a été proposée ,  trouve souvent son écho dans les journaux. 


Jusqu'à la garde fut une véritable claque. Un film coup de poing, d'un réalisateur prometteur. 



mercredi 6 février 2019

La Discothèque du 20e siècle #307

En 1990, Marc Lavoine continue vers le chemin du succès avec une ballade dont il a le secret.

Marc Lavoine: Je n'ai plus rien à te donner (1990)


C'est à Los Angeles, en compagnie de Fabrice Aboulker que Marc Lavoine a enregistré l'album Les Amours du dimanche, paru en 1989. Un album qui lui a permis de revenir au premier plan de l'actualité musicale en qualité du chanteur romantique n°1. Un album surtout qui comprend plusieurs tubes: C'est la vie, Rue Fontaine et Toutes mes excuses. Il faut leur ajouter Je n'ai plus rien à te donner, qui allait logiquement trouver le chemin des hit-parades. (Source: Fascicule "L'encyclopédie de la chanson française n°23", Universal Collections)

Bonne écoute!


dimanche 3 février 2019

Kestavu au ciné cette semaine? #22 (Mois de Janvier 2019)

Une autre de mes résolutions de l'année est de retourner au cinéma voir des films sur grand écran. Eh bien je dois dire que, pour le moment, je tiens cette résolution car j'y vais une fois par semaine. C'est presque devenu un rituel. C'est donc reparti pour cette rubrique.
Un Kestavu au ciné, spécial cinéma ce mois ci puisque les films dont je vais  vous parler sont sorti ces derniers mois ou dernières semaines au cinéma

Voici le petit rendez-vous cinéma où je parle des films vu en DVD (principalement), à la télé (très rarement) où au ciné (encore plus rarement) au mois de janvier 2019. 

74/ Vu le 28 décembre 2018

Film de Ludovic Bernard, avec Luc Benchetrit, Lambert Wilson, Kristin Scott Thomas... (2018)


Film d'un classicisme assumé, je pense, dans sa mise en scène, dans le déroulement de l'histoire. Une histoire déjà vu ,certes, mais plein de charme, je trouve (j'ai d'ailleurs pensé à "Billy Elliot" en le voyant, même  si les deux personnages n'ont pas le même âge, et ne pratique pas la même discipline, ils ont un parcours assez semblable). En tout cas, cela a fonctionné sur moi. Les acteurs sont sans fausse note, que ce soit Lambert Wilson ou Kristin Scott Thomas. Et la révélation du film: Jules Benchetrit, dont  c'est le premier grand rôle au cinéma, parfois c'est brut, mais très prometteur pour la suite. Espérons qu'il ait  une aussi belle carrière que son grand père, Jean-Louis Trintignant. En tout cas, Marie, sa mère, doit être fière de son fiston, de là où elle est. 


75/ Vu le 4 janvier 2019

Film de Paul Dano, avec Carey Mulligan, Jake Gyllenhall, Ed Oxenbould... (2018)

Je dois dire que j'ai mis du temps à me laisser porter par le film. Il se dégage une lenteur qui nous prend et on se surprend à attendre les événements. Cependant, j'ai été fasciné par le regard adolescent que Paul Dano montre sur ce couple qui se délite. En effet, tout est vu sous le regard de Joe, le fils de ce couple qui voit ses parents s'éloigner peu à peu. Et l'on comprend certaines scènes sans les voir à l'écran, rien qu'en voyant l'expression de Joe qui assiste à la scène (d'ailleurs mention spéciale pour ce jeune acteur qui donne une image sincère de cet ado impuissant devant la dérive de l'histoire d'amour de ses parents). (  petit bémol toutefois: il n'était pas nécessaire de nous montrer la scène où la mère de Joe embrasse un autre homme: le regard de Joe suffisait amplement à nous le faire comprendre). 
Carey Mulligan montre toute l'étendue de son talent dans le rôle de cette femme délaissée qui décide de reprendre sa vie en main,après la fuite de son mari. Elle est bouleversante de justesse. 
En fait, je me suis surpris à être ému en regardant la scène finale du film, touchante à plus d'un titre et qui m'a fait monter les larmes aux yeux. C'est à ce moment là que j'ai compris que j'avais aimé ce film. 


76/ Vu le 11 janvier 2019 (Coup de Coeur)

Film d'Alexis Michalik, avec Thomas Solivérès, Olivier Gourmet, Mathilde Seigner... (2019)

Eh bien, voilà le premier coup de coeur de l'année ciné 2019! Qu'est ce que j'ai aimé ce film: l'ambiance, le jeu des acteurs, l'histoire, la musique...tout m'a plu. 
Dès les premières minutes, je suis carrément entré dans le film. C'est un film virevoltant, joyeux, touchant, drôle, rythmé. 
Je dois dire que j'attendais vraiment Thomas Solivérès au tournant dans le rôle d'Edmond Rostand, puisqu'il "prenait la place" de Guillaume Sentou dans le rôle titre (Guillaume ayant interprété le rôle au théâtre). D'ailleurs, durant quelques scènes, j'ai eu du mal à faire abstraction de ça. Puis, Thomas Solivérès à su se fondre  dans le rôle pour lui donner toute sa profondeur et son émotion. J'ai aimé le Edmond qu'il nous a proposé. 
Les autres acteurs sont tous bon, d'Olivier Gourmet à Dominique Pinon, en passant par Olivier Lejeune, où même Tom Leeb, dans le rôle de jeune premier. 
Le réalisateur, Alexis Michalik a dit s'être inspiré de "Shakespeare in Love" pour son "Edmond". Oui, alors, en voyant certaines situations, je revoyais vraiment certaines scènes de l'autre film: la muse d'Edmond, rappelle celle de Shakespeare, l'acteur jouant faux qui... vous avez compris si vous avez vu Shakespeare in love. . 
Mais bon, cela n'a pas gâché mon plaisir. J'aime "Shakespeare in love" et "Edmond" est de la même veine. 
j'ai été ému aux larmes. J'ai également beaucoup ri. Quand il m'arrive ces sentiments devant un film, c'est que le film a gagné auprès de moi. 
En vérité, un vrai coup de coeur, cet "Edmond". 



77/ Vu le 18 janvier 2019

Film de Lukas Donht, avec Victor Polster, Arieh Vorthalter, Oliver Bodart... (2018)

J'ai profité du Festival du cinéma "Télérama" qui revisionne des films marquants de l'année dernière pour aller voir le premier film de Lukas Donht, réalisateur belge, "Girl", sortie en octobre 2018. 
Le sujet du film m'interpellait beaucoup (la transidentité vu à travers une jeune adolescente, Lara, née dans le corps d'un garçon). Ce film est bouleversant en tout point, c'est vrai, mais surtout, il est surtout là pour montrer et faire comprendre ce qu'est la transsexualité. Avec beauté, Lukas Donht filme cette jeune fille, née dans le mauvais corps, qui se bat avec elle même, avec la contrainte supplémentaire de vouloir être danseuse étoile. C'est ainsi que le réalisateur, montre la douleur mentale mais également physique de cette jeune adolescente. 
Il montre également le parcours de cette adolescente, pour le changement de son nouveau corps, qui ne va pas assez vite pour elle. 
Mention spéciale au jeune danseur Victor Polster, devenu comédien pour ce film, qui livre une performance époustouflante dans ce rôle, tout en finesse, de la jeune Lara. Honnêtement, je n'ai jamais eu l'impression (sauf à de rares exceptions, quand Lara est nue dans le film) de voir un garçon déguisé en fille. Il était Lara. Point. 
Le final du film m'a fait mal au bide, même si on pouvait craindre ce climax qui, montait crescendo tout au long du film. 
Non, vraiment, un premier film grandiose d'un jeune cinéaste que je vais suivre. En tout cas, cette première oeuvre cinématographique m'a laissé complètement sans voix. 



78/ Vu le 26 janvier 2019

Film de David Roux, avec Jérémie Renier, Marthe Keller, Zita Hanrot... (2019)

Ce premier film est tout bonnement un petit bijou de sensibilité, et de fragilité. 
J'y suis allé pour son acteur principal Jérémie Renier, que j'aime beaucoup, et qui nous offre encore une fois une belle performance d'acteur, dans ce rôle de   médecin dépassé par les événements, et qui petit à petit laisse tomber le masque et fait fasse à l'impuissance de son métier devant la maladie de sa mère. 
Un film intimiste qui nous parle de l'humain, au plus proche de nous. 
C'est un film plein de beauté, vers lequel on se sent impuissant et que l'on regarde, la gorge serrée devant la détresse de cet homme...qui va lâcher prise. 
Un beau premier film intimiste, qui vous chamboule à l'intérieur. 



Voilà pour ce vingt-deuxième  rendez-vous du Kestavu au ciné cette semaine?

Et vous Kavezvousvu au ciné en ce début d'année? 

Slow Qui Tue #395: Ballerina girl

Le slow qui tue de la semaine evoie un beau message d'amour à sa fille.

Lionel Richie: Ballerina girl


Bonne écoute!


samedi 2 février 2019

Berlin Finale (Belfond Vintage Saison 6, Volume 33)

4e de couverture: " Nous tenons entre nos mains un témoignage historique absolument unique. " 
Fritz J. Raddatz, essayiste et journaliste 

Publié en 1947 en Allemagne, vendu à plus de 100 000 exemplaires, Berlin finale est l'un des premiers best-sellers post-Seconde Guerre mondiale. Une œuvre passionnante, haletante, audacieuse, qui a su, alors que l'Europe se relevait à peine de la guerre, décrire dans toute sa complexité le rapport des Berlinois au nazisme.
Jusqu'alors inédit en France, un roman-reportage brillant qui nous raconte, à travers les destins d'une poignée de résistants, les derniers jours de Berlin avant sa chute. Un texte majeur, un Vintage événement. 

71 ans après sa première publication en Allemagne, le roman de Heinz Rein, Berlin Finale,  arrive en France, grâce aux Editions Belfond, dans leur collection "Vintage". 

Par où commencer pour vous en parler? 
Comme vous le savez déjà, la Seconde Guerre Mondiale est une période du XXe siècle qui me fascine le plus. J'ai lu énormément sur cette période, vu beaucoup aussi, en films ou séries...mais cela traite toujours de la France dans la seconde guerre mondiale. C'est pourquoi, j'essaye maintenant de chercher des titres qui me parleront de cette période autrement, d'un point de vue différent. 

Dans ce "Berlin Finale", c'est à la fin de la guerre que l'auteur s'intéresse, et surtout aux derniers conflits dans la capitale allemande. Ainsi, c'est du point de vue des allemands que l'on vit cette période et vous pouvez pas savoir comme c'est passionnant, de bout en bout. 
Par contre, c'est à un voyage au long cours auquel je me suis attelé avec ce Berlin Finale, et il m'a fallu dix jours pour venir à bout des plus de 800 pages de ce roman. D'ailleurs, c'est un livre au multiples genres: on oscille entre l'action d'un livre de guerre, au suspense d'un thriller mais aussi au genre journalistique quand l"auteur nous plonge avec minutie au plus près des combats dans chaque rue de Berlin. On assiste impuissant à la destruction de cette ville qui fut le berceau du nazisme. 
Bien évidemment, c'est à un roman que l'on à affaire, donc, il y a des personnages que l'on va suivre tout au long de ces derniers jours de la guerre, en ce printemps 1945. On fait d'abord la connaissance de Joachim Lassehn, un jeune soldat qui vient de déserter en ce mois d'avril et qui arrive dans le restaurant de Oskar Klose, à Berlin. C'est par ce restaurateur, qui comprend de suite la situation du jeune homme, que ce dernier va entrer dans la résistance. (car il ne faut pas oublier que certains allemands résistaient au régime nazi) C'est ainsi que l'on va faire la connaissance de Wiegand, entré dans la clandestinité depuis le début de la guerre, quittant femme et enfants pour ce lancer dans son combat pour la liberté, le Dr Böotcher, autre figure de la résistance. 
Au fil des pages et des rencontres, Lassehn va progressivement ouvrir les yeux sur le régime national socialiste, régime qu'il a toujours connu (il n'a que 22 ans, au moment où commence le roman), passant de la désillusion à l'espoir et inversement. 
Tout au long du roman, le lecteur voit les allemands passer de l'espoir à la désillusion. Certains restent ancrés dans leurs convictions d'une prochaine victoire de l'Allemagne, malgré l'avancée de l'armée Russe d'un côté, et des Américains et Anglais de l'autre. 

Ce roman, émaillé d'extraits de journaux, ou de flash infos donnés par Göring, ou Hitler lui même, montre également la folie d'un homme, qui n'hésita pas à continuer les combats, refusant de capituler, mais aussi de sa lâcheté, quand il vit que la fin de la guerre était inéluctable, et qu'il préféra se suicider plutôt que d'assumer ses actes horribles devant la justice des hommes, laissant ainsi le peuple allemand dans le désarroi le plus total. Cet homme, c'est évidemment Hitler, qui reste bien planqué dans son bunker, alors que son armée continue de se battre et de se faire tuer pour une Allemagne qui n'existe déjà plus. 

Il est très difficile de résumer ce livre tellement il est foisonnant. Parler de quoi exactement, de quel aspect. Il touche à l'intime, quand il nous parle des sentiments contradictoires de Joachim. Mais  également de  politique et d'idées dans des dialogues où les protagonistes échangent leurs points de vue. 
Alors, ce roman écrit dans l'urgence, à peut être certains défauts, comme le fait parfois de s'étendre trop longuement sur des discussions à n'en plus finir, où contient certaines erreurs anachroniques (même si ce roman fut écrit en 1946), mais on passe outre, car, mis à part certains spécialistes de cette période, ces anachronismes vous passeront sous le nez (honnêtement, je ne les aurait pas connu si je n'avais pas lu la postface de Fritz Radditz à la fin du livre) , et puis, ce livre est tellement une radiographie de ce qui s'est déroulé en avril 1945, dans la capitale allemande, qu'il est un témoignage important de l'Histoire. Important, voire indispensable. 
En tout cas, c'est le livre que j'attendais, sur le Seconde Guerre mondiale. Un livre qui nous montre la guerre du point de vue des allemands. 

Avant de conclure ce billet, je voudrais dire bravo à Brice Germain, le traducteur de ce roman (Brice Germain dont j'ai déjà découvert le travail cette année, puisqu'il était derrière la traduction de "De notre côté du ciel"), qui a fait un travail de recherche formidable et qui a su trouver un style clair et précis pour nous offrir une lecture agréable de cette petite brique. Sans lui, ce livre n'aurait jamais trouvé le chemin des lecteurs français (sans oublier les Editions Belfond, qui sont aller chercher ce petit trésor). 

Au final, un roman indispensable, qui nous plonge, dans les horreurs des derniers combats de la guerre, dans cette ville dévastée. Tout ça parce qu'un fou ne voulait pas s'avouer vaincu. 
Après "Minuit" de Irmgard Keun, "La Ville sans Juif" de Hugo Bettauer,, les éditions Belfond , avec leur "collection Vintage" continue l'exploration de cette littérature allemande, qui donnait sa vision du nazisme, avec "Berlin Finale". J'espère qu'ils continueront à trouver des petites pépites comme celles ci. 
Berlin Finale est une petite pépite essentielle, que je vous encourage fortement à découvrir. 

Merci à Brice Germain d'avoir permis aux lecteurs français de lire ce formidable roman. 
Merci aux Editions Belfond pour cette découverte essentielle.

Heinz Rein: Berlin Finale,( Finale Berlin), Belfond, (collection Belfond [Vintage]), 869 pages, 1947 (pour l'édition originale), 2015 (pour la réédition), 2018 (pour la traduction et la présente édition)