dimanche 30 juin 2019

Slow qui Tue #416: I won't let you down

Le slow qui tue de la semaine promet de ne plus décevoir celle qu'il aime.

PH D. : I won't let you down



Bonne écoute!

C'est ainsi que se termine la 10e saison de la rubrique "Slow Qui Tue". Celle ci va prendre ses quartiers d'été...mais ne vous en faites pas, d'autres slows seront au rendez-vous, dès la rentrée de septembre. 



Une famille comme il faut

4e de couverture: Dans son quartier de Bari, au sud de l'Italie, tout le monde connaît Maria sous le nom de Malacarne, " mauvaise chair ", en raison de sa peau mate et de sa nature rebelle, un surnom qui lui colle à la peau telle une prophétie à laquelle elle ne pourrait échapper.

Maria grandit dans une famille pauvre, entre une mère douce mais effacée et un père violent et autoritaire. Ce milieu rude est pourtant loin d'être dépourvu d'amour, même si souvent les coups viennent combler le vide des mots qui manquent. Pour les filles du quartier, l'avenir se résume au mariage avec un pêcheur misérable ou un voyou, seulement Maria se refuse à cela. Elle s'en sortira seule en faisant des études, unique porte de sortie pour elle.

Mais peut-on vraiment s'affranchir et réaliser ses rêves sans jamais se retourner ni se trahir ?

Comme la littérature italienne m'est encore inconnue et que je ne sais pas vers quels livres et quels auteurs aller, , mais que j'ai toujours envie d'en découvrir plus, je fais confiance à ma libraire, qui adore cette littérature, pour me conseiller. 

C'est donc ma libraire qui m'a mis  le dernier roman de Rosa Ventrella, "Une famille comme il faut", dans les mains. Et je dois dire qu'elle ne s'est pas trompé. J'ai beaucoup aimé découvrir cette Italie des années 80-90, dans cette ville du Sud de l'Italie, Bari, à travers les yeux d'une jeune fille qui vit dans une famille de pêcheurs. Elle va tout faire pour s'émanciper de son quartier pauvre grâce à l'éducation qu'elle acquiert à l'école. 

Comme j'ai trouvé ce roman touchant, drôle, mais aussi parfois terrifiant, de par les colères du père,mais aussi par toutes les croyances et les histoires de fantômes, et de sorcellerie que renferme parfois les anecdotes de Maria, surnommé Malacarne. 

Ce roman est l'émancipation d'une jeune femme, mais aussi une chronique d'un quartier et plus particulièrement d'une famille, celle de Maria. Elle nous fait le portrait des gens de son quartier, des personnalités atypique comme Senzafemmna, un jeune homme travesti en femme,ou bien la famille Senzasagne, qui règne sur le quartier en faisant des affaires malhonnêtes. Et comme dans tout bon roman qui se respecte, il faut une histoire d'amour contrarié. Ici, elle s'incarne à travers Maria et Michele Senzasagne. Et là, nous sommes clairement dans le schéma de Romeo et Juliette puisque les deux familles sont rivales. En effet, le père de Maria déteste cordialement les Senzasagne et défend à sa fille de fréquenter le jeune Michele, que cette dernière connait depuis son enfance, et qu'elle va apprendre à aimer. 
Par moment, c'est aussi un roman difficile, non pas par le style,ni la forme, mais dans ce qu'il raconte: les malheurs n'épargneront pas les De Santis...mais Maria saura toujours rebondir et fera tout pour s'éloigner de son statut. 

En tout cas, voilà un très beau roman sur une jeune fille qui veut sortir de sa condition, mais également un beau portrait d'un quartier italien, où la mer à une importance considérable, teintée de malheur, de mystères et légendes. C'est beau, émouvant, angoissant. C'est tout simplement l'Italie, ses charmes, ses ombres et ses lumières. Une très belle découverte. 

Rosa Ventrella: Une famille comme il faut, (Storia di una famiglia perbene), Les Escales, 282 pages, 2019



mercredi 26 juin 2019

La Discothèque du 20e siècle #327

En 1972, Claude François demande à Patrick Juvet, alors en pleine success story, de lui écrire un titre, qui deviendra un autre standard de Cloclo.

Claude François: Lundi au soleil (le) (1972)


Les émissions télévisées des Carpentier, au début des années 70, n'auraient certainement pas rencontré le même succès sans la présence de Claude François sans ses chansons qui ont eu le mérite de faire chanter et danser la France entière. Ainsi, en 1972, Cloclo enregistrait ce qui allait être un des plus grands succès de sa carrière. Composé par Patrick Juvet, Le lundi au soleil s'est hissé à la 2e place des hit-parades en décembre 1972. (Source: Fascicule "L'encyclopédie de la chanson française n°10" Universal Collections)

Bonne écoute!



dimanche 23 juin 2019

Slow Qui Tue #415: Arthur's Theme

Le slow qui tue de la semaine chante que le mieux que tu puisses faire est de tomber amoureux.

Christopher Cross: Arthur's Theme



Bonne écoute!


mercredi 19 juin 2019

La Discothèque du 20e siècle #326

En 1972, Mort Shuman raconte un pan de l'hitoire de l'italie avec cette chanson.

Mort Shuman: Lac majeur (le) (1972)


C'est profondément révolté par le suicide "provoqué" de l'anarchiste italien Marco Pinelli qu'Etienne Roda-Gil a écrit les paroles du Lac majeur. Il lui restait à trouver un compositeur et un interprète. Ce devait être Mort Shuman, qui, après avoir formé avec Doc Pomus, l'une des plus brillantes équipes de Broadway, avait décidé de tenter sa chance de ce côté-ci de l'Atlantique. De cette rencontre est née l'une des plus belles chansons des années 70. Très grand succès en France, puisqu'il y a été classé n°6 en avril 1972, Le Lac Majeur a aussi connu les fastes des hit-parades aux Etats Unis, grâce à la superbe version de Dionne Warwick. (Source: Fascicule "L'encyclopédie de la chanson française n°10" Universal Collections)

Bonne écoute!


dimanche 16 juin 2019

Snap Killer

4e de couverture: Un élève de terminale est retrouvé mort un dimanche à l’aube, pendu par les pieds à une branche de platane, au milieu de la cour de son lycée. 980 élèves suspects, sans compter le directeur, les profs et le reste du personnel, l’enquête s’annonce complexe. Pourquoi le meurtrier a-t-il pris le risque fou de cette mise en scène ? Y a-t-il un lien entre ce meurtre et le suicide d’une élève de seconde, victime d’un harcèlement brutal sur les réseaux sociaux quelques mois plus tôt ? Pour la commissaire Clara Di Lazio et son équipe, aucun indice ni aucune piste ne sont à négliger.

Sylvie Allouche a exaucé l'un de mes voeux. Souvenez-vous: après ma lecture de "Stabat Murder", j'espérais revoir la commissaire Di Lazio et son équipe dans une autre enquête. 
C'est chose faite avec ce "Snap Killer" de toute beauté. 

Ce fut un plaisir de retrouver toute l'équipe de Clara (Louise, Nathan, Clément et Gauthier (le petit nouveau) qui vont devoir démêler les noeuds d'une enquête des plus complexes. 
Encore une fois, Sylvie Allouche arrive à mener son histoire de main de maître, s'en est bluffant, allant de fausses pistes, en révélations, et tout ça dans un  rythme effréné, sans oublier la psychologie de ses personnages. 
Surtout, Sylvie Allouche va, par l'intermédiaire d'une enquête, parler d'un sujet sensible et toujours autant d'actualité: le cyber-harcèlement, chez les ados. En effet, l'histoire commence au moment où Garance, une jeune fille de 15 ans, en seconde, est victime d'un harceleur, au point de mettre fin à ses jours. C'est étrange, mais cette partie de l'histoire a été la plus difficile à lire pour moi, me renvoyant à mon propre passé (à la différence que les réseaux sociaux et autre joyeuseté des nouvelles technologies, n'existaient pas à mon époque). Sylvie Alouche sensibilise son jeune lectorat en l'interpellant sur ces sujets. Elle le fait de manière intelligente et surtout adulte. 

C'est ce qui me frappe dans l'écriture de Sylvie Allouche: sa maturité: derrière un style addictif, simple, efficace,elle propose un style et une histoire très adulte. Ce n'est pas manichéen: chaque personnage à sa part d'ombre, ses secrets, ses fêlures, et l'on se surprend à se demander jusqu'où l'auteure va aller dans son cheminement. 

"Snap Killer" n'est pas seulement un roman à enquête, il est aussi un roman psychologique ou les personnages ont une part importante, et surtout l'équipe de Clara: chaque personnage à son propre passé et ses propres fêlures, ce qui nous les rend très sympathiques: voir Louise évoluer et faire ses premières armes dans une enquête, sous le regard bienveillant de Clara,Gauthier, le petit nouveau de l'équipe qui a rater son entrée au RAID (je vous laisse découvrir pourquoi) et son rapproche avec Louise,  ou bien Clara, elle même, dont le passé va être encore mis en avant, en la personne de Lilo, sa nièce, qui arrive chez elle, sans prévenir. La relation entre la nièce et la tante, est des plus touchantes, et de nous montrer les blessures de Clara (et surtout celle de la disparition de son frère Vincent, des années auparavant), et sa relation difficile avec sa soeur m'a vraiment bouleversé. 

De plus, cette fois ci, Sylvie Allouche a su bien me mener en bateau, car je n'ai pas deviné avant le final, qui pouvait être le fameux meurtrier de ce jeune homme retrouvé pendu à un arbre. Du grand art! 

Au final, un 2e volet encore une fois bien mené, addictif, sur un sujet fort: le cyber-harcèlement, qui je l'espère, ouvrira les consciences de certains jeunes lecteurs, et de leurs parents. Un retour en force de la commissaire Di Lazio et de toute son équipe, fort sympathique, qu'on prend plaisir à suivre dans leurs investigations. Non, franchement rien à dire de plus que: vivement le prochain volet, car je suis persuadé qu'on en a pas fini avec la commissaire Di Lazio. Un polar adolescent qui ne prend pas ses lecteurs pour des gamins, ça fait du bien! 

Merci aux Editions Syros  de m'avoir permis de continuer l'aventure. 

Sylvie Allouche: Snap Killer, Syros, 322 pages, 2019


Slow Qui Tue #414: Stand by your man

Le slow qui tue de la semaine reste le soutien de son homme.

Tammy Wynette: Stand by your man



Bonne écoute!


vendredi 14 juin 2019

Pas d'amour sans amour

4e de couverture: Eva, célibataire de quarante ans, n’a pas fait l’amour depuis trois ans. Elle est belle, dynamique, sportive, branchée, mais les hommes se montrent quelquefois si décevants…
Réactiver ne va pas être facile, car, pour elle, « pas d’amour sans amour ».
Une comédie de mœurs drôle et décontractée, clin d’œil aux années quatre-vingt-dix.

Ecrivain mais également comédienne et réalisatrice, Evelyne Dress a voulu donner à son film "Pas d'amour sans amour", un compagnon de papier. Afin de parler de la femme et son émancipation plus en détails, que ne pourrait le faire un film. 
Entre Evelyne Dress et moi, c'est un peu une histoire amicale entre lecteur/auteure qui s'installe depuis près de 4 ans. C'est en effet, ma 3e incursion dans son univers et je dois dire que plus j'y entre et plus j'aime y retourner. 
Pas d'amour sans amour est une petite bulle de bonheur qui tourne autour du lecteur pour le chatouiller, le caresser et le charmer. C'est simple, je suis tombé sous le charme d'Eva, cette quarantenaire célibataire qui va essayer de reprendre sa vie amoureuse et sexuelle en main. En fait, je me suis beaucoup retrouvé en Eva: comme elle, je ne conçois pas un acte d'amour sans amour, et il n'est pas si facile de trouver chaussure à son pied. En fait, Eva, est une femme qui pourrait être dans mon cercle d'amies (et d'ailleurs, j'ai adoré sa bande de copines). 
Voilà un roman drôle, touchant, cash, et qui ne s'embarrasse pas de détour pour dire les choses. C'est tout simplement le roman d'une femme libérée! Eva est vraiment représentative des années 90: ces femmes célibataires, qui ont une carrière, et qui décide de prendre leur vie en main, et qui, pourtant ont du mal à trouver l'amour. C'est un roman drôle sur l'émancipation des femmes (un sujet cher à Evelyne Dress, puisqu'il était déjà présent dans "La Maison de Petichet), qui n'oublie pourtant pas l'émotion: malgré son tempérament frondeur et positif, à toujours savoir ce qu'elle veut, Eva est une femme qui à des rêves de vie à deux...mais qui n'arrive pas à tomber sur l'homme de ses rêves et passe d'histoires d'amour déçu en relation avortée. 
Mais attention, l'humour n'est jamais bien loin, mais c'est un humour parfois grinçant: pour preuve, la scène où Eva surprend son potentiel futur amant lors d'une conversation téléphonique qui va la laisser complètement pantoise (car curieuse comme elle est, elle ne peut s'empêcher d'écouter). 
C'est également un roman où la famille (et surtout les femmes de cette famille) a une place importante: Eva vit dans le même immeuble que sa mère et sa soeur, chacune à une étage. Et malgré son émancipation, elle se retrouve coincée au milieu (elle habite à l'étage central de cet ancien atelier) des deux femmes de sa famille, dont Evelyne Dress peint un portrait cocasse. Entre Nath, mariée à un homme charmant, avec deux petits bambins, n'arrive pas à rester fidèle, et leur mère, intrusive, qui s'immisce beaucoup trop dans la vie d'Eva, cette dernière n'est pas à la noce. 
Au final,vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé retrouver l'univers et la plume d'Evelyne Dress, dans ce roman drôle et touchant qui parle d'une femme libérée, qui cherche tout simplement l'amour. Car, c'est bien connu, que deviendrait on sans un amour à partager.

Merci aux Editions Glyphe pour ce joli roman d'amoureuse.
Et merci à Evelyne Dress pour sa confiance et sa bienveillance.

Evelyne Dress: Pas d'amour sans amour, Edition Glyphe, 222 pages, 2018



mercredi 12 juin 2019

La Discothèque du 20e siècle #325

En 1970, un beau chanteur venu d'Israël fait fondre le coeur des filles avec cette déclaration;

Mike Brant: Laisse moi t'aimer (1970)


Mike Brant ne parlait pas un mot de français lorsqu'il est arrivé à Paris sous l'égide de Sylvie Vartan. On lui a tout de même présenté Jean Renard, qui lui a composé tout de suite Laisse moi t'aimer. S'il a fallu plusieurs mois au jeune chanteur pour apprendre les paroles, ses efforts ont été récompensés. Après avoir été interprétér au MIDEM 1970, Laisse moi t'aimer est en effet devenu un énorme tube, les auditeurs de RTL appelant par milliers pour en savoir davantage sur l'artiste. (Source: Fascicule "L'encyclopédie de la chanson française n°10", Universal Collections)

Bonne écoute!


mardi 11 juin 2019

La Guerre est une ruse

4e de couverture: Algérie, 1992. Après l'annulation des élections remportées par le Front islamique du salut, une poignée de généraux, les " janviéristes ", ont pris le pouvoir. L'état d'urgence est déclaré,les islamistes pourchassés ont pris les armes. Le pays sombre dans une violence sans précédent...
Tedj Benlazar, agent de la DGSE, suit de près les agissements
du tout-puissant Département du renseignement militaire, le sinistre DRS qui tire toutes sortes de ficelles dans l'ombre. Alors qu'il assiste à l'interrogatoire musclé d'un terroriste, Tedj apprend l'existence de camps de concentration où les islamistes seraient parqués dans des conditions inhumaines. En fouinant plus avant, il met au jour des liens contre-nature entre le DRS et les combattants du GIA. Quel jeu jouent donc les services secrets avec les terroristes ? Les massacres quotidiens sont-ils l'oeuvre des uns ou des autres ? Ou d'une instrumentalisation diabolique des seconds par les premiers ?
Benlazar acquiert la certitude que les généraux sont prêts à tout pour se maintenir au pouvoir. Et la dernière phase de leur plan va commencer : exporter le chaos par-delà la Méditerranée, pour forcer la France à soutenir leur croisade anti-terroriste. Tedj parviendra-t-il à réunir assez de preuves pour convaincre sa hiérarchie avant que l'horreur ne s'invite à Paris ?

Avec ce premier tome, Frédéric Paulin plonge le lecteur au coeur de la décennie noire qui ravagea l'Algérie et préfigura une nouvelle ère de terreur inaugurée par les attentats du 11 septembre.



Premier tome d'une trilogie consacrée à l'Algérie et à la montée du terrorisme dans cette partie du monde, des années 90 aux attentats du 13 novembre 2015 au Bataclan (en passant par les attentats du 11 septembre 2001) , La Guerre est une ruse est un roman très puissant et passionnant. 

C'est grâce à ma libraire que je suis allé vers ce roman là. Elle avait adoré et pensait que cela pourrait me plaire. Alors, il est vrai que le sujet est intéressant, même si j'évite de lire ce genre de livre sur le terrorisme. Je préfère m'évader dans mes lectures et oublier le monde cruel qui nous entoure. Sauf que là, c'est différent: Frédéric Paulin nous explique dans les moindres détails, comment le monde en est arrivé là, en remontant à la source. 
Alors, je dois dire que ce n'est pas si facile d'entrer dans ce livre: les personnages sont nombreux, les enjeux complexes, et il m'a bien fallu une centaine de pages pour me repérer...mais, elles ont été vite lues ces 100 pages. J'ai vraiment été happé par ce polar haletant, qui nous embarque dans une histoire incroyable en nous donnant toute les clés de compréhension. En effet, l'auteur, qui débute son roman en 1992, après que les "Janvieristes", une poignée de généraux ont pris le pouvoir en Algérie, nous raconte ce pays, encore marqué par la guerre d'indépendance, qui plane encore, et son histoire politique de manière très complète. 

On se retrouve alors dans un véritable roman d'espionnage, où un contre la montre est engagé. A travers les personnages de Tedj Benlazar et Rémy Bellevue, on va suivre leurs investigations pour prouver que la DSR, les services secrets algériens ont mis en place des camps de concentration pour y enfermer des islamistes. Petit à petit, il vont essayer de démêler cette toile, pour prouver que la DSR est en lien avec le GIA (un groupe terroriste, mais je schématise un peu).
L'auteur va ainsi mener son histoire jusqu'en 1995, en nous baladant de l'Algérie jusqu'en France. 

J'ai été estomaqué par la plume addictive de l'auteur, qui maîtrise son sujet sur le bout des doigts. C'est fou le nombre de détail qui sont disséminé dans ce roman. En tout cas, c'est un roman qui nous fait comprendre comment le Djihad et tous ces groupuscules terroristes ont commencé...et c'est passionnant. 
En même temps, il ne faut pas oublier que c'est un roman noir, et que l'auteur sait très bien mené son suspense, au point qu'on se surprend à ne plus pouvoir lâcher le livre avant la fin. 
C'est passionnant, terrifiant également de se rappeler de ces événements tragiques, car, même si Tedj, Rémy, Fadoul, Gh'zalla sont des personnages de papiers, d'autres ont réellement existé comme Djamel Zitouni, Jean-Charles Marchiani, et quelques autres, rendant ce roman hyper réaliste. Il nous renvoi à notre propre passé...sauf qu'on y entre par une porte dérobée, pour être dans "le secret des Dieux" celui des services secrets. 
Et le final, est une apothéose et une prémonition sur ce qu'il adviendra dans la suite...et qui nous fait dire: mais pourquoi n'ai je pas acheter le 2e tome en même temps? 

Au final, un roman noir qui oscille vers le roman d'espionnage, pour nous parler des prémices du terrorisme tel qu'on le connait aujourd'hui, en remontant à la source. C'est passionnant, comme un polar, intéressant comme un livre d'histoire, et glaçant, par son réalisme noir et sombre. Tout simplement une superbe réussite. Si vous voulez savoir pourquoi le monde en est arrivé à un tel chaos, lisez ce roman. Vous ne verrez plus le monde de la même manière. 
Vivement vendredi pour la rencontre avec l'auteur, dans la librairie de ma ville...et hâte d'avoir le tome 2 en main! 

Frédéric Paulin: La guerre est une ruse: Agullo, 377 pages, 2018



dimanche 9 juin 2019

Slow Qui Tue #413: The World is stone

Le  slow qui tue de la semaine cherche le soleil au milieu de la nuit.

Cyndi Lauper: The World is stone


Bonne écoute!


mercredi 5 juin 2019

La Discothèque du 20e siècle #324

En 1969, un chanteur québécois se fait connaître en France avec ce titre "étrange".

Robert Charlebois: Lindberg (1969)


Extraite de son 4e album, cette chanson enregistrée avec Louise Forestier a permis à Robert Charlebois de s'attirer la sympathie du public français. L'artiste québécois jouait ici à fond la carte du cosmopolitisme. Tout en témoignant d'une attirance particulière pour l'Amérique, tel un virtuose, il jonglait avec les mots des langues française et anglaise-en l’occurrence ceux de Claude Peloquin-. "Des hélices: astro jets-whisper-jets-clipper jets/Turbos à propos: Chu pas rendu chez Sophie/Qui a pris l'avion St Esprit de Duplessis/San m'avertir", cela sonne agréablement aux oreilles, d'autant que la musique est elle aussi particulièrement originale. Charlebois a un jour confié qu'il se situait quelque part entre Elvis Presley et Maurice Chevalier. Lindberg, n°14 dans les classements français en mars et avril 1969, en a apporté la preuve. (Source: Fascicule "L'encyclopédie de la chanson française n°39", Polygram Collections)

Bonne écoute!


mardi 4 juin 2019

Bleue

4e de couverture: Norvège, 2017. Depuis son plus jeune âge, Signe a fait passer l’écologie avant tout. Ainsi a-t-elle préféré renoncer à Magnus, dont elle ne partageait pas les idées. Aujourd’hui, elle vit sur un bateau amarré dans un fjord, au plus près de l’eau.  Et c’est pour sauver l’eau qu’elle décide à soixante-sept ans d’entreprendre un dernier périple en mer, lorsqu’elle apprend qu’une opération commerciale, autorisée jadis par Magnus, menace son glacier natal. L’heure est venue pour Signe d’affronter son grand amour perdu. Pour cela, elle doit prendre la direction du sud de la France…
France, 2041. La guerre de l’eau bat son plein. Avec Lou, sa fille aînée, David a fui les Pyrénées ravagées par la sécheresse pour retrouver sa femme et leur bébé, dont il a été séparé. Mais les réfugiés climatiques sont bloqués à la frontière, et les ressources commencent à manquer. Un jour, à des kilomètres de la côte, David et Lou trouvent un voilier au beau milieu d’un champ desséché.

2e volet d'un Quadriptyque sur l'écologie, la romancière Maja Lunde, nous offre avec Bleue, un livre intriguant sur un élément vital: l'eau. 

Alors, je vous rassure de suite: si "Bleue" est bien un 2e volet, il n'est pas nécessaire d'avoir lu "Une histoire des abeilles" pour lire celui ci. Les romans sont indépendants. Ce qui relie les 2 romans, c'est le thème de l'écologie. Chaque roman aborde un problème de l'écologie: la disparition des abeilles, pour le premier, "L'eau", pour le second. 

C'est le résumé fort intriguant, qui m'a donné envie de découvrir ce livre. On est ente un roman contemporain, mais dans un monde post apocalyptique également. 
En effet, deux temporalités s'offre à nous par l'intermédiaire de deux voix: celle de Signe, 67 ans, qui décide de quitter la Norvège avec un chargement spécial, sur un bateau. Nous sommes en 2017. Puis la voix de David, un père de famille et sa fille, qui quitte Argelès pour retrouver sa femme et son plus jeune fils. Ils arrivent alors dans un camp dans le sud de la France. La Terre suffoque sous une chaleur infernale et la pluie ne tombe plus. Nous sommes en 2041. 
D'un chapitre à l'autre, on navigue entre les deux histoires, en se demandant tout du long, si celles ci ont un rapport entre elles. 
Pour être honnête, si j'ai tenu à continuer la lecture de ce livre, c'est pour connaître le destin de David et de sa fille Lou. C'est clairement la France de 2041 qui aura eu ma préférence tout du long. J'ai aimé suivre le parcours rocambolesque de ce père et de sa fille, pris dans le tumulte de cette vie sans eau. Non pas que l'histoire de Signe, n'est pas intéressante, mais elle m'a moins passionnée. C'est tout. Elle déroule son histoire avec Magnus, son compagnon, qui ne défend pas les mêmes  passions qu'elle. Signe est une pasionaria qui se bat pour le Glacier de son village, qu'un barrage risque de faire fondre.

Maja Lunde conte des choses très réalistes qui font froid dans le dos. Si l'on n'y prend pas garde et qu'on gaspille notre eau pour notre plaisir personnel, on risque de ne plus en avoir et la terre deviendrait un désert qu'un grand brasier viendrait consumer. 
De plus, le style fluide, très dialogué de Maja Lunde, rend cette expérience fort personnelle et intemporelle. 

En fait, le bémol de ce roman, en l'ayant refermé après avoir lu le dernier mot, c'est que l'histoire n'est pas aussi grandiose que ce sujet pouvait le faire croire. On pourrait même être un peu déçu, que l'histoire soit simplement, résumé dans une relation qui s’effrite entre Signe et Magnus, et la relation entre un père et sa fille, parti à la recherche du reste de la petite famille. On pourrait penser: un sujet aussi vaste et important que l'eau ne méritait qu'une petite histoire très personnelle, sans importance pour l'humanité entière? 
Oui, mais pas vraiment. 
En y réfléchissant, je me dis, que, certes, l'histoire n'est pas aussi grandiose qu'un film catastrophe, mais elle est avant tout très intime. Et c'est justement ce qui fait sa force: en se focalisant, sur le parcours de Signe, dans sa vie de militante, mais également son histoire d'amour avec Magnus, et de l'autre côté, l'histoire fort belle et touchante de David et sa fille, Lou, qui se retrouvent sur les routes de France pour tenter de survivre, Maja Lunde nous raconte notre vie tout simplement. On peut alors s'identifier à Signe, ou à David, et se demander comment, dans ce contexte extraordinaire, qui pourrait devenir notre avenir si on n'y prend pas garde, nous réagirions face à cette catastrophe. 
Surtout, les deux histoires, qui sont les facettes d'une même pièce, racontent les causes, et les conséquences d'une catastrophe future. Et les facettes de cette pièce se recollent vers la fin du livre pour montrer toute sa complexité. 

Au final, un roman fort touchant, qui tire la sonnette d'alarme, et nous interroge sur le sens de notre hypothétique futur. Un roman qui parle de l'intime pour que le lecteur puisse s'identifier aux personnages et se poser ces questions: que ferais je moi, si j'étais dans cette situation? C'est un roman qui interroge, interpelle, qui nous alarme, mais qui, de par ses deux personnages principaux, Signe et David, laisse entrouvrir une lueur d'espoir. Un moyen de se dire, qu'il n'est pas encore trop tard, mais qu'il serait bon d'agir...Maintenant! 

Merci aux Editions Presses de la Cité pour la découverte de ce livre. 

Maja Lunde: Bleue, (Bla), Presses de la Cité, 354 pages, 2019


dimanche 2 juin 2019

Slow Qui Tue #412: Can I touch you there?

Le slow qui tue de la semaine se demande s'il peut toucher le coeur de l'être aimé.

Michael Bolton: Can I touch you there?



Bonne écoute!


samedi 1 juin 2019

Le Moi(s) Belfond #8: Minuit à Pékin

4e de couverture: Entre polar compulsif et document édifiant, un true crime exceptionnel. Dans le Pékin des années 1930, en plein chaos diplomatique et dépravation morale, une enquête minutieuse qui résout un mystère vieux de près de quatre-vingts ans.
 
Par une froide nuit de janvier 1937, au pied de la tour de garde du vieux quartier de la Légation, le corps atrocement mutilé d’une jeune femme est retrouvé. Elle s’appelait Pamela Werner, elle avait vingt ans, elle était la fille adoptive de l’ancien consul de Grande-Bretagne.
 
Crime d’un rôdeur ou affaire d’État ? Dépêché par le Foreign Office, l’inspecteur Dennis lance l’enquête pour s’apercevoir rapidement que personne n’est pressé de voir la vérité triompher. Car Pékin est alors une véritable poudrière. Tandis que diplomates et seigneurs de la guerre complotent dans les fumeries d’opium, les expatriés se plongent dans une frénésie d’alcool, de drogue et de luxure pour oublier les rumeurs de l’invasion japonaise imminente et la fin annoncée de leurs privilèges. Et l’horrible assassinat de Pamela Werner pourrait bien faire l’effet d’une bombe diplomatique…

C'est après avoir lu une biographie d'Edgar Snow, auteur du célèbre "L'étoile rouge de Chine" que Paul French croisa le nom de Pamela Werner. Jeune fille anglaise qui fut retrouvée morte, atrocement mutilée le jour de l'an Russe (le 7 janvier) 1937, à la Tour du Renard, dans le quartier des Légations, en Chine. 

C'est ainsi que lui vint l'idée d'écrire ce livre en 2011, afin de réhabiliter la mémoire de Pamela Werner, et surtout lui rendre une certaine justice, 75 ans après les faits. 
J'ai été attiré par ce livre, à sa sortie, par mon goût de l'histoire, mais aussi pour celui des faits divers, et surtout ceux, non élucidés. 
Ici, le dépaysement est total en plus. J'ai beaucoup aimé ce livre, et découvrir la Chine des années 30, alors en plein changement, avec l'invasion japonaise. imminente. 

Ce document se lit comme un véritable polar, et Paul French a pris le parti de raconter ce fait divers à la manière d'un roman policier. D'un style fluide, rapide et addictif, tout en nous informant sur la situation de la Chine, à cette époque, il revient sur le passé de chaque protagoniste: de Pamela, jeune fille de bonne famille (son père travaille pour la diplomatie anglaise), à son Père, E. T.C. Werner, en passant par les policiers, chargés de l'enquête, le chinois, Han et le britannique, Dennis et toutes les personnes ayant de près ou de loin un lien avec l'affaire. 
Par contre, Paul French ne nous épargne rien, et la scène de la découverte du corps et de son autopsie, est des plus horribles. 
Puis, il fait défiler le déroulement de l'enquête, qui s'enlise, en cela, peu aidé par la délégation Britannique...ce qui fait que l'affaire sera classée sans qu'aucun coupable, ne soit identifié, arrêté et condamné. 

Puis vient la deuxième partie de l'histoire, celle qu'il m'a le plus passionné et que j'ai lu d'une traite, voulant savoir comment cela allait tourner. Alors que l'enquête est arrêtée et l'affaire classée, c'est au tour du père de la victime, E.T.C. Werner de mener sa propre enquête afin de trouver le ou les assassins de sa fille. Il va tout reprendre depuis le début et Paul French va nous reconstituer tout ce parcours et faire part de sa théorie sur ce meurtre vieux de 82 ans. Une théorie  plausible qui pourrait très fortement se rapprocher de la vérité. 

C'est un livre passionnant sur les rouages tordus de la politique (les diplomates britanniques ont souvent mis des bâtons dans les roues à Werner lors de son enquête personnelle),sur la Chine de cette époque, en plein chambardement, sur l'amour d'un père et sa volonté de faire la lumière sur le meurtre de sa fille. Un livre digne des meilleurs polars, mais qui fait froid dans le dos, quand on pense, et qu'on n'oublie pas que tout ce qu'on lit s'est véritablement produit...et les photos inclus dans le livre, sont là pour nous le rappeler. Passionnant et saisissant d'effroi. 



Paul French: Minuit à Pékin, comment le meurtre d'une jeune anglaise a hanté les derniers jours de l'ancienne Chine, (Midnight in Peking, How the murder of a young Englishwoman haunted the last days of old China), Belfond, 302 pages, 2014