dimanche 31 mars 2019

Slow Qui Tue #403: I am I feel

Le slow qui tue de la semaine veut se libérer de l'emprise de l'homme qui partage sa vie.

Alisha's Attic: I am I feel



Bonne écoute!


jeudi 28 mars 2019

Nous étions les Mulvaney

4e de couverture: À Mont-Ephraim, une petite ville des États-Unis située dans l'Etat de New York, vit une famille pas comme les autres : les Mulvaney. Au milieu des animaux et du désordre ambiant, ils cohabitent dans une ferme qui respire le bonheur, où les corvées elles-mêmes sont vécues de manière cocasse, offrant ainsi aux autres l'image d'une famille parfaite, comme chacun rêverait d'en avoir. Jusqu'à cette nuit de 1976 où le rêve vire au cauchemar... Une soirée de Saint-Valentin arrosée. Un cavalier douteux. Des souvenirs flous et contradictoires. Le regard des autres qui change. La honte et le rejet. Un drame personnel qui devient un drame familial. Joyce Carol Oates épingle l'hypocrisie d'une société où le paraître règne en maître ; où un sourire chaleureux cache souvent un secret malheureux ; où il faut se taire, au risque de briser l'éclat du rêve américain.

Il y a plus d'un an que je n'avais pas lu un roman de Joyce Carol Oates (pour un lecteur qui a fait le pari de lire "tout Oates", je sens qu"il va se louper s'il garde ce rythme, vu la production massive de la dame). 

C'est après une rencontre avec l'actrice Isabelle Carré (pour son roman "Les Rêveurs") que l'envie s'est fait ressentir. En effet, Isabelle Carré a évoqué Mrs Oates, en parlant de  son amour pour l'auteure et son pari de lire "tout Oates". C'est ainsi que j'ai découvert ce point commun entre Mlle Carré et moi (oui, on dit toujours "mademoiselle" pour les actrices). 
Mais lequel choisir, parmi la cinquantaine de romans estampillé "Oates" qui dorment tranquillement dans ma PAL? 
Eh, bien, tout comme "Viol", m'avait appelé, c'est la famille Mulvaney qui s'est imposé à mon esprit. J'avais envie de découvrir qui ils étaient. 

Tout comme pour le roman "Eux" (lu l'année dernière), "Nous étions les Mulvaney" est aussi la radiographie d'une famille américaine, dans ce Pays où règne le rêve américain, qui va alors voler en éclats, après un événement tragique survenu le soir de la Saint Valentin 1976. 
Cependant, là, où la famille Wendall (dans "Eux") m'avaient laissé indifférents car pour beaucoup antipathique, la famille Mulvaney a su toucher le plus profond de mon coeur. Ils m'ont émus, agacés, parfois, fait fondre, fait rire...et tout ça, est dû au pouvoir créatif et littéraire de Joyce Carol Oates. Avec ce roman, j'ai enfin retrouvé la voix de l'auteure que j'aime (celle que Claude Seban traduit si bien), et qui, ici, prend le temps de poser son histoire en nous présentant, par différents portraits, les membres de la famille Mulvaney. 

Oui, je préfère prévenir tout de suite: si vous cherchez de l'action à toutes les pages, du suspense, de l'horrible, vous allez être déçu. C'est un roman qui prend son temps. Le temps de nous immerger complètement dans cette famille et dans ce lieu (High Point Farm) où l'on va être pendant des centaines de pages. Pour tout vous dire, le fameux événement vécu par la fille de la famille, Marianne, et qui va être le déclencheur de toute l'histoire (puisque de cet événement, va découler toute l'histoire), ne nous est dévoilé qu'à plus de 200 pages du livre. Avant cela, le narrateur Judd, et l'auteure, Joyce Carol Oates, nous présente chaque membre de la famille à l'aide de souvenirs, et de moments présents. 
Ah, et si vous pensez qu'après l'annonce de l'événement, tout va s’accélérer, vous auriez tort. Le roman continuera a prendre son temps et à nous raconter les conséquences de cet événement sur tous les membres de la famille. 

Pour ma part, cela ne m'a nullement gêné. J'ai aimé cette lenteur. C'est elle qui m'a permis de m'attacher à chaque membre de cette famille heureuse et unie qui va complètement exploser après le drame. J'ai aimé suivre Corinne et Michael Mulvaney, ainsi que leurs enfants: Mike, Patrick, Marianne et le petit Judd, qui a onze ans au moment du fameux soir. J'ai aimé les découvrir dans leur quotidien joyeux et merveilleux, au milieu des animaux dans cette petite ville des Etats Unis. 
Bien évidemment, ce n'est pas rose, comme souvent dans les romans de Joyce Carol Oates, le mal rôde et les thèmes comme la violence, l'alcool et le mal sont évoqué...mais avec toutefois une petite lueur qui reste tapi dans l'ombre. En tout cas le lecteur a envie d'y croire. 

Je pense que "Nous étions les Mulvaney", fera parti de mes romans préférés de Joyce Carol Oates, pour les portraits tendres, durs, et touchants qu'elle dresse de cette famille qui pourrait tant ressembler à la nôtre. Je me suis même surpris à avoir les larmes aux yeux en arrivant aux dernières pages du livre. 
En fait, "Nous étions les Mulvaney" nous raconte tout simplement, et pendant près de 700 pages, on a l'impression d'avoir vécu avec les membres de cette famille, qui fut la nôtre. En fait, les Mulvaney, font partie de nous, et le lecteur, ne pourra s'empêcher de s'exclamer à la fin, , que lui, aussi, était un Mulvaney. 

Joyce Carol Oates: Nous étions les Mulvaney, (We Were the Mulvaneys), Le Livre de Poche, 695 pages, 1998,2000,2009


mercredi 27 mars 2019

La Discothèque du 20e siècle #314

En 1969, Bob Marley et son groupe connaissait un autre succès avec ce titre.

Bob Marley à the Wailers: Keezp on movin' (1969)


En 1967, Bob Marley enregistre un nombre impressionnant de morceaux pour les labels Studio One, Kong, puis Tuff Gong. Keep on movin' fait partie des séances enregistrées sous la houlette du génial producteur Lee "Scratch" Perry mais Bob devra encore attendre trois longues années avant d'être signé sur Island, le label de Chris Blackwell, pour qu'il enregistre en 1972 deux albums qui le mettent sur orbite, Catch a Fire et Burnin'. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle :1969", Polygram Direct)

Bonne écoute!


dimanche 24 mars 2019

Slow Qui Tue #402: Quand j'ai peur de tout

Le slow qui tue de la semaine a peur de tout.

Patricia Kaas: Quand j'ai peur de tout 



Bonne écoute!


samedi 23 mars 2019

La maison des Aravis

4e de couverture: On l'appelle Les Aravis. Une maison isolée aux murs épais, en Haute-Savoie. Lorsque Bénédicte la reçoit en héritage d’une tante presque inconnue, elle ne pense pas un seul instant s’y installer. Mais Clément, son compagnon, rêve de changement. La montagne et ses splendeurs pourraient leur offrir un nouveau départ avec leurs deux enfants…
La famille décide de tenter l’aventure. Grâce à l'accueil bienveillant des habitants du village, Bénédicte s'adapte rapidement, tandis que l’enthousiasme de Clément, étrangement, décroît. L’épanouissement de Bénédicte aurait-il un lien avec la présence de leur voisin, Ivan, un maître verrier passionné et secret qui vit avec deux loups apprivoisés ?

Aussitôt reçu, aussitôt lu: une chose que je fais rarement il est vrai. (preuve en est, certains livres achetés, il y a 10 ans  attendent encore d'être lu). Seulement, j'avais une envie folle de retrouver la plume de Françoise Bourdin. 
Et j'ai profité de la réédition de ce roman sorti en 2000 pour le faire. 

Cela fait quelques années, que les éditions Belfond rééditent les romans de Françoise Bourdin. L'année dernière ce fut, "Un été de canicule" qui eu cet honneur, et en cette année 2019, la maison d'édition a décidé de donner une nouvelle vie à "La Maison des Aravis". 
Je trouve que c'est une belle idée, ce système de réédition. Cela permet à un nouveau public de découvrir les romans de Mme Bourdin. Ce qui est a peu près mon cas, puisque j'ai découvert la plume de Françoise Bourdin, il y a deux ans, avec "Comme un frère" que j'avais beaucoup aimé. 

Ici, changement de registre: nous sommes clairement dans un roman plus calme et apaisant, même s'il comporte son lot de petits drames. Cependant, je suis resté dans un univers de montagne: après le Jura (dans "Comme un frère") nous voici parti en Haute Savoie, (après un début parisien), tout près d'Annecy. Quel plaisir ce fut de retrouver ces montagnes alpines, (j'ai passé certaines de mes vacances à la Clusaz entre autre, qui est évoqué dans le roman). C'est comme un grand bol d'air pur. 

Ce que j'aime dans ses romans, ce sont ces histories et ces portraits de femmes fortes. Les histoires de famille,qui ressemblent tellement à la nôtre. C'est ça, les histoires de Françoise Bourdin: ce sont simplement les nôtres et on se reconnait dans l'un ou l'autre des personnages. Ce qui est frappant, c'est la manière dont elle dresse, en quelques mots, le portrait de chaque personnage, lui donnant sa propre personnalité. Ils sont alors comme vivants et proches de nous. 

Dans "La Maison des Aravis", nous assistons au nouveau départ d'un couple, qui attendait probablement un coup du destin pour changer de vie. D'abord réticente à tout quitter, Bénédicte accepte pour son mari et va prendre conscience que c'est ce qu'il lui fallait...sauf q'un autre chamboulement va survenir, mais je vous laisse le découvrir. 
Avec ce roman, le lecteur assiste a la reconstruction d'une femme qui reprend son destin en main et redonne un nouveau souffle à sa vie. C'est également le cas de sa fille Louise qui va trouver un sens à la sienne. Voilà deux beaux portraits de femmes, que le lecteur accompagnent durant cette première année aux Aravis. 

En fait, les romans de Françoise Bourdin sont sans prétention et nous divertissent, sans toutefois oublier de nous questionner sur le sens de notre vie. Car la vie de Bénédicte (pourtant personne de papier) fait tellement résonance à la nôtre. C'est ça, la force (et le succès) des livres de Françoise Bourdin: parler simplement de nous, avec sobriété. 

Bon, je ne vous cache pas tout de même, que cela fait bizarre de lire ce livre en 2019 en tant que nouveauté, car, dans ce livre écrit en 1999, le bug informatique de l'an 2000 qui est évoqué de manière présente, nous semble très loin aujourd'hui...mais c'est, je pense le syndrome de la réédition d'un livre. 

Au final, un roman touchant et vivifiant, qui m'a confirmé mon amour pour la plume tout en sobriété de Françoise Bourdin. Oui, après deux livres lu de cette auteure, je peux dire que je continuerai à la lire. Les livres de Françoise Bourdin sont pour moi comme des petits doudous qui me font du bien. Et c'est ça l'essentiel. 

Merci aux Editions Belfond de m'avoir permis de confirmer que les romans de Françoise Bourdin étaient faits pour moi. 

Françoise Bourdin: La maison des Aravis, Belfond, 303 pages, 2000 (pour l'édition originale), 2019 (pour la nouvelle édition)




mercredi 20 mars 2019

La Discothèque du 20e siècle #313

En 1966, Pascal Danel connaissait à nouveau le  succès avec ce titre.

Pascal Danel: Kilimandjaro (1966)


Après La plage aux romantiques, superbe chanson qui lui avait valu d'être comparé à Gilbert Bécaud, Pascal Danel poursuivait sur sa lancée avec Kilimandjaro, n°3 des hit-parades en décembre 1966. Il s'agit là encore d'une très belle ballade qui a conforté sa réputation de chanteur spécialisé dans la romance. Lorsqu'il est passé en vedette américaine à l'Olympia en 1967, tout le public lui a réclamé cette ode aux neiges africaines, qui avaient précédemment inspiré Ernest Hemingway et le cinéaste Henry King. (Source: Fascicule "L'encyclopédie de la chanson française n°10", Universal Collections)

Bonne écoute!


dimanche 17 mars 2019

Slow Qui Tue #401: Rain & Tears

Le slow qui tue de la semaine trouve une ressemblance entre la pluie et les larmes.

Aphrodite's Child: Rain & Tears



Bonne écoute!


samedi 16 mars 2019

Oiseau de nuit

4e de couverture: S’il vous observe, vous êtes mort.     
 
La scène de crime est abominable : un médecin réputé est retrouvé asphyxié dans son lit, nu, un sac en plastique sur la tête, les poignets entravés. Jeu sexuel qui aurait mal tourné ?
Quelques jours plus tard, le corps d’un journaliste de tabloïds est découvert dans des circonstances similaires.
Puis un autre.

Voici donc l’enquêtrice Erika Foster avec un serial killer en liberté, un prédateur qui semble tout connaître des vies très secrètes de ses victimes. 

Qui sait qui il observe en ce moment même ? 


L'année passée, j'avais lu le premier volet des enquêtes d'une nouvelle enquêtrice, Erika Foster. J'ai tellement aimé que ce fut un plaisir de pouvoir découvrir la suite. 

Robert Bryndza reprend alors quasi la même formule, classique, mais efficace, d'une enquête menée par une équipe de flics. Il s'est passé six mois entre le premier volet et celui ci. Fini, donc l'hiver, nous voici dans un été caniculaire. Erika a pris ses marques dans sa nouvelle équipe, même si elle a encore du mal à s'ouvrir aux autres, depuis la mort de son mari Mark. 
Et voilà que l"on retrouve le corps d'un homme, nu, sur son lit, avec un sac plastique sur la tête. C'est Erika et son équipe qui est appelée sur les lieux. 

Dès les premières pages, l'auteur nous embarque dans l'histoire de manière tonitruante avec la scène du premier meurtre. C'est alors parti pour un grand huit qui ne s'arrêtera qu'à la toute fin. Robert Bryndza sait faire son effet et mener son enquête de main de maître. Malgré un classicisme dans sa manière de faire, il sait nous divertir pour que l'on passe un bon moment sans s'ennuyer. 

Il arrive également à s'intéresser à la vie privée de ses personnages, par petites touches, sans trop s'appesantir, évitant ainsi les longueurs...et frustrant parfois le lecteur, surtout sur le passé d'Erika (même si ici, la fameuse journée de la mort du mari d'Erika lors d'une opération est décrite lors d'un flashbacks). 
A la différence de certains auteurs qui ne se focalisent que sur un personnage récurrent solitaire, ne s'intéressant qu'au passé de ce dit-personnage, dans ce 2e tome, Robert Bryndza n'en oublie pas la vie et les détails privés des membres de l'équipe d'Erika, auquel le lecteur s'était déjà attaché dans le précédent volume. Ainsi on apprend que l'enquêtrice Moss a une compagne et un fils, et que le légiste Isaac Strong, ami d'Erika, partage sa vie avec Stephen Linley, auteur de polars à succès. 
D'ailleurs, petit aparté avec ce personnage: lors d'une discussion entre Isaac et Stephen, celui ci rétorque que Erika, est le cliché même  du flic paumé, qui vient de perdre son mari, et qui a retrouvé son poste il y a peu. Cette "méchanceté" de la part de l'auteur concernant son personnage de papier montre bien son auto-dérision. Ainsi l'auteur laisse entendre à son lecteur qu'il ne prétend pas révolutionner le polar, juste se servir de ses codes pour nous divertir et s'en amuser si besoin est. En tout cas, c'est mon ressenti au vu de ce passage. 

Ce qui est également plaisant, c'est que l'auteur nous plonge aussi dans les méandres d'un commissariat avec ses conflits et ses coups bas, et ce, en la personne de Sparks, le flic incompétent du premier volet qui revient ici faire des tourments à Erika.

Alors, même si ce n'est pas neuf, j'ai été surpris par certaines révélations, qui était pourtant visibles, si j'avais bien fait attention et analysé la situation...mais quand je lis un polar, j'aime juste me laisser porter. Ainsi, les surprises arrivent et le plaisir de lecture reste intact. 

Au final, un polar efficace, qui fait le job de nous divertir fort bien avec des personnages sympathiques que l'on a envie de suivre. Ce fut donc, un plaisir de retrouver Erika et son équipe pour cette enquête pleine de surprises. Une série que je continue d'apprécier et que j'ai hâte de retrouver à l'automne (avec la sortie du 3e volet aux Editions Belfond) au vu du final qui vient rebattre les cartes. 

Merci aux Editions Belfond de m'avoir permis de continuer l'aventure. 

N.B. Le premier volet des enquêtes d'Erika Foster: La fille sous la glace est sorti en poche en janvier aux Editions Pocket. C'est le moment de la découvrir! 

Robert Bryndza: Oiseau de nuit, (The Night Stalker), Belfond, collection Noir, 402 pages, 2019



mercredi 13 mars 2019

La Discothèque du 20e siècle #312

En l'an 2000, Gérald De Palmas retrouvait la route du succès avec cette chanson.

Gérald de Palmas: J'en rêve encore (2000)


Paru à l'automne 2000, Marcher dans le sable est l'album de tous les succès pour De Palmas, qui montre là que le pop rock a encore un avenir en France. J'en rêve encore est le premier single de cet opus; Écrite par Jean-Jacques Goldman et composée par De Palmas lui même, J'en rêve encore est la chanson emblématique de l'année 2000. Un succès qui s'élève à plus de 400 000 exemplaires vendus. (Source: Fascicule "L'encyclopédie de la chanson française n°2", Universal Collections)

Bonne écoute!


dimanche 10 mars 2019

La carte du souvenir et de l'espoir

4e de couverture: Été 2011. Lorsque le père de Nour est emporté par un cancer, sa mère décide qu’il est temps pour elle et ses filles de quitter New York et de rejoindre leur famille en Syrie. Nour, pour préserver le souvenir de son père, se raconte sans cesse leur conte préféré : l’histoire de Rawiya, une jeune fille du XIIe siècle qui se travestit pour devenir l’apprenti d’al-Idrisi, le légendaire cartographe médiéval.
Bientôt, la guerre éclate, et Homs commence à disparaître sous les bombes. Pour Nour et sa famille, un choix s’impose alors : rester et affronter la violence ou s’enfuir et traverser les sept mêmes pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord qu’ont sillonnés, neuf cents ans plus tôt, les cartographes qu’elle admire tant.

Jennifer Zeynab Joukhadar nous offre, pour son premier roman, une histoire de toute beauté qui nous bouleverse le coeur. 

J'étais curieux et fasciné de découvrir cette histoire, et, en même temps, un peu peur d'être perdu dans ces histoires de légendes et de pays lointains. Oui, il n'est jamais facile de se laisser emporter ailleurs, loin de sa zone de confort. J'attendais donc le bon moment pour le découvrir. 
Comme j'ai été en arrêt maladie cette semaine, je me suis dit: il est temps de partir à la rencontre de la plume de Jennifer et quelle belle surprise cela fut. 

Et la peur que j'avais, s'est vite estompée devant la plume fluide et poétique de l'auteure. Elle nous conte avec des mots majestueux, deux histoires si proches et pourtant si lointaines: celle de Nour, qui vient de perdre son père et qui vient de quitter Manhattan avec sa famille pour retourner en Syrie. Nous sommes en 2011 et la guerre en Syrie a débutée. Pour conserver le lien que Nour entretenait avec son père, Nour raconte au figuier de la maison, son conte préféré: celui que son père lui racontait: celui de la jeune Rawiya, qui décide d'aller à la rencontre d'Al Idrisi, un cartographe. Nous sommes au XIIe siècle. La jeune fille va ainsi parcourir les pays du Moyen Orient et découvrir les merveilles de ce monde oriental. 

Ainsi ,le lecteur est ballotté entre deux époques et deux histoires, pas si lointaine, puisque Nour et sa famille sont obligé de fuir la Syrie, après le bombardement de leur maison. Ainsi, la petite Nour et la jeune Rawiya, parcourent les mêmes routes à deux époques différentes. 
On oscille alors entre le conte oriental (la partie Rawiya) qui rappelle les "Milles et une Nuits" et le roman contemporain, qui nous emporte, auprès d'une famille fort sympathique, sur les routes de l'"Orient, de La Syrie, à l'Algérie, en passant par la Jordanie et l'Egypte. Et tout cela, avec une poésie qui transpire à chaque ligne et qui nous touche le coeur. 

J'ai énormément aimé ce livre et j'ai été touché par la famille de Nour, et de toutes les personnes qu'elle rencontre. L'auteure nous embarque dans une histoire forte et difficile (il y a des moments très durs dans le roman, comme peut l'être cette partie du monde), mais cela est contrebalancé par le côté onirique et conte par l'intermédiaire de Rawiya et son voyage à travers l'Orient. 
Je rassure ceux qui ne sont pas très attiré par les contes orientaux, que l'histoire de Rawiya est raconté au compte goutte à chaque début de chapitre, entre 5 et 10 pages. Ainsi, on ne ressent pas l'ennui, et bien au contraire, l'auteure nous laisse sur notre faim à chaque fois. 
Pour ma part, j'ai aimé les deux aspects du roman: deux histoires qui se complètent et font un tout homogène et beau. 
Je peux, en tout cas, vous assurer que vous allez être charmé par la famille de Nour, sa mère, et ses deux soeurs (même Zahra, qui m'a paru la moins impliquée, au départ, trouvera le chemin de votre coeur). 

Au final, un premier roman magnifique, qui m'a bouleversé. Un premier roman qui nous raconte l'histoire de cette partie du monde, qui, depuis longtemps est dévasté par les guerres et les errances. Eh bien ce roman, nous redonne l'espoir en la vie et en l'amour. Un magnifique roman qui nous rappelle qu'il ne faut jamais perdre espoir et que la famille est plus importante que tout. C'est elle qui raconte notre histoire et que, même en errance, on retrouve toujours le chemin de son foyer, où qu'il soit. Une belle leçon de vie, tout simplement. 

Merci aux Editions Les Escales pour cette superbe découverte. 

Jennifer Zeynab Joukhadar: La carte du souvenir et de l'espoir, (The Map of Salt & Stars), Les Escales, 424 pages, 2018


Slow Qui Tue #400: la nuit je mens

Le slow qui tue de la semaine rend homme à un grand artiste qui nous a quitté il y a 10 ans.

Alain Bashung: La nuit, je mens



Bonne écoute!


mercredi 6 mars 2019

La Kermesse du diable

4e de couverture: Tout semble signe de bonheur à la jeune Renelde en ce jour de mai 1657. Elle quitte enfin le couvent des Ursulines de Lille. Les Van Eyck, brasseurs établis au coeur de la cité, l'ont élevée dans l'honorabilité, la richesse. Et une certaine liberté... Jusqu'à son mariage arrangé avec un noble désargenté qui lui fera vivre l'enfer. Avec courage et obstination, Renelde décide alors de prendre son destin en main. 

Pour fêter les 25 ans de la sortie de "La Kermesse du diable, les Editions Presses de la cité, ont décidé de lui offrir une réédition: un nouvel écrin pour le faire découvrir à de nouveaux lecteurs. 

Quelle belle surprise que cette Kermesse du diable. Je ne m'attendais pas à lire dans cette collection "Terres de France", un roman historique digne des plus grands (d'Anne Golon à Robert Merle). 
Nous sommes au XVIIe siècle, à Lille, qui est encore une ville flamande.(ce que j'ignorais complètement). Nous allons suivre Renelde, jeune fille d'une famille de brasseurs qui sort juste du couvent.Elle retrouve ainsi la liberté...pour peu de temps puisqu'elle est marié à un ami de son père qui va lui faire vivre un cauchemar. 
En parallèle, le lecteur fait également la connaissance de Corneille Van Noort, premier échevin (que l'on pourrait considéré comme le maire de village, à notre époque) qui fera la connaissance de la belle et fantasque Iolande... 
Les deux histoires vont s'alterner, dans une première partie de toute beauté, qui nous présente des portraits de femmes fortes qui vont tout faire pour vivre leur liberté. 

J'ai beaucoup aimé découvrir ce roman, qui nous embarque dans une époque, où la Peste sévit encore, où les sorcières, les hérétiques sont pourchassés et où le Diable rôde. C'est bien simple, j'ai été captivé de bout en bout, voulant savoir à tout pris comment cela allait se terminer. 
L'auteure ménage ses surprises, et après un début de deuxième partie un peu étrange, où je me demandais où étaient passé Corneille et Iolande, la réponse viendra dans une 3e partie haletante, qui nous promets des moments sombres et violents lors de cette semaine pascale 1677. 

Je n'ai pas trop envie d'en dire plus  sur l'histoire parce que je trouve que la découverte par soi-même de cette fabuleuse histoire fait partie du plaisir de lecture. 
Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai été énormément charmé par la plume d'Annie Degroote, qui maîtrise son sujet et son histoire de bout en bout. C'est pour moi la découverte d'une nouvelle auteure et savoir que "La Kermesse du diable fut son premier roman me stupéfait, tellement il est sans fausse note. Cela me donne envie de continuer à la découvrir avec d'autres romans. 

Les derniers chapitres du roman sont probablement mes préférés, même si ce sont les plus difficiles à lire, de par les situations qu'ils mettent en place. Mais l'auteure est complètement dans l'époque qu'elle raconte (entre les croyances du diable, des Sorcières et autres blasphèmes) qu'elle ne pouvait faire autrement que d'en parler...quitte à faire frémir son lecteur. 

Au final, un roman historique de toute beauté, qui vous promet d'en apprendre plus sur la fin du XVIIe siècle, à travers le portrait d'une femme forte et courageuse (Renelde), qui traversera cette fin de siècle, en croyant qu'une belle vie est possible, même dans ce pays dévasté par la maladie et la guerre. Un roman fascinant, qui se termine par une fin en forme de nouveau départ, qui donnera lieu à une suite (Le Coeur en Flandre). Une suite que j'aimerai bien découvrir un jour, si je réussis à mettre la main sur celle- ci. Un livre que je vous encourage à (re)découvrir. 

Merci aux Editions Presses de la Cité  pour la découverte de l'univers d'Annie Degroote. 

Annie Degroote: La Kermesse du diable, Editions Presses de la Cité, 443 pages, 1994 (pour la première édition), 2019, (pour la nouvelle édition)


La Discothèque du 20e siècle #311

En 1999, Stéphane Naty connaissait le succès avec une chanson touchante.

Stéphane Naty: Je serai là (1999)


Musicien, compositeur et interprète Stéphane Naty a réussi avec son premier single Je serai là à s'ouvrir les portes des médias et le public ne s'y est pas trompé: le single s'est vendu à plus de 120 000 exemplaires. Fort de son premier succès, Stéphane a publié depuis Elle, un titre printanier à la mélodie imparable, et en mai 2000 l'album Bleu, empreint de sincérité et de générosité, qui nous dévoile quelques une des facettes de son talent en devenir. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1999/2000", Polygram Direct)

Bonne écoute!


dimanche 3 mars 2019

Slow Qui Tue #399: Ain't no sunshine

Le slow qui tue de la semaine ne voit plus le soleil quand son amour est parti.

Bill Withers: Ain't no sunshine



Bonne écoute!


samedi 2 mars 2019

Harold Cummings prend la tangente

4e de couverture: Midwest américain, de nos jours. 
Harold Cummings a toujours mené une vie rangée, carrée, sans excès ni frissons. Une femme agréable. Deux enfants. Une maison de banlieue. Un chien. Une retraite bien méritée. Mais depuis l'enterrement d'un ami de fac, emporté à soixante ans, quelque chose le hante, lui noue l'estomac, lui torture les méninges : c'est ça, la vie ? Rien d'autre ? Voilà donc la récompense pour être toujours resté du bon côté du chemin ? Une femme qui ne frétille plus pour rien ; des enfants qui se comportent comme des étrangers ; des soirées animées par le programme télé ? Et la faucheuse qui nous happe à peine la retraite commencée ? Sans blague ! 
La prise de conscience est aussi soudaine que ravageuse. Harold veut vivre ! Gonflé à bloc, le jeune retraité se lance sur les routes du grand frisson. Osera, osera pas ? Descendre des whiskies secs dans les bars malfamés ; rafler les lunettes et le téléphone d'un inconnu ; se faire tatouer " Millie " sur la fesse gauche ; inviter une prostituée à dîner... 
Au risque de tout perdre, de voir sa vie dérailler dans les grandes largeurs, Harold envoie tout balader et se découvre un don pour l'aventure qu'il ne soupçonnait pas. Pourra-t-il jamais retrouver ses pantoufles ? L'histoire nous le dira, peut-être...


Steven Boykey Sidley nous offre un petit roman drôle et caustique avec un personnage fort sympathique en la personne d'Harold, tout en nous questionnant sur nous-même. 

C'est ma libraire préférée qui m'a conseillé ce roman vers lequel je ne serai jamais allé, (et que je n'aurai jamais franchi le pas de la demande aux Editions Belfond) et j'aurai eu tort, car j'ai passé un agréable moment en sa compagnie. 

Alors, c'est un roman sans prétention, écrit simplement et d'un charme plaisant, qui, sous couvert d'une prise de conscience et d'un changement de route radicale, nous fait nous questionner sur le sens de notre vie. En effet, au seuil de la retraite, sur la dernière ligne droite de sa vie, et au moment de l'enterrement d'un ancien ami, Harold se pose la question: moi qui ai toujours été dans les clous,qui  a construit une vie pépère avec travail, mariage, maison et enfants, ai je vraiment vécu ma vie à fond? C'est en se posant cette question qu'il va décider de tenter tout ce qu'il n'a pas osé: se faire tatouer, aller aux putes, fumer de la drogue. Et c'est partie pour une spirale infernale, qui va à cent à l'heure...mais qui vous donne le sourire. 

"Harold Cummings prend la tangente", est un roman qui fait du bien mais dont le fond est plus profond que l'humour du roman le laisse paraître (il suffit juste de lire la lettre très émouvante que sa fille,lui envoie). 
Bien sûr, Harold est le personnage central du roman, alors, heureusement qu'il est sympathique. Ainsi, j'ai eu plaisir à le suivre dans ses pérégrinations. Mais les autres personnages ne sont pas en reste non plus: sa femme Millie, qui est le point d'ancrage de Harold, mais qui se révélera à nous de manière très surprenante (d'ailleurs ce twist de milieu de roman m'a complètement surpris); Chippie, le meilleur ami d'Harold, qui est tout son contraire mais qui est prêt à tout pour l'aider, sans oublier Rose, la prostituée qu'Harold va tenter d'aider, et Shawnee, la voisine d'Harold, qui est toujours de bon conseil. 
Tout ce joli petit monde nous entraîne dans une histoire rocambolesque, qui va à cent à l'heure, et qui, pour quelques heures (ou quelques jours pour moi qui lit comme un escargot en ce moment), nous rend heureux. 

Au final, un joli petit roman qui m'a fait passer un agréable moment, avec des personnages fort sympathiques. Un roman sans prétention, qui fait le taf de nous divertir, sans toutefois oublier de nous questionner sur le sens de notre vie, et de celui qu'on lui donne. Eh oui, tout comme Harold, on se demande, plus le temps passe, et que l'on se retourne en arrière: qu'ai je fais de ma vie? L'ai je au moins vécu à fond, en évitant de braver les interdits? Je ne peux pas vous donner de réponses à ces questions. Juste vous proposer de lire celles qu'Harold à trouvé après toutes ces expériences. 

Merci aux Editions Belfond pour ce joli moment de réflexion très divertissant. 

Steven Boykey Sidley: Harold Cummings prend la tangente, (Stepping Out), Belfond, 268 pages, 2018