dimanche 28 avril 2019

Les Filles d'Ennismore

4e de couverture: Rosie a huit ans, elle est fille de métayer ; quand elle sera grande, elle servira la famille Ennis, comme sa mère et sa sœur avant elle. Victoria a sept ans, elle est la fille de lord et lady Ennis ; quand elle sera grande, elle quittera le domaine d’Ennismore pour faire un beau mariage.
En attendant, Victoria se sent seule et rêve de partager ses secrets avec la fille du métayer qu’elle a rencontrée dans le parc de la propriété. Et pourquoi pas ? C’est décidé, dès septembre, la petite paysanne partagera les leçons de la demoiselle du château.
Mais, dans une société écrasée sous le poids des conventions et des hiérarchies, est-il bien raisonnable de semer des aspirations égalitaires dans le cœur des jeunes filles ? Car un vent de révolte souffle sur l’Irlande et cette amitié qui éclôt pourrait bien bouleverser leur vie ainsi que celle de leur entourage… Rosie et Victoria trouveront-elles la force de lutter contre la marche de l’Histoire qui menace de les déchirer ?


Après un coup de coeur livresque, il est toujours très difficile de choisir sa prochaine lecture. Et souvent, cette prochaine lecture peut pâtir de ce précédent coup de coeur. 
Pour le choix, je me tourne souvent vers un univers complètement opposé au précédent livre, pour éviter toute comparaison...et vers un univers qui me plait. 

C'est ainsi qu'àprès "J'ai cru qu'ils enlevaient toute trace de toi", je me suis tourné vers le roman de Patricia Falvey. Un univers à la Downton Abbey, avec aristocrates et domestiques, c'est tout ce que j'aime. De plus, ici, cela me permettrait de découvrir l'Irlande et son histoire. 

Mais cette lecture à t'elle pâtit de mon précédent coup de coeur? Pas du tout! Alors, certes, ce ne sera pas un coup de coeur, mais j'ai beaucoup aimé. 

Patricia Falvey nous raconte l'Irlande du début du XXe siècle, qui va connaitre des bouleversements majeurs,à travers le regard de deux jeunes femmes issues de deux classes différentes: Rosie, fille de fermiers, qui travaillent sur le domaine d'Ennismore, et Victoria, fille de Lord et Lady Ennis, qui habitent le domaine d'Ennismore. 
Toutes deux vont devenir amies vers l'âge de 8 ans. Rosie va alors entrer dans un monde étranger, et tout au début de sa jeune vie, elle ne va pas savoir comment trouver sa place. 

C'est finement écrit, et bien troussé, avec des personnages forts, comme Rosie, et Victoria, qui sont le portrait flamboyant de l'émancipation féminine dans un monde chamboulé par le changement (et l'insurrection de Pâques 1916, qui voit le peuple irlandais se battre contre l'envahisseur anglais en est le climax vibrant), donne un roman touchant, de forme classique certes, mais qui nous divertit tout en nous instruisant. 
Patricia Falvey réussit aussi à trouver un équilibre entre les aristocrates et les domestiques, leur donnant à chacun un rôle propre et où les gentils et les méchants sont mélangés de chaque côté. 
Certes, parfois, certains événements se devinent avant de les voir, mais c'est plus à cause d'un événement historique connu du lecteur, que par un goût de déjà vu (exemple, quand certains personnages embarquent sur le Titanic un certain mois d'avril 1912, le lecteur connaissant la tragédie de ce paquebot va alors se demander qui va s'en sortir). 

Si la partie à Ennismore m'a plu, c'est clairement celle à Dublin qui a ma préférence: Rosie et Victoria prennent leur envol et leur destin prennent alors des chemins différents. Mais surtout, on découvre la misère d'une grande ville qui fera monter le vent de révolte qui commence à souffler sur l'Irlande. De nouveaux personnages font leur entrée comme Cathal O'Malley, qui entraîne des jeunes irlandais pour la future insurrection, ou bien Lady Marianne, soeur de Lord Ennis, qui va prendre une plus grande ampleur en s'occupant des deux jeunes filles. 

C'est palpitant, instructif et on ne s'ennuie pas une minute, entre secrets, histoire d'amour contrariée, drames, bonheurs...tout ce qui fait le sel des plus grands romans anglais...avec un goût d'Irlande en plus. C'était tout à fait le livre qu'il me fallait. 

Au final, un roman très plaisant, qui ravira les amoureux de la littérature anglaise, avec des grandes histoires d'amitié, d'amour, avec des femmes fortes comme Rosie et Victoria, des bouleversements de l'Histoire qui vont impacter nos chères héroïnes. Des beaux portraits de femmes qui vont vous faire vibrer le coeur. Un très beau roman. 

Merci aux Editions Belfond pour cette lecture très plaisante. 

Patricia Falvey: Les Filles d'Ennismore, (The Girls form Ennismore), Belfond: collection Le Cercle, 412 pages, 2019





Slow Qui Tue #407: You'll never know

Le slow qui tue de la semaine ne saura jamais combien il fut un idiot.

Hi Gloss: You'll never know



Bonne écoute!


jeudi 25 avril 2019

Le mois de Mai sera "le Mois Belfond" au Kabaret

Le proverbe dit: En Mai, fais ce qu'il te plait!

J'ai bien l'intention de suivre cet adage, le mois prochain. Et mon envie depuis un certain temps est de consacrer un mois de lecture entier à un seul éditeur.

Bien sûr, mon choix s'est naturellement porté sur les Editions Belfond. Je me rends compte, que depuis quelques années, c'est un éditeur que je suis très régulièrement (le fait que le Kabaret soit en partenariat avec cet éditeur depuis 9 ans, n'est pas anodin à ce fait) et, surtout, dont j'apprécie énormément les livres. En 9 ans, j'ai été rarement déçu par mes lectures en ce qui concerne Belfond.

Comme ils me gâtent beaucoup, et que certains romans de ma PAL personnelle, sont également de cet éditeur, j'ai décidé de lire le plus possible de livres Belfond, en Mai.

C'est ainsi qu'est né

avec un petit logo tout simple.

Alors, peut être verrez vous des titres de la collection Vintage comme


ou bien ceux ci: 



Mais ce ne sont que des exemples...et ce n'est même pas dit qu'ils seront lu en ce joli mois de Mai. Je vais me laisser porter au gré de mes envies, comme d'habitude. Et je ne m'interdit même pas une petite relecture d'un coup de coeur Belfond (car oui, il y en a eu quelques uns en ces 9 années) qui m'a énormément marqué. 

En tout cas, j'ai une vingtaine de livres Belfond, dans ma PAL (en comptant les SP et les livres achetés personnellement). 

J'ai hâte d'être en Mai...quoique, j'ai déjà commencé mon mois en avance, puisque ma dernière lecture était un roman de chez Belfond (et quel roman!) et ma lecture en cours, est aussi un Belfond. 

Allez, haut les coeurs! C'est parti pour 








mercredi 24 avril 2019

La Discothèque du 20e siècle #318

En 1987, Philippe Lavil forme un duo exotique avec Jocelyne Beroard et c'est le succès assuré.

Philippe Lavil & Jocelyne Beroard: Kolé Séré (1987)



De son vrai nom Philippe de la Villégégu du Fresnay, né à Fort de France Martinique, en 1947, Lavil publie son premier 45 tours en 1969 et cartonne dès l'année suivante grâce à Avec les filles, je ne sais pas. 5 ans après le très joyeux Il tape sur des bambous, il chante Kolé Séré en duo avec Jocelyne Béroard, chanteuse du groupe Kassav' pour une émission de Michel Drucker à la télé: l'alchimie est parfaite, ils l'enregistrent et c'est un des plus gros hits de l'année! (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1987", Polygram Direct)

Bonne écoute!



lundi 22 avril 2019

J'ai cru qu'ils enlevaient toute trace de toi

4e de couverture: Printemps 1994. Le pays des mille collines s’embrase. Il faut s’occuper des Tutsi avant qu’ils ne s’occupent de nous.
Rose, jeune Tutsi muette, écrit tous les jours à Daniel, son mari médecin, souvent absent. Elle lui raconte ses journées avec leur fils Joseph, lui adresse des lettres d’amour… Jusqu’au jour où écrire devient une nécessité pour se retrouver. Obligée de fuir leur maison, Rose continue de noircir les pages de son cahier dans l’espoir que Daniel puisse suivre sa trace.
Sacha est une journaliste française envoyée en Afrique du Sud pour couvrir les premières élections démocratiques post-apartheid. Par instinct, elle suit les nombreux convois de machettes qui se rendent au Rwanda. Plongée dans l’horreur et l’indicible, pour la première fois de sa vie de reporter de guerre, Sacha va poser son carnet et cesser d’écrire…


Comment peut on réussir un roman aussi puissant, sur un sujet aussi brûlant que le génocide rwandais, dès son premier livre? Comment Yoan Smadja réussit brillamment à mettre des mots sur l'innommable

Je n'ai pas la réponse à ces questions. C'est peut être tout simplement la grâce. 
Vous savez comme j'aime découvrir des premiers romans. Rien ne me plait plus que de découvrir de nouveaux univers, et de nouvelles plumes. 
Si mon choix s'est porté sur ce roman, ce n'est pourtant pas la seule raison: le sujet m'intriguait grandement.
 A travers le regard et le parcours de deux femmes, Yoan Smadja, va nous raconter ce terrible mois d'avril 1994 que vécut le Rwanda: Sacha, reporter de guerre, envoyée tout d'abord en Afrique du Sud pour couvrir les premières élections post Apartheid, va être victime d'un accident de la route avec un camion, transportant des machettes. Elle va avoir l'intuition que quelque chose se trame au Rwanda. Elle décide alors de partir, en compagnie de Benjamin, le photographe qui l'accompagne, à Kigali, capitale du Rwanda. Puis, nous suivons  Rose, jeune femme muette, d'origine tutsi, qui écrit des lettres d'amour à son mari Daniel, et ainsi nous raconte son quotidien à l'ambassade de France, à Kigali, où son père est devenu le chef cuisinier.

Ces deux récits vont s'entrecroiser: celui de Sacha, qui va nous plonger dans l'action et faire monter notre adrénaline, se demandant comment cela va tourner. On est alors pris dans un récit à la troisième personne, qui nous décrit simplement, mais avec pudeur, le chaos qui s'est emparé de la capitale après l'attentat contre le président Rwandais: Habyarimana. Cet attentat qui va être le déclencheur du massacre des Tutsis par les Hutus. 
Puis, les lettres de Rose, qui nous décrit sa vie avant le massacre, nous racontant la vie de son père, devenu chef cuisinier à l'ambassade, mais qui sera tué, parce que Tutsi, quelques mois avant le génocide. Les lettres de Rose,sont emplis d'une telle poésie, qu'elles sont une sorte de respiration dans le récit plus factuelle de Sacha...jusqu'à ce fameux 19 avril 1994, où Rose va vivre l'enfer. 

Comment mettre des mots sur ce que j'ai ressenti durant ma lecture? Je pourrais dire que j'ai été estomaqué, bouleversé jusqu'aux larmes, désarmé devant l'incompréhension de cette guerre civile que je n'ai jamais compris...tout comme Sacha d'ailleurs, qui écrit ceci à un moment: 

"C'est avant avril 1994 que nous aurions dû poser les yeux sur le Rwanda.
Un pays ne se déchaîne pas ainsi en vingt-quatre heures. Des milliers de personne ne se convertissent pas en une meute de tueurs du jour au lendemain.[...] Surtout, où était la guerre dans les villages que nous avons traversés? Il n'y avait que des gens ordinaires, abattus en cohortes. Où étaient les lignes ennemies, les armes, l'équipement des Tutsi de l'intérieur, des campagnes? Il n'y avait rien d'autre que des paysans sur leurs parcelles. (p.244-245-246)
[...]
Les miliciens qui quadrillent le pays affichent une morgue aberrante, ils jouissent d'une froide impunité. Les rues sont jonchées de cadavres et l'on peine à décrire des choses pareilles.Les écoles, les centres de santés, les bâtiments publics, les églises sont atteints. A quel point faut il avoir oublié que ces Tutsi sont des hommes? (p.247-248)

Mais comment vous décrire ce que j'ai ressenti au plus profond de moi, avec des mots. Ce sont des sensations tellement intimes, tellement fortes, qui vous prennent aux tripes...tellement que parfois, j'ai ressenti le besoin de poser le livre quelques instants pour retrouver un peu de paix, à l'intérieur de moi...une respiration avant de retourner dans l'innommable chaos dans lequel Yoan Smadja nous (re)plonge. 
Bien sûr, on se sent proche intimement, de Sacha, Benjamin, Daniel , Rose et le petit Joseph. On tremble pour eux...on espère qu'ils vont se sortir de cet enfer. Seulement, on se sent impuissant, car juste spectateur de ce malheur qui s'abat sur eux. 

Alors, je préfère vous le dire,ce roman n'est pas fait pour tout le monde. Âmes très très sensibles, s'abstenir. Moi-même qui  suis d'une sensibilité exacerbée, j'ai  eu bien du mal à lire certains passages. Heureusement que la plume poétique et sensible de Yoan arrive à temporiser tout cela, et nous aide à avancer. 

Que vous dire d'autres? Que ce roman est un formidable témoignage de ce qui s'est passé ce fameux printemps 1994, au Rwanda. Que Yoan Smadja a réussit à retranscrire l'horreur avec pudeur,sans rien édulcorer, en donnant vie à ces Tutsi qui ont tenté de fuir l'horreur qui s'est abattu dans leur pays, abandonné de tous (la scène à l'ambassade,où Rose demande à un soldat, si elle va être évacué avec sa mère et son fils, comme les ressortissants français, pour qui sa famille travaille depuis 40 ans, cette scène, où le soldat, impuissant, lui dit non, est un véritable déchirement), en redonnant la parole à ces journalistes qui ont vu l'innommable et qui devant leur impuissance ont tenter de raconter ce qu'ils ont vécus...mais qui en sont revenus changé à jamais...comme Sacha. 

Au final, un roman essentiel qui rappelle à notre mémoire le génocide rwandais que, nous français avons vécu de loin, sans trop comprendre ce qui s'y passait. Un roman que j'ai fini, en larmes et qui m'a bouleversé au point d'avoir un poids dans la poitrine. Un roman qui ne se raconte pas, mais qui se vit, et se ressent. Un roman vibrant d'authenticité et d'une belle humanité. Alors peut être n'aurais je pas dû écrire ma chronique à chaud, après avoir refermé le livre, laissé reposer, et ne pas me laisser emporter par mes émotions. Seulement, j'avais besoin de parler de ce livre fondamentalement essentiel. Comme une urgence, un besoin viscéral de le partager. Comme un besoin de dire à tous: lisez le! 

Merci aux Editions Belfond pour ce livre essentiel et important. 

(et c'est tellement plus que ça)

Yoan Smadja: J'ai cru qu'ils enlevaient toute trace de toi, Belfond, 284 pages, 2019



dimanche 21 avril 2019

Dans les pas du fils

4e de couverture: Entre Renaud et son fils Tom, c’est l’incompréhension. À 17 ans, l’adolescent semble glisser sur une mauvaise pente : échec scolaire, violence, drogue… Une crise que traversent de nombreux parents. Convaincu que son fils doit rompre avec son environnement toxique, Renaud lui propose une aventure extraordinaire : la traversée à cheval et à deux des steppes d’Asie centrale, aux confins du Kirghizstan. Pendant trois mois, le père et le fils vont franchir des montagnes, traverser des déserts, rencontrer des personnages insolites, reproduire les gestes simples des nomades… Surtout ils vont vivre une incroyable aventure humaine au cours de laquelle ils seront obligés de compter l’un sur l’autre. Chacun avec un objectif : pour Renaud, aller à la rencontre de son fils ; pour Tom, découvrir un père pour, à son tour, devenir un homme.

Ce livre est arrivé entre mes mains grâce à ma mère. Elle venait de le finir et m'a dit qu'il pourrait me plaire. 

Quelques mois plus tard, j'ai eu envie de découvrir si elle avait eu raison. C'est ainsi que je suis parti à la rencontre de Renaud et Tom François, un père et son fils qui ont du mal à communiquer, et qui, sous l'impulsion du père, décide de partir découvrir le Kirghizistan à cheval, pour essayer de renouer un contact. 

Ma mère ne s'est pas trompé. J'ai été énormément touché par ce livre...par la relation qui se renoue, difficilement entre Renaud et Tom. J'ai été fasciné par le voyage qu'il nous propose et la découverte d'un pays magnifique. En fait, c'est un livre dans la pure lignée des "romans initiatiques" qui nous font grandir, sauf qu'ici, tout est vrai. 

La force de ce livre, c'est sa construction: chaque chapitre est raconté par une voix: celle du père, Renaud, et celle du fils Tom, en alternance. Et c'est vraiment bien retranscrit car on entend véritablement deux voix différentes. Surtout, elles nous permettent de vivre ce voyage de manière extérieure (en nous parlant des épreuves qu'ils traversent durant le trajet) mais également de manière intérieure en nous faisant partager leurs doutes, leurs colères... Ainsi, le lecteur se sent très proches d'eux et j'ai eu l'impression d'être un passager privilégié de ce voyage. 

Ce livre nous parle de retour à la nature, de dépassement de soi, mais aussi de relation père-fils, qui est à construire. Renaud et Tom ont beaucoup de mal à communiquer et, souvent, la violence était le seul moyen que Tom avait pour parler à son père. Ce voyage en "solitaire à deux" va les rapprocher, même si cela ne se fera pas sans heurts.
C'est un livre qui m'a fait réfléchir sur ma propre relation avec mon père. J'ai souvent été éloigné de lui, n'ayant pas les mêmes centres d'intérêt,et parfois quelques conflits. Notre relation s'est apaisé avec le temps (je crois d'ailleurs que cela à commencer quand j'ai pris mon indépendance). En tout cas, c'est souvent dans l'adversité qu'une relation peut se nouer et trouver du sens. 

Au final, un livre beau (de par le voyage et la découverte du pays qu'il nous propose) et bouleversant (de par la relation difficile entre un père et son fils, qui se construira pour devenir belle, même si les difficultés ne se régleront pas complètement après le voyage) qui nous fait nous remettre en question. Une belle leçon de vie, en somme. 

Renaud & Tom François (avec Denis Labayle): Dans les pas du fils, Kero, 242 pages, 2016






Slow Qui Tue #406: Michelle

Le slow qui tue de la semaine se souvient d'un amour d'adolescent.

Gérard Lenorman: Michelle



Bonne écoute!


vendredi 19 avril 2019

Dans la brume écarlate

4e de couverture: Une femme se présente au commissariat du XIIe et demande à voir le capitaine Mehrlicht en personne.. Sa fille Lucie, étudiante, majeure, n'est pas rentrée de la nuit. Rien ne justifie une enquête à ce stade mais sait-on jamais... Le groupe de Mehrlicht est alors appelé au cimetière du Père Lachaise où des gardiens ont découvert une large mare de sang. Ils ne trouvent cependant ni corps, ni trace alentour. Lorsque, quelques heures plus tard, deux pêcheurs remontent le corps nu d'une jeune femme des profondeurs de la Seine, les enquêteurs craignent d'avoir retrouvé Lucie. Mais il s'agit d'une autre femme dont le corps exsangue a été jeté dans le fleuve. Exsangue ? Serait-ce donc le sang de cette femme que l'on a retrouvé plus tôt au Père Lachaise ? La police scientifique répond bientôt à cette question : le sang trouvé au cimetière n'est pas celui de cette jeune femme, mais celui de Lucie... Un roman gothique dans un Paris recouvert de brouillard à l'heure où un vampire enlève des femmes et les vide de leur sang. Un roman choral qui laisse la parole à plusieurs protagonistes : à ceux qui perdent ou ont perdu, à ceux qui cherchent, à ceux qui trouvent ou pensent trouver. Un roman qui est l'histoire de six hommes qui aiment ou croient aimer chacun une femme : celui qui la cherche, celui qui l'aime de loin, celui qui veut la venger, celui qui la bat, celui qui la veut éternelle, et celui qui parle à ses cendres. Un roman parle des femmes comme premières victimes de la folie des hommes, même de ceux qui croient les aimer.

Depuis quelque temps ,j'essaie de diversifier mes lectures de polar/thriller. 
J'ai longtemps lu dans ce genre que deux auteures: Agatha Christie (the Queen!) et Patricia Cornwell avec sa série "Scarpetta".
Alors, quand on me donne la chance de découvrir un nouvel auteur de ce genre, (nouveau pour moi, entendons nous), je n'hésite pas, car je ne suis pas à l'abri d'une bonne surprise. 

"Dans la brume écarlate" m'avait l'air prometteur avec son pitch de départ: les disparitions de ces femmes dans un Paris pris dans la brume, avec en sous texte, une histoire très gothique. C'est ainsi que je me suis lancé confiant dans la lecture...sauf que j'en ressors fort mitigé. L'intrigue se tient, et on a envie de savoir comment l'auteur va réussir à ramifier toutes les sous intrigues. Celle de Taleb a eu ma préférence, vu les thèmes abordés: la fuite d'un pays, les migrants, la protection à tout pris d'un être cher, et commettre l'irréparable pour le protéger (la protéger en l’occurrence ici, puisqu'il s'agit de sa soeur). 
L'enquête sur la disparition de Lucie nous promet une histoire riche en rebondissements, et l'équipe de flics, bien qu'ayant un passé, car récurrente dans les romans de Nicolas Lebel, n'empêche pas d'apprécier l'histoire. Ainsi, le roman est divertissant et se lit très rapidement (le rythme est souvent essentiel dans un thriller), mais j'ai ressenti que quelque chose me faisait tiquer. 

Tout au long de ma lecture, je me disais que quelque chose clochait, et je pense avoir compris que c'est l'écriture de Nicolas Lebel qui en était la cause. J'ai trouvé certains dialogues sonnant un peu faux, ou des expressions un peu incongrues...puis, une sorte d'humour qui est tombé à plat pour moi.
J'ai trouvé les personnages de flics antipathique, que ce soit le capitaine Merlicht, qui vocifère pour un rien ou Dossantos, qui, sous ses airs de flic respectueux des lois (les citant comme s'il était un code pénal sur pattes) est une brute épaisse qui n'hésite pas à faire justice lui même pour les doux yeux de sa collègue Latour. D'ailleurs, il n'y a que Latour qui a trouvé grâce à mes yeux dans cette histoire. Dommage, qu'elle soit un peu plus en retrait que les autres. A moins que ce soit moi qui aurait voulu la voir plus souvent. 

Ah, et le summum, je crois que ce fut cette première visite au Père Lachaise de l'équipe de Merlicht: quand l'un des fossoyeurs énumèrent les célébrités qui ont rejoint le cimetière récemment, il cite Bashung, Moustaki, Chabrol (jusque là pas de problème!), Delon (hein? je serai passé à côté d'une info?)...puis, quelques pages plus loin, c'est au tour de Michel Sardou d'avoir élu domicile au Père Lachaise...et vu l'épitaphe sur sa tombe, c'est bien du chanteur/acteur qu'il s'agit. Alors, c'est peut être un trait d'humour de la part de l'auteur, ou bien que l'action de son roman se passe dans un futur plus ou moins lointain. En tout cas j'ai moyennement apprécié qu'on "enterre" l'un de mes chanteurs préférés. 

Pourtant, l'ambiance du roman est bien là et est bien maintenue: cette brume persistante sur Paris montre le côté gothique de l'histoire et les références à Dracula et Frankenstein renforce ce côté gothique. Puis, j'ai quand même eu la curiosité d'aller au bout pour voir comment ça allait se terminer, et de ce point de vue là, la fin n'est pas si mal, mais ces problèmes de style d'écriture, le côté humour qui, pour moi, n'avait pas sa place dans une histoire aussi sombre (à moins que  l'humour soit là pour contrebalancer ce côté sombre et faire une respiration pour le lecteur, peut être) m'ont empêché d'adhérer à l'histoire. 

Au final, un thriller gothique qui sait installer une ambiance, seulement des dialogues sonnant souvent faux, et un humour mal amené, font que je n'ai pas pu m'immerger dans ce roman. 

Merci quand même  aux Editions Marabout pour cette découverte. 

Nicolas Lebel: Dans la brume écarlate, Marabout, collection Black Lab, 389 pages, 2019


mercredi 17 avril 2019

La Discothèque du 20e siècle #317

En 1981, une jeune chanteuse anglaise arrivait en France avec ce titre.

Kim Wilde: Kids in America (1981)


Fille de l'idole pop anglaise des années 50 Marty Wilde, petite soeur de Ricky Wilde, son auteur-compositeur attitré, Kim a tous les atouts dans son jeu, d'autan qu'en prime, elle est mignonne à croquer avec ses mini-robes ses jolies gambettes et sa frimousse de lolita boudeuse! C'est grâce au fameux Kids in America qu'elle obtient son premier tube (n°2 en Grande-Bretagne) en 1981. Aussitôt, la France adopte ce nouveau sex-symbol au point d'inspirer à Laurent Voulzy la chanson tendre Les nuits sans Kim Wilde. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1981", Polygram Direct)

Bonne écoute!


dimanche 14 avril 2019

Slow Qui Tue #405: Save the best for last

Le slow qui tue de la semaine laisse le meilleur pour la fin.

Vanessa Williams: Save the best for last



Bonne écoute!



samedi 13 avril 2019

L'étincelle

4e de couverture: « Je n’ai plus grand-chose à voir avec la jeune fille que j’étais. Elle m’est devenue presque opaque, comme inaccessible. C’est sans doute pour cette raison que j’ai tant besoin de gratter sous la poussière du temps pour la retrouver intacte. »
Août 1993, Coralie quitte le modeste pavillon de banlieue de sa mère pour la splendide maison de famille de Soline, peuplée d’amis, de parents et d’enfants dont l’aisance et la culture l’émerveillent. Mais derrière les apparences, les amours débutantes virent à la passion, les secrets inavouables des adultes se révèlent, alors qu’au camping voisin une enfant disparaît. Dans cette atmosphère lascive et trouble, ce sera l’été de tous les apprentissages.
Avec L’Étincelle, Karine Reysset livre le roman de cet été brûlant, où une jeune fille en apprendra sur la vie bien plus qu’elle ne l’aurait voulu.


C'est grâce à ma libraire, et pour une rencontre avec l'auteure Karine Reysset, que j'ai lu ce livre. Je pense que si ma libraire ne m'avait pas parler de ce livre et de la rencontre à la librairie Gibert,  (en me disant qu'il allait me plaire), je ne me serais jamais pencher dessus. 

L'expérience a encore montré qu'il faut écouter les conseils de sa libraire, car ce livre fut un cataclysme d'émotions pour moi. 
J'ai débuté la lecture de ce roman hier, juste avant la rencontre et dès les premières pages, j'ai été conquis. L'histoire de Coralie et de cet été qui l'a changée à jamais, fut une révélation. J'ai été pris dans l'histoire dès le début, Karine Reysset ayant eu la belle idée de faire une rétrospection de cet été brûlant, à tout point de vue, en faisant raconter l'histoire par la Coralie quarantenaire. Ainsi Karine Reysset réussit à insérer des petites phrases sur ce qui va arriver par la suite, ménageant une attente du lecteur qui ne peut s'empêcher de continuer. D'ailleurs, j'ai passé mon samedi matin en compagnie de Coralie et de la famille de Soline, des bobos parisiens, dans toute leur splendeur qui cachent beaucoup de secrets, qui nous seront dévoilé au compte goutte. 

C'est un roman initiatique, qui parle également du désir, et de la sexualité, que Coralie va découvrir lors de cet été là. Je dois dire que j'ai été conquis par Coralie, cette jeune fille de famille modeste, qui va débarquer dans cette famille atypique, qui parle politique, et de culture, dans tous les sens du terme. Ce qui est nouveau pour Coralie, elle dont la famille modeste, en plein divorce de surcroît, parait beaucoup plus fade. C'est pour ça que Coralie se rapproche de la mère de Soline, Eva, qui va la prendre dans ses filets...pourtant elle sent, et le lecteur avec elle, qu'Eva est une femme, qui cache bien son jeu sous ses airs hypocrites. 

Puis survient le drame: la disparition d'une fillette dans le camping juste à côté. Coralie va se sentir concerné par cette disparition, elle qui avait lié connaissance avec des jeunes du camping. Cette disparition va être comme la confrontation de deux mondes, celui des bobos, et celui des "prolos" (la scène avec les gendarmes en est la quintessence. Elle paraît tellement incongrue qu'elle en devient très drôle). On se dit alors que l'attente, que l'auteure a mis en place, vient de trouver sa conclusion...sauf que cette disparition  n'en est que le début...mais chut, je n'irai pas plus loin, car il faut laisser planer le mystère. 

J'ai été bluffé par la maîtrise de ce livre. Il m'a fait ressentir tout un tas d'émotions qui m'ont ramené vers les étés de mon adolescence. Le passage de l'adolescence à l'âge adulte est montré de manière à la fois sensuelle, mais pudique. Coralie, jeune fille sage, va ouvrir sa chrysalide pour être la femme qu'elle deviendra. J'ai été charmé par la plume délicate de Karine Reysset. Elle a un don véritable pour faire ressortir les sentiments les plus beaux mais également les plus violents, et cela en douceur et délicatesse. 

Au final, un roman bouleversant sur le parcours initiatique d'une jeune fille, qui, lors d'un été, va se transformer en la femme qu'elle deviendra. Un roman qui m'a touché au coeur et qui a su parler à l'adolescent resté au fond de moi. Cet adolescent, qui en refermant le livre a versé quelques larmes en repensant à celui qu'il a été. 

Merci à ma libraire pour la découverte de cette auteure authentique. 
Et merci à Karine Reysset pour sa bienveillance et sa gentillesse.  


Karine Reysset: L'étincelle, Flammarion, 216 pages, 2019


vendredi 12 avril 2019

Hello Sunshine

4e de couverture: Quand une top chef made in YouTube devient le plus gros bad buzz de l'histoire de la cuisine ! Tout en émotion et en humour, un roman savoureux qui prône le retour au vrai, à la famille et au goût des bonnes choses.
À trente-cinq ans, Sunshine Mackenzie est à la tête de la chaîne YouTube la plus trendy du moment. Entre sa célèbre émission de cuisine " A Little Sunshine ", ses millions de followers, son loft à Tribeca et son amoureux parfait, la vie de la jeune femme a tout d'un conte de fées. Jusqu'au jour où la chantilly retombe : un troll révèle que la belle est une usurpatrice, une " chef " tout juste capable de faire cuire un œuf. Pire encore : des photos d'elle occupée à tromper son époux enflamment la toile...

Bye-bye les followers, les sponsors, le mari, le loft à crédit ! Devenue persona non grata à New York, Sunshine n'a plus qu'à rentrer piteusement au bercail, dans les Hamptons, et à entamer sa quête de rachat. Apprentissage auprès d'un chef aussi étoilé qu'intransigeant, mea culpa familial, tentative de reconquête amoureuse : Sunshine trouvera-t-elle enfin la recette magique ? 

La lecture de ce livre s'est faite au bon moment. J'avais besoin de douceur, d'une comédie tendre, et ce "Hello, Sunshine" a très bien fait l'affaire. 

Comme l'indique la couverture de ce roman, nous avons affaire à une comédie acidulée, qui va nous présenter Sunny, une chef cuistot de Youtube, qui va voir son monde exploser en éclats, après la révélation de son usurpation. 
Les situations s'enchaînent à toute allure et le tout est bien menée, dans une écriture fluide, drôle et souvent émouvante. 
En fait,sous ses airs de comédie fraîche et pimpante, sans prise de tête, le propos se révèle au final plus profond qu'il n'y parait. Et justement, à propos de paraître, il en est question: Sunny a menti sur sa vie, dans son émission sur internet...mais qui ne s'est jamais mis en avant sur ce média, en s'inventant une vie qu'il n'a pas. C'est pour ça, que le lecteur se sent proche de Sunny et ne la juge pas...car on se retrouve tous un peu en elle. Sur la toile, chacun joue un rôle...sauf que,quand cette vie se révèle un mensonge, c'est toute notre personne qui en souffre et qui ne sait plus comment réagir. 

C'est un roman sur le paraître, mais aussi sur un certain retour au source: Sunny retourne dans les Hamptons, pour se confronter aux fantômes du passé...et c'est là que le personnage, à l'allure futile au premier abord se révèle plus profond qu'il n'est en dévoilant certaines blessures. 

J'ai été agréablement surpris par ce roman: je n'y voyais au départ qu'un simple divertissement, mais le parcours de Sunny, nous fait nous remettre également en question...surtout sur notre rapport avec les réseaux sociaux, la célébrité, mais également notre rapport aux autres. Le côté futile du roman laisse la place à une subtilité qui nous fait nous interroger sur nous même. C'est alors que comme Sunny, on essaie de retrouver l'essentiel, et ainsi se retrouver soi-même. 

Au final, un roman divertissant, bien plus profond qu'il n'y parait au premier abord, avec une héroïne proche de nous qui essaie de retrouver une place dans notre monde et un nouveau sens à sa vie lorsque la sienne, une vie scénarisée, vole en éclat. Une jolie surprise que ce petit roman acidulé. 

Merci aux Editions Belfond pour cette belle surprise.

Laura Dave: Hello, Sunshine, (Hello, Sunshine), Belfond, 363 pages, 2019



mercredi 10 avril 2019

La Discothèque du 20e siècle #316

En 1979, Amii Stewart reprend ce standard soul avec succès.

Amii Stewart: Knock on wood (1979)


Comment un classique "soul" des années 60 se métamorphose en giga tube des années disco? Eh oui, il s'agit bien du Knock on wood d'Eddie Floyd, chanté en français par Johnny (Aussi dur que du bois). La belle Ami était célèbre pour ses tenues de scène extravagantes et scintillantes (disco quoi!), et écoula 2 millions de disques aux Etats Unis (et autant en Europe). Elle connut également le succès avec sa version tout aussi dansante du fameux Light my fire des Doors. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1979", Polyggram Direct)

Bonne écoute!


dimanche 7 avril 2019

Slow Qui Tue #404: Pendant que les champs brûlent

Le slow qui tue de la semaine attend que ses larmes viennent.

Niagara: Pendant que les champs brûlent



Bonne écoute!


samedi 6 avril 2019

Mrs Caliban (Belfond Vintage Saison 7, Volume 35)

4e de couverture: Dorothy se languit. D’action, d’amour, d’enfants. Jusqu’à ce qu’une gigantesque créature débarque chez elle. Une créature qui dit s’appeler Larry et avoir besoin d’aide. Une créature qui va bouleverser son existence…
Parue en 1982 aux États-Unis et encore inédite en français, une fable saisissante d’imagination, comparée par les critiques aussi bien à King Kong, à La Belle et la Bête, au Magicien d’Oz, qu’aux récits d’Edgar Allan Poe, aux contes de fées d’Angela Carter ou encore aux œuvres hallucinées de David Lynch. Inspirée par la deuxième vague féministe, Rachel Ingalls brosse le portrait d’une jeune femme qui se libère d’un quotidien monotone et castrateur, se découvre, émotionnellement, sexuellement, et existe enfin.

Une pépite Vintage à redécouvrir au plus vite !


Voilà qu'au moment où sort ce roman inédit de Rachel Ingalls aux Editions Belfond, dans leur collection "Vintage", j'apprends que l'auteure vient de nous quitter. 
C'est étrange, mais en apprenant la nouvelle, j'ai ressenti de la tristesse...comme si j'avais manqué un rendez-vous en la découvrant trop tard.Heureusement, elle apprit avant sa mort que l'un de ses romans allait enfin être connu en France. 

Et justement, ce "Mrs Caliban" que les français découvrent grâce aux Editions Belfond (et à la traductrice Céline Leroy) que vaut il? 
Eh bien, je dois dire que j'en ressors fort surpris. Encore une fois, j'ai été emporté par un roman de la collection Vintage. Non, vraiment, celle ci est vraiment faite pour moi. 

Ce roman féministe nous emmène à la rencontre de Dorothy, femme au foyer qui voit sa vie se disloquer depuis la mort de son fils. Son mari, Fred n'est plus qu'un courant d'air et aucune discussion n'est possible avec lui...au point que la solitude fait un peu perdre la boule à la desperate housewife qui entend des voix, sortie tout droit de sa radio. Mais tout va changer, le jour où elle va faire la rencontre de Larry, un "homme poisson", qui s'est enfui d'un laboratoire. 

De cette fable grinçante, mais tellement poétique par certains côtés, (la relation entre Dorothy et Larry est belle et surtout très humaine...comme quoi le monstre n'est pas celui que l'on croit), Rachel Ingalls donne une image peu glorieuse de la middle class américaine, et surtout, montre qu'un être peut tout changer dans la vie d'une femme, quand celle ci se sent de nouveau aimée. Puis, elle lui permettra d'ouvrir les yeux sur sa condition et sur sa vie. 

Ce qui fait également la force de cette fable, qui oscille entre Poe et del Toro (j'ai souvent pensé au film "La Forme de l'eau" en le lisant), c'est sa brièveté. L'auteure va à l'essentiel et je me suis surpris à lire ce titre d'une traite, comme en apnée, étant subjugué par le sens de la narration de Rachel Ingalls. Tout est fort bien menée, et la fin, m'a surprise. 

Au final, (car il serait criminel de trop en dévoiler, tellement ce roman est bref) un petit roman piquant et mordant, sur l'émancipation d'une femme qui, au contact d'une créature, va ouvrir les yeux sur son quotidien et voir sa vie exploser...mais c'est pour mieux prendre son envol.
 Voilà une 7e saison, qui démarre sur les chapeaux de roue. 

Merci aux Editions Belfond de me permettre de découvrir les pépites de la collection "Vintage". 

Rachel Ingalls: Mrs Caliban, (Mrs Caliban), Belfond, (Collection Belfond [Vintrage]), 128 pages, 1982 (pour l'éditions originale), 2019 (pour la traduction et l'édition française) 


vendredi 5 avril 2019

Les Amants de la Rivière-Rouge

4e de couverture: Un matin d'octobre 1921, Louis, quinze ans, quitte sa Vendée natale le coeur lourd... et le ventre rond. La jeune fille-mère se réfugie en Charente, où elle est accueillie par des Vendéens du bocage établis sur ces terres. En échange de l'entretien de leur maison, elle trouve chez eux la douceur d'un foyer pour élever sa petite Rose. Elle rencontre bientôt Marius, issu d'une longue lignée de gabariers, et l'espiègle Juliette, qui deviendra sa plus proche amie. Tout sourit à Louise, cuisinière de talent, qui se crée, derrière les fourneaux, une solide réputation auprès des notables. Jusqu'au drame...
Une nouvelle aventure l'appelle alors : celle du Nouveau Monde avec sa nature hostile, sa population chaleureuse. Lui offrira-t-elle l'espoir d'un avenir meilleur ?

Quand j'ai su que ce livre se déroulait au Canada, dans les années 20, j'ai eu de suite envie de le découvrir. 

Je dois dire que je ressors avec un sentiment ambivalent avec ce roman. J'ai aimé le lire et le découvrir, les personnages m'ont paru sympathiques et on a de l'empathie pour eux. La découverte du Canada nous promet de beaux moments de lectures, tout en apprenant des choses sur cette contrée, au niveau historique et coutumes. De plus ,ces informations sont donnés dans les dialogues, ainsi, elles n'alourdissent pas le roman. 
De plus, la première partie m'a beaucoup parlé, puisqu'elle se passe dans ma région, et celle à côté (la Vendée et la Charente), ce qui est toujours plaisant. Le parcours de Louise est des plus passionnants à découvrir et son courage fait plaisir à voir. La vie n'a pas été facile pour elle, mais elle se bat, s'en sort, et trouve l'amour. Son histoire d'amour avec Marius, bien que semée d'embûches, est très jolie, et son amitié avec Juliette va renforcée cette image d'entraides entre femmes, dans l'adversité. 
Puis, le fait de partir au Canada, à l'aventure, relance encore plus l'intérêt. J'étais donc hyper hypé par ce roman, d'une écriture délicate et simple, qui m'emportait; Un bon divertissement. 
Oui, mais voilà qu'arrive la dernière partie et son rebondissement, que j'avais un peu deviné. En soi, cela ne me pose pas de problème quand j'accepte le truc, et puis, j'étais déjà à plus de la moitié du livre. J'y étais bien, donc, pas de soucis. 
Non, le soucis, c'est le changement de narration: l'auteure décide d'un coup de raconter les derniers événements de Louise, de son point de vue. Et là, j'ai commencé à ne plus adhérer complètement. J'ai trouvé que le style faisait convenu et un peu mièvre, puis, que les situations se réglaient un peu trop facilement. les autres personnages, auxquels je m'étais attaché, comme Juliette, Tobie, Gabrielle, Léon, mis un peu au second plan, me manquaient. Ah, et j'ai trouvé aussi que la petite Rose avait un vocabulaire un peu trop développé pour une enfant de 5 ans. Enfin, j'ai trouvé cela étrange, et je n'arrivais plus à savoir quel âge avait cette petite fille qui en devenait surdouée. En clair, j'ai totalement décroché et je voyais venir tout ce qui allait se passer. 

Cette cassure dans le style, m'a complètement détaché du texte et je trouve cela fort dommage. Si l'auteure avait gardé la même narration du début jusqu'à la fin, je n'aurai pas forcément vu certains  défauts du livre (car ce livre en a, défauts  que j'ai évoqué plus haut) où j'aurai laissé passer car le livre m'emportait complètement. 
Le plus triste, c'est que j'en suis le premier chagriné car j'aimais ce roman et l'histoire qu'il me racontait. De plus, voir et connaître le destin de ces femmes, parti à l'aventure dans un pays étranger, comme le Canada, fut passionnant à découvrir, surtout pour moi qui suis un amoureux de ces paysages somptueux. Et l'auteure nous le raconte bien. 

Au final, un roman qui m'aura emporté pendant ses 3/4, avec ce qu'il faut d'aventures, d'amour contrarié, de beaux paysages, mais qui, malheureusement, par un changement de style et de point de vue, a opéré une cassure, qui a complètement changé mon point de vue et mon intérêt. C'est bien dommage car je trouvais ce roman fort agréable. Et d'ailleurs, il l'est et je vous encourage  à le découvrir par vous même. Il est fort probable d'ailleurs, que le changement de point de vue ne vous gêne pas et que vous passiez un très bon moment.Alors, vous vous laissez tenter par le voyage, en compagnie de Louise et Juliette? 

Merci aux Editions Presses de la Cité pour cette découverte. Merci également à l'auteure pour la charmante dédicace. 

Marie-France Desmaray: Les amants de la Rivière-Rouge, Presses de la Cité, 635 pages, 2019


mercredi 3 avril 2019

La Discothèque du 20e siècle #315

En 1971, un nouveau chanteur du nom de C Jérôme entrait en scène avec son premier succès.

C. Jérôme: Kiss me (1971)


Lorsque l'on a entendu Kiss me pour la première fois sur les stations de radio, certaines mauvaises langues ont pu dire que C. Jérôme reprenait à son compte les recettes qui avaient valu la gloire à Claude François. En réalité, le jeune chanteur montrait là qu'il savait charmer et convaincre sans copier quiconque. Cette chanson, n°1 dans les hit-parades en juin et juillet 1972, a été son premier succès, lequel est signé Jean Albertini et Sylvain Garcia. (Source: Fascicule "L'encyclopédie de la chanson française n°10" Universal Collections)

Bonne écoute!