mercredi 29 juin 2016

La Discothèque du 20e siècle #173

En 1953, le jeune Charles Aznavour, encore inconnu du grand public, travaille dans l'ombre, en écrivant pour les autres, comme pour Eddie Constantine, qui enchante les foules avec ce titre.

Eddie Constantine: Et bâiller, et dormir (1953)




Ce "dur au cœur tendre" avait débarqué en France en 1949, avant d'éclater en 1952 aux côtés d'Edith Piaf, dont il est l'amant dans l'opérette La p'tite Lili. Composé par Jeff Davis, un autre américain à Paris, on doit les paroles de Et bâiller, et dormir, gros tube de l'année 1953, à un débutant nommé...Charles Aznavour! (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1950/54", Polygram Direct)

Bonne écoute!


dimanche 26 juin 2016

Un été So Jazz

Les "Slows" prennent des vacances bien méritées, pour revenir en forme à la rentrée. Mais, ne vous inquiétez pas, vos dimanches seront aussi en musique tout l'été.

Pour cette année, j'ai décidé que l'été serait rythmée au son du  jazz. C'est une musique que j'apprécie également, et surtout le jazz vocal et plus particulièrement les chanteuses de jazz.

C'est ainsi qu'est née cette nouvelle rubrique musicale:


Dès dimanche prochain, et ce,pendant 9 semaines, venez découvrir ou redécouvrir 9 chanteuses qui ont fait ou qui font le jazz, d'Ella Fitzgerald à Nina Simone, sans oublier les nouvelles voix du jazz comme Melody Gardot ou Diana Krall...mais aussi quelques petits découvertes, qui ,je l'espère, vous enchanteront.

Alors, à dimanche prochain pour

Un été So Jazz


Slow Qui Tue # 284: Cherish

Le slow qui tue de la semaine finit la saison en beauté en chérissant l'amour.

Kool & the Gang: Cherish



Bonne écoute












C'est avec ce slow que se clôt  cette 7e saison de "Slow qui tue". J'espère qu'elle vous aura fait passer des moments merveilleux, blottis à deux. La rubrique "Slow Qui Tue"  prend des vacances, mais reviendra en septembre pour une 8e saison, rempli de musique et d'amour. 

mercredi 22 juin 2016

La Discothèque du 20e siècle #172

En 1923, Mayol, grande star de la chanson comique revient avec un nouveau succès.

Mayol: Elle vendait des petits gâteaux (1923)



Le premier grand succès de Félix Mayol remonte à 1898: sa Paimpolaise, sur des paroles de Théodore Botrel, le chantre de la Bretagne, assure sa fortune. Ave son brin de muguet à la boutonnière et sa silhouette rondouillarde, il enthousiasme les foules au Ba-Ta-Clan. Après ses premiers "faux adieux" à la scène (Charles Trenet et Tino Rossi n'avaient rien inventé!) il se produit au début du siècle va à  l'Eldorado et à la Scala: il devient la vedette populaire n°1 avec Embrasse moi Ninette, La polka des trottins et Viens Poupoule. En 1910, comme le raconte l'historien de la chanson Pierre Saka, il rachète les Concerts Parisiens et les rebaptise Concerts Mayol. En 1923, au moment où est publié Elle vendait des petits gâteaux, Mayol souvent rallié par la critique pour son style "avant guerre", met tout le monde d'accord avec une chanson qui fait sourire la France entière. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1900/29", Polygram Direct)

Bonne écoute!


lundi 20 juin 2016

Les profondeurs

4e de couverture: Les marais des Everglades sont troubles, ce matin. On vient de trouver le corps d’une femme. Une femme noire. Abe est procureur, réputé irréprochable et sans tache et, pour lui, cette scène de crime n’est pas différente d’une autre. Mais quand on identifie le corps, et que l’agent Victoria Santos lui demande s’il connaît cette femme, Abe hésite à répondre… Une seconde d’hésitation qui le propulse du côté des suspects. Et l’entraîne dans les profondeurs d’une spirale infernale le jour où sa propre femme, Angelina, disparaît à son tour. 
Meurtres en série. Infidélités conjugales.
Secrets inquiétants. Machination.
Qu’y a-t-il vraiment sous la surface des êtres et des choses ?

J'avais été tenté par ce roman pour le lieu de son action, le Sud des Etats Unis...sauf que je me suis trompé de Sud. Je pensais lire un roman se passant dans le sud profond, près du bayou et c'est à Miami, dans les Everglades que je me suis trouvé. 
Qu'à cela ne tienne: pas grave et lance toi quand même dans cette lecture, me suis je dis. 

J'ai attendu près d'un an pour lire ce roman, trouvant plus propice l'arrivée de l'été pour lire un thriller (c'est souvent à la saison estivale que ce genre de livre m'attire) et j'ai bien fait. J'ai été emballé par ce roman, qui pourtant au départ, me perdait un peu dans toutes ses pistes mais surtout une petite lenteur. Mais cela est nécessaire à l'auteur et au lecteur pour appréhender ce roman qui m'a fait poser mille questions et autant de situations à m'en tirer les cheveux. 

Il faut dire que l'auteur sait mener son lecteur en bateau, le laissant bien mariner et enchaînant les fausses pistes et les révélations à un rythme effréné, ne me laissant aucun temps mort et une addiction qui ne me faisait pas lâcher le livre. 

J'ai trouvé très bien joué de la part de l'auteur d'alterner une double narration: la première personne quand il s'agit de Abe, le procureur en charge de l'affaire sur Tyla Tomkins, me faisant entrer dans sa tête, et une narration à la 3e personne quand d'autres personnages devaient mener des investigations à l'abri du regard de Abe, qui, progressivement, devient un suspect potentiel dans le meurtre de Tyla Tomkins. Ainsi, le lecteur à toutes les cartes en mains pour tergiverser et fomenter des théories. Car oui, même si l'auteur nous donne beaucoup d'informations, et que le lecteur pourrait n'être qu'un simple spectateur passif, j'ai réussi à m'impliquer dans l'histoire, à tel point que j'avais élaborer mes propres théories (qui sont tombées à l'eau, et tant, mieux, car j'ai ainsi pu être surpris jusqu'au bout). 

James Grippando sait comment mener une intrigue policière, mais surtout, il réussit à donner une profondeur à ses personnages, leur donnant toutes les nuances de gris possibles, surtout chez Abe, le personnage principal. J'ai aimé également la guerre entre lui et l'agent Santos: elle le prend en grippe quasiment dès le départ et défend  mordicus son point de vue: ce type n'est pas clair et il est coupable...de quelque chose. Leur affrontement est ce qui m'a le plus fasciné car il fait tout le temps douter de l'innocence ou de la culpabilité de Abe. 
Mais surtout, le final est l'un des plus pervers que j'ai lu. L'auteur laisse une part de  doute s'insinuer dans la tête du lecteur en le laissant planer, même si l'affaire est résolue et ça c'est pas cool. 

Au final, un thriller psychologique des plus tendus et des plus addictifs qu'on ne lâche pas avant d'avoir le fin mot de l'histoire et qui nous fait cogiter comme un malade, puis qui nous laisse pantois et un peu frustré par une fin, qui laisse des zones d'ombres par ci par là. 

En tout cas, un thriller idéal pour l'été et ça tombe bien, il vient de sortir en poche, aux éditions Mosaïc  avec une couverture de toute beauté.

Merci à Flora et aux Editions Mosaïc pour cette découverte. 

James Grippando: Les profondeurs (Cane & Abe), Editions Mosaïc, 393 pages, 2015


dimanche 19 juin 2016

Slow Qui Tue #283: Spiritual Love

Le slow qui tue de la semaine  ressent un amour très spirituel.

Urban Species: Spiritual love


Bonne écoute!


jeudi 16 juin 2016

Le Fonctionnaire amoureux

4e de couverture: « Ça tournait dans la tête de Charlie, comme une valse de Vienne interprétée par un orchestre atteint de Parkinson. Alors il tentait de se rassurer comme il le pouvait : tout va bien, ça peut pas être pire. »
Charlie mène une petite vie bien tranquille en Haute Marne, le département le plus froid de France, auprès de sa femme aimante et attentionnée. Jusqu’au jour où il pense découvrir le grand amour en croisant la belle Juliette dans une boulangerie. Problème : il est contrôleur à la SNCF, elle est femme de banquier. Alors pour la séduire, le petit fonctionnaire va se transformer en stratège. Un stratège sans limite. Mais Juliette se révélera bien loin de l’image qu’elle donne d’elle-même…
Un roman drôle et tendre : on rit, on pleure, on compatit, on s’apitoie… Bref, on ne lâche pas Charlie !
De retour dans l'univers de Thierry des Ouches, et je dois dire que j'apprécie toujours autant. 
Avec ce 3e roman, Thierry des Ouches revient au climat qui a fait le succès de Martin de la Brochette. C'est drôle, touchant, émouvant, mais il y a aussi un côté cynique derrière tout ça quelquefois (où est ce la jalousie de Charlie qui m'a fait penser cela). 
Par l'intermédiaire de Charlie, le fonctionnaire amoureux de la femme du banquier, c'est à la découverte de l'amour et tout ce qui s'ensuit (le coup de foudre, la jalousie, les stratagèmes, l'aveuglement) à laquelle l'auteur nous convie. Avec une pointe d'humour, et de dérision, Thierry des Ouches photographie admirablement la vie des simples gens dans une petite province, proche de Paris. C'est ainsi que le lecteur se sent proche des personnages, comme Charlie et Charlène. 
C'est aussi la vie de couple que l'auteur nous raconte et comment la faire durer. Charlie, qui s'est marié car Charlène était enceinte, mais non par amour,  restera marié avec elle par convenance.Il  va tomber amoureux de la femme du banquier Juliette de Blagnac, nouvellement arrivée. Cet état de fait va surtout changer la vie de couple de Charlie et Charlène et démontrer à Charlie qu'il sait aussi aimer. 
C'est un roman drôle, mais aussi touchant, qui peut émouvoir. Pourtant, le comportement de Charlie pourrait en agacer plus d'un. C'est là toute la force de l'écriture de Thierry des Ouches: il réussit à nous faire aimer Charlie, même dans ses bassesses et ses jalousies. Et on espère qu'une seule chose, c'est qu'il arrive à ses fins. Et, en plus, l'auteur parsème le roman de références cinématographiques, qui ont fait du bien à mon petit coeur de cinéphile
Au final, un conte qui vous fera pousser des ailes et qui vous fera croire en l'amour. Pour ma part, les romans de Thierry des Ouches ne me laissent pas indifférent et je serai au rendez-vous de son  prochain roman. 
Si vous n'avez pas encore découvert l'univers de Thierry des Ouches, lancez-vous: ce n'est que du bonheur! 
Merci à Eric et aux Editions Daphnis & Chloé pour cette petite bulle de rire et de douceur.

Thierry des Ouches: Le fonctionnaire amoureux, Daphnis & Chloé, 222 pages, 2016


mercredi 15 juin 2016

La Discothèque du 20e siècle #171

En 1995, Ophélie Winter lançait sa "profession de foi" sur les ondes avec succès.

Ophélie Winter: Dieu m'a donné la foi (1995)





Mannequin, animatrice sur le petit écran, Ophélie Winter, qui a préféré suivre le chemin de son ami Prince plutôt que celui d son père -lequel à la fin des sixties avait enregistré le tube de variété Oh lady Mary- a conquis un large public dès son premier single. Un succès qui reposait moins sur son physique de nouvelle femme fatale que sur une voix percutante, chargée d'émotions dans la grande tradition afro-américaine. Dieu m'a donné la foi est un petit chef-d'oeuvre de groove à la française. Et l'un des titres phares de l'année 1996, puisqu'il s'est classé à la 4e place du hit-parade. (Source: Fascicule "L'encyclopédie de la chanson française n°28", Universal Collections)

Bonne écoute!


dimanche 12 juin 2016

En attendant Bojangles

4e de couverture: Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom.


Il n'y a pas de bon ou de mauvais livre. C'est le lecteur, qui de par son avis subjectif, en fait un bon ou un mauvais livre, selon son ressenti. Pour moi, un bon livre, c'est celui qui va me faire passer par plein d'émotions: le rire, les larmes, la compassion, la colère,etc... Un livre qui va me parler et qui va laisser une trace dans mon subconscient. 

Pourquoi cette phrase d'introduction,pour parler du premier roman d'Olivier Bourdeault, En attendant Bojangles? Tout simplement, car depuis sa sortie et son succès (surprise), c'est aussi un roman qui divise les lecteurs. Soit ils aiment, soit ils n'aiment pas. 

Pour ma part, je me range dans le camp des admirateurs de ce livre. J'ai été envoûté, sans savoir à quoi m'attendre, ni de quoi parlait le roman. Dès les premières pages, j'ai été embarqué dans cet univers désuet, joyeux, plein de vie, un monde à part, que les narrateurs (le fils de ce couple atypique, et George, le père du "petit" narrateur) retranscrivent de manière tantôt drôle, tantôt émouvante. 

Il y a une totale poésie dans cette famille pas comme les autres, dans laquelle, il flotte un vent de liberté, comme un morceau de jazz. (petit aparté: je suis en plein dans ma période "jazz" depuis quelques mois, et j'ai eu la chance de sortir ce livre, au bon moment, puisqu'il correspond à cette musique, que j'apprécie beaucoup. C'est peut être pour ça que je l'ai autant aimé). Il y a un côté "zazou" chez cette famille hors du commun: Georges et sa bien aimée vivent un amour fusionnel, sans entrave, et se moquant des convenances. Ils sont libres, et ils communiquent cette liberté à leur fils, petit témoin de cet amour fou. 

Je ne veux pas trop en dire pour ne pas trop déflorer l'histoire. Je trouve qu'il faut ouvrir ce livre, comme on ouvre une porte sur l'inconnu et se laisser surprendre par le chemin que le lecteur doit parcourir, guidé par le "petit témoin" et Georges. 

J'ai aimé l'écriture d'Olivier Bourdeault; vive, joyeuse, retrouvant cette voix enfantine que l'on a au fond de nous (retranscrit dans le récit du "petit narrateur"), mais aussi passionné, tendre, émouvante, me faisant passer par toutes ces émotions. J'ai souri devant les facéties de Louise/Ophélie/Renée (Georges donnant un prénom différent à sa femme, selon son envie du jour), j'ai ri, j'ai également pleuré, et chose, encore plus rare, pour moi,j'ai pleuré de tristesse et rit de joie en même temps (seul la série "Brothers & Sisters" réussissait cela). 

Au final, un petit bijou d'écriture, de poésie, de fantaisie que ce roman merveilleux, qui m'a fait vibrer, au delà du possible. Olivier Bourdeaut a hésité longtemps avant de se lancer dans l'écriture. Il a bien fait de sauter le pas car cette entrée en littérature est une réussite. Enfin, ce n'est que mon point de vue. 
A vous de vous faire votre propre idée sur le premier roman d'Olivier Bourdeault. (En espérant qu'il vous fera vibrer autant que moi)


Olivier Bourdeault: En attendant Bojangles, Finitude, 159 pages, 2016



Slow Qui Tue #282: All my life

le slow qui tue de la semaine a prié toute sa vie pour trouver une compagne comme elle.

K.CI & Jojo: All my life


Bonne écoute!


vendredi 10 juin 2016

Le temps d'une saison

4e de couverture: Au lendemain de la Première Guerre Mondiale, Paris est en fête. Tout est exubérance, joie et nouveauté dans le Montparnasse des années folles. Mais Angèle de Lestrange, fille d'un éminent collectionneur d'art, sort d'une expérience sentimentale douloureuse

Le Temps d'une saison avait tout pour me plaire: l'époque à laquelle se déroule le roman (les années 20), les lieux(New York et Paris, entre autres) et une intrigue légère qui devient policière. 

Pourtant, malgré un début très prometteur, où il y avait une langueur et une légèreté bienvenue, j'ai ressenti quelque chose qui m'a fait tiquer. Un petit problème qui a été un frein à ma lecture: l'écriture. (Alors, je ne sais pas si cela est dû au fait de l'auteur ou de l'exemplaire que j'ai eu entre les mains). Beaucoup de phrases me paraissaient bancales, avec des oublis de mots, à tel point que je devais reconstruire moi-même la phrase pour une meilleure compréhension; 
J'ai trouvé cependant l'intrigue bien menée, l'histoire d'Angèle qui décide de passer des vacances à New York, qui tombe amoureuse de Charles et qui se terminera par le cambriolage d'un musée et de son enlèvement (qui sera un prétexte à un voyage à travers toute l'Europe, de Londres à Budapest). Tout cela est for plaisant même si j'ai trouvé parfois certaines situations trop rapide et des éléments trop prévisibles pour m'emporter totalement. Mais c'est tout de même le style qui m'a pesé. 

Au final un court roman à l'intrigue très plaisante, mais gâché par une écriture soit mal maîtrisée par l'auteur, ou alors un problème d'impression de mon exemplaire. Cela est fort dommage, car la lecture de ce livre avait bien commencée. 

Merci à Eric et aux Editions Erick Bonnier pour cette découverte. 

Siwar al-Assad: Le temps d'une saison, Erick Bonnier, 240 pages, 2015



mercredi 8 juin 2016

La Discothèque du 20e siècle #170

En 1993, un duo très sensuel et délicat se faisait entendre sur les ondes.

Terence Trent d'Arby & Des'ree: Delicate (1993)




Beau comme un dieu et habile auteur-compositeur, cet américain voit sa carrière démarrer de façon fulgurante dès la sortie de son premier single If you let me stay, au printemps 1987: il aligne en effet 4 tubes d'affilés, tous tirés de son premier album au titre interminable (Introducing the hardline according to Terence Trent d'Arby, ouf!), y compris Wishing well, Dance little sister et l'excllent Sign your name. En 1993, après quelques années d'errance et la concurrence directe d'un certain Lenny Kravitz, Terence nous revient avec son 3e album au nom tout aussi alambiqué (TTDA's Symphony or damn, Explore the tension Inside the sweetness), dont est extrait ce remarquable duo avec la délicate Des'ree, qui avec les tubes You gotta be en 1994 et Life en 1998, s'imposera comme une des plus belles voix soul anglaise de la décennie. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1993", Polygram Direct)

Bonne écoute!


dimanche 5 juin 2016

Mon ami Arnie


4e de couverture: Ithaca, État de New York : une petite ville paisible sur laquelle plane l’ombre d’un serial killer. Mais malgré la paranoïa ambiante, certains jeunes ont encore la naïveté de croire au grand amour : Fox est raide dingue de Mia. Il a économisé tout l’été pour lui offrir LA bague de ses rêves, à 384,50 dollars. Et c’est bien sûr le jour où il prend l’argent sur lui qu’il se fait dépouiller. Le très impopulaire Arnie Spencer entre alors en scène et lui suggère de cambrioler la villa de son père durant le week-end.

Bon sang ne saurait mentir. Jeremy Behm a bien hérité du talent de son grand père (Marc Behm, scénariste et écrivain de "Mortelle randonnée", de Claude Miller)  pour l'écriture. 
Ce roman ado en est la preuve. 

Mon ami Arnie est l'un des romans ados les plus déjantés qu'il m'a été donné de découvrir. Tout est complètement barré dans cette histoire: entre un tueur en série qui sévit dans cette petite ville, un ado racketté de l'argent qu'il a gagné tout l'été pour offrir une bague à sa chérie par une bande de petites frappes, un marché conclu entre trois ados pour faire un cambriolage...saupoudré d'une histoire d'amour: voici le cocktail détonant qui va vous faire passer un été très époustouflant. 

J'ai complètement adoré ce roman très addictif (c'est bien simple, je n'ai pas pu le lâcher avant de l'avoir fini, (et pourtant,j'avais des choses à faire cet après-midi, mais rien n'y a fait, j'étais happé). Jérémy Behm a le chic pour vous embarquer dans son écriture et  imaginer des cliffhangers de toute beauté. Puis, on n'a pas le temps de s'ennuyer: le roman va à 200 à l'heure et vous fait tourner en bourrique, passant d'une surprise à une autre. 

Mais ce qui retient aussi l'attention, c'est la psychologie des personnages, très bien dessiné par l'auteur: chaque personnage à sa personnalité propre et le fait que l'histoire soit vécue sous les yeux de chaque protagoniste de l'histoire (chaque chapitre est raconté par un personnage différent à chaque fois) , de Fox et Cliff, les deux amis intrépides lancés dans une aventure rocambolesque, à Mia, la petite amie de Fox, en passant par Craig, son racketteur, et même jusqu'au Pretender, (nom du tueur en série): chacun joue sa partition et donne son son de cloche, ce qui fait que j'ai eu de l'empathie pour tous (même pour le tueur), mais surtout, on voit, par le prisme de la première personne, chaque caractère se dessiner et cela se ressent dans l'écriture. 
Puis, les dialogues sont dignes d'un film: ils fusent et sonnent très justes à notre oreille. C'est bien simple, j'avais l'impression de lire un film! Un film livresque totalement déjanté, comme un Tarantino. D'ailleurs, il se dégage une violence dans ce roman qui s'amplifie à mesure que l'on avance, se demandant jusqu'où l'auteur va aller. Bien évidemment, l'humour cynique des personnages, comme Fox,  vient un peu désamorcer tout ça. Cette violence ne doit pas vous freiner, car justement, elle démontre que l'auteur ne prend pas les ados pour des gamins et qu'elle fait partie du monde (et de leur monde). (enfin,ne mettez pas ce livre entre les mains d'un ado de 10/12 ans, tout de même). 

En clair, voici le roman que vous devez emmener dans vos bagages cet été, si vous voulez passer un moment des plus fun. En tout cas, j'ai super kiffé. Une histoire rocambolesque à souhait, dans le délire, car l'intrigue, au cordeau, se tient très bien et est fort bien menéé par Jérémy Behm. C'est jubilatoire, bourré de références pop, entre "Seigneur des anneaux" et "Reine des neiges", entre autres, avec une fin qui vous laissera pantois...et peut être frustré, qui sait? En tout cas, j'ai été estomaqué par ce roman, lu en une après-midi, et j'aimerai tellement voir une suite, afin de retrouver Fox et Cliff, le duo naïf et hilarant de ce roman. 

En clair, un roman pop, qui se lit comme un bon film, sur un transat ou une serviette, les doigts de pieds en éventail. 
Mon ami Arnie sera le roman de votre été, j'en suis certain! 

Merci à Audrey et aux Editions Syros pour cette lecture délirante

(à partir de 14 ans)

Jérémy Behm: Mon ami Arnie, Editions Syros, 203 pages, 2016



Slow Qui Tue #281: Nightshift

Le slow qui tue de la semaine se souvient de Marvin.

The Comodores: Nightshift



Bonne écoute!


samedi 4 juin 2016

Étonnez-moi

4e de couverture: La grâce. C'est ce que voit Joan lorsqu'elle regarde danser Arslan Rusakov. La grâce qui la sépare, elle, petite ballerine à l'Opéra Garnier, de cette superstar du ballet soviétique. Pour s'en approcher, une fois, une seule, Joan se glisse un soir dans sa loge pour une étreinte furtive, passionnée, comme une supplique : « Étonnez-moi. »

Vingt ans plus tard, Joan vit dans une petite ville de banlieue en Californie, où elle se consacre désormais à son mari et à son fils, Harry. Son passé de danseuse, elle a choisi de l'oublier : toutes ces années de passion, d'efforts, de compétition permanente, et surtout ce moment où elle a compris qu'elle ne rejoindrait jamais Arslan au firmament.

Mais comment oublier quand elle regarde Harry danser ? L'enfant montre de prodigieuses aptitudes. Pour lui, Joan va renouer avec l'univers du ballet, ce monde aussi cruel que merveilleux, qui a brisé son coeur, son corps et tous ses rêves. Un monde où évolue encore Arslan Rusakov...


Le monde des Arts, du théâtre, à la littérature,en passant par le chant, la musique et la peinture, m'interpellent beaucoup et j'y suis sensible...sauf une discipline: la danse. Je suis hermétique à ce monde et les spectacles qui concernent cet art, sont le seuls auxquels je n'assiste pas. 
Alors, vous pensez forcément qu'en voyant un chausson de danse sur la couverture du 2e roman de Maggie Shipstead, j'allais tiquer et détester. Il est vrai qu'une petite moue est apparue sur mon visage, mais je laisse toujours une chance aux livres (et surtout ceux des Editions Belfond, car ils m'ont rarement déçu). 

J'ai bien fait de ne pas m'arrêter à la couverture et au sujet (la danse) puisque j'ai apprécié la lecture de ce roman...car, même si la danse n'est pas un art qui m'attire, les coulisses du monde du spectacle en général me fascine et voir l'envers du décor m'intrigue toujours. Puis, même si voir un spectacle de danse n'est pas ma tasse de thé, découvrir les heures de travail derrière cela est très intéressant. 

J'ai été fasciné par l'histoire de Joan, Harry, Jacob, Chloé, Elaine et tant d'autres personnages, dont l'auteur, par petites anecdotes qui s'étalent sur plus de trente ans, nous raconte les destins. Il est vrai que la construction du roman retient l'attention:chaque chapitre raconte un moment de la vie des personnages, passant ainsi d'une année à une autre. Cela permet de donner un rythme et de ne pas lasser le lecteur, mais également de lui laisser la surprise de savoir où les personnages en sont dans leur vie (puisque un ou deux ans sont passé au chapitre suivant). J'ai aimé suivre leurs aventures, et j'ai aimé découvrir les coulisses de l'Opéra de Paris, par exemple. 

En revanche, les flashbacks de la 2e partie (qui reviennent sur l'arrivée d'Arslan, danseur russe, aux Etats Unis durant la guerre froide) ne m'ont pas emballé, (même s'ils éclairent certains points restés dans l'ombre dans la 1ère partie), cassant le rythme de croisière qui s'était installé. Autre petit bémol, la personnalité des personnages: ces derniers sont arrogants,imbus d'eux mêmes, et parfois froids (à part Jacob, le seul scientifique du roman comparé à tous ces artistes), mais, en même temps, je savais à quoi m'attendre, en lisant ce livre, car c'est comme ça que je me représente les danseurs/danseuses...donc, c'est un bémol, qui ne m'a pas trop gêné, en somme, mais qui pourrait fermer la porte de cet univers, à certains lecteurs. En fait, on a du mal à ressentir de l'empathie pour Joan, Elaine, Arslan et Harry adulte (car Harry, enfant, est un personnage attachant, mais qui devient arrogant, dès qu'il devient un danseur prometteur...comme quoi). 

Malgré ces petits bémols, qui ne m'ont pas gâché la lecture (car je m'y attendais un peu) , j'ai été emporté  par l'écriture fluide de Maggie Shipstead, qui nous ouvre les portes de l'univers de la danse (qu'elle connait bien, de par sa mère qui était une amoureuse de cet art): fascinant, à plus d'un titre, il raconte aussi  la guerre froide du point de vue des artistes, et des danseurs en particulier. 
Le titre du roman pourrait être un défi du lecteur lancé à un auteur: en effet, à chaque fois que j'ouvre un livre, je pose implicitement ce défi à l'auteur: "Étonnez-moi" . Eh bien malgré quelques secrets découverts très vite, l'auteur à réussi son pari. Maggie Shipstead nous offre une fin étonnante à laquelle je ne m'attendais pas. 
Alors,si l'univers de la danse vous fait vibrer, ou si vous voulez savoir ce qui se cache quand le rideau se ferme...découvrez le dernier roman de Maggie Shipstead et j'espère qu'il vous étonnera, jusqu'au dernier chapitre. 

Merci à Brigitte et aux  Editions Belfond pour ses choix toujours aussi justes. 

Maggie Sphipstead: Étonnez-moi (Astonish Me), Belfond, 370 pages, 2015


mercredi 1 juin 2016

La Discothèque du 20e siècle #169

En 1992, le raï perçait   en France avec Kahled et son tube "Didi".

Khaled: Didi (1992)




Nous étions encore loin du triomphal concert 1,2,3, soleil à Bercy avec Khaled, Rachid Taha et Faudel; en 1992, le raï était encore mal accepté sur les ondes. Grâce à Didi, produit de main de maître par l'américain Don Was, Khaled réussit une percée sensationnelle dans le Top 50, un exploit qu'il répétera en 1996 avec Aïcha. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1992", Polygram Direct)

Bonne écoute!