mercredi 29 mai 2019

La Discothèque du 20e siècle #323

En 1968, le groupe The Troggs sort ce titre qu'un autre groupe reprendra avec succès 26 ans plus tard pour la BO d'un film.

The Troggs: Love is all around (1968)


Menés d'une main de maître par le chanteur Reg Presley, les Troggs ont donné en 1966 avec Wild Thing leur hymne au Swingin'London. L'année suivante toujours aussi populaire, le quartette anglais sort la ballade Love is all around qui va atteindre les 5e et 7e places des hit-parades en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. "Redécouverte" dans les années 90, la chanson sera enregistrée par Wet Wet Wet avant de trouver place sur la bande originale de Quatre mariages et un enterrement (1994) film de Mike Newell avec Hugh Grant et Andie McDowell. C'est ainsi que Love is all around retrouvera le chemin des hit-parades et passera 15 semaines en tête des charts british. (Source: Fascicule "Mes Soirées 60's n°2", Universal Collections)

Bonne écoute!


lundi 27 mai 2019

Le Moi(s) Belfond #7: Rose de cendres

4e de couverture: D’origine modeste et issu d’une famille républicaine, Albert Corner a combattu lors de la première guerre d’indépendance de Cuba. À son retour au pays, il n’a plus qu’une idée en tête : s’enrichir, quitte à verser dans la criminalité. Des années plus tard, il jouit d’un statut d’homme d’affaires reconnu.
Mais, en 1909, la révolte est aux portes de la ville : le syndicalisme ouvrier affronte violemment le gouvernement espagnol au sujet de la mobilisation pour la guerre au Maroc. Et dans cette Catalogne au bord de l’explosion, les enfants Corner pourraient bien trahir les idéaux fraîchement bourgeois de leur père. Entre les aspirations révolutionnaires des uns et les désirs d’émancipation des autres, l’équilibre de la famille et des affaires est en danger…

Pour un esprit curieux comme le mien, j'aime parfois aller vers une littérature inconnue,qui m'apprendra des choses. Mon choix s'est porté sur le roman de Pilar Rahola, Rose de cendres, car il retraçait un événement historique important de l'histoire catalane. 

Alors, je dois avouer que cette lecture fut difficile d'accès pour moi: le style "historien" de l'auteure n'est pas facile à appréhender, et le fait qu'au début, les nombreux aller retour dans le passé, d'un paragraphe à l'autre n'aident pas. Et quand la politique de pays inconnus (lEspagne et la Catalogne) s'invite, il est important de prendre son temps. Voilà pourquoi j'ai mis une semaine pour lire ce petit livre. Je voulais comprendre au mieux, les enjeux de cette Semaine Sanglante, que vécu Barcelone au début du XXe siècle. 

Pilar Rahola, a décidé de raconter ce pan de l'histoire catalane, par le prisme d'une famille, dont Albert, le patriarche est le premier a entrer en scène. C'est un homme riche au début du roman, mais l'on comprend vite qu'il est né pauvre et qu'il a fait sa fortune, à force de ténacité, mais également de violence puisqu'il se rendra coupable d'un crime pour amasser sa fortune. C'est un être vil, imbu de lui même, arrogant, et je ne l'ai pas apprécié du tout. 
Heureusement que certains de ses enfants ont trouvés grâce à mes yeux, et deux, en particulier: Enric, le deuxième fils de la famille, qui va sentir battre un coeur de révolutionnaire qui prendra fait et cause pour la cause ouvrière, rejetant son père et sa fortune. Le fait qu'il soit aussi homosexuel, dans ce début de nouveau millénaire, n'aide pas ses relations avec Albert, et le reste de la famille. Sauf Merceneta, sa soeur (2e personnage, dont j'ai beaucoup aimé la personnalité)qui ne le juge pas et l'aime comme il est. Elle aussi rêve d'une catalogne nouvelle, mais elle la voit plus par les arts, et par les femmes, que par la révolte et le sang. Sans oublier Avi-li, le fils aîné, qui lui aussi, prendra part dans la révolution qui se prépare,pour une Catalogne indépendante, mais en restant très proche de son père. 

Ainsi, c'est sous quatre regards différents que Pilar Rahola, nous raconte les prémices de la Semaine Sanglante, son déroulement et ses conséquences. C'est passionnant, surtout, qu'elle prend le temps de s'attarder sur chaque personnage important de l'histoire (Albert, Enric, Avi-li et Merceneta) en nous en dressant un portrait complet, qui donne du corps au personnage. Mais pas forcément d'émotions vives. En fait, je n'ai pas pu trop ressentir quelque chose pour les personnages, sauf par moments. Et cela est dû à un style très travaillé, qui décortique les événements historiques, comme un historien le ferait. 
C'est ce qui me désole un peu. J'aurai voulu aimer,rire et pleurer au contact de cette famille. 

Au final, un roman historique fort intéressant qui revient sur un événement tragique important de l'histoire catalane, que j'ai pris le temps d'apprécier pour comprendre au mieux tout les éléments mis en place...mais qui m'a un peu laissé sur le bord de la route côté sentiments. Mais, si l'Histoire, avec un grand H, vous intéresse, que vous aussi, vous voulez découvrir l'histoire d'un autre pays, n'hésitez pas, ce roman fait le job. Par contre, si vous vous attendez à une saga familiale, sur fond d'histoire catalane, vous risqueriez d'être déçu. A vous de faire votre propre choix. 

Merci aux Editions Belfond pour la découverte de ce livre. 



Pilar Rahola: Rose de cendres, (Rosa de cendra), Belfond, 281 pages, 2018)



dimanche 26 mai 2019

Slow Qui Tue #411: Manic Monday

Le slow qui tue de la semaine n'aime pas les début de semaine frénétique.

The Bangles: Manic Monday


Bonne écoute!


mercredi 22 mai 2019

La Discothèque du 20e siècle #322

En 1955, Jacqueline François nous emmène au Portugal avec cette chanson.

Jacqueline François: les Lavandières du Portugal (1955)


Jacqueline François, qui, en 1954, avait vendu plus d'un million de disques, demeurait l'année suivante l'une des chanteuses préférées des Français. Ecrit par Roger Lucchesi et composé par André Popp, son grand tube de l'année a été Les lavandières du Portugal, qui ont valu à la chanteuse de remporter le prix de l'Académie du Disque. (Source: Fascicule "L'encyclopédie de la chanson française n°39",, Polygram Collections)

Bonne écoute!


lundi 20 mai 2019

Le Moi(s) Belfond #6: La vie dont nous rêvions

4e de couverture: Sam et Merry ont quitté New York pour s’installer dans un cottage en Suède et élever leur bébé au grand air. Loin de la grande ville, de ses tentations, de sa souillure, les voilà libres de se réinventer. 
Sam, en homme viril et fidèle qui assure le confort et la protection des siens.
Merry, en tendre épouse qui s’adonne à ses nouveaux devoirs de mère au foyer.
Le tableau idéal : au cœur de la nature, l’homme, la femme, l’enfant.

Mais aussi Francesca, la meilleure amie de toujours, venue leur rendre visite.
Francesca, la citadine, la sublime, la femme libre.
Francesca, qui ne se sent chez elle nulle part, qui n’a jamais été choisie par un homme, et qui a de très vieux comptes à régler…

Michelle Sachs nous offre un premier roman fort malsain, qui plonge dans les pensées les plus sombres de ses personnages. 

Oh là là, il y avait bien longtemps qu'un roman ne m'avais pas mis autant mal à l'aise, et ce dès les premières pages...et que ce malaise allait être présent tout au long du roman. Pourtant, je n'ai pu m'empêcher de le continuer, et de tourner les pages afin de savoir comment cette histoire malsaine allait finir. 

Mon Dieu, mais comment une auteure peut nous faire aller aussi loin dans la noirceur de l'âme humaine (alors j'en ai lu des romans avec des personnages horribles, hein: les romans de Mrs Oates, c'est pas les Bisounours): aucun personnage n'a trouvé grâce à mes yeux. Que ce soit Merry, Sam ou Frank (pour Francesca), ils sont tous abjects et leurs actes, que l'auteure prend plaisir à nous montrer parfois dans ses moindres détails, nous laisse une grimace de dégoût sur le visage ou complètement sans voix. 
En fait, le seul personnage que je sauverai dans ce roman, c'est le petit Conor, le fils de Merry et Sam, qui est l'innocence même et qui se retrouve au milieu de ce nid rempli de serpent à sang très froid. Le pauvre petit bonhomme. 

Pourtant le premier chapitre, raconté par Merry nous dresse le portrait d'une famille idéale: un mari, un petit garçon, une petite maison en bois au bord d'un lac en Suède. La petite famille idéale...sauf que, très vite, le lecteur se rend compte que ceci n'est qu'une façade, que tout est factice. Et l'auteure va nous le démontrer en décortiquant la vie de ses personnages au fil de l'histoire, nous lâchant des révélations sur le passé de Merry, Sam et Franck. Alors le fait que Merry, Sam et Franck prennent la parole à tour de rôle pour nous parler de leur vie présente et passé auraient pu nous faire ressentir de l'empathie pour eux. Alors, il est vrai qu'on ressent des choses à leur contact, mais rien de positif. Même leur passé ne réussissait pas à les racheter....sauf à nous faire comprendre comment ils en étaient arrivé là. 

En fait, ce roman est rempli d'hypocrites, qui sous des visages de façades, vivent une vie de mensonges. Et ces mensonges vont éclater progressivement, jusqu'à l’inéluctable. Et c'est ainsi qu'à la moitié du roman, un suspense se met en place après un drame que je ne dévoilerai pas. Et c'est ainsi que le lecteur est happé, pris dans les filets et ne peut faire autrement que de tourner les pages, allant toujours de surprise en surprise, jusqu'à un final étonnant pour ma part. 

Au final, un roman psychologique qui laisse planer un malaise constant au dessus de la tête du lecteur, qui pourtant, ne peut pas faire autrement que de continuer, tellement fasciné par ce qu'il lit. Les trois personnages principaux (Merry, Sam et Franck) sont fort bien dessinés, avec un passé foisonnant que Michelle Sachs dévoile au fil de l'histoire dans des flashbacks qui éclairent encore plus la personnalité trouble de ces trois personnes. C'est un roman dérangeant, fascinant,sur un sujet qui pourra déplaire à certains (et qui concerne la maternité..mais je n'en dirais pas plus)  qui vous tiendra en haleine jusqu'au bout. Un premier roman réussi, dans la lignée de ceux de Lionel Shriver. Saisissant! 

Merci aux Editions Belfond pour cette découverte très dérangeante, mais tellement hypnotique. 

Michelle Sacks: La vie dont nous rêvions, (You were made for this), Belfond, 329 pages, 2019





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dimanche 19 mai 2019

Slow Qui Tue #410: Father

Le slow qui tue de la semaine adresse une prière au Père du monde entier.

The Christians: Father



Bonne écoute!


samedi 18 mai 2019

Le Moi(s) Belfond #5: Les Délices de Turquie (Belfond Vintage Saison 1, Volume 1)

4e de couverture: Original, cru, provocateur, tendre, un roman à l’énergie contagieuse, à la liberté de ton étonnante, porté par une écriture fougueuse et sensuelle. Quelque part entre Les Valseuses et Le Dernier Tango à Paris, l’histoire d’une passion folle dans l’Amsterdam des années 1960. La redécouverte d’un roman culte et de son auteur, artiste total à la réputation scandaleuse, en révolte perpétuelle contre l’hypocrisie d’une société engoncée dans un protestantisme pudibond. Jan Wolkers est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands écrivains néerlandais d’après-guerre, aux côtés d’Harry Mulisch, Gerard Reve et Willem Frederik Hermans. 

Les Délices de Turquie ont été adaptés au cinéma en 1973 par Paul Verhoeven, avec Rutger Hauer et Monique Van de Ven dans les rôles principaux, et ont été désignés comme le meilleur film néerlandais du XXe siècle.

Premier titre qui lança la collection Belfond [Vintage], il y a 7 ans, Les délices de Turquie est un roman qui me faisait "peur". 
Je l'ai acheté parce que je suis un collectionneur et que, donc, j'aime bien avoir tous les titres d'une même collection...surtout d'une collection dont tous les titres lus jusqu'à présent,m'ont plu, à des degrés divers. 

Pourtant, ce titre, acheté il y a donc 7 ans, a dormi dans ma PAL tout ce temps, car le sujet et l'érotisme dont parlait la 4e de couverture m'attirait moyen. J'avais lu les premières pages il y a quelques années et j'ai de suite pensé que ce livre allait être difficile à lire pour moi, les livres érotiques n'étant pas trop ma tasse de thé. 

Puis, en lançant le Mois Belfond, je me suis dis qu'il serait peut être temps de lire ce premier numéro de [Vintage]. Je me suis dis: vu la ligne éditoriale de la collection et les titres proposés depuis 7 ans, il devait bien ressortir de ce livre quelque chose qui me plairait. 
Ainsi, je me suis lancé ce matin dans la lecture de ce roman et les débuts furent très difficile: la crudité des termes employés dans les premiers chapitres, un côté scato qui apparaît par moment, m'ont été un peu pénible à lire. J'avoue, j'ai commencé à lire ce livre avec un détachement et une volonté d'en finir vite afin de me dire: aussitôt, lu, aussitôt oublié, je pourrais passer à autre chose. 
Ainsi, les pages s'enchaînent et mon esprit est ailleurs, voulant au plus vite être débarrassé de cette lecture pénible...sauf que je me suis surpris a continuer ma lecture par intérêt. Le narrateur de l'histoire avait réussit à me happer et j'ai enfin compris, que derrière ce côté cru et provocant, se cachait un roman touchant sur une passion amoureuse débordante. 

Mais au fait, "Les délices de Turquie", ça raconte quoi: l'histoire du narrateur, qui n'est jamais nommé, qui vient de se faire quitter par sa femme, après deux ans de mariage et qui a du mal à s'en remettre. Il va ainsi nous raconter sa rencontre avec Olga, sur le bord d'une route, sa passion et ses parties de jambes en l'air avec elle, son dégoût pour sa belle-mère, qui fera tout pour que cela capote, car elle ne veut pas que sa fille vive avec un artiste. 

Si l'on passe outre ce côté provocant et sexuel, nous avons affaire à un roman terriblement émouvant sur une histoire d'amour fusionnelle et sans complexe, avec deux personnages tourmentés qui arriveront à briser votre carapace. Je vous assure que la fin du roman m'a donné des frissons tellement c'était beau. On ressent tout au long du roman la détresse du héros devant son amour perdu, mais aussi celle d'Olga, qui errera d'homme en homme après la rupture avec le narrateur, pour trouver le bonheur, si fugace soit il. 
En définitive, c'est un roman bien plus profond qu'il n'y parait, et, qui, sous couvert de raconter une histoire d'amour, nous parle d'une époque libérée sexuellement, celle de la fin des années 60. 

Au final,  un roman bien plus profond et subtil que cache ce côté sulfureux et provocant. Un roman que j'ai ouvert à reculons, en lisant les premiers chapitres avec détachement, mais qui a su me toucher de par ses deux personnages principaux, le narrateur et Olga. Deux êtres libérés qui se sont brûlés les ailes au feu du désir. Un roman sur le deuil d'un amour qu'on ne rencontre peut être qu'une fois dans sa vie. 



Jan Wolkers: Les Délices de Turquie, (Turks Fruit), Belfond, (Collection Belfond [Vintage]), 246 pages, 1969 (pour l'édition originale), 1976 (pour la traduction française), 2013 (pour la présente édition)


vendredi 17 mai 2019

Le Moi(s) Belfond #4: Le Messager (Belfond Vintage Saison 7, Volume 36)

4e de couverture: « Le passé est un pays étranger… » Ainsi s’ouvre ce classique aussi troublant que profond sur ces instants de l’enfance qui façonnent toute une vie. Publié en Angleterre en 1953 et en France deux ans plus tard, un roman tout en finesse porté par une langue précieuse, où Léon Colston, vieux monsieur, explore ses souvenirs et se replonge dans l’été 1900. Un été tragique et brûlant.
Adapté au cinéma par Joseph Losey et mis en musique par Michel Legrand, Palme d’or du festival de Cannes en 1971, un chef-d’œuvre à redécouvrir au plus vite !

Les petites phrases des écrivains qui apparaissent sur les couvertures des livres ou en 4e de couv, sont devenues monnaie courante. (combien de fois Stephen King fut mentionné sur une couverture en disant que ce roman est génial!). 

Le Messager a une citation d'un auteur, qui ouvre la 4e de couverture. Une citation que j'aurai du m'abstenir de lire, car elle a eu l'effet inverse escomptée. C'est à dire qu'au lieu de me donner envie de lire le livre, elle m'a donner envie d' y aller à reculons. Pourquoi, me direz-vous? Tout simplement, parce que l'auteur de cette citation, qui a lu ce livre quand il avait l'âge du héros du "Messager", et qui s'est identifié à lui, mentionne également qu'il a écrit un livre en hommage au roman de L.P. Hartley. Et là, patatras! En voyant le titre du "roman-hommage", je m'aperçois que j'ai lu le livre en question (et même vu l'adaptation ciné qui en fut tirée, plusieurs fois)! Ainsi, j'avais peur de m'être gâché la surprise de la découverte. 

Mais bon, je me suis lancé, et mes craintes ont été confirmées: les deux romans ont un postulat similaire, avec des différences tout de même dans le traitement. C'est pourquoi, il m'a fallu du temps pour entrer dans ce livre: plus d'une centaine de pages furent nécessaire pour accrocher (bon, le fait que j'ai eu peu de temps de lire cette semaine, a participé à cette lenteur)...puis le déclic, s'est fait. 

Après ce déclic, (et le fait que j'avais une matinée de libre) j'ai enchaîné les pages jusqu'à la fin, ne pouvant pas détacher les yeux de cette histoire tragique.  Certes, la fin ne m'a pas surprise, mais les personnages ont su faire le reste c'est à dire, m'intriguer pour savoir ce qui allait se passer. 

C'est un roman dans la pure tradition anglaise avec secrets, mariage arrangé, famille bourgeoise, mais également un roman initiatique d'un jeune garçon de 13 ans, qui découvre un nouvel univers: celui des grandes personnes. 
Effectivement, le personnage du petit Léon Colston, qui peut agacer par moments,se retrouve être mêlé dans un ménage à trois, à son corps défendant, et découvre ainsi, de manière bouleversante, et qui changera sa vie à jamais, le monde intransigeant des adultes, et surtout des convenances. 

Le Messager est également un roman très intéressant sur le thème de l'imaginaire: Léon est un jeune garçon très naïf et rêveur, qui s'invente des histoires, et qui sent l'importance de son rôle de messager, entre Marian, la soeur de son ami Marc, qui l'a invité à passer l'été dans la résidence de ses parents à Brandham Hall, et Ted,un fermier du village. Sauf que l'imagination débordante du garçon va être le catalyseur du drame qui se profile. 
Les nombreux passages d'introspection du jeune garçon sont parfois d'une telle arrogance, qu'on ne peut pas apprécier ce personnage. Heureusement que le Leon de soixante ans est là pour contrebalancer ce comportement détestable. 

En définitive, c'est un très bon roman et je comprend qu'il soit devenu un classique de la littérature anglaise: il est captivant de bout en bout, il est une formidable radiographie de cette Angleterre qui entre dans ce siècle des changements brutaux, qu'est le XXe, et qui ébranlera la famille Maudsley, sur plusieurs points. Mais  je pense que je l'aurai plus apprécié si je n'avais pas lu, il y a quelques années,  un roman, qui lui ressemble étrangement. Le fameux roman de cet auteur qui vie sa vie de petit garçon changer. 
 D'ailleurs, je l'ai aimé, sinon, je ne serai pas accroché coûte que coûte à la  lcture de ce roman. Puis, j'ai grandement envie de voir l'adaptation du film qui en fut tiré... et dont Michel Legrand composa la musique. 


The Go-Between 
(Fait remarquable: cette musique a servi de générique à "Faites entrer l'accusé")

Merci aux Editions Belfond pour leur confiance.



L.P. Hartley: Le Messager, (The Go Between), Belfond, (Collection Belfond [Vintage]), 390 pages, 1953 (pour l'édition originale), 1955 (pour la traduction française), 2019 (pour la présente édition)


mercredi 15 mai 2019

La Discothèque du 20e siècle #321

En 1950, Henri Salvador écrit et interprète une berceuse qui est  entré dans l'inconscient collectif.

Henri Salvador: Loup, la biche et le chevalier (le) (une chanson douce) (1950)


Cette berceuse, qui a agi sur plusieurs générations de bambins, est connue de tous sous le nom de Chanson douce. Mais son titre d'origine est  Le loup, la biche et le chevalier. Une fable de la Fontaine? Non, une composition d'Henri Salvador qui, fraîchement sorti de la revue de Mistinguett Paris s'amuse, obtenait là l'un de ses premiers grands succès. Sortie en 1951, Le loup, la biche et le chevalier a en effet été l'une des chansons plébiscitées par le public français, avec L'âme des poètes de Trenet et Un gamin de Paris de Mick Micheyl. (Source: Fascicule "L'encyclopédie de la chanson française n°10" Universal Collections)

Bonne écoute!


dimanche 12 mai 2019

Le Moi(s) Belfond #3: Les Indifférents

4e de couverture: Ils sont les enfants bénis. Les élus. Ils se surnomment les Indifférents.
Une bande d’adolescents bourgeois mène une existence paisible sur le bassin d’Arcachon. Justine arrive d’Alsace avec sa mère, recrutée par un notable du coin. Elle rencontre Théo, le plus jeune fils de la famille, et, très vite, intègre son clan.
De ces belles années, Justine raconte tout. Les rituels, le gang, l’océan. Cette vie d’insouciance parmi les aulnes et les fêtes clandestines, sous le regard des parents mondains.
Mais un matin sur la plage, un drame survient. Les Indifférents sont certainement coupables.
La bande est devenue bestiale.

En lançant le Moi(s) Belfond, mon intention était de faire découvrir la plus grande diversité possible de cette fabuleuse maison d'édition, que ce soit dans le catalogue étranger (qui m'est très familier depuis 9 ans et dont je possède beaucoup de romans), mais également dans le catalogue français (qui m'est plus étranger). 
Une occasion pour moi de découvrir de nouveaux auteurs et voir ce que Belfond pouvait proposer dans la littérature française. 

J'en avais déjà eu un bel aperçu avec  Yoan Smadja, et son  premier roman "J'ai cru qu'ils enlevaient toute trace de toi",( un coup de coeur monumental), et je voulais en découvrir plus. 

Julien Dufresne Lamy fait parti des auteurs Belfond que j'avais grandement envie de découvrir, sauf que je n'avais jamais osé franchir le pas de l'achat. Il a fallu que j'apprenne que son prochain roman allait faire partie de la rentrée littéraire 2019,pour me pencher sur cet auteur. 

Et j'ai jeté mon dévolu sur son précédent roman Les Indifférents, qui me faisait de l'oeil depuis sa sortie il y a un peu plus d'un an. 

Que dire: Les indifférents fut une claque monumentale. Avec un style sec comme une serpe, des phrases courtes comme des uppercut, j'ai été happé et pris au piège de ce roman énervant, cruel mais passionnant comme un polar. 
Julien Dufresne Lamy dresse le portrait sans concession, d'adolescents et de leur côté le plus sombre et violent. Mais on le sait dès la première page et, c'est consciemment, qu'on se plonge dans ce roman, où l'on sent que les personnages vont nous énerver. 

En fait, tout est résumé dès le prologue: 

Les adolescents sont des adultes en puissance. Incontrôlables et morts de faim.
En bande, ils sont plus forts. Ils cambriolent, font crisser les pneus des bagnoles. Ils se brisent les coeurs et les mains. Mais ils ont le droit. Ils vivent à l'âge transitoire. Leurs pulsions sont animales. Ils sont à part, incapables d'extractions. Le monde est à eux aussi loin qu'on regarde.
On les laissera faire. On les laissera jouer et tuer. L'adolescence est un passage obligé. Une espèce de souveraineté. 
C'est la sombre période de l'indifférence. (p. 9)

Tout est déjà expliqué dans ces premières lignes. 
Et la suite nous indique qu'un drame va se produire lors d'une matinée sur la plage. 
Puis retour en arrière 4 ans plus tôt où on fait la connaissance de Justine qui quitte l'Alsace avec sa mère, pour le bassin d'Arcachon. La jeune fille va faire la connaissance de Théo, le fils du patron de sa mère, qui les héberge. Théo qui va lui présenter sa bande d'amis: Léonard et Daisy,  bande que l'on surnomme "les Indifférents". 

Tout au long du roman, Julien Dufresne Lamy va osciller entre passé et présent, nous délivrant au compte goutte les événements de cette matinée, où se déroule le fameux accident dont les "Indifférents" sont témoins, et le passé de toute cette bande, qui éclaircira le présent. 
C'est diaboliquement mis en scène par Julien qui tient le lecteur en haleine, ce dernier ne pouvant pas faire autrement que de continuer sa lecture pour avoir le fin mot de cette histoire. 

Comme je le disais, c'est un roman sur l'adolescence, ses dérives, ses peurs, ses joies, ses peines, ses insouciances, et Julien a eu la formidable idée, de nous montrer que cette période difficile de la vie, ingrate et cruelle, est la même pour tous. Et pour le démontrer,rien de mieux que de raconter l'adolescence des parents, qui fait écho à celle de leurs enfants, comme un miroir déformant. En effet, à l'aide de flashbachs, l'adolescence de la mère de Justine nous est conté et le lecteur s'aperçoit que celle ci a un lien avec les parents de Théo, l'ami de Justine. En fait, la mère de Justine, n'a pas choisi ce lieu par hasard: elle y passait ses vacances d'été quand elle avait le même âge que sa fille. 
Ainsi, les secrets, et les fautes d'adolescence des parents (et surtout Paul Castillon) se répercutent sur leurs enfants. Et tout cela nous est dévoilé par petites touches, tout au long du roman, remettant les pièces d'un puzzle qui ne dévoilera son image qu'à la fin. 

C'est également un roman saisissant sur la bourgeoisie, et le portrait qu'en fait Julien Dufresne Lamy n'est pas glorieux. Entre secrets, magouilles, arrangements, le lecteur sent monter en lui un dégoût qui va crescendo et qui laisse un goût de bile amer lorsque survient la fin brutale et saisissante du roman. Je vous le dis, le dernier chapitre (avant l'épilogue) a laissé une fureur en moi et une rage au ventre, que j'en ai laissé tomber le livre, tellement j'ai été dégoûté. par tant d'immoralité. 
Il y a peu j'ai lu "L'étincelle" de Karine Reysset, sur le même thème: une jeune fille d'un milieu modeste qui passe un été dans une famille aisée, où tout son monde va s'écrouler. Là où "l'étincelle" avait une lueur d'espoir, ici, elle n'existe pas du tout et c'est un sentiment d'injustice qui nous submerge. 

En refermant le livre, j'ai été pris d'un sentiment de contradiction: je ne pouvais décemment  pas aimer ce livre, ses personnages malsains, qui se comportent comme des bêtes, son absence de morale et son injustice. Ma bonne conscience me disait: "tu ne peux pas aimer ce livre!"...sauf que je ne peux pas faire autrement. J'ai adoré ce livre pour tout ce qu'il représente. Pour sa construction diabolique. Son écriture acérée, haletante et incisive. Pour son côté amoral. Pour son portrait diablement juste de l'adolescence. Pour son sens du suspense. Pour la rage et la colère qu'il m'a fait ressentir au fond de moi. Je ne peux tout simplement pas faire autrement que d'aimer ce livre. 

Au final, un roman percutant sur la période la plus pernicieuse et cruelle de la vie, l'adolescence, montré sans concession par un auteur de génie, qui n'hésite pas à bousculer son lecteur dans le mauvais sens du poil afin de le faire hurler...au risque de se faire détester. Non franchement, chapeau! 
Un auteur que je suis ravi d'avoir enfin pris le temps de découvrir. Un auteur que je vais continuer à lire, c'est certain, avec ses précédents romans, mais aussi ses futurs "enfants de papiers". Un auteur que je vous encourage fortement à lire, si ce n'est pas déjà fait. 















Julien Dufresne-Lamy: Les Indifférents, Belfond, 346 pages, 2018


Slow Qui Tue #409: I believe

Le slow qui tue de la semaine croit qu'il est trop tard pour croire.

Tears For Fears: I believe



Bonne écoute!


vendredi 10 mai 2019

Le Moi(s) Belfond #2: Vraie Folie (Promise Falls Tome 3)

4e de couverture: Intoxication meurtrière, assassinat sauvage d’une étudiante, disparitions inquiétantes… Après Fausses promesses et Faux amis, un final apocalyptique pour clore la trilogie consacrée à la petite ville (pas si) tranquille de Promise Falls.
A priori, c’est un samedi matin comme tous les autres qui commence à Promise Falls en ce 23 mai. Chacun se réveille, prend sa douche, son café, son petit déjeuner. Mais soudain, une sirène d’ambulance, puis deux, puis trois ; des gens inanimés dans leur cuisine, sur le pas de leur porte, dans la rue, les urgences saturées…
Un dénominateur commun à ces victimes : toutes ont bu de l’eau du robinet. Il faut se rendre à l’évidence, le réseau hydraulique de la ville est contaminé. Drame sanitaire ou crime de masse ?
Pour l’inspecteur Barry Duckworth, la réponse ne fait aucun doute. L’insaisissable meurtrier fanatique du nombre 23 a encore frappé. Et il n’a certainement pas l’intention de s’arrêter là.
Comment préparer les habitants aux dangers qui les menacent ? Le policier et le privé Cal Weaver vont devoir unir leurs forces dans une mortelle course contre la montre. Mais qui sait combien de fous furieux se sont donné rendez-vous à Promise Falls ?


Alors qu’il enquête sur d’autres disparitions, le privé Weaver se retrouve une nouvelle fois sur le chemin de l’inspecteur Duckworth. L’heure est venue pour eux d’unir leurs forces dans cette mortelle course contre la montre… Mais comment préparer les habitants au danger qui les menace ? Et qui sait vraiment combien de fous furieux se sont donnés rendez-vous à Promise Falls ?

Risque de spoilers sur les tomes précédents "Fausses promesses" et "Faux amis"
Linwood Barclay clôt sa trilogie "Promise Falls" en apothéose avec Vraie Folie
J'avais adoré les deux premiers tomes de cette trilogie qui m'ouvrait les portes de la ville de Promise Falls. Même si le tome 1 avait une intrigue policière classique, les sous intrigues et le fil rouge du tueur en série était intéressant pour lire la suite. La trame du Tome 2 avait été un cran au dessus de la première intrigue et s'était terminé par un cliffhanger sanglant. Je peux donc vous dire que j'attendais ce tome 3 avec impatience. 
Celui ci démarre sur les chapeaux de roues avec tout simplement une "apocalypse" qui s'abat sur la ville. En effet, plusieurs habitants de Promise Falls tombent malades, et l'hôpital se remplit rapidement. L'inspecteur Duckworth est appelé à la rescousse, tout comme son acolyte, Angus Carlson. Au même moment, au Thackeray Collège, le corps d'une étudiante est retrouvée, victime du fameux tueur en série... Toute la ville est sur les dents. 
C'est un pur bonheur de retrouver tous les nombreux personnages de Promise Falls, que ce soit David Harwood, Cal Weaver, l'ex maire Finley, toujours dans la course aux élections municipales, Joyce Pilgrimm, l'agent de sécurité de Tackeray, ainsi que l'inspecteur Barry Duckworth, qui, après David et Cal à la parole dans ce dernier tome pour certains chapitres. 
Alors, bien évidemment, les surprises sont au rendez-vous (tout comme le fait qu'il ne s'est passé que trois semaines-un mois, entre le premier et le troisième tome (en même temps, l'intrigue des tomes se déroulent sur deux jours)) et la plume de Linwood Barclay est toujours aussi addictive, nerveuse, et fluide. Un autre point positif: le fait que l'auteur fasse des rappels des intrigues précédentes, ainsi le lecteur, qui, comme moi aurait lu le premier tome un an auparavant n'est pas perdu et se remet les événements en tête. 
Bon, ne nous voilons pas la face: c'est un tome de conclusion, ce qui fait que, d'une, on ne peux pas le lire sans avoir lu les premiers, et de deux, il vient clore toutes les intrigues lancé dans les tomes précédents, ce qui fait que David et Cal ne servent pas à grand chose: seulement à, pour David, essayé de retrouver Sam et son fils qui ont disparu (cf, l'intrigue de Sam Worthington concernant la garde de son fils face à ses beaux parents dont le fils est en prison) et pour  Cal, de s'occuper de la petite Crystal, une petite fille qu'il a rencontré dans le tome précédent. Alors, c'est super de les retrouver et cela vient conclure tout ça: ce que j'appelle du travail bien fait pour un auteur. Il ne laisse pas celles ci en suspens. Mais l'intérêt est ailleurs
L'intérêt de ce tome vient de Barry Duckworth, qui va avoir la lourde tache de retrouver le tueur en série, peut être lié au nombre 23, tout en découvrant qui a empoisonné l'eau de la ville...mais peut être est ce la même personne? Opopop... je ne vous dirais rien. Surtout que Duckworth est un personnage sympathique qui a emporté mon adhésion dès le premier tome. 
Franchement, je n'ai que du positif à dire sur cette trilogie, mis à part peut être un petit bémol: la fin un peu trop abrupte. Alors, je vous rassure, l'intrigue du tueur en série, et celle concernant le fameux inconnu au nombre 23, trouvent leur conclusion dans ce tome...mais la fin pleine d'action, m'a laissée un peu sonné. Je m'attendais tout simplement à un dernier chapitre plus apaisé. 
Au final, une trilogie qui se tient du début à la fin, avec des personnages sympathiques et antipathiques qu'on aime découvrir et qui nous entraîne dans des intrigues folles. L'auteur est allé au bout de toutes les intrigues lancées depuis le premier tome (elles étaient pourtant nombreuses). La seule intrigue qui reste en suspens est celle concernant Randy Finley, l'ancien maire..mais c'est peut être tout simplement pour nous inciter à revenir à Promise Falls, dans un prochain livre de Linwood Barclay. Pour ma part, j'y retournerai bien un jour.  
Merci aux Editions Belfond pour cette visite dans la petite ville (pas si) tranquille de Promise Falls. 



Linwood Barclay: Vraie Folie (Promis Falls Tome 3), (The Twenty-Three), Belfond, collection Noir, 475 pages, 2019

mercredi 8 mai 2019

La Discothèque du 20e siècle #320

En 1945, la grande et sublime Marlène Dietrich nous offre sa version de cette immense chanson.

Marlène Dietrich: Lili Marleen (1945)


"Si la chanson était femme, si la femme était vamp et si la vamp était l'Ange Bleu,, elle s’appellerait Marlène Dietrich", écrit Laetitia Cénac dans le "Larousse de la chanson mondiale". Avec sa voix traînante rauque, légèrement voilée, et sa présence exceptionnelle, elle incarnait l'image même de la créature fatale. Quand elle chante Lili Marleen la Berlinoise a opté pour la nationalité américaine où elle s'investit aux côtés de son amant Jean Gabin, dans la lutte antinazie: elle sera ensuite à jamais associée au personnage de cette chanson: celui d'une jeune femme qui attend le retour de son mari soldat. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1940/49" Polygram Direct)

Bonne écoute!


dimanche 5 mai 2019

Le Moi(s) Belfond #1: Ce qui restera de nous

4e de couverture: Entre rires et larmes, un roman d’une honnêteté désarmante sur l’amour et les affres de la paternité, qui rappelle le Un jour, de David Nicholls, pour l’humour et la tendresse, mais aussi pour sa peinture sociale des années Thatcher. 

Nous sommes en 1985, dans le nord de l’Angleterre. Graham Melton rencontre Charlotte Marshall. Lui est fils d’ouvrier, abhorre Thatcher et adore la bière. Elle est issue de la bourgeoisie, voterait plutôt conservateur et ne jure que par l’opéra. 
Contre toute attente, entre ces deux-là, c’est le coup de foudre, le début d’une grande histoire d’amour. 

Vingt-quatre ans plus tard, Tony Blair est au pouvoir, la crise a laissé une partie de la jeunesse sur le carreau et Graham élève seul Michael, leur fils de quinze ans. 
Papa poule un peu envahissant, Graham essaie coûte que coûte de tenir son fils éloigné des filles. Michael, adolescent moqueur, inscrit en secret son père sur des sites de rencontres. Avec autant d’amour que de maladresse, chacun veille sur l’autre comme il peut. 


A sa sortie française, Ce qui restera de nous, fut comparé au roman "Un jour" de David Nicholls. Ce fut l'un des arguments qui fit que je l'ai acheté, mais également que j'ai attendu si longtemps pour le lire. En effet, quand je l'ai eu en ma possession, cela faisait quelques mois que j'avais lu "Un jour". 

Le roman de David Nicholls avait été un tel coup de coeur pour moi, que j'avais peur que celui ci ne tienne pas la comparaison et que j'en sors déçu. 
Mon choix fut le bon, car, ce roman à beaucoup de similitudes avec celui de David Nicholls et si je l'avais lu aussi rapproché, j'aurai été déçu, je pense. Alors que là...

"Ce qui restera de nous" est très touchant et balance entre rires et larmes. C'est un très joli roman sur le sujet de la paternité. Il est très rare que le héros soit un père , qui essaye tant bien que mal d'élever son fils de 15 ans, comme il le peut. L'auteur a utilisé le procédé du flashback pour nous raconter la rencontre de Graham (le fameux père) et Charlotte, les parents de Michael. Ils se sont rencontrés adolescents et ont vécu un amour "compliqué" au vu de leur différence sociale. 
Le lecteur se demande tout de suite où se trouve la mère de Michael (dans le récit de 2009) et ce fait (que je me suis spoïlé tout seul en feuilletant le livre, mais pas grave, car je m'en doutais un peu) nous  est révélé progressivement à la fin de la première partie du livre. 

J'ai trouvé Graham fort touchant avec son côté adolescent, gaffeur parfois. Il s'inquiète énormément pour son fils, au point de l'étouffer, mais vu son passif, c'est compréhensible. Par contre, l'évolution du personnage entre le Graham adolescent et adulte n'est pas probante du tout. Graham répète les même erreurs avec Charlotte, son premier amour, et Pippa, la nouvelle femme de sa vie.Cela n'est pas très gênant, si on le comprend de cette manière: Graham n'arrive plus à avancer depuis que Charlotte est partie. Il est resté l'éternel adolescent, qui tant bien que mal s'occupe de son fils en ayant peur pour lui. 

Les différences sociales entre Graham et Charlotte sont très bien décrites par Mark Gartside, par un côté politique prononcé, qui nous plonge dans l’Angleterre Thatcherienne...et cela se ressent par le personnage du père de Graham, syndicaliste, qui est contre Thatcher et son côté capitaliste. L'auteur rend cela fluide et très intéressant à découvrir et ainsi fait  comprendre le système politique anglais, entre les partis conservateurs, et travaillistes. Je trouve toujours ces points de vue intéressants, car très différent de notre système politique. 
Mais rassurez-vous, cela n'est pas le sujet central du livre: non, ce côté politique est juste là pour nous ancrer dans une époque, celle des années 80. 

Non, le noeud de l'histoire, c'est Graham et Charlotte, couple touchant qui se bat contre l'adversité et qui va réussir à avoir une belle vie, jusqu'à...(eh ben, je ne vous le  dis pas pour que vous le découvriez). 
Ce qui est aussi touchant, c'est de voir le même schéma se répéter entre Michael (le fils de Graham) et sa petite amie, Carly. Tous deux sont également de milieu différents, sauf que ceux ci sont inversés (Graham venait du monde ouvrier, alors que son fils Michael, est issue de  la classe moyenne, et Carly, vient du monde ouvrier)...ce qui montre aussi le chemin parcouru par Graham, tout au long de sa vie). 

Alors, je n'ai pas ressenti autant d'émotions que pour "Un jour", mais il m'a beaucoup charmé pour ses personnages touchants comme Graham, Charlotte, Pippa) et drôles(comme Tommy, le meilleur ami de Graham qui l'entraîne des des plans incroyables) et pour sa radiographie d'une époque, celle des années 80). En fait, c'est un livre qui fait du bien, même s'il y a des moments d'émotions intenses où les larmes sont proches de poindre. 
"Ce qui restera de nous" fait partie de ces romans qui font vibrer notre corde nostalgique et qui, au final, font du bien. 

Mark  Gartside: Ce qui restera de nous, (What will survive), Belfond, 431 pages, 2013



Slow Qui Tue #408: Fais moi l'amour, pas la guerre

Le slow qui tue de la semaine veut de l'amour, et non pas des conflits.

Francis Lalanne: Fais moi l'amour, pas la guerre




Bonne écoute!


mercredi 1 mai 2019

La Discothèque du 20e siècle #319

En 1989, un groupe des sixties revenaient en force grâce à ce titre et à des coktails.

Beach Boys: Kokomo (1989)


Les "garçons de la plage" que l'on avait découverts dès 1962 avec des chansons dédiées au surf et à la Californie (Surfin', Surfin' USA, Surfer girl, California Girls) et qui avaient publié d'authentiques chef-d'oeuvres de l'histoire de la pop (l'album Pet Sounds en 1966) sont des hommes mûrs en 1989 lorsqu'ils se retrouvent une fois encore au sommet des classements avec cette chanson tirée de la bande originale du film Cocktail avec Tom Cruise. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1989", Polygram Direct)

Bonne écoute!