dimanche 30 octobre 2016

Slow Qui Tue #293: Soleil d'hiver

Le slow qui tue de la semaine préfère le soleil d'hiver pour partir.

Niagara: Soleil d'hiver




Bonne écoute!


vendredi 28 octobre 2016

Irena Sendlerowa: Juste parmi les nations

4e de couverture: « Il flottait une odeur d’encens et de cire dans la pièce. Derrière sœur Getter, un christ crucifié semblait attentif.
— Irena… Ce que vous me demandez là est incroyablement dangereux, car il ne s’agit pas uniquement de ma personne. Si la police découvrait que nous hébergeons des juifs, les conséquences seraient tragiques pour le couvent.
— Je comprends ma sœur, mais dans le cas de la petite Ania, qui pourrait savoir qu’elle est juive sinon vous et moi ? Elle…
— Bien entendu, interrompit la religieuse, mais en cas de contrôle, on me réclamera son acte de baptême et si demain vous récidiviez avec un enfant plus âgé, cet enfant s’exprimerait sans doute en yiddish. Ce ne serait plus seulement vous et moi qui connaîtrions ses origines, mais l’enfant lui-même ! Comment lui demander de se taire ? De ne pas se trahir ! Vous imaginez…
Irena hocha la tête. Que répondre ? »

À partir de 1942, au péril de sa vie, Irena Sendlerowa, employée au Comité d’Aide sociale de Varsovie, réussit à faire évader près de deux mille cinq cents enfants du ghetto juif, alors gardé jour et nuit par les soldats nazis. Rusant auprès des autorités, elle les fait passer par les caves ou par les canalisations, dans des boîtes en carton, des valises, des sacs à dos, des taies d’oreiller, sous des ordures et même, une nuit, dans une boîte à outils.
Irena Sendlerowa (1910-2008), résistante polonaise, a été déclarée « Juste parmi les nations » en 1965.

Irena Sendlerowa fait partie de ces femmes qui ont résistées contre l'injustice et la barbarie nazie. 

Avant de lire ce livre, je ne connaissais pas cette grande dame. Gilbert Sinoué la remet dans la lumière pour les lecteurs français et ce n'est que justice. 
La Seconde Guerre mondiale est un sujet passionnant et que j'ai beaucoup lu et vu. Tellement que j'essaie de me détacher des romans qui parlent de ce sujet. 
Ce qui m'a attiré vers ce livre, qui parle pourtant de cette période noire du XXe siècle, c'est pour la découverte d'une femme admirable, mais également pour son lieu: la Pologne. De ce point de vue là, j'ai été bien servi et j'ai grandement apprécié la découverte. 
Gilbert Sinoué nous immerge dans le ghetto de Varsovie, au plus près, comme si le lecteur s'y trouvait. On tremble pour tous ces gens, on a le coeur qui s'emballe, le souffle coupé. J'ai été admiratif du combat d'Irena et de son humilité. Elle explique à la jeune fille qui vient la voir en 2008, qu'elle se sent coupable...de ne pas en avoir sauvé plus. C'est là qu'on remarque les gens humbles et leur altruisme. Toute sa vie, Irena n'a pensé qu'aux autres et à permis, au péril de sa vie, de sauver des milliers d'enfants juifs. 

Il m'est difficile de trouver les mots pour parler de ce livre car il se ressent plus qu'il ne se lit. J'ai été en empathie avec Irena et j'ai aimé suivre son parcours. Gilbert Sinoué réussit pleinement à rendre son récit passionnant avec une langue simple, vivante,vibrante, qui va à l'essentiel. Varsovie nous ouvre les portes d'une histoire des plus sombres mais toujours rempli d'espoir. 
Il est cependant inconcevable qu'Irena soit restée dans l'ombre un long moment: les femmes ont également combattue durant la Seconde Guerre mondiale. Pourquoi l'histoire ne retient que les combattants de l'Ombre et laissent les Combattantes dans cette obscurité?. Elle sortie de cette ombre en 1999, grâce à des étudiantes d'une université du Kansas qui participaient à un concours d'histoire organisée par un lycée. Elles découvrirent l'existence d'Irena Sendlerowa, par hasard et décidèrent d'écrire une pièce de théâtre sur son combat qui s'intitule: La vie dans un bocal (référence au fait qu'Irena conservait la liste des noms des enfants qu'elle a sauvé dans un bocal posé sur un meuble de sa cuisine). 

Au final, un livre à lire absolument afin de découvrir une femme admirable, dont le parcours m'a ému aux larmes. 
Je lui laisserai le dernier mot: elle déclarait, dans une lettre, qu'elle écrivit en 2008: "J'appelle tous les gens de bonne volonté à l'amour, la tolérance et la paix, pas seulement en temps de guerre, mais aussi en temps de paix". (p.295)

Merci aux Editions Don Quichotte pour la découverte de ce parcours exceptionnel et à Gilbert Sinoué de l'avoir si bien retranscrit et remis en lumière.

Gilbert Sinoué: Irena Sendlerowa, Juste parmi les nations, Don Quichotte, 295 pages, 2016


mercredi 26 octobre 2016

La Discothèque du 20e siècle #190

En 1987, un beau gosse investit le Top 50 avec ce titre.

Nick Kamen: Each time you break my heart (1987)






Authentique homme-objet, beau comme un camion, Kamen est la star, en 1985, d'un fameux spot de pub pour les jeans Levi's, au cours duquel il se déshabille dans une laverie automatique sous le regard chaviré de toutes les filles présentes...Deux ans plus tard, il se lance dans la chanson avec ce titre qui marche joliment, y compris dans le Top 50 français où il atteint la 8e place. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1987", Polygram Direct)

Bonne écoute!


mardi 25 octobre 2016

Les Docks assassinés: l'affaire Jules Durand

4e de couverture: En cette fin d’été 1910, les docks du Havre sont bloqués par un conflit social qui oppose les ouvriers charbonniers à la toute-puissante Compagnie générale transatlantique. À distance ou infiltrés, le commissaire Albert-Eugène Henry et ses hommes collectent les informations, à l’affût de l’étincelle qui pourrait entraîner une flambée de violence. Jules Durand, fraîchement porté à la tête du syndicat des charbonniers, conduit la lutte.
Le 9 septembre, dans une rixe entre grévistes et non-grévistes, le « renard » (briseur de grève) Louis Dongé perd la vie. Le 11, Jules Durand est arrêté. Le conflit s’emballe, les événements s’enchaînent. Le commissaire Albert-Eugène Henry aura beau affirmer sa conviction de l’innocence de Durand, ce dernier sera inculpé pour complicité d’assassinat, guet-apens et crime avec préméditation. Petit à petit, il comprend qu’il n’est pas en charge d’une enquête de justice, mais bel et bien d’une enquête à charge conduite en sous-main par les tenants du pouvoir. La défense de René Coty, alors tout jeune avocat de 28 ans, n’y fera rien.

L'affaire Jules Durand à défrayée la chronique au début du siècle dernier, en 1910 plus précisément. 
Roger Martin y revient dans ce roman graphique (je dirais plutôt roman illustré, car les romans graphiques sont souvent assimilé au genre de la BD, alors qu'ici le texte est émaillé d'illustrations de Mako) de fort belle manière: celle d'un polar historique.

Il choisit comme narrateur, le commissaire Albert Eugène Henry, en charge de l'enquête à l'époque, et le flashback (puisque le roman commence en 1926, le commissaire Henry est à la retraite et se remémore cette enquête alors qu'on va enterrer Jules Durand, mort à l'asile quelques jours plus tôt. Il va alors dérouler pour nous, cette histoire, en nous plantant d'abord le décor (Le Havre) et les tenants et les aboutissants  de cette affaire sordide: la grève qui sévit depuis plusieurs jours, puis cette rixe entre grévistes et non grévistes qui va mettre le feu aux poudres. L'affaire d'une simple bagarre va tourner en affaire politique, dont Jules Durand, secrétaire du syndicat, va devenir le bouc-émissaire. 

Jules Durand, c'est le "Dreyfus des syndicats", diront certains et l'auteur le démontre bien dans ce récit passionnant, qui se lit comme un polar, et ce, même si j'ai mis un petit peu de temps pour comprendre tous les éléments complexes de cette histoire. Mais, dès que tout cela est mis en place, on ne peut le lâcher avant la fin, avant de savoir dans quelles conditions Jules Durand (défendu par un jeune avocat de 28 ans, René Coty (qui deviendra quelques années plus tard, président de la République),  va se retrouver condamné pour un meurtre qu'il n'a pas commandité. 



Ce qui rend ce roman encore plus passionnant et fait naître l'empathie pour ce pauvre Jules, ce sont les illustrations de Mako: d'un trait incisif et à l'encre noire, il nous dépeint cette histoire de fort belle manière. Mais comme je ne sais pas bien décrire les dessins, voilà pourquoi quelques images illustrent ce billet. (Désolé pour les photos un peu sombres, je n'avais pas trop de lumières hier soir). 

Derrière cette erreur judiciaire, c'est aussi le conflit social et les syndicats qui sont touchés et dont l'auteur parle aussi. C'est d'ailleurs le sujet du livre, car comme je le disais plus haut, c'est plus une histoire politique qu'une affaire judiciaire dont parle l'affaire Durand. 
Roger Martin, de manière ludique nous raconte cette histoire passionnante de façon très éclairé, et, le fait que ce soit un ancien commissaire qui parle des faits de cette affaire donne un poids supplémentaire, je trouve, à l'histoire et fait naître l'empathie chez le lecteur. . 
Le petit plus, c'est le dossier historique qui se trouve à la fin du roman: il contient une petite biographie de Jules Durand et remet dans le contexte chronologique toute l'affaire. 

Au final, j'ai passé un très fort moment avec ce roman graphique. Roger Martin,aidé du crayon de Mako, a su redonner vie à Jules Durand, qui ne doit pas être bien connu (mis à part au Havre, dont un boulevard porte son nom), mais qui mérite de revenir dans la lumière, car, comme le disent Johann Fortier (secrétaire du Syndicat général des ouvriers dockers du port du Havre) et Jacky Maussion (président de l'Institut CGT d'histoire sociale de Seine Maritime) dans la Postface du livre: 
"Pourquoi publier aujourd'hui un ouvrage sur une affaire ayant eu lieu il y a plus d'un siècle. La réponse est à chercher dans sa résonnance actuelle, toujours vive. Jules Durand n'est pas, en efffet, un syndicaliste du passé. Sa vie, son engagement, se confondent  avec celles et ceux qui, aujourd'hui, ont choisi de défendre les salariés en considérant qu'un recul social ne se négocie pas mais se combat. Il gênait les armateurs qui voulaient maintenir les charbonniers dans la misère et l'ignorance. Sa parole, pour ces gens là, ne pouvait qu'être subversive parce qu'elle remettait en cause leurs privilèges et leurs profits." (p.161)

Et c'est pourquoi Jules Durand est devenu "l'homme à abattre". 
Un roman graphique ludique et vivant, que je conseille à tous. 

Merci aux Editions de l'Atelier pour la découverte de ce grand homme qu'était Jules Durand.

Roger Martin & Mako: Les Docks assassinés: l'affaire Jules Durand, Editions de l'Atelier, 176 pages, 2016

Jules Durand

lundi 24 octobre 2016

Coup de Coeur des Libraires #7: Spécial "Rentrée Littéraire 2016": De Terre et de Mer

4e de couverture: Au début du siècle dernier, Henri, un jeune artiste, parvient sur l’île de B. après un long voyage.
Venu rendre visite à la femme qui s’est détournée de lui, il y séjournera vingt-quatre heures, le temps pour lui de déambuler dans ce paysage envoûtant, et d’y faire des rencontres singulières.

Jusqu’à la chute finale, le lecteur chemine à la suite du héros dans cette atmosphère vibrante, rendue par une écriture impressionniste aux multiples résonances.

Autre coup de coeur de Marie de la librairie Gibert, en cette rentrée littéraire, mais côté littérature française, cette fois ci. 

Parmi les trois titres qu'elle me proposait, mon choix s'est porté sur le nouveau roman de Sophie Van der Linden, "De Terre et de Mer", et, ce, par le fait que Marie a été très évasive sur l'histoire de ce livre (et elle a bien fait) mais aussi pour la couverture et par la plume de l'auteur qui m'a charmée de suite, quand j'en ai lu quelques lignes dans la librairie. 

Et, c'est en fin de week-end, dimanche après-midi que je me suis assis sur mon lit, un plaid sur mes genoux, et que j'ai ouvert ce livre. Et là, ce fut un véritable ravissement. J'ai totalement oublié le lieu où je me trouvais et je me suis retrouvé emporté sur cette île de B. durant quelques heures. 

Alors, ce n'est pas l'histoire, fort simple et sans rebondissement, qui retient l'attention ici. C'est tout simplement la plume de l'auteur. Il y a longtemps que je n'avais pas ressenti un tel enchantement devant un style, si poétique. C'est bien simple, ce roman est tout simplement une peinture dont les couleurs et les pastels sont les mots. Les déambulations d'Henri dans l'île de B., toutes les rencontres qu'il fait (et sur lesquelles l'auteure s'attarde pour nous conter quelques instants de leur journée) sont décrites de manière si belle qu'on ne peut détacher son regard et qu'on a envie de continuer le voyage. 

Ce petit bijou m'a émerveillé et apaisé...malgré ce qui s'annonce...mais je n'en dirais pas plus. Car c'est bien mieux de découvrir ce petit livre par soi-même et de partir, avec Henri, sur cette petite île de Bretagne (j'ai eu l'impression qu'on se trouvait sur la côte bretonne). On se laisse charmer et, avec l'aide des descriptions de l'auteur, on voit se dessiner cette île qui nous happe pour ne plus nous lâcher avant la fin. Cette fin qui m'a laissé une petite larme dans le coeur...larme de tristesse d'abandonner ces personnages (comme ce paysan, qui a perdu sa femme et qui s'occupe de la ferme, seul, de cet homme qui fait le tour de l'île en courant afin de se préparer à un marathon, de ce petit garçon, venu en vacances chez son oncle et qui se fait malmener par son cousin et ses copains), hauts en couleur et cette île où on a l'impression que le temps s'arrête. 

De plus, une fois n'est pas coutume, la couverture illustre parfaitement la douceur et la plume de l'auteur. De suite, je savais ce que j'allais trouver à l'intérieur et je n'ai pas été déçu. 

Au final, un petit bijou que ce roman qui m'a révélée une plume que j'ai beaucoup aimé. C'est un ravissement que ce livre.  Un petit livre qui réchauffe le coeur et qui nous emporte loin de chez nous. C'est bien simple, Sophie Van der Linden  nous embarque dans son univers et on oublie tout simplement où l'on est pour quelques heures. Encore une fois, Marie ne s'est pas trompée en me proposant ce livre. Un roman que je relirai à coup sûr, un jour, pour repartir sur l'île de B.

Quelques extraits pour vous montrer la beauté de la  plume d Sophie van der Linden: 

"La route quitta le port et monta vers l'église. Deux murs continus bordaient la chaussée étroite, laissant par intermittence surgir quelques perspectives sur un étagement angulaires de façades, de toits en ardoises, de prés bordés de lourdes pierres. Du gris, des teintes variées de vert. Autour, la mer, le ciel, partout si présents, si écrasants, comme un rappel constant. Parvenu à l'église, se retournant, Henri s'aperçut que l'autre côté de la route abritait le cimetière. En s'approchant du mur d'enceinte, une vive odeur de miel l'apostropha. Une petite troupe d'alysses, nichée dans les cavités, s'en seraient presque excusée. Marbre des caveaux, soleil, iode, miel, ciment poreux, et ces routes sèches en étoile pour vous perdre. Henri choisit celle qui redescendait vers l'anse. Son bagage et son bouquet amollit lui pesèrent tout à coup." (p. 23-24) 

"Avec la nuit, le silence était tombé. Les mouettes s'étaient tues, et bien d'autres animaux. Les charrettes étaient rentrées. Et les gens aussi.
Tout près du chemin poursuivi par Henri, se dressa à sa vue un grand manoir, avec une tour éclairée. Par une fenêtre ouverte, une musique s'échappait, jouée au piano. C'était inattendu, et pourtant Henri eut la sensation qu'en cet instant rien ne pouvait mieux le pénétrer. Une mélodie simple avait accroché son attention, elle revenait, mêlée à des développements harmonieux. Il s'assit sur un large galet situé en contrebas de la fenêtre ouverte.Lorsque la musique s'interrompit, Henri resta dans la même position, coudes posés sur les cuisses, menton entre les mains." (p.81)

Merci à Marie de la librairie Gibert pour ce merveilleux voyage. 


Sophie Van der Linden: De Terre et de Mer, Buchet Chastel, 145 pages, 2016


dimanche 23 octobre 2016

Les vrais héros ne portent pas de slip rouge

4e de couverture: Les sacs commencèrent alors à circuler dans les rangées. On entendait les coeurs battre. Tout le monde ne pensait qu’à une chose : sauver sa peau et sortir de ce traquenard au plus vite. Surtout, ne pas mourir pour quelques euros.
Il n’y avait que Jean-Claude qui trépignait sur son siège. Dans son supermarché du quinzième arrondissement, il n’arrêtait que des garnements qui volaient des bonbons ou des clochards qui piquaient leur litron de rouge pour la journée. Jamais encore il n’avait pu montrer ce qu’il avait réellement dans le ventre, et là, l’occasion s’offrait enfin à lui. À sa place, Steven, Chuck ou Arnold n’auraient pas hésité une seconde. C’étaient des héros, des vrais, il ne pouvait pas les décevoir après tout ce qu’ils lui avaient apporté…

L'art de la nouvelle est un art difficile à maîtriser. Ce genre littéraire est très peu prisé des lecteurs français (tellement que les éditeurs sont peu nombreux à publier des recueils de nouvelles). 
Moi même j'avoue que je n'aime pas trop les nouvelles. J'en lis peu et, à chaque fois que je le fais, j'ai toujours un sentiment de trop peu. Une sensation de rester sur ma faim. 

Quand Axel Sénéquier m'a contacté afin de me donner (à lire) de ses nouvelles, j'ai pris le temps de la réflexion. En effet, les nouvelles n'étant pas trop ma tasse de thé, je ne voulais pas partir sur un à priori négatif...mais le titre me plaisait et la "thématique du héros", fil rouge de ce recueil, me donnait envie. J'ai ainsi répondu positivement à la proposition d'Axel
Il ne me restait plus qu'à partir à la découverte de tous ces personnages, et de leur histoire, en espérant ne pas être trop frustré à la fin de chaque nouvelle. 

Je peux vous le dire, maintenant, j'ai adoré ce recueil. Axel Sénéquier m'a réconcilié avec le genre de la nouvelle: c'est bien simple, je n'ai pas ressenti ce sentiment de trop peu en arrivant à la fin. Chaque histoire se suffit à elle-même. Elles ont un début, un développement et une fin avec surtout (et c'est important pour une nouvelle): une chute réussie. 
Axel Sénéquier maîtrise la nouvelle et surtout les chutes (chose la plus difficile à trouver pour une nouvelle). Celles ci sont souvent percutantes, étonnante et m'ont laissé pantois d'admiration. 

Toutes les nouvelles parlent de héros ordinaires, des gens comme vous et moi, de milieux différents ( un vigile de supermarché fan de film d'action (Avant Première), une jeune comédienne un peu désespérée sur le fiasco de son jeu qui va reprendre confiance en elle, grâce à un commentaire sur son site (La patience des tournesols), un jeune champion d'athlétisme qui à une révélation sur ses origines avant une course (La source et l'estuaire), un ouvrier d'usine qui fait grève pour la première fois afin que l'usine où il travaille depuis plus de 30 ans, ne soit pas délocalisé (Les vrais héros ne portent pas de slip rouge), un écrivain en manque d'inspiration parce qu'il est heureux et qui va voir son psy pour qu'il lui redonnent ses névroses afin que l'inspiration revienne (Fin de thérapie) , et bien d'autres encore) qui voient leur vie basculer par un événement imprévu. 

Chaque nouvelle est un petit bijou. La plume d'Axel Sénéquier est tantôt drôle, tantôt touchante (l'une des plus émouvantes étant "Les Toiles Filantes (un homme à la retraite qui a laissé le cinéma qu'il a crée dans les mains de son fils, mais qui, chaque semaine, propose une soirée ciné dans la maison de retraite où il vit désormais), tantôt déconcertante (Le contrat)... 
Tous ces héros ordinaires, vont vivre un moment clé dans leur vie qui va tout bouleverser. Ils sont tous touchant et jamais pathétique (sauf peut être Yannick, dans Le Rôle d'une vie). Axel les rend tout simplement humain et on s'attache à eux, comme si ils faisaient partis de notre vie. Il y a de l'espoir, dans ces nouvelles, et surtout de la surprise car les chutes m'ont souvent laissé dans l'étonnement le plus total ne m'attendant pas à ça. 

Au final, un recueil de nouvelles qu'ont lit doucement, avec ravissement, en se disant qu'on pourrait très bien  croiser le vigile Jean Claude dans son magasin, William, vendeur chez Ikéa, qui a connu une certaine gloire (Me 4 You),  M. Wei pourrait être un collègue de votre usine,  rencontrer, Augustin, ce petit garçon qui fait tout pour rendre la vie d'Héloîse plus jolie (bouleversante Mille étoiles et un soleil). Tous ces héros ordinaires de notre quotidien qui traverse la vie sans trop d'encombre, vous leur garderez  une petite place dans votre esprit et votre coeur, après avoir refermé ce recueil. 

Merci à Axel Sénéquier de m'avoir fait aimer les nouvelles (et les siennes en particulier) et pour la découverte de ces fabuleux héros (extra)oridinaires.

Axel Sénéquier: Les vrais héros ne portent pas de slip rouge, Quadrature, 132 pages, 2014


Slow Qui Tue #292: Sailing

Le slow qui tue de la semaine va vous faire naviguer vers un paradis.

Christopher Cross: Sailing



Bonne écoute!


jeudi 20 octobre 2016

Seul le silence

4e de couverture: Joseph a douze ans lorsqu’il découvre dans son village de Géorgie le corps d’une fillette assassinée. Une des premières victimes d’une longue série de crimes.
Des années plus tard, alors que l’affaire semble enfin élucidée, Joseph s’installe à New York. Mais, de nouveau, les meurtres d’enfants se multiplient…
Pour exorciser ses démons, Joseph part à la recherche de ce tueur qui le hante.

Lire un roman de R.J. Ellory n'est pas chose facile. 
Il faut du temps pour se plonger entièrement dans un de ses romans. C'est en tout cas, ce que j'ai ressenti en ouvrant ce roman policier. 
Pourtant, celui-ci démarre fort avec un prologue "coup de poing" très nébuleux qui donne envie de lire la suite. 
Puis, l'histoire de Joseph démarre par la mort de son père en 1939. C'est à partir de ce moment là que les meurtres des petites filles assassinées débutent et où le cauchemar de Joseph (ainsi que du lecteur) commence. 
C'est cela que j'ai ressenti en lisant ce livre: un véritable cauchemar dans lequel j'avais du mal à sortir et qui m'étouffait. 

Seul le silence est un roman à l'écriture âpre, où la douleur est omniprésente, où j'ai étouffé, surtout en lisant les descriptions des meurtres des petites filles (déjà des meurtres d'enfants me donnent la nausée, mais à ce point là, c'était au dessus de mes forces). Pourtant, je ne pouvais pas détacher mes yeux de ce roman qui me tenait en haleine malgré sa pesanteur. 

R.J. Ellory sait comment capter l'attention du lecteur en découpant son roman de petits moments du présent (puisque le roman est un long flashback qui déroule près de 30 ans de la vie de Joseph), qui commencent par ces coups de feu dans une chambre d'hôtel dans le prologue. 
Ainsi, je me suis trituré la tête pour savoir qui pouvait être le meurtrier des petits filles, allant jusqu'à me demander si Joseph n'était pas le véritable coupable...et la fin m'a laissé pantois. 

Je ne vais pas trop épiloguer sur ce roman policier, de peur de trop en dire et de vous gâcher la découverte. Sachez juste que, même si j'ai pris le temps de le lire, j'en ressors bouleversé et transi d'un froid glacial...aussi glaçant que les meurtres de ces petites filles, j'ai beaucoup aimé me plonger dans ce roman. C'est également une forte radiographie de l'Amérique profonde des années 40-50, dans une petite localité campagnarde où tout le monde s'épie et où tout le monde semble coupable...mais les coupables ne sont pas forcément ceux que l'on croit. 

Au final, un roman coup de poing, qui m'a laissé le souffle court. Et je regrette vraiment de ne pas avoir rencontré l'auteur, il y a quelques jours dans une librairie de ma ville... mais bon, ce sera peut-être pour une autre fois. Je retrouverai l'auteur avec un autre roman par contre. R.J. Ellory est un auteur à lire et à découvrir si vous ne l'avez pas encore fait...Par contre, il faut tout de même avoir le coeur bien accroché. Vous voilà prévenu. 

R.J. Ellory: Seul le silence (A Quiet Belief in Angels), Le Livre de Poche, 602 pages, 2008


mercredi 19 octobre 2016

La Discothèque du 20e siècle #189

En 1986, Julie Pietri rendait un hommage aux femmes avec "Eve lève toi".

Julie Pietri: Eve lève toi  (1986)






Issue de la Bande à Basile, Julie possède un bien joli timbre de voix. Lorsque Jean-Marie Moreau et Jean Schulteiss lui écrivent Maria Magdalena en 1980, le succès est immédiat, rapidement suivi par je veux croire, Et c'est comme si, Tora tora et le duo Amoureux fous enregistré avec Herbert Léonard. Eve lève toi, n°1 au Top, marque le zénith de sa carrière, avec quelques mois plus tard un passage triomphal à l'Olympia. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1986", Polygram Direct)

Bonne écoute!


dimanche 16 octobre 2016

Adaptation Littéraire #1: Jane Eyre


Synopsis: Devenue orpheline très jeune, sans la moindre fortune, la petite Jane Eyre est élevée par une parente aisée, la tante Reed, dans le nord-est de l’Angleterre. Souffre-douleur de ses cousins, maltraitée par leur mère, l’enfant solitaire et rebelle est envoyée à Lockwood, un pensionnat pour jeunes filles pauvres. Durant ces sévères années d’apprentissage, qui font d’elle une jeune fille accomplie, elle affronte la mort de son unique amie et noie sa tristesse dans le dessin. À 19 ans, elle part travailler dans une vaste demeure isolée, Thornfield Hall, comme gouvernante auprès de la pupille d’un riche original, Edward Rochester, lui-même se trouvant à l’étranger. Tous deux se retrouvent face à face pour la première fois sur la lande, un soir d’orage.. (Source: Allociné)

Casting: Ruth Wilson (Jane Eyre); Toby Stephens (Mr Rochester); Lorraine Ashbourne (Mrs Fairfax); Georgie Henley (Jane Eyre jeune); Tara Fitzgerald (Mrs Reed); Christina Cole (Blanche Ingram)...


J'aime énormément les adaptations littéraires que nous procure la télé anglaise. Je trouve qu'elles sont d'une qualité exceptionnelle. 
J'en possède quelques unes en DVD (de Jane Eyre en passant par les adaptations des romans de Jane Austen (de Raisons et sentiments à Persuasion) mais j'en ai regardé peu. Cela s'explique par le fait que je préfère lire les livres avant de voir leur adaptation (du moins, les livres que je possède). 

Vendredi soir, j'ai eu envie de regarder l'adaptation de la BBC  de "Jane Eyre" datant de 2006 avec Ruth Wilson et Toby Stephen dans les rôles respectifs de Jane Eyre et Mr Rochester. 

J'ai trouvé cette adaptation formidable: les deux comédiens ont été fort bien choisi (Ruth Wilson n'est pas d'une grande beauté mais dégage un charme fou, et Toby Stephen incarne un Rochester sombre mais qui cache un humour et une tendresse qui se dévoile au fil de l'histoire). 
Ce qui m'a frappé, c'est le début du premier épisode: cette étendue de sable qui nous invite au voyage, avec la petite Jane qui se rêve dans le désert, pour de suite revenir à la triste réalité. 
Alors, il est vrai que la jeunesse de Jane passe très vite mais elle est juste là pour nous dévoiler la personnalité de Jane...et au moins, cette partie du roman a le mérite d'exister car je me souviens que cette partie fut gommé dans un film avec Charlotte Gainsbourg. Ce qui est tout à fait normal: on peut plus développer une histoire  dans une mini série d'une durée de près de 4 heures que dans un film d'1h56. 

Justement, cette durée m'a fait "un peu peur" vendredi soir (non pas  sa durée, en elle-même mais le fait que cela allait me faire veiller tard): j'avais alors décidé de couper le visionnage sur deux jours...sauf que j'ai tellement été embarqué que je n'ai pas pu m'empêcher de tout regarder, quitte à me coucher après minuit. 

C'est que j'ai été tellement pris dans l'histoire et l'ambiance était tellement angoissante à Thornfield que j'ai eu les "miquettes". Et ce, même si je savais ce qui rôdait dans l'une des tours du château (puisque j'ai déjà lu le livre et vu l'adaptation avec Charlotte Gainsbourg, il y a quelques années). La fin du premier épisode est une angoisse terrible et vous laisse avec un tel clifhanger que je n'ai pas pu résister à l'envie de continuer. 

Les décors sont encore une fois magnifique: la lande anglaise qui se dévoile et Thornfield qui apparaît d'une grande majesté et un peu angoissant, je dois dire, c'est une merveille. 
Le seul petit bémol, c'est que la partie avec les Rivers n'aient pas été un peu plus développé (je dis ça parce que j'adore Andrew Buchan qui interprète St John,je ne suis donc pas objectif, de ce point de vue là) mais, en même temps, c'est le couple Jane/Rochester qui importe, et qui laisse peu de place aux personnages secondaires: ce qui est un peu dommage. 

Malgré ce petit bémol, j'ai trouvé cette adaptation somptueuse, et fidèle au roman. Les acteurs sont tous formidables de justesse, Ruth Wilson en tête, et les décors fabuleux nous invite dans cette Angleterre que j'aime tant. 
Je vous invite, si ce n'est pas déjà fait, à la regarder (en VO cela va sans dire): c'est une belle invitation au rêve et au voyage. 



Slow Qui Tue #291: Le Coeur en exil

Le slow qui tue de la semaine se sent si fragile et à le coeur en exil.

Images: Le Coeur en exil


Bonne écoute!


mercredi 12 octobre 2016

La Discothèque du 20e siècle #188

En 1985, voici un nouveau succès pour Paul Young, le beau gosse anglais.

Paul Young: Everytime you go away (1985)



La voix de velours de ce chanteur soul anglais fait des merveilles depuis la sortie en 1983, de son premier album avec les tubes Wherever I lay my hat (that's my home), Love of the Common people, et Come back & stay. Everytime you go away est l'un de ses gros tubes de 1985, publié juste après qu'il ait participé au single Do they know it's Christmas par le colectif Band Aid pour venir en aide aux victimes de la famine en Ethiopie (Paul a également participé au légendaire concert Live Aid le 13 juillet 1985). (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1985", Polygram Direct)

Bonne écoute!



lundi 10 octobre 2016

Les chemins de Garwolin

4e de couverture: Après le décès de son père, Sylvia Gutmanster se lance à vélo dans un pèlerinage à travers la Pologne, sur les traces d’une enfance qu’elle veut ranimer. Mais ce qui est demeuré invisible doit peut-être le rester. Pour elle, le passé revient et se mêle au présent. Les personnages d’autrefois, réels ou mythiques, lui répondent comme dans un jeu de miroir.
Au terme de ce voyage, la voix intérieure, qui hante Sylvia depuis toujours, trouvera-t-elle enfin la paix ?

 Le nouveau roman d'Evelyne Dress (auteure que je découvre) est des plus étrange. 

Nous voilà dans un roman qui oscille entre rêve et réalité. L'héroïne, Sylvia, va vivre des choses très bizarres,  lors de son voyage en Pologne sur les traces de son père, juif: des voyages temporels qui vont la chambouler et la faire aller sur des chemins de traverse insoupçonnés qui vont la changer à jamais. 

Je dois dire que je suis un peu mitigé sur ce livre, et, ce, pour la bonne raison que je ne m'attendais pas à cela. Je pensais lire un livre sur "la Seconde Guerre Mondiale", et plus particulièrement, sur les juifs, lors de cette période douloureuse. Alors c'est le cas, en effet, mais le procédé de l'auteure m'a un peu bousculé. L'arrivée du fantastique dans cette histoire ne m'a pas complètement attirée dans l'univers du livre: ces visions que Sylvia vit lors de son voyage en Pologne, m'ont un peu déstabilisé car je ne les comprenais pas. C'était peut être l'effet voulu par Evelyne Dress, puisque le lecteur se retrouve un peu déstabilisé comme l'est Sylvia. Mais cela peut être à double tranchant: soit le lecteur accepte cet état de fait, soit cela le freine. Pour ma part, j'ai été freiné par cela. Tous les moments dans ce fameux château ont été trop nébuleux. 
Pourtant, ce livre est très bien écrit, d'un style très poétique et fluide à la fois, teintée de religiosité, sans trop entrer dans ce domaine qui pourrait faire fuir les non croyants. Autre point positif, l'auteure arrive à trouver une explication plausible aux visions et aux voyages temporels de Sylvia avec l'histoire de l'âme qui voyage d'un corps à un autre (la réincarnation est une chose à laquelle je suis tenté de croire; En tout cas, je peux adhérer à cette hypothèse dans un roman). L'histoire d'amour qui se construit entre Sylvia et Michaël est des plus jolies et romantiques. 
J'ai été agréablement surpris par le twist final du roman, même si certaines facilités ne sont pas évitées (concernant la recherche de la mère de Sylvia) mais c'est acceptable, toutefois. 

Au final, un roman qui me laisse un sentiment mitigé: les visions de Sylvia m'ont dérangées dans le sens où je ne m'attendais pas à ce que le fantastique s'invite dans ce roman que je voulais ancrée dans une réalité: je pense que le passé des ancêtres de Sylvia auraient pu être amenée d'une autre manière), mais l'auteure a réussi à rendre ses visions et ses voyages plausibles, et la deuxième partie du roman (l'histoire d'amour entre Sylvia et Michaël ainsi que la réincarnation) m'ont fait finir le roman rapidement, afin que j'ai le fin mot de cette histoire. Il y avait également des moments forts, comme la visite d'Auschwitz,que l'auteur décrit de très belle manière, mais encore, une fois, trop ancrée dans un contexte fantastique qui me coupait l'émotion. 
Une lecture, en demi-teinte, pour ma part, mais qui peu vous intéresser si le côté "fantastique" ne vous gêne pas. J'en attendais peut-être autre chose. 

Merci à Eric et aux Editions Glyphe pour cette découverte. 

Evelyne Dress: Les chemins de Garwolin, Editions Glyphe, 275 pages, 2016



dimanche 9 octobre 2016

Slow Qui Tue #290: Sad Lisa

Le slow qui tue de la semaine essaye de consoler la triste Lisa.

Cat Stevens: Sad Lisa



Bonne écoute!


jeudi 6 octobre 2016

Mille femmes blanches

4e de couverture: En 1874, à Washington, le président Grant accepte la proposition incroyable du chef indien Little Wolf : troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l'intégration du peuple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart vient en réalité des pénitenciers et des asiles... L'une d'elles, May Dodd, apprend sa nouvelle vie de squaw et les rites des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tribus et les ravages provoqués par l'alcool. Aux côtés de femmes de toutes origines, elle assiste à l'agonie de son peuple d'adoption...

C'est peu de dire que le premier roman de Jim Fergus fut un énorme succès. 
Malgré cela, et ce, même si le roman est en ma possession depuis des années, je n'ai jamais eu la curiosité de le lire. 
Il a fallu que l'auteur écrive une suite, sortie il y a quelques jours, pour que je le sorte de ma PAL. Et là, cette question: pourquoi ai je attendu aussi longtemps? Ce livre est un formidable "témoignage" sur les indiens et leur vie. 
Du postulat de départ (le marché entre Grant et Little Wolf, les échanges de mille femmes blanches contre mille chevaux) véridique, Jim Fergus a construit une fiction de toute beauté. En effet, ce fameux marché n'a jamais été honoré par les blancs. Jim Fergus a donc pris le parti que certaines femmes blanches ont été envoyées. 
C'est ainsi qu'il prend la voix de May Dodd, l'une des "femmes échangées", pour raconter son périple chez les "sauvages". 

Je dois dire que j'ai été lent à entrer dans ce livre: les premiers carnets de May Dodd, malgré leur intérêt, puisque c'est eux qui plante le décor et nous présente la narratrice et son parcours avant son voyage, m'ont peu enthousiasmé. En effet, le voyage en train n'est pas ce que j'ai préféré. C'est ainsi que j'ai commencé ma lecture tout en douceur et que je pensais qu'elle allait durer longtemps...très longtemps, à ce rythme là. De plus, j'ai grincé des dents, en regardant "La Grande Librairie", jeudi dernier, où Jim Fergus était invité pour parler du 2e tome de "Mille femmes blanches", le présentateur (François Busnel) trouvant le bon ton de résumer le premier tome en précisant par quel événement se terminait "Mille femme blanches". N'ayant pas eu le temps de couper le son, j'étais un peu fumasse de savoir ce qui allait arriver aux personnages. Je pensais même que cela allait me gâcher mon plaisir de lecture et de découverte. 

Heureusement, il n'en a rien été, et j'ai repris ma lecture, en l'appréciant de plus en plus. En fait, il a fallu l'arrivée de May et ses compagnes au camp indien pour que je rentre enfin dans l'histoire et que je l'apprécie à sa juste valeur. 
Ce qui est très plaisant dans ce livre, c'est que Jim Fergus donne la parole et un rôle important aux femmes. Entendre leurs voix de femmes fortes (car May, Phemie, Gretchen et bien d'autres, ne s'en laissent pas compter et savent ce qu'elles veulent) a été des plus salvateurs et donne une belle vision de la gent féminine. Surtout, grâce à elles, on découvre un univers différent du nôtre, mais tout aussi passionnant. De plus, les indiens ont un visage humain et ne sont pas seulement considéré comme des sauvages. Le fait que ce soient des femmes blanches qui découvrent la vie et la coutume des indiens nous fait adhérer à cette tribu, que les blancs ont  progressivement dépossédée de leurs terres. 
Mais Jim Fergus ne fait pas un portrait idyllique des indiens, ils montrent leur côté barbare, où celui que May trouve barbare, mais que les indiens trouvent "normal". Cette incompréhension est très bien retranscrite et nous fait dire que, malgré tous les efforts, nous avons du mal à nous comprendre totalement, et ce, même si May et ses amies d'infortune, engagées dans cette galère, ont, pour la plupart adhérer à leur nouvelle vie. 

Encore une fois, j'ai été ébloui par une histoire où les indiens sont montré sous un jour nouveau (pour moi) où le sauvage n'est pas forcément celui que l'on croit. Mais, à la différence de "Danse avec les Loups", Jim Fergus nous montre que les indiens ne sont pas tous comme Little Wolf et son peuple. D'autres clans sont montré sous un jour beaucoup plus cruels et sauvage...comme chez les blancs, il y a du bon et du mauvais en chacun. 

Au final, j'ai beaucoup aimé ce livre et je n'ai qu'une hâte: me procurer la suite pour savoir ce que l'auteur a prévu de raconter (car ce premier tome avait une fin fermée qui n'appelait pas forcément de suite) dans "La vengeance des mères". 

Jim Fergus: Mille femmes blanches (One Thousand White Women: the journals of May Dodd), Pocket, 501 pages, 2000


mercredi 5 octobre 2016

La Discothèque du 20e siècle #187

En 1985, Pierre Bachelet chantait sa vision du 21e siècle.

Pierre Bachelet: En l'an 2001 (1985)





Evidemment, quand [Pierre Bachelet] chantait En l'an 2001 en 1985, cela avait des airs futuristes; mais aujourd'hui [15 ans après cette date], il reste quoi? Eh bien une excellente chanson pardi! (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1985", Polygram Direct)

Bonne écoute!



dimanche 2 octobre 2016

Slow Qui Tue #289: Liverpool

Le slow qui tue de la semaine nous emmène dans la ville des Beatles.

Patsy: Liverpool


Bonne écoute!


samedi 1 octobre 2016

A coucher dehors Tome 1

4e de couverture: Un SDF hérite d’une maison, d’une famille et de tous les soucis qui vont avec.

Amédée, Prie-Dieu et la Merguez vivent sur les bords de Seine. Mais la destinée fait parfois preuve de bienveillance avec les SDF. Elle offre à Amédée un nouveau toit par le biais d’un héritage : un magnifique pavillon de banlieue. En contrepartie, il doit devenir le tuteur légal de Nicolas, le fils trisomique de sa vieille tante récemment décédée. De surcroît, Amédée se retrouve responsable d’une maison qui attise toutes les convoitises. Mais surtout, il hérite d’un passé, d’une famille et de ses secrets qu’il découvre peu à peu.

En matière de BD,je suis un novice et j'ai beaucoup de mal à  farfouiller dans les rayons consacré au genre, ne sachant jamais comment les responsables rangent ces BDs. J'y vais donc, au petit bonheur la chance, sans savoir sur quoi je vais tomber. 

C'est ainsi que je suis tombé sur cette BD, qui, par bonheur était placé en évidence dans le rayon, car c'était une nouveauté. 
Depuis ma découverte de la collection "Marcel Pagnol", parue chez Grand Angle, je sais que les BDs qu'ils proposent peuvent me convenir (surtout après avoir farfouillé dans leur catalogue où plusieurs BD me font envie). C'est encore plus le cas après avoir lu ce premier tome. 

Ce qui m'a attiré vers cette BD, c'est l'angle pour raconter l'histoire, choisi par l'auteur et la dessinatrice: raconter la rencontre entre Amédée, un SDF,qui se voit hériter d'une maison, et de Nicolas, un jeune homme trisomique, dont Amédée devient le tuteur (sinon, pas de maison). Se faire rencontrer deux personnes aussi différentes, mais pourtant complémentaires de par la vision qu'en a la société (le rejet souvent) donne des situations drôles, touchantes et qui ne laissent pas indifférents. 








Les aventures de ces 3 SDF (Amédée, Prie Dieu et la Merguez (parce qu'il a été brûlé lors d'un  incendie où Amédée et Prie Dieu l'ont sauvé) et de ce charmant Nicolas, admirateur de Gagarine et de l'espace, m'ont fait beaucoup rire. On découvre des personnages haut en couleurs (comme Bernard "ou plutôt "Plastic Bernard", le belge Punk qui chante "ça plane pour moi" tout le temps, et qui tient un dépôt vente) mais aussi Madame Louison, l'infirmière qui s'occupait de la mère de Nicolas, avant son décès, qui donne un humour décapant et des situations rocambolesques. 

Il s'en passe des choses dans cette BD qui va à cent à l'heure, mais qui sait aussi se poser par moments dans des scènes touchantes, (comme celle de la "veillée funèbre" qui m'a fait versé quelques larmes, mais également rire aux larmes (c'est une contradiction que j'aime bien, être ému et rire, en même temps) grâce à ce sacré Nicolas, que j'aime beaucoup. 

L'histoire est très bien menée et originale (de par ses personnages) dans le sens où c'est l'une des premières fois qu'un trisomique a un rôle important dans une bande dessinée. (ce que salue l'association Perce-Neige, partenaire de la BD, dans un mot d'introduction).

Les dessins (qui sont, pour moi, une part importante dans le choix d'une BD. Si je n'aime pas les dessins, je ne tenterai jamais la lecture, même si le scénario me parait intéressant. Je sais, c'est bête, mais je fonctionne comme ça pour les bandes dessinées) d'Anlor sont des plus magnifiques. Il émane une douceur dans son trait et une telle joie de vivre dans les couleurs, le ton, qu'on se laisse emporter dans un bien être salvateur...et on tourne les pages sans s'en rendre compte. J'ai beaucoup aimé et je compte bien retrouver la dessinatrice dans d'autres BD pour retrouver son trait qui m'a charmé. 


Au final, je n'ai pas vu le temps passer avec cette BD, qui est un véritable coup de coeur. Comme moi, laissez vous charmer par ces 3 gaillards (Amédée,Prie Dieu et la Merguez) qui sous des airs bougons (pour Amédée, mais qui cache un coeur en or et un passé sur lequel  on voudrait en savoir plus) qui sont des mecs en or et Nicolas, un petit gars super, qui n'a qu'un rêve: partir voir les étoiles comme son héros, Youri Gagarine. Vous ne pourrez qu'être touché par ce "petit bonhomme" (qui doit être âgé d'une vingtaine d'année). 
Au vu de la fin de ce premier tome, j'ai hâte d'avoir le second pour savoir comment tout cela va se terminer (même si je n'ai pas trop envie de quitter  cette jolie bande si vite). Mais vite, la suite! 




Scénario: Aurélien Ducoudray; Dessins et couleur: Anlor: A coucher dehors Tome 1, Grand Angle, 48 pages, 2016