jeudi 1 septembre 2011

Les légendes de Sawgamet


4e de couverture:(le résumé qui suit est la présentation de l'éditeur) Stephen, aujourd'hui pasteur, revient sur les lieux de son enfance, au chevet de sa mère mourante, mais aussi afin de reprendre place au sein d'une communauté qui a tant compté pour lui. A Sawgamet, ville champignon fondée dans les forêts du Nord par son grand-père un demi-siècle plus tôt, le froid est si intense pendant l'hiver qu'il brise le verre des thermomètres et la magie des bois est plus à craindre que les dangers du travail de bûcheron. Stephen retrace l'histoire de son grand-père Jeannot et de sa femme bien-aimée Martine, la façon dont ils se rencontrèrent et s'aimèrent... Mais à Sawgamet, il y eut aussi la tragique disparition de son père et de sa jeune soeur, emportés sous la glace, lorsqu'il était enfant. Les bois de Sawgamet entraîne le lecteur dans un monde merveilleux et plein de tendresse, où les sorcières des bois et les caribous d'or côtoient des chiens qui chantent, où les vivants et les morts se séparent et se retrouvent dans la beauté stupéfiante de l'hiver.

Le premier roman d'Alexi Zentner nous emmène dans les contrées du nord canadien, dans un petit village du nom de Sawgamet. Les bois de ce village renferme des légendes rempli de fantômes, de sorcières, de caribou couvert d'or et de bien d'autres histoires que Jeannot, le grand-père du narrateur Stephen raconte à ses petits enfants.
C'est un roman âpre, dur, qui nous plonge dans des hivers interminables où la neige recouvre tout et où la vie est assez difficile à vivre. Ce roman renferme bien des drames mais ils sont toujours saupoudrés de magie et de contes.

J'ai mis 4 jours pour lire ce court roman (il fait à peine 300 pages), et pourtant, j'ai été emporté par l'histoire que j'ai beaucoup aimé. Pourtant, je n'étais jamais pressé de retourner vers ce livre, mais quand je me plongeai dedans, plus rien n'existait autour de moi: j'oubliai la chaleur de ces derniers jours et je frissonnai dans ces bois enneigés. J'étais comme envouté par la plume d'Alexi Zentner qui vous happe pour ne pas vous lâcher. Certes, c'est un style dur quelquefois: l'auteur m'a choqué devant certaines situations comme celle où Jeannot et sa femme Martine sont coincés dans la scierie sous six mètres de neige et qu'il vont commettre une chose abominable pour survivre dans un hiver rude où la neige à tout enseveli. Ces passages de l'ensevelissement du village sous six mètres de neige m'a presque étouffé. J'avais l'impression d'être avec eux, coincé sous ces mètres de neige durant des mois.

Ce que j'ai apprécié, c'est que le roman n'est pas linéaire. Le narrateur nous ballade d'une époque à l'autre en nous transcrivant sur papier les histoires de son grand-père. Ce fameux Jeannot qui est le fondateur du village. Arrivé devant le fleuve Sawgamet pour chercher de l'or, il va s'installer sur les rives du fleuve et construire sa propre cabane. D'autres personnes arriveront et voilà comment le village nait. Mais bien sûr, il n'y a pas que Jeannot, il y a aussi les parents de Stephen, la soeur de ce dernier qui tombera dans le fleuve lorsque la glace cèdera sous ses patins. Leur père ira à son secours mais y laissera également la vie. La scène où Stephen et sa mère découvre les corps de sa soeur et de son père emprisonné dans la glace m'a bouleversé à un tel point que j'ai encore les yeux embués en écrivant ces lignes.

En fait, c'est à travers les habitants de Sawgamet que l'histoire du village se dévoile. En nous racontant la vie de cette famille, l'auteur nous parle des hivers rudes du nord, de ces bois qui renferment mille et un secrets, mille et une légendes. Et justement ces légendes font le sel du roman et certains passages qui peuvent paraitre saugrenus (comme de voir un fantôme se matérialiser devant vous où d'être entrainé par une sorcière des mers au fond du lac, les fameuses Quallupilluits) dans un roman qui me semble réaliste, passent très bien dans celui-ci. Enfin, pour ma part, le fait que le roman se transforme par moments en véritables contes et légendes ne m'a pas du tout dérangé.

En conclusion, un très bon premier roman, et même si je ne me précipitais pas dessus pour savoir la suite à tout prix (en un mot, si je ne l'ai pas dévoré), c'est un roman que je recommande pour tous ceux qui sont friands de grands espaces enneigés et glacés, de légendes, de fantômes et de sorcières.J'aimerai vous donner un petit conseil: si vous achetez ce livre dès sa sortie en librairie, ne vous pressez pas pour le lire. Réservez le pour les longues soirées d'hiver (en décembre ou janvier) vous serez plus à même d'apprécier le roman car il vous mettra tout de suite dans l'ambiance. D’ailleurs, je pense que je le relirai un jour lors d'une saison hivernale.
Certains romans s'apprécient mieux lors d'une saison particulière. "Les bois de Sawgamet" du prometteur Alexi Zentner est un roman d'hiver plein de poésie, qui vous happera dès la première ligne et vous envoutera jusqu'au dénouement.

Je voudrais remercier le site News Book et les éditions JC Lattès pour ce partenariat et cette jolie découverte.




Alexi Zentner: Les Bois de Sawgamet (Touch), J.C. Lattès, 297 pages, 2011

4 commentaires:

  1. Cela m'a l'air un peu bizarre comme histoire et pourtant, tous ceux qui l'ont lu ont bien aimé ! Du coup, je l'ai noté :) Et puis, comme ce sera un emprunt à la biblio, ce ne sera probablement pas avant l'hiver, ce qui tombe bien !

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  2. @Joelle: Tu as bien fait car il est vraiment très bien.

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  3. Quel beau billet! Je suis toujours admirative tant tu mets de soin à retranscrire tes impressions. Je suis d'accord sur le fait qu'il faut se le garder pour les longues soirées d'hiver!
    Complètement hors sujet, j'ai lu Stolen de lucy Christopher, j'avais l'impression que c'est toi qui me l'avait offert mais je ne retrouve pas de billet sur ton blog!

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    1. Merci beaucoup pour ce compliment qui me touche.
      Alors, pour le Stolen, c'est peut être moi qui te l'ai offert (je ne sais plus lol) mais je ne l'ai pas lu.

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