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lundi 26 septembre 2011
Un dernier automne
4e de couverture: Dernier automne est un mélange réussi de comédie sociale et de descriptions tout en finesse de l'âme humaine. Un brillant récit de la vie des Anglo-Irlandais au début des troubles en Irlande dans les années 20. Le tableau d'un monde voué à sa perte dans une unité de temps et de lieu - le manoir familial, le mois de septembre - sur fond d'atmosphère politique particulière.
Par intérêt et tradition, la famille de "Danielstown" et ses invités sont du côté des Anglais, mais ils ont des liens affectifs avec les résistants alentour. Sur fond d'embuscades et d'incendies, les tennis parties et les bals continuent ! Loïs, l'héroïne, est une jeune femme de la transition. Le temps n'est pas immobile, le destin s'approche de cet endroit encore immunisé ; un soudain accès de violence et les plus jeunes seront désespérément libres, les plus âgés simplement désespérés.
Elizabeth Bowen est une auteur irlandaise qui fut comparé à Jane Austen ou Virginia Wolff. Pourtant, malgré ces fabuleuses comparaisons, elle est moins connu du grand public que ces deux consœurs. Je trouve dommage que des auteurs tombent dans l'oubli au fil du temps mais en même temps, c'est fabuleux pour un lecteur de tomber sur un roman d'un auteur "oublié". On a l'impression d'être un archéologue qui redécouvre des petits trésors oubliés de la littérature.
Dernier automne est un roman que j'ai ouvert avec plaisir. Il s'y dégage un charme, désuet au premier abord mais qui en fait se révèle caustique et un peu ironique de par un style incisif sans concession pour ces personnages que l'on découvre parfois sous un jour peu avantageux. Comme Mrs Naylor qui a su me charmer mais qui s'est révélé au fil du temps plus hypocrite (surtout à la fin) et que j'ai commencé à détester. Elle cachait bien son jeu comme on dit dans ces cas là.
Ce qui n'est pas le cas de Laurence, qui lui s'est montré détestable tout de suite (enfin à mes yeux): le type même de l'intello qui veut se couper du monde et partisan du moindre effort. Un fainéant en clair.
La seule qui ai trouvé grâce à mes yeux fut Loïs, la jeune héroïne indépendante qui tombe sous le charme d'un soldat britannique qu'elle veut épouser.
Le choix de cette lecture s'est fait tout naturellement: l'action se déroule en Irlande, un pays que je trouve fascinant, en plein mois de septembre. Il se dégage donc un parfum d'été qui est encore dans l'air, avec ses tennis parties, ses bals. Mais on sent que les premières pluies et les teintes grises du ciel arrivent sur ce pays qu'est l'Irlande, toujours en guerre contre l'Angleterre (les soldats britanniques sont d'ailleurs victimes d'attentats commis par des rebelles irlandais). Les irlandais de ce roman ne savent pas comment être avec ces anglais: ils sont amicaux mais ne veulent pas d'un soldat britannique comme gendre ou neveu par alliance. Gérald, soldat britannique, amoureux de Loïs en fera l'amère expérience.
Un roman a déguster lentement:bien évidemment, n'attendez pas de ce roman, de l'action à toutes les pages, vous seriez déçu. Non, c'est juste le portrait de ces habitants de "Danielstown", la demeure des Naylor, qui nous est conté. Un roman léger comme ce parfum d'été qui flotte encore dans l'air, mais qui se terminera sur une note de gravité dès que l'automne aura pris ses quartiers. Et c'est un peu avec nostalgie sur cette époque révolue du début du siècle dernier que l'on referme ce livre sur la demeure des Naylor qui ne connaitra pas d'autre automne.
Elizabeth Bowen: Dernier automne (The Last Septemebr), Ed. Rivages, 360 pages, 1999
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Je ne connaissais cette auteure que de nom et aurais bien incapable de citer un seul de ses titres. Je note, même si, contrairement à toi, je ne suis pas très attirée par l'Irlande ! Mais c'est le genre d'histoire que j'aime bien donc j'espère que cela compensera mon manque d'intérêt pour le contexte géographique ;)
RépondreSupprimer@Joelle: J'espère que tu l'apprécieras autant que moi.
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