"Je suis sans famille, je m'appelle Rémi/ Et je me ballade avec tous mes amis/ Vitalis et Dolce, Joli Coeur, Zerbino/ Capi et Rémi vont faire leur numéros..."
Je pense que tous les quarantenaires et au delà auront reconnus ces paroles que j'ai retranscrites plus haut. Sans Famille, classique de la littérature enfantine française, fut adapté en série d'animation japonaise à la fin des années 70 et a bercé l'enfance de plusieurs gamins et gamines. Gamins dont je fais parti.
Sans Famille fut l'un de mes dessins animés préférés (avec "Candy" et "Le Petit Lord" (oui, j'adorais les dessins animés qui font pleurer dans les chaumières) et j'avais lu la première partie du roman quand j'étais enfant (le livre était publié en 2 volumes à l'époque et je n'avais que le premier).
J'ai eu la chance de trouver un exemplaire de ce livre à France Loisirs (qui a la belle idée de republier quelques grands classiques de la littérature) il y a quelque temps et là j'ai eu envie de retrouver cette histoire qui m'a touché quand j'étais gamin.
Bien évidemment, quand vous lisez un livre dont l'histoire vous est déjà connu, vous l'appréhendez d'une autre manière. Et cette lecture, m'a fait ressentir des sentiments contradictoires.
Dans sa première partie, le roman m'a conquis car il correspond à la partie que j'ai lu étant enfant, et dont j'avais gardé le plus de souvenirs marquants, (comme la location de Rémi par Vitalis, son parcours sur les routes de France, son apprentissage de la lecture, mais aussi des évènements plus tragiques que je tairais ici pour ceux qui ne connaitraient pas ce roman.) et qui faisait vibrer en moi la corde sensible de la nostalgie. Honnêtement, en redécouvrant cette histoire, je suis redevenu ce gamin de 6 ans, qui s'installait chaque mercredi devant Récré A2 pour regarder "Rémi". J'ai été ému en redécouvrant le parcours chaotique de Rémi et de ses amis.
Puis vint la 2e partie, celle dont je n'avais pratiquement aucun souvenir,(sauf la fin) et que je ne connaissais qu'en images, n'ayant pas lu cette partie là étant enfant. Ce fut la partie de la redécouverte de la suite de l'histoire et je me suis surpris moi même en redécouvrant des évènements disparus de ma mémoire. Sauf que cette 2e partie m'a moins emballée que la première. J'ai trouvé que les malheurs qui s'abattaient continuellement sur Rémi (et Mattia, jeune garçon qu'il rencontre à Paris et qui le suivra dans ses aventures) devenaient un peu lourd. Trop de malheur gâche le malheur, si bien qu'à un moment on à du mal à croire à tant de tristesse. A se demander si l'auteur n'en fait pas trop pour faire pleurer. Donc un peu moins emballé par cette 2e partie, mais ravi d'être reparti sur les routes avec Rémi.
Un autre point qui m'a laissé perplexe, c'est le style employé par Hector Malot pour raconter l'histoire. Celle ci est racontée du point de vue de Rémi, petit garçon de 8 ans, (au début du roman) mais qui s'exprime comme un adulte, de par l'écriture d'Hector Malot, au style simple mais pourtant recherché, surtout pour un enfant qui ne sais même pas lire et écrire au début de l'histoire. Mais ce style, que l'on trouve impropre au début, prend tout son sens à la fin, quand on comprend que ce que l'on a lu, est retranscrit par Rémi, devenu adulte.
Je suis tout de même content d'avoir retrouvé cette histoire qui m'avait tant ému quand j'étais enfant. Un classique de la littérature qu'il faut faire découvrir aux enfants, car elle représente bien une époque, celle de la France de la fin du XIXe siècle. Et en plus, elle nous permet de découvrir notre beau pays. Un superbe voyage, un peu triste, je vous l'accorde, mais qui vaut le détour.
Hector Malot: Sans Famille, France Loisirs, 620 pages, 1966 (2016 pour mon édition)
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