Mais Rosalie a d’autres visées depuis que s’est installé dans la ville un jeune avocat, Albert Savaron de Savarus, dont la personnalité mystérieuse intrigue la jeune fille. Elle aime en secret cet homme ambitieux qui prépare minutieusement sa carrière politique
Je continue ma découverte de Balzac avec Albert Savarus, court roman qui m'a un peu déconcerté.
Bon, après 6 oeuvres de Balzac, je commence à être habitué aux digressions du bonhomme et ses descriptions de début de romans concernant personnages et lieux me sont familiers et nécessaires, pour avoir toutes les cartes en mains. Ensuite, je sais très bien que ce cher Honoré entre dans le vif du sujet et que tout s'emballe...mais, là, je dois dire que j'ai mis du temps (plus de la moitié) pour me plaire dans cette histoire et la faute en vient à cette nouvelle incluse dans le récit. Cela m'a perturbé car je ne voyais pas le rapport avec l'histoire principale et surtout, je commençais à connaître les personnages de Rosalie, de la mère de cette dernière, l'abbé de Grançay et Albert Savaron de Savarus, que je fus étonné de devoir faire la connaissance d'un certain Rodolphe, de Francesca et d'une certaine Gina.
J'ai donc lu cette nouvelle un peu en dehors et me disant de suite, que je n'allais pas aimer ce qui allait suivre. Que nenni. Car, passé la lecture de cette nouvelle arrivée incongrument, l'histoire démarre et s'emballe sur un final réjouissant (de mon point de vue s'entend). Et d'ailleurs, bravo à Balzac, d'avoir inclus une nouvelle dans son récit: celle ci éclaire la situation de ce mystérieux Albert, avocat aux ambitions honorables (car elles viennent du coeur) et donne un but à Rosalie, jeune fille de 17 ans, éprise de cet avocat de 35 ans.
Il y a de la perfidie dans ce personnage de Rosalie, que je n'ai pas aimé. Elle va tout faire pour séduire Albert, qui ne l'aime pas puisqu'il ne la connait pas, jusqu'à mettre en péril l'avenir de cet avocat ambitieux.
Balzac décrit encore une fois la bourgeoisie dans ce qu'elle a de plus immorale et perfide, et montre bien que les jeunes coeurs naïfs, comme celui de Rosalie, qui s'enflamme un peu trop vite, peut faire très mal.
J'ai beaucoup aimé la finalité du roman, surtout en ce qui concerne le destin de Rosalie, qui récolte ce qu'elle a semé. Il y a évidemment de la tragédie dans ces amours contrariés, mais toujours avec cette pointe d'ironie qui fait son apparition à certains moments.
Au final, un petit Balzac savoureux, qui a mis du temps à me séduire mais qui a su avoir mes faveurs. Plus je découvre Balzac, plus je l'apprécie. Pourvu que ça dure.
Balzac: Albert Savarus (La Comédie Humaine Volume 10), Classiques Garnier, 114 pages (de la p.280 à p.394), 2008
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