4e de couverture: Dans une étable, au sein de la communauté amish qui vit paisiblement
depuis des siècles dans l'austérité et la rigueur, on retrouve un
nouveau-né. Décédé. Chez ces fermiers de Pennsylvanie vivant sans
électricité ni aucun véhicule à moteur, le taux de criminalité est
proche de zéro. Aussi, cette découverte crée un scandale immédiat.
D'autant que, très vite, la police inculpe une jeune fille de dix-huit
ans...
Face à une inspectrice et un procureur impitoyables, dans
cette communauté repliée sur elle-même qui refuse toute justice autre
que divine, une avocate voudra relever le défi de révéler la vérité. (Résumé pris sur Amazon)
Dans ce drame psychologique, Jodi Picoult m'a encore une fois époustouflé par cette facilité avec laquelle elle arrive à nous immerger dans les pensées les plus intimes de ses personnages.
Il y a quelques années ( cinq ans si ma mémoire est exacte), j'avais lu "Le pacte", qui avait été l'un de mes coups de coeur et une belle révélation. Ce roman nous racontait également un drame: deux adolescents (un garçon et une fille) qui se connaissent depuis leur naissance (leur parents sont voisins et amis depuis vingt ans) vont progressivement passer de l'amitié à l'amour. Quoi de plus normal pour leurs parents respectifs: ils les voient déjà mariés et parents à leur tour. Sauf qu'un soir, la jeune fille est retrouvée morte, tuée d'une balle dans la tête, et son petit ami git à côté d'elle inconscient. A son réveil celui ci déclarera qu'ils avaient passé un pacte de suicide. Vérité impensable ou mensonge de l'ado pour se sortir d'affaire? Je n'en dit pas plus sauf qu'il faut absolument le lire pour découvrir la vérité et parce que ce roman est très bon.
Sur le même schéma, Jodi Picoult va dans "La Pure Vérité", nous faire découvrir la communauté amish. A travers Katie Fisher, jeune amish qui se voit accusée d'infanticide, c'est un monde différent des Englishers (les Etrangers) qui se dévoile sous nos yeux. Dans une première partie, Ellie, jeune avocate de philadelphie qui se trouve en "vacances" chez sa tante, une ancienne amish, va, sur un coup de tête, assurer la défense de la jeune amish accusée de meurtre. Elle va même aller plus loin puisqu'elle va accepter de surveiller la jeune fille jour et nuit pour lui éviter la prison. Elle va alors vivre chez les Fisher et s'adapter à leur mode de vie.
C'est à travers Ellie que le lecteur entre de plein fouet dans le monde des amishs. Et je dois dire que l'auteur s'en sort à merveille pour nous raconter cet univers fascinant. (Je connaissais une bonne partie de ce que l'auteur raconte sur le monde amish puisque lors de mon voyage aux Etats Unis, j'aifait une courte escale à Lancaster. J'ai donc vu ces carrioles roulé à côté des voitures, ces grandes fermes où il y a une lampe aux fenêtres. Je savais également qu'il ne fallait pas les prendre en photos. J'ai trouvé tout cela fascinant et le retrouver dans un roman m'a fait repenser à ce voyage).
La deuxième partie du roman est celle du procès de Katie. Alors même si la première partie est intéressante car elle nous donne à voir un univers inconnu, celui des amish, et nous présente les personnages, leur buts et leurs pensées les plus intimes, c'est la deuxième partie qui m'a passionné et que j'ai lu en une après-midi et une soirée (et pourtant elle fait plus de 200 pages): l'action va à cent à l"heure, on tourne les pages avec frénénsie voulant avoir le fin mot de l'histoire.
Comme pour "Le pacte", je trouve que Jodi Picoult a un don certain pour écrire les scènes de procès: c'est toujours captivant pour quelqu'un comme moi, qui est passionné par le monde judiciaire. Puis, la fin est toujours passionnante et je tire mon chapeau à Jodi Picoult car elle arrive toujours à se dépatouiller d'une intrigue complexe avec justesse et réalisme.
C'est également un roman qui nous parle de deux justices différentes: Katie va être confronté à la justice américaine, bien différente de celle de la communauté amish. Là où dans sa communauté, une faute avouée est pardonnée (même si la personne est mis pour un certain temps en quarantaine c'est à dire qu'elle n'a aucun contact avec les siens pendant une durée plus ou moins longue), la justice américaine juge des faits et envoie les personnes en prison pour leur fautes, si celle ci sont avérées. Ce sont alors deux mondes et deux cultures différentes qui s'affrontent.
Encore une fois, Jodi Picoult m'a époustouflé avec un roman psychologique mené de main de maître. Il faut dire que "Le pacte" et "La Pure vérité" partagent le même schéma narratif: un drame survient dès les premières pages du roman, une jeune personne (Chris dans "Le pacte" et Katie dans "La pure vérité") est accusé d'un meurtre. Dans une première partie, on découvre la vie des personnages qui gravitent autour de la victime et du prétendu coupable; dans une deuxième partie, on assiste au procès de la personne incriminée. Alors même si ces deux romans se ressemblent dans la forme, le fond est totalement différent puisque c'est à deux mondes différents auquel le lecteur à à faire. En tout cas, deux romans passionnants qu'on a du mal à lâcher à un certain moment. Je lirai probablement un autre roman de Jodi Picoult, juste pour voir déjà si elle construit ses romans sur le même mode narratif...mais surtout pour découvrir d'autres personnages plus vrais que nature qui nous "parlent" de leurs pensées les plus intimes.
Jodi Picoult: La Pure Vérité (Plain Truth), France Loisirs, 534 pages, 2001
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