mardi 23 octobre 2012

Le Bruit et la Fureur du Vieux Sud

4e de couverture: Dans le Vieux Sud sauvage des années 40, Laura et Henry luttent pour élever leurs enfants sur une terre ingrate. Laura sait qu'elle ne sera jamais heureuse dans cette ferme isolée et sans confort. Lorsque deux soldats rentrent du front, elle se sent renaître peu à peu. Empoisonné par le racisme, cet univers de boue, de désirs et de mort verra la sauvagerie tout emporter... Un premier roman magistral sur fond de bruit et de fureur. 

Une véritable claque! 
Hillary Jordan nous livre avec ce premier roman, une histoire forte, faite de bruit, de haine et de fureur. Dès la première ligne, le lecteur s'attend à un terrible évènement. Les deux protagonistes, Jamie et Henry creusent un trou pour enterrer leur père qui vient de mourir, ce salaud de Pappy!
Dès les premières lignes, le lecteur se sent oppressé et comprend le sentiment de haine et de répulsion que Laura a pour cette ferme, la "Bourbière".  
Puis, un retour en arrière s'impose pour savoir comment les personnages en sont arrivé là: pourquoi ce salaud de Pappy a clamsé et comment?

Voilà un premier roman magistral qui m'a emporté vers les profondeurs de l'âme humaine (et je peux vous dire que c'est pas joli-joli). Des histoires se déroulant dans le vieux sud américain, j'en ai lu: je connais le racisme qui règne dans ces contrées du Mississippi. Pourtant, à chaque fois, je me laisse avoir et je suis toujours aussi en colère, choqué, bouleversé. Les personnages suintent la haine, la peur, les larmes. Si vous voulez une belle histoire d'amour, passez votre chemin, vous n'êtes pas au bon endroit.  
Nous sommes en 1947, la guerre est finie et à meurtri bien des êtres. Laura, vieille fille de 31 ans rencontre Henry qui lui fait une cour assidue avant de disparaitre...pour mieux réapparaitre et l'épouser. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu'au jour où Henry décide d'acheter une ferme. Dès lors, la vie de Laura va virer au cauchemar, surtout que son beau-Père, qu'elle déteste, vient s'installer chez eux. Tout va être bouleversé quand Jamie, le frère d'Henry, revient d'Europe où il a combattu dans l'armée de l'air, pour s'installer à la ferme. Pour Laura, il sera une vraie bouffée d'air frais.
De l'autre côté, il y a la famille Jackson, Hap et Florence, qui voient eux aussi leur fils Ronsel revenir d'Europe. Son retour va bouleversé toute la petite communauté.

Plusieurs voix se font entendre pour nous raconter leur histoire: Laura, Jamie et Henry d'un côté, puis Hap, Florence et Ronsel, de l'autre. D'un chapitre à l'autre, leurs voix s'entremêlent pour nous faire ressentir toute cette haine, cette lourdeur du sud, cette oppression, cette puanteur qui imprègnent les champs et les êtres...jusqu'à ce fameux soir d'été (il me semble) où tout va exploser, comme l'orage qui gronde au loin.

Je peux vous dire que dès que vous plongez le nez dans ce roman, vous ne pouvez plus le lâcher jusqu'à la fin. Le lecteur vibre, se met en colère devant l'injustice et la haine des hommes, ressent la peur, déteste des personnages comme ce salaud de Pappy ou Doc Turpin, jusqu'à la haine.
Puis, les dernières pages arrivent et l'apaisement avec elles, avec une petite lueur d'espoir au fond des yeux, espérant toutefois que cette fin ne soit pas un rêve.

Au final, un premier roman réussi, plein de bruit et de fureur, qui vous prend aux tripes et ne vous lâche pas. Un roman qui m'a sonné, fait vibrer, déchanter, espérer. Un roman coup de poing. Un roman du vieux Sud que Faulkner n'aurait pas renié.

Hillary Jordan: Mississippi, (Mudbond), 10/18, 365 pages, 2010


4 commentaires:

  1. Ce roman m'a été fortement conseillé par une libraire de Villard de Lans pendant mes vacances ! je suis contente de voir que tu l'as beaucoup aimé !

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    1. Je confirme. C'est un vrai coup au coeur que ce roman. Comme quoi, il y a encore des libraires pour conseiller de bons romans.

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  2. J'ai bien envie de le lire aussi, et là j'ai comme un doute est-il dans ma pal ou pas???

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    1. Je pense qu'on connait tous ce doute là, grandes lectrices et grand lecteurs que nous sommes. J'esère toutefois qu'il te plaira.

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