mercredi 14 mars 2012

A la (re)conquête de l'Amérique


4e de couverture: À dix-neuf ans, en 1949, fuyant la misère de sa jeunesse à Limerick, Frank McCourt s'embarque seul pour New York, cette terre promise. Pris en charge dès son arrivée par un vieux prêtre irlandais qui le met en garde contre cette ville dépravée, il s'enfuit à toutes jambes pour échapper aux avances du saint homme aviné. L'Amérique, il devra la conquérir seul. Tour à tour balayeur dans un hôtel de luxe, docker et gratte-papier, soldat puis jeune prof déboussolé, il va cependant découvrir un pays très éloigné de celui qu'il a rêvé...

Risque de Spoilers sur le tome précédent

Dans le premier tome de ses mémoires, Frank McCourt racontait son enfance en rendant un hommage vibrant à sa mère.
Dans ce 2e tome, c'est à lui de se découvrir et de nous apprendre qui il est devenu.
A la fin des "Cendres d'Angela", il s'embarquait pour l'Amérique. Ce 2e tome commence par son arrivée dans le port de New York. Il va alors découvrir un monde parfois féroce, vivant où il va apprendre à survivre. De petits boulots en petits boulots il va progressivement réaliser son rêve, mais avant cela, il connaitra le travail sur les docks, l'armée, malgré son problème aux yeux. Progressivement ses frères et sa mère viendront le rejoindre à New York.

Au début, j'ai retrouvé avec plaisir le style si particulier, vivant, plein d'humour et de poésie qui avait fait ma joie dans "Les Cendres d'Angela" mais au fil du temps, le style s'est transformé: eh oui, Frank McCourt est devenu un jeune homme: son style évolue donc avec lui et c'est encore une fois la force de ce roman. Dans le premier, Frank McCourt retrouvait l'enfant qu'il était, dans celui ci, il redevient le jeune homme qu'il était alors et je peux vous dire que je ne l'ai pas aimé totalement. Parfois, son comportement m'énervait, ses jérémiades m'insupportaient. J'avais envie qu'il se bouge plutôt que de se plaindre.

J'ai aimé me balader avec lui dans les rues de Manhattan, prendre le ferry, découvrir Ellis Island.
Les chapitres sur l’enseignement sont passionnants et devraient plaire à tous les jeunes profs.
Comme je le disais plus haut, en parlant du style, Frank McCourt a une autre qualité: il se raconte de la façon la plus vraie, sans se donner le beau rôle: il a fait des bêtises, parfois il peut être un con: il le dit sans édulcorer sa vie. Je trouve cela admirable qu'il puisse se raconter sans tricher. Bravo!
C'est également un beau roman sur l'apprentissage de la vie. Frank débarque dans un pays qu'il ne connait pas, même si c'est le pays où il est né. Malgré les embûches qui se mettront en travers de sa route il réussira à réaliser son rêve: entrer à l'université.

Au final, un roman passionnant sur un beau parcours de vie. Même s'il n'a pas la force des "Cendres d'Angela", il conclu parfaitement l'histoire de la mère de l'auteur. Il y a un troisième tome à ses mémoires qui revient sur ses années de professorat. Je compte bien le lire un jour pour découvrir une autre facette (même si celle ci a été un peu dévoilée dans ce 2e tome) de la vie de Frank McCourt.

Frank McCourt: C'est comment l'Amérique? ('Tis), Belfond, 397 pages, 2000

Ce roman entre dans le cadre du challenge New York, mis en place par Emily



4 commentaires:

  1. Merci Will pour cette belle critique ! Je crois bien que je vais me laisser tenter par le premier tome.

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  2. De rien! Laisse toi tenter par "Les Cendres d'Angela", c'est un roman qui le vaut. En espérant qu'il te plaises.

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  3. Je n'ai acheté que celui-ci (mais il est toujours en train de sécher dans la PAL), le premier tome m'intéressant nettement moins vu qu'il se passe en Irlande et que je n'ai vraiment pas d'atomes crochus avec ce pays !

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  4. @Joelle: c'est vraiment dommage car le premier tome est vraiment fabuleux. Et ne t'en fais pas, je comprend parfaitement, le mien séchait depuis des années avant de le sortir de la PAL.

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