dimanche 4 mars 2012

Aibileen, Minny & Skeeter


4e de couverture: Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L'insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s'enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s'exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu'on n'a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l'ont congédiée. Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot. Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié ; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante. Passionnant, drôle, émouvant, La Couleur des sentiments a conquis l'Amérique avec ses personnages inoubliables. Vendu à plus de deux millions d'exemplaires, ce premier roman, véritable phénomène culturel outre-Atlantique, est un pur bonheur de lecture.

Dès que ce roman est paru, il a tout de suite fait l'unanimité sur la blogosphère. Je voulais également le découvrir et c'est maintenant chose faite.
A cause du travail et autres soucis, j'ai mis plus de dix jours à lire ce merveilleux roman,qui pourtant n'est pas un coup de coeur mais s'en approche grandement. Pendant les premiers jours, je lisais lentement mais surement sauf que je n'arrivais pas a m'inclure à l'histoire et à m’attacher aux personnages...ce qui me frustrait car j'avais tellement envie d'adorer ce roman.
De plus, c'est tout ce que j'aime, les années 60, l'histoire de ce sud américain qui me fascine tant mais les soucis du quotidien m'ont empêché de me glisser douillettement dans l'histoire.
Puis, il y a quatre jours, j'ai été plus tranquille et j'ai repris un rythme de lecture normal et enfin, j'ai pu m'immerger dans cette histoire et le déclic s'est fait: j'ai ressenti des sentiments forts pour Aibileen, Minny, Skeeter mais également Hilly Hollbrook, mais j'y reviendrai.

Kathryn Stockett nous parle du Sud qu'elle connait bien pour y avoir vécu elle même. La force de son roman est d’avoir donné la parole à ces bonnes noires qui servaient les blancs sans broncher. Le lecteur prend ainsi conscience du travail et de la vie de ces femmes noires qui élevaient les petits enfants blancs, servant de mère de substitution: c'est flagrant surtout avec Aibileen et ses rapports avec la petite Mae Mobley. Elle va même réussir à ouvrir son esprit sur le monde: que les hommes sont égaux et qu'il n'y a pas de différence entre les Blancs et les Noirs mis à part la couleur de peau.
Aibileen et Minny sont deux personnages atypiques, surtout Minny qui s'attire bien des ennuis en disant tout haut ce qu'elle pense. Cela lui vaudra d'être renvoyée et d'avoir des difficultés à retrouver une place: heureusement, il y a Célia Foote, jeune femme un peu déséquilibrée qui va la prendre à son service.
Puis il y a Skeeter, jeune femme blanche, qui va faire changer les choses en voulant donner la parole à ces bonnes, au risque de passer pour une paria. J'ai eu l'impression, au début que Skeeter faisait ça pour trouver un sujet fort pour son livre et jouer les rebelles mais, au contact d'Aibileen son regard va changer et une "amitié" va lier les deux femmes.

Bizarrement, le personnage pour qui j'ai ressenti les plus forts sentiments a été Hilly Hollbrook: je crois que c'est la première fois que je déteste un personnage aussi viscéralement: j'avais envie de lui faire fermer sa bouche à chaque fois qu'elle l'ouvrait et j'ai eu souvent des envies de meurtres envers ce personnage. J'ai tellement voulu qu'elle connaisse une humiliation publique que je suis frustré que ça n'arrive pas. Mais je trouve ce personnage "formidable" car il existe, comparée à Miss Leefolt, quasiment inexistante et qui ne vit que par Hilly et Aibileen.

Au final un roman que j'aurai pris le temps de lire et dans lequel je suis entré tardivement mais qui m'a procuré des sentiments forts. Kathryn Stockett rend un vibrant hommage à ces bonnes noires qui prennent soin des demeures et des enfants des blancs: un très bel hommage que l'auteur rend à Demetrie, la bonne de sa famille: elle a toujours été frustrée de ne pas lui avoir demandé ce que cela lui faisait d'être au service de sa famille. Par l'intermédiaire de Skeeter, Aibileen et Minny, Kathryn Stockett lui a redonné la parole. Touchant et bouleversant.

Kathryn Stockett: La couleur des sentiments (The Help), éditions Jacqueline Chambon, 526 pages, 2010

14/10 (Bonus 4)



6 commentaires:

  1. Difficile de ne pas totalement détester Hilly ;) J'aime quand un des personnages d'un livre m'irrite grandement ... c'est tout aussi efficace qu'un personnage qu'on aime ;) mdr ! En tout cas, ce fut un coup de coeur pour moi mais je l'ai lu dans de bonnes conditions et j'ai pu me consacrer exclusivement à cette lecture :)

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  2. @Joelle: Comme toi, j'iame quand un personnage me sort par les yeux, cela veut dire qu'il "vit".

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  3. Comme je te l'ai dis hier c'est un livre qui me fait très envie et lorsque j'en aurai le courage, je me plongerai dedans !
    En tout cas un petit mot aussi pour te dire que j'ai été ravie de te rencontrer hier ! A bientôt

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  4. @Liyah: J'ai également été ravi de cette rencontre. J'espère que "La couleur des sentiments" te plaira quand tu le liras.

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  5. Un bon souvenir, très bon même. Au point que je n'ai pas osé aller voir le film de peur d'être déçue.

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  6. @argali: Je pense attendre un petit peu avant de voir le film, que le livre soit un peu moins présent dans mon esprit.

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