Bienvenue dans ce Kabaret où je vous parlerai de mes lectures, mais également de séries, de cinéma, de musique...
mardi 17 juillet 2018
The Cakemaker
Synopsis: Thomas, un jeune pâtissier allemand, a une liaison avec Oren, un homme marié israélien qui voyage régulièrement à Berlin pour affaires. Quand Oren meurt dans un accident de voiture, Thomas se rend à Jérusalem à la recherche de réponses concernant sa mort. Sans révéler qui il est, Thomas se plonge dans la vie d'Anat, la veuve de son amant, qui tient un petit café. Il commence alors à travailler pour elle. (Source :Allociné)
Il y a bien longtemps que je n'avais pas parler de film sur mon blog (je parle ici, de films sorti récemment au cinéma, mes billets sur les Hitchcock, ne comptent pas).
Mais ce film m'a tellement bousculé à l'intérieur, qu'il fallait que j'en parle.
Parfois, il est de bon ton d'écouter son instinct. Ce film est venu à moi par hasard. Lors de mon travail, je passe souvent devant un cinéma (qui se trouve dans ma ville natale à une trentaine de km de là où j'habite) et je m'arrête toujours 30 secondes, une minute pour regarder les grandes affiches sur la devanture (je précise que c'est un petit cinéma avec deux salles, et qu'il n'y a donc que deux affiches mis en avant). La semaine dernière, je passe devant ce cinéma et mes yeux s'arrête sur l'affiche de "The Cakemaker". Et de suite j'ai été attiré par elle (de par l'acteur qui orne l'affiche et qui a le rôle principal du film) mais aussi par son titre très intriguant.
Ni une ni deux, en rentrant chez moi, j'ai fait quelques recherches sur le film,j' ai vu la bande annonce et j'ai de suite voulu le voir...sauf que ce film,sorti le 6 juin, au cinéma, n'était diffusé que dans ce petit cinéma (pour vous dire, je n'ai jamais croisé l'affiche de ce film dans la ville où j'habite. Je pense donc qu'il n'a pas dû être diffusé).
Et là, l'envie à été tellement forte que j'ai fait 30 km pour aller voir un film (alors que je ne suis même pas fichu d'aller faire 1 km a pied pour aller au cinéma proche de chez moi).
Et je ne regrette pas du tout le petit voyage car ce film est un petit bijou et je m'en serai voulu d'être passé à côte.
Tout d'abord l'histoire:elle est tirée de faits réels dont le réalisateur s'est inspiré: il connaissait un homme qui menait une double vie. A la mort de ce dernier, sa veuve a dû faire face à la trahison de son mari, qui la trompait avec des hommes et faire le deuil de celui ci. Mais le réalisateur a également voulu montrer le cheminement de l'amant dans la construction de ce deuil, par le personnage ficitif de l'amant: ici Thomas, le pâtissier allemand.
C'est un film remarquable, qui de par une histoire forte et touchante, va au plus profond de l'être humain. Il n'est pas ici question d'homosexualité: celle ci est très secondaire. C'est un film sur le deuil et comment l'accepter quand, d'un côté, la femme du défunt apprend la tromperie de son mari, et de l'autre, l'amant du mari, qui aimait cet homme plus que tout,et ne peut pas faire le deuil de celui ci car il ne sait pas du tout où il est enterré.
Le film débute réellement à Jérusalem, avec la découverte pour le spectateur, de la femme d'Oren, Anat, et de son fils, et de l'arrivée de Thomas dans cette même ville...et sa rencontre avec Anat.
Une relation belle et forte va s'installer entre les deux qui vont commencer à se connaître avant de s'apprivoiser. Alors il est vrai que les cartes sont truquées car seul Thomas sait qui est réellement Anat, elle ignorant complètement qu'elle a engagé dans son café, l'amant de son mari.
Il y a des plans d'une telle intensité dans ce film qui parfois se fixe sur les visages tellement expressifs des acteurs (Sarah Adler et Tim Klakhof (une véritable révélation pour moi)) qu'il n'y a pas besoin de mots pour comprendre, la solitude des personnages.
Celui qui m'a le plus ému et touché, est certainement Thomas: sa solitude qui d'un coup est éclairé par l'arrivée d'Oren dans sa vie et qui voit son monde s'écrouler quand il apprend la mort de celui ci, est des plus bouleversante et j'ai été souvent ému.
C'est un film où l'action est inexistante mais on s'en fiche. Il se dégage une telle intensité, et une telle exacerbation des sentiments qu'on est porté par le film et que le temps s'écoule très vite. Honnêtement, je n'ai pas vu le temps passer devant ce film.
Mention spéciale dans ce film à Tim Kalkhof qui montre toute une palette de sentiments et qui n'hésite pas à se mettre à nu (dans tous les sens du terme) pour nous montrer la solitude et le vide qui s'est installé dans la vie de Thomas. Thomas essaye de se reconstruire en s'installant à Jérusalem, et pense, en se rapprochant d'Anat et de son fils, qu'il se rapprochera de l'homme qu'il aime.
Risque de Spoilers sur la fin du film (mais je ne peux pas faire autrement que d'en parler tellement cette scène m'a retournée émotionnellement)
L'une des scènes finale est un véritable déchirement: encore une fois la caméra se fixe sur le visage de Thomas qui éclate en sanglot et son chagrin nous explose en plein coeur, tellement fort qu'on ne peut qu'être au bord des larmes (honnêtement je me suis pincé très fort pour ne pas pleurer à ce moment là).
Fin des Spoilers
Il y avait bien longtemps qu'un film ne m'avait pas autant secoué. Tout est quasiment parfait: le jeu des acteurs tout en intensité et en retenu. La réalisation très subtile dans la démonstration des sentiments et la musique de Dominique Charpentier qui habille magnifiquement les images du film, tout en délicatesse font de ce film un petit bijou qui va rester longtemps gravé dans ma mémoire.
L'un des plus beaux films que j'ai pu voir cette année. Une petite pépite que je vous encourage fortement à aller voir.
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