Ainsi commence le voyage qui conduira Iacopo dans un quartier pauvre de Ferrare. Sur les traces jusqu'alors insoupçonnées de la vie de son père, Iacopo s'aventure dans un monde d'émotions et de découvertes qui bouleverseront à jamais son existence tranquille et confortable de notaire de province et de mari fidèle. Dans un univers perdu de voleurs et de putains, la beauté de Mila va l'enivrer de vie et de couleurs, et lui donner l'envie irrépressible de tout recommencer, ailleurs.
Avec ce roman d'amour et de désordre où les surprises se succèdent et s'imbriquent comme dans un kaléidoscope, Dario Franceschini s'inscrit dans la veine d'un «réalisme magique» où scintillent ensemble la fable et la vie, la profondeur et la légèreté, les accents de la vérité et ceux du merveilleux.
Je ne le répéterai jamais assez: il faut écouter les conseils des libraires et leur faire confiance pour nous donner envie de découvrir d'autres littératures et nous emmener vers d'autres horizons.
Si j'ai lu le livre de Dario Franceschini (ministre des Biens Culturels dans le gouvernement italien) , c'est grâce à une libraire, amoureuse de la littérature italienne, qui m'a fortement donné envie de le découvrir (moi qui veut plus me pencher sur cette littérature que je connais peu) , rien qu'en m'en parlant.
C'est un roman que j'avais déjà croisé dans la librairie et qui m'avait attiré de par sa couverture, mais qui ne m'avait pas convaincu de par sa 4e de couverture, pensant, à tort, que ce ne serai pas pour moi.
Il a donc fallu que ce soit cette amoureuse des lettres italiennes, qui me donne envie, rien qu'en quelques mots de repartir avec et de le lire rapidement.
Je peux vous dire qu'elle a fort bien fait, car ce livre est merveilleux. Il sent bon l'été, l'Italie, la douceur, la féerie.
Dès le départ, on part pour un voyage merveilleux: Iacopo, jeune notaire, est convoqué par son père, mourant, pour lui confier un secret et une mission: il apprend à son fils, qu'il n'est pas enfant unique, comme il l'a toujours pensé,mais qu'il aurait 52 frères et soeurs nés de 52 mères différentes: toutes des putains. Il demande alors à son fils de les retrouver afin qu'il puisse les reconnaître. C'est la stupeur pour Iacopo, mais aussi le début d'une quête qui va radicalement changer sa vie.
Et c'est parti pour un voyage qui promet son lot de surprises. C'est un livre rempli d'un charme tout italien,qui, sous des dehors bien réels, s'apparente au rêve et au fabuleux. Il y a un côté conte qui se dégage de ce roman, qui touche profondément l'âme humaine.
Iacopo va se poser énormément de questions et se rendre compte qu'il ne connaissait pas les gens qui l'entourent. Mais surtout, qu'il est peut être passé à côté de sa vie. La rencontre avec Mila, une putain de Ferrare, va tout changer.
Qu'est ce que ce roman est beau avec cette écriture toute poétique qui vous touche au coeur. Je défie quiconque ai lu ce livre de ne pas avoir été ému par le parcours de Iacopo. Tous les personnages sont touchants, même Albina, la femme de Iacopo, qui parait froide mais qui cache une véritable tendresse sous sa froideur, car elle aussi n'est pas celle que son mari (et le lecteur à travers lui) croit.
Je ne veux pas trop en dire pour vous laisser le plaisir de la découverte. Juste vous dire que j'ai été conquis dès les premières pages par ce roman, qui m'a bouleversé par son message: un jour ou l'autre, on réussit toujours à ouvrir enfin les yeux et à reprendre le cours de sa vie en main. Il n'est jamais trop tard.
Au final, un petit roman italien qui m'a complètement charmé, de par son histoire très belle et touchante, qui ressemble aux fables qu'on nous raconte enfant, et de par son écriture poétique qui nous emmène vers le rêve et le merveilleux. Une autre découverte de la littérature italienne qui m'a charmé et qui me donne vraiment envie de continuer la découverte de cette littérature, si différente de la nôtre.
En refermant le livre, vous vous sentez apaisé et heureux. Et c'est ça l'essentiel.
Dario Franceschini: Ailleurs, (Dacappo), Gallimard, collection "L'Arpenteur", 234 pages, 2017
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