mercredi 11 juillet 2018

La perfection du crime

4e de couverture: Perdu dans une région montagneuse isolée, un corps se consume. Seules des dents et un fragment de vêtement permettent d'identifier les restes carbonisés de l'avocate Elaine Buxton. Dans une pièce dissimulée aux yeux de tous, dans une grande maison d'Edimbourg, la vraie Elaine Buxton hurle dans le noir. L'inspecteur Luc Callanach vient juste de prendre ses fonctions quand l'affaire de la disparition d'Elaine est requalifiée en meurtre. Ayant abandonné une carrière prometteuse à Interpol, il tient à faire ses preuves aux yeux de sa nouvelle équipe. Mais le meurtrier a couvert ses traces avec un soin tout particulier. Bientôt, une autre jeune femme disparaît, et Callanach se trouve embarqué dans une course contre la montre. Du moins le pense-t-il...  Le véritable sort des deux femmes se révélera être bien plus terrible tout ce qu'il pourrait imaginer. 

La première enquête de Luc Callanach, flic franco-écossais, est un thriller psychologique rempli de promesses. 
Il m'a pourtant fallu une semaine pour aller au bout de ce livre. Il n'a pas tous les torts, croyez-moi. J'ai eu une semaine assez chargée la semaine dernière et la lecture est passée un peu au second plan. 

Alors, cette première enquête à Edimbourg se tient bien dans l'ensemble: le côté psychologique des personnages est bien mis en avant, et leur personnalité se dévoilent tour à tour, nous laissant entrevoir de jolies choses: le passé de Luc, assez chaotique, ce qui explique qu'il s'est exilé en Ecosse, patrie de son père. On apprendra d'ailleurs pourquoi il a fuit Interpol et la France. Ses collègues sont peu utiliser sauf Ava Turner, lieutenant comme lui et qui va l'aider dans ses investigations et inversement. une belle relation naît entre eux dans les pages de ce premier volet. C'est également très bien de suivre plusieurs enquêtes et pas seulement une enquête principale. C'est aussi ça la police; Ils travaillent sur plusieurs enquêtes et se filent parfois des coups de mains. 
L'autre relation plus chaotique est aussi bien menée, celle du conflit entre Callanach, le nouveau et Lively, lieutenant de la brigade qui voit d'un mauvais oeil cette arrivée. Les deux vont être en bisbille et c'est plaisant à voir.
Mais surtout, le personnage le plus intriguant est celui de King, le tueur que Callanach recherche activement. L'auteure a donc décidé de nous le dévoiler assez tôt pour nous faire entrer dans sa tête. Elle atteint parfaitement son but pour nous donner un thriller psychologique de belle facture. King est un personnage intéressant à plus d'un titre et assez fouillé pour qu'on s'intéresse à lui, mais aussi assez salaud et pervers pour qu'on n'ai pas complètement pitié de lui. 

Tout aurait donc pu aller très vite et s’enchaîner  à toute vitesse, faisant de cette lecture, un  pur moment addictif, sauf que l'auteure à commis une petite faute majeure (oui, je sais c'est un peu contradictoire dit comme ça, mais vous allez comprendre): que l'auteure nous dévoile le meurtrier rapidement et le fait que les femmes que la police croient mortes, sont toujours en sa possession afin qu'il en fasse ce qu'il veut, est une bonne idée. La seule erreur, c'est que l'enquête est décrite comme une enquête classique, à savoir, qui est le meurtrier de ces femmes que l'on retrouvent totalement carbonisées...sauf que le lecteur sait déjà tout ça avant les enquêteurs. 
Cette longueur d'avance fait que je n'avais pas spécialement envie d'y revenir. Si encore, Callanach et le tueur se croisaient par hasard dans le roman mais même pas. Pas de "façon Columbo" dans ce roman (vous savez le modus operandi de cette série: on connait le tueur dès le départ et ce qui est drôle c'est de voir le jeu du chat et de la souris entre Columbo et le tueur tout au long de l'épisode). Mais il n'y a rien de ça ici. Et c'est fort dommage car l'intérêt s'épuise au cours de la lecture. 

Pourtant, l'enquête est bien menée et Helen Fields sait la construire. L'une des erreurs est d'avoir voulu nous dévoiler le tueur dès la 27e page. Soit on suit l'enquêteur (et son enquête sans avoir la moindre preuve) et tout devient passionnant car tout est bien calculé et amené, soit on suit le tueur et on voit un jeu pervers s'installer entre lui et les enquêteurs...mais on ne peut pas suivre les deux en même temps, sinon, le lecteur devient passif en ayant trop d'information. 
L'autre petit bémol est d'avoir voulu régler le passé de Callanach dès ce premier volet. J'aurai vu la résolution dans un autre volet. 
Heureusement, l'autre enquête, concernant des adolescentes et leur bébés est très bien menée jusqu'au bout, et à même des conséquences pour Ava, ce qui démontre bien que Helen Fields a un très fort potentiel pour écrire des enuqêtes.

Au final, un premier volet avec du potentiel et un personnage d'inspecteur très intéressant, mais qui est un peu gâché par des choix hasardeux de l'auteure. Dommage, car le roman avait un très fort potentiel et aurait pu m'emmener très loin s'il n'y avait pas eu ces petits couacs. En tout cas, du côté psychologique, c'est très bien mené, et on sent que l'auteure sait ficeler une intrigue: la seconde enquête menée par Ava en est la preuve. Par contre, il faudra qu'elle fasse un choix pour les prochaines enquête de son héros: : suivre Callanach ou le(s) tueur(s), mais pas les deux en même temps...sauf s'ils sont en interaction. Malgré cet avis mitigé, je suis prêt à laisser une deuxième chance à l'auteure et son personnage Luc Callanach, pour une prochaine enquête.

Merci aux Editions Marabout pour cette découverte.

Helen Fields: La perfection du crime, (Perfect Remains), Marabout, collection Thriller, 365 pages, 2018


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire