mardi 17 juillet 2018

Love, Simon (Moi, Simon, 16 ans, Homo Sapiens)

4e de couverture: « Moi, c'est Simon. Simon Spier. Je vis dans une petite ville en banlieue d'Atlanta. J'ai deux sœurs, un chien, et les trois meilleurs amis du monde. Je suis fan d’Harry Potter, j’ai une passion profonde pour les Oréo, je fais du théâtre. Et je suis raide dingue de Blue.

Blue est un garçon que j’ai rencontré sur le Tumblr du lycée. Je le croise peut-être tous les jours, mais je ne sais pas qui c’est. On se dit tout, sauf notre nom. À part Blue, personne ne sait que je suis gay. »

Simon est gay, mais uniquement derrière son écran, où il entretient la plus parfaite relation virtuelle avec Blue. Un jour, un garçon de son école découvre son secret. Il accepte de ne rien dévoiler à une condition : obtenir un rendez-vous avec sa meilleure amie.

'Moi, Simon, 16 ans, Homo Sapiens" est un roman que j'avais envie de découvrir dès sa sortie. Il aura fallu que j'attende la sortie du film pour me décider à l'acquérir à et à le lire. 
C'est maintenant chose faite et je dois dire que je n'en sors pas "foufinou". 

Alors, c'est un roman sympathique à lire, qui se lit très vite. Les personnages sont tous très mignons (à commencer par Simon qu'est trop chou) et l'histoire est mignonne. 
Et si ce roman (et le film qui en découle)  peut aider les jeunes homos à faire leur coming-out, c'est très bien. 

Mais...il y a un gros hic avec ce roman: c'est qu'il est trop positif (alors, je n'ai rien contre la positivité, mais là c'est pas possible): on a l'impression qu'on est dans le pays des bisounours. Exemple: quand Blue dit à Simon qu'il va faire son coming out devant ses parents, Simon se décide à le faire devant ses amis et sa famille (petite précision tout de même: Simon sait qu'il est gay depuis longtemps et n'a aucun problème avec ça. Seulement, il ne voyait pas l'utilité de le dévoiler à ses proches)...et là, tout se passe pour le mieux: ses amis l'acceptent tel qu'il est, sa famille, n'en parlons pas: ses parents trouvent cool qu'ils soit gay et qu'il le leur ai dit surtout. Bon, je vous l'accorde, certains coming-out se passent bien dans certaines familles...seulement, au vu de la réalité, cela ne se passe pas toujours au mieux et on voit souvent certains jeunes mis à la porte de chez leurs parents parce qu'ils sont homos. Disons, que ce qui me gêne ici, ce n'est pas que l'acceptation de l'homosexualité de Simon se passe bien, c'est qu'il aurait fallu, par exemple, que celle de Blue présente quelques difficultés, pour montrer les deux facettes du coming-out. 
Un autre exemple où le bas blesse, c'est quand l'homosexualité de Simon est lâchée sur internet et que tout le lycée est au courant. C'était le bon moyen de voir Simon en baver un peu (car c''est souvent ça dans certains lycées: il ne faut pas oublier que les enfants et les ados sont parfois cruels entre eux et surtout en meute) devant ses camarades de classes. Sauf que ce n'est pas le cas. Il est bien la cible de quelques chamailleries, mais cela ne va pas très loin. 

En fait, à force d'angélisme, le roman de Becky Albertalli s'éloigne un peu trop de la réalité et ne donne qu'une image positive de l'acceptation de soi et ici de l'homosexualité d'un personnage, qui fait qu'elle peut être faussée, surtout que ce livre concerne les ados. Alors, c'est bien de vouloir délivrer un message positif et donner une lueur d'espoir...mais il est aussi important de montrer l'autre facette, celle un peu plus sombre de la vie (il aurait été plus intéressant de voir le parcours de Simon avec quelques embûches, ce qui n'aurait pas empêcher un happy  -end) . Ce que certains romans ados font comme "Qui es tu Alaska" de John Green ou "13 reasons why" qui montre un côté beaucoup plus sombre et morbide de la jeunesse et de leurs tourments. 
Alors un peu de positivisme dans un roman, c'est bien. Si celui ci est poussé à l'extrême, cela fausse tout et on n'y croit plus. 

Bon, clairement, je ne suis pas la cible de ce roman, moi qui dont l'adolescence est loin, mais j'ai été parfois ému par des romans jeunesses comme ceux de John Green, par exemple, qui décrit de fort belle manière l'adolescence. Mais j'aurai pensé qu'avec Simon, tout ne serait ps si rose...je me suis planté. 

Au final, un roman jeunesse qui se lit bien et qui est fort agréable à lire, mais dont je ne me suis pas senti proche car trop éloigné de la réalité. Alors, il est vrai qu'il est bon de rêver et de s'évader en lisant un livre, mais quand celui ci parle d'un sujet important comme le coming-out, j'estime qu'il faut qu'il soit ancré dans une certaine réalité et qu'il montre les multiples facettes de cette thématique. Ce qui n'est clairement pas le cas ici. 
Toutefois, je retiendrai ces phrases très juste que l'auteure évoque dans le livre, par l'intermédiaire de son personnage,Simon: 

"Le plus étrange, c'est qu'ils ont réussi à transformer ça en un énorme coming-out. Ce qui ne peut pas être normal. Pour autant que je sache, la plupart des gamins hétéros n'ont pas à stresser à ce sujet. 
[...]
Mais je suis tellement fatigué de faire mon coming-out. Ça n'en finit pas. J'essaie de ne pas changer, imperceptiblement. Je me trouve une copine. Je bois une bière. Et, chaque fois, je dois l'annoncer à l'univers tout entier."(p.56)

Becky Albertalli: Love, Simon (Moi, Simon, 16 ans, Homo Sapiens), (Simon vs the homo sapiens agenda), France Loisirs, 315 pages, 2015 (2018 pour la présente édition)




3 commentaires:

  1. Le roman ne me tentait pas plus que ça (et visiblement je ne me trompe pas) mais par contre je regarderai bien le film.

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    1. Tu peux largement te contenter du film qui devrait te faire passer un bon moment. Enfin, j'espère.

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    2. Je ne l'ai finalement pas vu... peut-être en dvd un jour ;)

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