Pour elle, de Porto à Marseille, de Paris à Saint-Pétersbourg, de New York à Monte-Carlo, les hommes s’enflamment, se ruinent, se tuent parfois. Elle voue son existence à la danse, au plaisir et à la liberté.
Un jour pourtant, le coeur à jamais brisé, elle quittera tout, perdra sans regret sur les tables de jeu une fortune qui sans doute lui brûlait les doigts.
Quel
destin que celui de la Belle Otero !
Un
destin de femme, flamboyant, faisant de cette courtisane, un beau
personnage de roman. Pourtant, Caroline Otero a vraiment existé. Elle
fut l'une des femmes les plus adulées et adorées de la Belle
Epoque. Une femme qui fit chavirer le cœur de tous les hommes.
Il
y a 20 ans, Raoul Mille nous donna à lire sa « Belle Otero »,
un roman que les Editions Retrouvées ont réédité, pour mon plus
grand plaisir.
Car
ce fut un plaisir de découvrir le destin de cette femme, qui vécut
mille aventures, qui a eu un nombre incalculables d'amants, mais peut
être une, voire deux histoires d'amour (si on compte Leguerret, cet
explorateur qui la fit rêver de voyages africains, mais qui ne fut
jamais son amant).
Dans
son roman, Raoul Mille se focalise sur les hommes qui ont entourée
Nina, les chapitres délient le fil de ses amours tumultueuses.
Chaque homme qui passe tombe immédiatement sous le charme de cette
danseuse, qui se sert de cette arme de séduction pour mener grand
train et avoir la belle vie. Quitte à les faire souffrir. Mais, bon,
la belle n'en a cure et mène sa vie comme elle l'entend.
C'est
à un perpétuel voyage que nous emporte cette biographie romancée :
de Barcelonne à Marseille, de Marseille à Paris, en passant par New
York, Monte Carlo ou Saint Petersbourg, le lecteur se trouve dépaysé
et voyage à chaque page. La plume de Raoul Mille, captivante, nous
immerge en quelques lignes dans une nouvelle contrée. Il réussit à
nous emporter, de sa plume vibrante et émouvante, et a dessiner des
paysages merveilleux, qui m'ont fait rêver.
Bien
sûr, un destin comme celui de Nina, n'est pas sans heurt et connaît
son lot de drame. Je pense que le plus émouvant fut la disparition
de Leguerret. C'est d'ailleurs cette disparition qui va changer le
destin de Nina à jamais.
Toutefois,
malgré mon intérêt pour les deux premières parties, qui m'ont
captivées, j'ai trouvé l'énumération des conquêtes amoureuses de la Belle Otero un peu répétitives à la longue :
l'auteur nous conte toute une série d'aventures et d'hommes, qui, au
final se ressemblent beaucoup. Seul le lieu change. Le schéma est
souvent le même.
Mais
c'est sans compter sur la dernière partie, qui restera ma préférée :
Nous sommes en 1965. Nina est devenue une vieille dame et vit dans
une petite chambre, dans la misère la plus totale, elle qui connut
le faste du Paris de la fin du 19e siècle. Cela fait longtemps
qu'elle ne reçoit plus personne, qu'elle n'intéresse plus personne.
Mais, voilà qu'un jeune journaliste, Georges Reiller frappe à sa
porte pour lui parler. Il veut une interview avec la Belle Otero et
savoir comment son histoire d'amour avec le Prince Alexandre, cousin
du Tsar de Russie, s'est terminée.
Cette
rencontre va bouleverser la vieille dame : malgré son grand
âge, un jeune homme va encore succomber à son charme.
J'ai
trouvé cette dernière partie superbe, de simplicité, de tendresse.
La relation entre le jeune George et Caroline Otero est très belle :
il est tombé sous son charme, comme beaucoup d'hommes, mais une
relation vécue dans le respect va s'installer. Il va prendre soin
d'elle, jusqu'au bout. Georges sera le seul homme que Caroline ne
fera pas souffrir, puisqu'ils se sont rencontrés trop tard...et c'est
tant mieux. Georges sera son dernier rayon de soleil dans cette vie
bien remplie.
C'est
étrange, en refermant ce livre, j'ai comme un petit pincement au
cœur : ce destin flamboyant de femme libre, aimant la vie, et
les hommes, brûlant cette vie, comme une chandelle, par les deux
bouts, et se servant des hommes pour son bon plaisir, ne me laisse
pas indifférent. Aurai-je succombé au charme de la Belle Otero ?
Ce ne serait pas impossible.
Un
très beau roman que je vous encourage à découvrir. Vous tomberez
alors sous le charme de la Belle Otero....vous ne pourrez pas faire
autrement.
Merci
à Eric et aux Editions Retrouvées, de m'avoir permis de découvrir
un destin magnifique, qu'on ne rencontre pas que dans les romans
finalement.
Raoul
Mille : La Belle Otero, Les Editions Retrouvées, 348 pages,
2013
ça a l'air intéressant, mais j'ai peur que ce soit trop détaillé ou trop historique!
RépondreSupprimerSois sans crainte, ce n'est pas le cas du tout.
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