vendredi 10 janvier 2014

La Belle Otero

4e de couverture: Née dans un misérable village espagnol en 1868, Caroline Otero, que la légende n’appela jamais autrement que « la Belle Otero », fut la plus somptueuse, la plus envoûtante, la plus impitoyable des courtisanes de la Belle Époque. 
Pour elle, de Porto à Marseille, de Paris à Saint-Pétersbourg, de New York à Monte-Carlo, les hommes s’enflamment, se ruinent, se tuent parfois. Elle voue son existence à la danse, au plaisir et à la liberté.
Un jour pourtant, le coeur à jamais brisé, elle quittera tout, perdra sans regret sur les tables de jeu une fortune qui sans doute lui brûlait les doigts. 


Quel destin que celui de  la Belle Otero !
Un destin de femme, flamboyant, faisant de cette courtisane, un beau personnage de roman. Pourtant, Caroline Otero a vraiment existé. Elle fut l'une des femmes les plus adulées et adorées de la Belle Epoque. Une femme qui fit chavirer le cœur de tous les hommes.

Il y a 20 ans, Raoul Mille nous donna à lire sa « Belle Otero », un roman que les Editions Retrouvées ont réédité, pour mon plus grand plaisir.
Car ce fut un plaisir de découvrir le destin de cette femme, qui vécut mille aventures, qui a eu un nombre incalculables d'amants, mais peut être une, voire deux histoires d'amour (si on compte Leguerret, cet explorateur qui la fit rêver de voyages africains, mais qui ne fut jamais son amant).

Dans son roman, Raoul Mille se focalise sur les hommes qui ont entourée Nina, les chapitres délient le fil de ses amours tumultueuses. Chaque homme qui passe tombe immédiatement sous le charme de cette danseuse, qui se sert de cette arme de séduction pour mener grand train et avoir la belle vie. Quitte à les faire souffrir. Mais, bon, la belle n'en a cure et mène sa vie comme elle l'entend.

C'est à un perpétuel voyage que nous emporte cette biographie romancée : de Barcelonne à Marseille, de Marseille à Paris, en passant par New York, Monte Carlo ou Saint Petersbourg, le lecteur se trouve dépaysé et voyage à chaque page. La plume de Raoul Mille, captivante, nous immerge en quelques lignes dans une nouvelle contrée. Il réussit à nous emporter, de sa plume vibrante et émouvante, et a dessiner des paysages merveilleux, qui m'ont fait rêver.

Bien sûr, un destin comme celui de Nina, n'est pas sans heurt et connaît son lot de drame. Je pense que le plus émouvant fut la disparition de Leguerret. C'est d'ailleurs cette disparition qui va changer le destin de Nina à jamais.

Toutefois, malgré mon intérêt pour les deux premières parties, qui m'ont captivées, j'ai trouvé l'énumération des conquêtes amoureuses de la Belle Otero un peu répétitives à la longue : l'auteur nous conte toute une série d'aventures et d'hommes, qui, au final se ressemblent beaucoup. Seul le lieu change. Le schéma est souvent le même.

Mais c'est sans compter sur la dernière partie, qui restera ma préférée : Nous sommes en 1965. Nina est devenue une vieille dame et vit dans une petite chambre, dans la misère la plus totale, elle qui connut le faste du Paris de la fin du 19e siècle. Cela fait longtemps qu'elle ne reçoit plus personne, qu'elle n'intéresse plus personne. Mais, voilà qu'un jeune journaliste, Georges Reiller frappe à sa porte pour lui parler. Il veut une interview avec la Belle Otero et savoir comment son histoire d'amour avec le Prince Alexandre, cousin du Tsar de Russie, s'est terminée.
Cette rencontre va bouleverser la vieille dame : malgré son grand âge, un jeune homme va encore succomber à son charme.
J'ai trouvé cette dernière partie superbe, de simplicité, de tendresse. La relation entre le jeune George et Caroline Otero est très belle : il est tombé sous son charme, comme beaucoup d'hommes, mais une relation vécue dans le respect va s'installer. Il va prendre soin d'elle, jusqu'au bout. Georges sera le seul homme que Caroline ne fera pas souffrir, puisqu'ils se sont rencontrés trop tard...et c'est tant mieux. Georges sera son dernier rayon de soleil dans cette vie bien remplie.

C'est étrange, en refermant ce livre, j'ai comme un petit pincement au cœur : ce destin flamboyant de femme libre, aimant la vie, et les hommes, brûlant cette vie, comme une chandelle, par les deux bouts, et se servant des hommes pour son bon plaisir, ne me laisse pas indifférent. Aurai-je succombé au charme de la Belle Otero ? Ce ne serait pas impossible.
Un très beau roman que je vous encourage à découvrir. Vous tomberez alors sous le charme de la Belle Otero....vous ne pourrez pas faire autrement.

Merci à Eric et aux Editions Retrouvées, de m'avoir permis de découvrir un destin magnifique, qu'on ne rencontre pas que dans les romans finalement.

Raoul Mille : La Belle Otero, Les Editions Retrouvées, 348 pages, 2013








2 commentaires:

  1. ça a l'air intéressant, mais j'ai peur que ce soit trop détaillé ou trop historique!

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