lundi 22 novembre 2010

"Je suis né de deux pères..."



Synopsis: Septembre 1967: Chris Taylor, dix-neuf ans, rejoint la compagnie Bravo du 25ème régiment d'infanterie, près de la frontière cambodgienne. Chris, issu d'une famille bourgeoise s'est engagé volontairement et, plein d'idéal entend bien servir son pays. Mais la réalité est tout autre et ses illusions vont tomber les unes après les autres. Il sera également temoin de la rivalité sanglante qui oppose deux officiers qu'il admire. "J'ai eu l'idée de "Platoon" en décembre 1969 à mon retour du front. Mais personne ne voulut produire ce script "trop dur, trop noir et deprimant".

Je voudrais commencer mon billet par ceci: je n'aime pas les films de guerre. C'est un genre cinématographique qui me fait fuir en courant. Alors pourquoi vous parler du film d'Oliver Stone, sauf si c'est pour l'incendier et en dire du mal.
Détrompez-vous. C'est vrai que je n'aime pas les films de guerre sauf pour ceux qui traitent du Vietnam. (Et puis, j'ai d'autres films de guerre dans ma DVDthèque ("Mémoires de nos pères" (c'est Eastwood quand même), "Il faut sauver le soldat Ryan" (c'est Spielberg quand même), "La ligne rouge" (c'est...personne en particulier, mais parce que j'ai le livre dans ma PAL tout simplement.)
Mais surtout, j'ai le film qui m'avait foutu une claque quand je l'ai découvert: "Casualties of War" (Outrages en français) de Brian de Palma avec Michael J. Fox et le fantastique Sean Penn dans un rôle de salaud dont lui seul à le secret. Je suis resté scotché sur mon siège avec ce malaise ambiant autour de moi.

Et bien, je peux vous dire que "Platoon" m'a autant retourné que "Casualties..". Ce premier volet du tryptique du conflit américano vietnamien d'Oliver Stone (suivront "Né un 4 juillet" avec Tom Cruise (qui se trouve dans ma DVDthèque) et "Entre ciel et terre" avec Tommy Lee Jones (qu'il faut que je me procure)) est un film qui nous chamboule: avec un casting époustouflant (le fameux duo-duel Tom Berenger-Willem Dafoe), Charlie Sheen dans le role de Chris Taylor pris entre deux -feux, Mark Moses, Forest Whitaker, et même Johnny Depp (que je n'ai pas reconnu, il faut bien être clair. J'essaierai de faire plus attention la prochaine fois).

Ce film est dérangeant, très noir et dénonce tout ce que la guerre à de pire. Oliver Stone s'est servi de ses souvenirs pour en tisser le canevas (tout comme Chris, son personnage, il a été blessé deux fois lors de ce conflit), il nous montre les taches subalternes que les anciens font faire aux bleus nouvellement arrivés. Ces derniers sont jeté dans la fosse sans explications. A eux de se débrouiller. Il parle également des assassinats d'officiers (les fameuses fragmentations comme dans les grenades à fragmentations; Ils étaient assassinés ainsi pour ne pas montrer qu'ils avaient été tués par des balles américaines). Il parle aussi des représailles chez la population vietnamiennes. D'ailleurs ce passage là m'a mis très mal à l'aise. Ce n'est pas le seul bien entendu.

Et surtout c'est un film sur la désillusion: Chris Taylor est au début du film un engagé volontaire qui va se rendre compte que ce conflit n'est pas ce qu'il avait imaginé. Il perd progressivement ses illusions et change d'avis sur Barnes, un homme qui ne pense qu'à tuer pour tuer. Et va se rapprocher d'Elias qui a une vision beaucoup plus réaliste du conflit. Quand Chris va lui demander ce qu'il pense de cette guerre: Elias lui répondra qu'en 1962, il comprenait les raisons de la faire mais qu'en 1967, il ne croit plus en une victoire des Etats Unis.

Pour moi, la scène la plus marquante est celle qui illustre l'affiche: voir Elias, tué par les balles vietcongs alors qu'il cherche à rejoindre le point de ralliement et qui tombe à terre, les bras en croix est l'image qui me restera du film;

J'ai vu ce film hier après-midi et il me poursuit encore aujourd'hui. Je revois des images défilées dans ma tête, j'entends la magnifique musique de Samuel Barber: cet adagio pour cordes qui m'a trainée dans la tête toute la soirée.

Je suis sorti de ce film sonné, affaibli. Pour tout vous dire, j'avais mis une couverture sur moi (car j'avais un petit peu froid) et à la fin du film, j'ai commencé à la replier,mais j'ai enfoui ma tête à l'intérieur pour cacher les larmes que je n'ai pas pu retenir. Comme un enfant qui ne veut pas montrer aux autres qu'il pleure. (Pourtant j'étais seul chez moi).

Un film à voir absolument pour comprendre de l'intérieur cette guerre qui est encore gravée dans la chair et les mémoires de ceux qui y sont allés. Tous les soldats qui sont revenus de cette guerre ne sont pas revenus totalement. Ils ont laissé une part d'eux même au Vietnam.


Platoon - Bande annonce Vost FR
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