jeudi 18 avril 2013

L'ombre de moi-même

4e de couverture: Mona a vingt ans. Depuis dix ans, son père est atteint d’une terrible - et incroyable - maladie. Laquelle ? Nul ne le sait. Dès les premiers symptômes, il est devenu gris. Et la maison familiale, elle aussi, a perdu ses couleurs. Une vie en noir et blanc, s’agit-il d’une dépression ? Étrange. Comme la relation compulsive, poétique, et totalement irrationnelle, que Mona entretient avec les nombres.

Il flotte un vent de folie sur le roman d'Aimee Bender, qu'Agnès Desarthe, écrivain français et traductrice a très bien su retranscrire.
C'est une folie douce qui va accompagner les lecteurs que nous sommes dans la vie un peu étrange de Mona. Cette jeune femme, qui s'est offert une hache pour son vingtième anniversaire, dont le père est atteint d'une maladie étrange dont on ne sait pas le nom mais qui est devenu gris soudainement. Elle devient prof de maths dans une école primaire et on va la suivre dans ses pérégrinations avec ses petits élèves et surtout ceux de la classe de CE1 comme Lisa, Ann ou Danny.

Dès les premières lignes, j'ai compris qu'un univers particulier se présentait sous mes yeux avec ce conte étrange d'une ville où personne ne meurt, sauf que la ville commence à être surpeuplée: le maire de la ville décide alors que chaque famille devra faire un sacrifice en choisissant quel membre de la famille devra mourir. Seulement voilà, une famille n'arrive pas à se décider et chaque membre de la famille décide de se séparer d'une partie de leur corps pour constituer l'équivalent d'un être humain. Comme vous pouvez le voir, on part dans un univers complètement barré et ce n'est que le début.
Sauf que malheureusement, je ne suis pas entré dans cet univers: je n'ai pas réussi a m'imprégner de cette ambiance, trouvant cela un peu trop fou pour moi. Aimee Bender à un style particulier, mélangeant les dialogues et la narration dans une même phrase, faisant ainsi du récit de  Mona,  une sorte de monologue . J'ai lu ce roman sans empathie aucune, n'arrivant pas à trouver l'histoire de Mona si intéressante que ça car justement hors de la réalité.

En revanche, je peux louer qu'Aimee Bender à un univers bien à elle, qu'elle exploite jusqu'au bout, ne s'interdisant aucune folie, ne se hissant aucune barrière. Au contraire, elle dépasse les limites de l'absurde pour aller jusqu'au bout de sa pensée. J'ai également trouver cette folie très poétique. La ville où habite Mona est hors du temps, du lieu, une ville de conte où Mona prend le lecteur par la main pour lui présenter tous les habitants un peu étrange qui peuplent cette ville. Sauf que Mona n'a pas su me guider et je suis resté à l'entrée de cette ville.

Au final, un roman particulièrement étrange, teintée de folie douce qui n'a pas su m'embarquer dans son univers. Je reconnais que l'auteur à un certain talent et qu'elle va au bout de son idée, ne s'interdisant aucune étrangeté, aucune limite dans l'absurde: ce qui est louable mais également risqué car elle peut laisser certains lecteurs sur le bord de la route, dont moi qui ne suis pas entrer dans cet univers. A mon grand regret.

Aimee Bender: L'ombre de moi-même (An Invisible sign on my own), Points, 305 pages, 2001














Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire