mercredi 10 août 2016

Sans raison

4e de couverture: Kay Scarpetta, promue consultante à l’Académie nationale des sciences légales de Floride, se trouve plongée dans une affaire de meurtres où les indices matériels divergent mais semblent confirmer l’hypothèse d’un tueur agissant sans mobile. Parallèlement, elle enquête sur l’étrange disparition, dans un quartier en apparence tranquille, de quatre personnes. Marino, lui, découvre, dans une maison voisine, le corps martyrisé d’une femme… Pour élucider ces affaires, Kay Scarpetta dispose des seules informations que lui fournit un psychopathe: est-ce pour l’aider ou, au contraire, pour brouiller les pistes, sans raison.

Je suis fidèle à Scarpetta depuis une dizaine d'années. Chaque année, je lis un livre de ses enquêtes, et ce, dans l'ordre de parution. Cependant, je suis très largement en retard, puisque je n'en suis qu'au 14e livre de la série "Scarpetta" alors que le 23e vient de sortir cette année, en France. Pas grave, je poursuis mon petit bonhomme de chemin. 

Alors, ne nous leurrons pas, la série n'aura plus la saveur des premiers tomes et la lenteur, et, de ce fait, la longueur,  fait partie intégrante des romans de Patricia Cornwell. Ayant incorporé et assimilé cet état de fait, je pense que le plaisir de la lecture est de retour. 

J'ai apprécié la lecture de ce livre, et ce, pour plusieurs raisons: j'aime lire des romans policiers où la psychologie des personnages  est mis en avant. C'est ce que j'ai retrouvé dans celui-ci. Ainsi,le personnage de Lucy, que je trouvais dénué de sentiments, faisant d'elle une super machine, voit cette assurance se fissurer. On retrouve ainsi un personnage non dénué de ces sentiments qui lui faisaient défauts. 
Même chose pour Marino: son animosité qui en faisait un personnage antipathique (il l'est toujours, cela ne change pas) est expliqué par son passé et par le fait qu'il suive une thérapie pour dépression. 
De plus, son "amitié" avec Scarpetta est mis à mal, et leurs rapports sont de plus en plus tendue (le fait que Marino ressente du désir pour Scarpetta, fait que son agressivité et son animosité sont renforcé vis à vis d'elle, mais également des personnes avec qui ils travaillent (je pense à Reba, la jeune détective, qu'ils rabaissent au plus bas). 

Le fait que l'histoire soit racontée à la 3e personne, me dérangeait précédemment. Cela n'a pas été le cas, ici. Je pense que je me suis fait à cette narration, qui, apporte un avantage: entrer dans la tête du tueur et donner plus d'importance aux autres personnages qui entourent Scarpetta. Le fait que les romans de Cornwell deviennent plus psychologique font qu'elle se doit de nous montrer ce qui se passe dans la vie (et dans la tête)  de plusieurs personnages. Ce qui est fort intéressant. Surtout que dans ce tome là, le tueur est des plus passionnants à suivre. 

Je vous l'accorde, les enquêtes deviennent de plus en plus complexes (et le fait que l'auteur s'évertue a incorporer des termes techniques des plus pointus, n'arrange rien) et ce tome ne déroge pas à la règle. Il y a plusieurs affaires criminelles qui se croisent dans ce tome et j'ai été perdu rapidement. En fait, quand je lis un roman de Patricia Cornwell, je ne cherche pas à savoir qui a fait quoi...non, je me laisse guider et suit l'intrigue comme un lecteur passif, et je fais confiance à l'auteur pour tout éclaircir, à la fin. J'ai bien fait pour celui ci, car, plus on avance (lentement, c'est sûr, mais on avance tout de même), plus les pièces du puzzle se mettent en place. 

Bon, l'auteur n'évite pas les mêmes défauts, comme le fait de mettre Scarpetta encore en danger, que la fin soit un peu rapide, mais là, je crois qu'elle a fait très fort pour son final. En refermant le livre, j'ai eu l'impression d'avoir lu  un long prologue, et je me suis demandé si l'auteur allait nous donner la suite de cette histoire, dans le prochain tome. (Ce qui ne sera pas le cas, je crois). Pourtant, tout à été éclairé, mais je me sens frustré. Ce qui veut dire que j'ai été captivé et attaché aux personnages que j'ai suivi, au point de vouloir savoir ce qui allait leur arriver, par la suite.
Je trouve d'ailleurs que les personnages secondaires comme Amos, le Dr Self, ou Reba, ont retenu plus mon attention, que Scarpetta et consorts (Marino, Lucy et Benton) que je suis depuis des années.

Au final, un roman plaisant à lire, et qui me donne envie de continuer l'aventure, grâce à une psychologie plus fouillée des personnages, qui ne font pas d'eux, des machines, (même s'ils sont arrogants. L'arrogance de Marino, Scarpetta, Benton et Lucy, m'exaspèrent au plus haut point...comme si c'était eux les meilleurs et que les autres ne soient que des incompétents). Ce 14e tome me fait un peu oublier ce que j'avais ressenti pour "Bâton Rouge", le tome de la "chute" de la série) et me donne l'envie de continuer l'aventure. Donc, à une prochaine, Kay Scarpetta. 

Patricia Cornwell: Sans raison, (Predator), Le livre de poche, 500 pages, 2006



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