vendredi 3 février 2012

La saga des Emigrants Vol 4


4e de couveture: Karl Oskar et Kristina se sont installés avec leurs compatriotes suédois au cœur de la forêt presque encore inviolée du Minnesota. Peu à peu, les Indiens ont cédé la place, chassés par la « civilisation ». Bientôt toute une colonie suédoise vient peupler le territoire ; elle édifie une école et une église et constitue une paroisse. La première partie de ce volume raconte l’histoire de la fondation d’une communauté, avec ses balbutiements et les inévitables conßits qui surgissent.
Quelques années passent. Robert, le frère de Karl Oskar, revient parmi les siens après quatre ans d’absence et de silence. Il a bien changé, physiquement et moralement. Ses convictions et les idéaux qui le firent émigrer sont ébranlés. Il est en proie à une tenace mélancolie et a perdu tout appétit, y compris celui de vivre. La seconde partie du volume est consacrée au récit poignant d’un rêveur parti en quête de l’or, et qui revient avec une vision tragique de la valeur de l’homme et de ses ambitions.


RISQUE DE SPOILERS sur les volumes précédents mais également sur celui ci.

Karl Oskar et Kristina ainsi que toute la petite communauté suédoise du Minnesota me manquaient. Voilà pourquoi j'ai eu envie de retourner sur les bord du Ki Chi Saga.
Tout ce que je peux dire, c'est que cette saga est toujours aussi passionnante et toujours aussi bien écrite.
Ce Volume est composé de deux parties distinctes (tellement distinctes qu'elles ont fait l'objet de deux volumes séparés en grand format): la première nous parle de Karl Oskar et Kristina qui vivent, tant bien que mal sur les bord du lac Ki-Chi-Saga. Jusqu'au jour où Karl Oskar va entendre les bruits d'une hâche dans la forêt. C'est ainsi qu'il va se rendre compte qu'ils ne sont plus seuls autour du lac et que d'autres suédois ont investi les lieux. D'autres arriveront après eux et c'est toute une communauté qui commence à s'épanouir et à se construire.
J'ai toujours de la tendresse pour Karl Oskar et Kristina: j'aime leur courage, leur ténacité et la force de leur amour. Mais ce que j'ai également aimé, c'est que l'auteur nous montre comment un état américain, le Minnesota s'est construit au fil des années: comment l'homme à pris possession de territoires vierges. Pourtant, si l'auteur se focalise sur les colons suédois, il n'en oublie pas d'évoquer les indiens qu'on a progressivement dépossédés de leur terre. Où comment un peuple sédentaire mit "fin" à un peuple nomade, prenant possession de leur terre, jusqu'à prendre possession de leur sépulture. Je peux vous dire que c'est troublant et dérangeant par moments.
J'ai apprécié encore plus l'amitié de Kristina et Ulrika et j'espère qu'elle sera encore là dans le prochain volume.

Dans la deuxième partie "L'or et l'eau", Vilhelm Moberg redonne une place importante à Robert qui avait quitté le Minnesota pour la Californie. Robert qui revient chez son frère riche mais désoeuvré. L'auteur va alors nous faire quitter les rives du Ki Chi Saga pour nous conter les aventures de Robert sur la route de l'Or, durant ces quatre ans d'absence.
Cette partie a un côté onirique: comme Shéhérazade dans les "Mille et une Nuits", l'oreille malade de Robert nous raconte chaque nuit, les aventures de ce dernier: son départ de Saint Louis, sa traversée du désert, la disparition d'Arvid et la désillusion qui s'insinue dans l'esprit de Robert.
Mes retrouvailles avec Robert n'ont pas été des plus heureuses: autant j'ai aimé ce personnage au début de la saga, autant là, il m'a un peu énervé avec son côté menteur. puis, plus j'ai avancé dans l'histoire, plus Robert m'a fait de la peine: a vouloir la liberté, il s'est brûlé les ailes et la naïveté dont il a fait preuve sur la route de l'Or lui coutera cher. J'en aurai presque pleuré.

En conclusion, un volume tout aussi passionnant que les premiers, toujours aussi bien écrit. Je n'ai juste qu'un seul regret: qu'il ne me reste plus qu'un volume à lire (Volume que je lirai dans les semaines à venir). Je sens déjà que tous ces personnages vont me manquer cruellement.

Vilhelm Moberg: La Saga des Emigrants (Vol4: Les Pionniers du Minessota) (Nybbygarna), Le Livre de Poche, 565 pages, 1999

2 commentaires:

  1. Cela fait déjà un moment que j'ai lu cette saga et j'en suis toujours aussi nostalgique, surtout quand je lis tes billets dessus. Cela me donnerait presque envie de la relire, là, tout de suite, alors que pourtant, j'ai déjà plein d'autres livres à dévorer ;)

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  2. @Joelle: Eh beh, si je donne envie de relire des livres, c'est que je dois avoir un pouvoir de persuasion très important! lol. Et dire qu'il ne me reste plus qu'un volume à découvrir. Je suis déjà triste à l’idée que j'arrive à la fin de cette superbe saga.

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