vendredi 5 août 2011

Red Hook Road


Résumé: Voilà dix ans que John et Rebecca s'aiment, dix ans que Rebecca vient en vacances à Red Hook, ville côtière du Maine où John habite. C'est aujourd'hui le grand jour, le mariage a été méticuleusement préparé, le buffet est prêt. On attend les mariés... qui n'arriveront pas : leur limousine a terminé sa course dans un fossé. Ils sont morts sur le coup. Tout oppose les familles des mariés. John et ses deux frères ont été élevés à la dure par une mère femme de ménage à Red Hook. Les parents de la mariée, universitaires new-yorkais, viennent depuis toujours dans la charmante station balnéaire pour les vacances. Le drame va unir les destins de ces deux familles. Parents, frères et soeurs vont tenter chacun à leur manière de surmonter le deuil, année après année. Jusqu'à doucement retrouver, ensemble ou séparément, une nouvelle forme d'harmonie.

La couverture d'un livre est important dans le choix et mes envies de lecture. Je m'en suis aperçu avec ce livre. C'est en voyant la couverture des éditions Robert Laffont, que j'ai été attiré vers ce roman et que j'ai voulu le lire. Pourtant, je suis passé à côté de ce livre quand je suis allé à France Loisirs, il y a quelques mois-ces derniers l'ayant eu en avant première-, tout cela est dû au fait que leur couverture était affreuse (ce n'est que mon point de vue. Je vous mets le lien de la couverture de France Loisirs pour que vous vous fassiez une idée: c'est par ).

La couverture des éditions Robert Laffont est plus appropriée puisqu'on y voit un couple sur un voilier (Becca et John, le couple du roman en question ont décidé de s'installer dans les Caraïbes après leur mariage et d'organiser des croisières sur un bateau de plaisance. Sauf que le destin en décidera autrement) alors que celle de France Loisirs avec son gâteau de mariage, que je trouve kitsch à mort, ne rend pas justice à ce beau roman.

Ayelet Waldman a su retranscrire toutes les étapes du deuil (car oui, on sait dès les premières pages que Becca et John mourront dans un accident de voiture, une heure après leur mariage)que vont vivre les familles des mariés. En 4 étés, on suit le parcours d'Iris et Daniel, les parents de Becca qui auront du mal à faire face à la mort de leur fille et cela se ressentira dans le couple, de Ruthie, la soeur de Becca, être fragile -qui m'a beaucoup touché au fil du roman. Je me suis trouvé un gros point commun avec elle: notre amour des livres. Elle va se rapprocher de Matt, le frère de John, (comme une éternelle répétition. A croire que ces deux familles étaient liées). Pourtant Jane déteste Iris: il faut dire que jane travaille comme femme de ménage pour Iris. C'est d'ailleurs à travers ces deux personnages-que j'ai trouvé insupportables autant l'une que l'autre- que le statut de classe sociale mais également les rapports entre les estivants et les habitants de Red Hook sont très bien rendu par l'auteur. On sent très bien la différence qu'il y a entre ceux qui vivent dans cette petite bourgade seulement l'été et ceux qui y vivent toute l'année, à travers ces deux familles.

Comme je le disais au début, c'est surtout un roman sur le deuil et toutes les étapes d'acceptation de ce deuil qui nous ait conté. Becca et John ont beau être morts au début du roman, ils sont toujours présents à travers les pages du roman et font ainsi partie des personnages de l'histoire. Mais malgré la tristesse qui transparait au long des pages, l'espoir est également là à travers le personnage de la petite Samantha, qui est adorable et va éblouir les jours de M. Kimmelbrod -le père d'Iris- violoniste qui va prendre sous son aile la petite Samantha et en faire une grande violoniste en devenir, comme il l'a fait pour Becca, sa petite fille.

J'ai aimé ce roman, malgré la densité dramatique (et le fait que les deux mères ont été insupportables) grâce à la plume délicate, sensible mais également sans concession par moments, d'Ayelet Waldman. J'ai également aimé le prélude et la coda du roman (la musique à une part importante dans le roman, ce qui m'a ravi. La voile et la mer sont également présentes), deux petits chapitres se trouvant au début et à la fin, qui englobe le roman dans une bulle (la coda reprend là où le prélude fini, donnant une fin particulière au roman. Une fin qui ne m'a pourtant pas déçu. Plutôt étonné). Une bulle où le deuil à pris place. Un jour la bulle éclatera quand ces deux familles auront accepté la mort de Becca et John.

En conclusion, un beau roman sur le deuil, mais également sur l'amour et l'amitié. Le deuil qui va réunir deux familles complètement différentes qui vont apprendre à vivre ensemble pour mieux supporter la douleur et la perte d'un de leurs enfants. Un roman touchant qui nous parle forcément.

Merci à Juliette des éditions Robert Laffont pour cette jolie découverte.

Ayelet Waldman: Un mariage en héritage (Red Hook Road), Robert Laffont, 425 pages, 2011

4 commentaires:

  1. En effet, la couverture originale est beaucoup plus intimiste, celle de FL laisse présager un livre plus léger.

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  2. @Ys: Exactement! Ce qui fait que la couverture de FL est trompeuse et on risque d'être déçu si on s'attend à s'amuser en lisant le livre.

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  3. C'est vrai que la couverture de FL est moche ... d'ailleurs, le livre n'a pas attiré mon oeil non plus alors que la nouvelle couverture m'attire bien ! Mais vu le thème, je ne le sens pas trop comme une lecture d'été alors il attendra un peu !

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  4. @Joelle: je remarque donc que je ne suis pas le seul à penser cela pour la couverture. Ça me rassure.

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