La sortie du 3e roman d'Elliot Perlman , "La mémoire est une chienne indocile", aux Editions Robert Laffont, en ce début d'année 2013, a été le bon moment pour moi de sortir son premier roman de ma PAL.
Je dois dire que j'en ressort un poil mitigé: il ne m'a pas déçu, loin de là, sinon, je pense que j'en aurait trainé la lecture pendant plus de 4 jours. J'ai trouvé même ce roman captivant, étant hypnotisé par le style flamboyant d'Elliot Perlman.
C'est justement ce style qui m'a quelquefois complètement perdu: l'auteur part dans des réflexions quasi philosophique sur le monde qui entoure Eddie, le héros et narrateur de ce roman, qui m'ont fait perdre le fil et l'intérêt de l'histoire. Je décrochais alors complètement, lisant avec un voile dans mon cerveau qui s'estompait trois paragraphes plus loin quand l'histoire retrouvait de l'intérêt. Voilà ce qui explique mon sentiment mi-figue, mi-raisin sur ce roman.
Pourtant, j'ai trouvé ce dernier très intéressant: comme l'indique la 4e de couverture, le lecteur va suivre Eddie et savoir comment ce dernier à fait pour en arriver à tomber aussi bas. Justement, j'ai mal compris la 4e de couverture en la lisant, cela arrive. Je pensais suivre Eddie après sa déchéance mais pas du tout. Le roman va n'être qu'un long flashback, de la naissance d'Eddie jusqu'à ce fameux matin où il se retrouve avec 3 dollars en poche, sur un quai de gare.
A travers Eddie, c'est toute une génération qui se livre, celle des trentenaires qui approche des fameux 40 ans. L'auteur nous raconte la déchéance de cet homme d'une manière brut et sans pathos, presque froidement, comme un constat. J'ai trouvé Eddie très touchant, dans sa relation avec Tanya, sa femme, qui va lentement tomber dans la dépression.
Il y a aussi Amanda, qui tel un fantôme hante le roman et la vie d'Eddie. Ce dernier la rencontre tous les 9 ans et demi depuis son plus jeune âge. C'est elle qui sera le catalyseur de sa déchéance. Le plus fort, c'est qu'on le sait depuis le départ puisque Amanda fut l'amour d'enfance d'Eddie. Sauf qu'ils vont être séparés car ils ne sont pas du même monde. Puis, ensuite, à chaque étape stratégique de sa vie, elle se rappelera à lui dans des rencontres de hasard.
Elliot Perlman a construit un premier roman ambitieux et maitrisé, sur la déchéance d'un homme qui ne pourra rien faire pour enrayer sa chute: on peut être maître de son destin mais il ne faut pas oublier que quelquefois, quelqu'un d'autre de plus puissant tire les ficelles. Eddie sera le jouet de personnes plus haut placé que lui. Un roman captivant qui parfois, m'a laissé sur le bord de la route pour mieux me reprendre à son bord, quelques paragraphes plus loin. Je suis maintenant paré pour lire son 2e roman: Ambiguités, qui a l'air encore plus complexe que ne fut Trois Dollars. Cela promet une lecture exigeante mais passionnante.
Elliot Perlman, un jeune auteur australien , avocat de métier, devenu un grand de la littérature contemporaine. A découvrir assurément.
Elliot Perlman: Trois Dollars, (Three Dollars), 10/18, 403 pages, 2006
9/Adapté en 2005 par Robert Connolly avec David Wenham, Sarah Wynter, Nico Billeam... (après lecture du roman, je suis curieux de voir cette adaptation)
J'aime bien le titre et la couverture mais je vais passer mon tour :)
RépondreSupprimerComme quoi, il est de bon ton de lire les petits avis avant d'acheter un livre. Sinon, on risque d'être déçu.
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