4e de couverture: Dans l’obscurité d’un village sarde, une silhouette drapée d’un châle
longe les murs, pénètre dans une maison un instant, puis disparaît tel
un mirage. À l’aube, un vieillard agonisant aura enfin trouvé la paix.
L’ accabadora, la dernière mère, a œuvré. Maria, fille adoptive
de Tzia, heurtée par cette coutume, l’interroge. Il est des mystères
auxquels seule une mère peut vous initier…
Dès le titre, Accabadora, Michela Murgia emmène le lecteur pour un voyage fantastique et poétique où se mêlent les légendes et les superstitions.
Dans ce village de Sardaigne, Maria, Fill'a de anima, que sa mère abandonna pour la confier à une femme veuve qui ne pouvait avoir d'enfant, va comprendre en grandissant le secret que lui cache sa mère adoptive Tzia Bonnaria, quand elle la voyait quitter la maison la nuit, alors qu'elle était enfant.
J'ai trouvé ce petit roman magique. Malgré sa brièveté, Michela Murgia construit son histoire sans omettre aucun détail. Sa plume envoutante ravive à notre mémoire les légendes d'une Sardaigne ancienne qui n'existe pratiquement plus. Les ellipses temporelles que se permet l'auteur pour arriver au coeur du roman: ce drame qui se noue et dont Maria va être l'un des témoins, remettant en cause la suite de sa vie et son amitié avec le jeune Andria, ne sont pas gênantes, bien au contraire: elles permettent de se focaliser sur l'évolution des personnages et donne un rythme soutenu au roman qu'on ne peut pas lâcher avant la dernière ligne.
Voilà un roman touchant, qui par le prisme de légende et de tradition, parle de filiation, de superstition, de la vie, de la mort mais aussi des non-dits, d'amour, d'apprentissage.
J'ai été happé par cette histoire, touché par Maria et Tzia Bonnaria, ainsi que par leur relation: les liens du sang ne sont pas tout. Les liens du coeur sont parfois plus puissants.
Michela Murgia ravive pour nous la flamme des légendes anciennes avec force et vivacité. Un roman d'apprentissage qui change notre regard sur la mort et la vie et chamboule nos croyances.
Un roman qui rappelle ces histoires que l'on se racontait au coin du feu, lors des veillées. Alors, asseyez vous, tournez la première page d'Accabadora et partez pour un voyage inoubliable.
Michela Murgia: Accabadora (Accabadora), Points, 182 pages, 2011
Un roman dont j'ai lu de très bons billets dont le tien, je le note !
RépondreSupprimerTu fais bien!
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