4e de couverture: Des adolescents disparaissent mais ici ça n’a aucune importance. Ici,
c’est l’Intraville, lieu de pluie et de brouillard où les vapeurs
toxiques des usines embrument les esprits et dégradent les corps. Malgré
ce marasme, Leonard, 14 ans, a soif de vivre. Brillant et passionné, il
dévore les livres, aime les filles et affectionne les virées entre
amis. Dans les limbes, l’espoir scintille…
Voilà un roman qui m'a complètement perdu mais époustouflé par sa fin magistrale qui éclaire le lecteur sur l'histoire nébuleuse, mise en place par l'auteur.
En fait, j'ai commencé à trouver le roman intéressant et moins complexe au bout de 70 pages quand Léonard, le jeune héros sympathique et solitaire duquel je me suis senti très proche, prend la parole. Tout ce qui se passe avant avec Morisson, Smith et consorts était nébuleux au possible.
Dès que Léonard apparait le roman devient compréhensible et l'histoire démarre réellement, je dirais.
Pourtant, j'ai été surpris: de par son intrigue d'enfants disparus, j'imaginais une enquête policière classique (et je trouvais donc étonnant de ne pas avoir classé ce roman dans les polars). Quelle erreur j'aurai commise car l'intrigue des enfants disparus n'est qu'un pretexte. Le principal est ailleurs.
Burnside construit une atmosphère pesante, noire qui m'a asphyxié, comme l'ancienne usine de l'Intraville: à tel point que j'étais toujours mal à l'aise de reprendre le roman. Pourtant, j'y revenais pour savoir ce qui allait arriver à Léonard.
Le style de Burnside est hypnotique: il nous tient dans ses griffes pour ne pas nous lâcher, même si ses phrases et le contexte nous parait compliqués nous laissant perdus, on oublie tout autour de soi pour se retrouver sur cette presqu'île où il ne fait pas bon vivre. C'est âpre, violent, désolant, tortueux, dégueulasse et pourtant, nous ne pouvons faire autrement que d'y retourner, comme si nous étions aussi maso que les habitants de cette presque'île.
Personne n'est à sauver dans cet endroit, que ce soit adolescents ou adultes: come si l'Intraville faisait ressortir le côté sombre de chacun des personnages.
Oui, mais voilà, dans les derniers chapitres, l'auteur m'a encore une fois fait perdre le fil et j'ai un peu lâché prise...jusqu'au "bouquet" final qui m'a laissé pantois. Quelle fin mais quelle fin mes amis. En lisant le dernier chapitre "Paradis", la porte de mon esprit s'est ouverte, le roman à pris un sens particulier et j'ai compris où l'auteur voulait nous amener. Le twist final est un coup de Maître. Rien que pour ça, ce roman vaut d'être découvert et nous montre les talents de conteur de John Burnside.
Un roman particulier dans la littérature d'aujourd'hui, entre le rêve et la réalité, qui nous décrit un monde violent âpre, coupé du reste du monde mais qui pourtant est rempli d'espoir...car au bout du tunnel, il y a toujours une lumière pour nous guider vers le bon chemin.
John Burnside: Scintillation (Glister), Points, 308 pages, 2011
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