mercredi 25 avril 2012

Des choses sérieuses

4e de couverture: A 30 ans, Bruno Jackson est un homosexuel obèse et mal dans sa peau, Au cours d'une soirée à laquelle il n'a pu se soustraire, il tombe sur Anthony Blunden, son ami d'enfance, jeune insolent plein d'assurance à qui tout réussit. Le souvenir de leurs années à Kingsley, pensionnat au conservatisme tout britannique, refait alors surface, et avec lui un lourd secret. Anthony n'a vécu que pour oublier, tandis que Bruno, rongé par la culpabilité, n'a eu de cesse de régler ses comptes avec son passé. Un roman d'une rare finesse, dont l'intrigue distille au compte-goutte ses rebondissements, pour le bonheur du lecteur. 

  Ce roman avait tout pour me plaire: l’Angleterre, le huis clos d'un pensionnat anglais et un secret qui ronge le personnage principal. Las, je n'ai pas totalement été captivé par ce roman, le trainant depuis bientôt une semaine. L'histoire est pourtant passionnante et l'auteur arrive tout de même a nous tenir en haleine en ne dévoilant pas le secret qui ronge Bruno Jackson. Grégory Nominton  a eu le bon esprit de mélanger les deux époques: le présent et le passé, passant de l'une à l'autre. Il maintient ainsi l'intérêt du  lecteur jusqu'au bout. Mais même si l'histoire est prenante, je trainais toujours un peu des pieds pour replonger dans ma lecture. Après avoir refermé le livre tout à l'heure, j'ai compris mon peu d'entrain pour le roman: j'ai détesté les deux personnages principaux: Bruno Jackson et surtout Anthony Blunden.

  Commençons par Anthony Blunden, que Bruno Jackson retrouve à une soirée chez une amie commune alors qu'il ne l'avait pas vu depuis la fin de ces études. Cette rencontre va raviver les mauvais souvenirs: c'est ainsi  que nous allons faire un petit voyage temporel lors de leurs années de collège. Cet Anthony Blunden est détestable depuis les premières lignes: arrogant, il a tellement de suffisance en lui qu'elle transpire par tous les pores de sa peau. Un personnage que j'ai détesté d’emblée et que je n'avais qu'une envie: lui mettre mon poing dans la figure.
Passons maintenant à Bruno Jackson: même si je me suis retrouvé dans son parcours, il m'est un peu sorti par les yeux: son manque d'affirmation et son adoration pour Anthony, son apitoiement sur lui et sur ce qui s'est passé dans son adolescence ont fait que je n'ai pas réussi à m'attacher à lui. J'aurai tellement voulu qu'au fil du roman, il se décolle de l'emprise d'Anthony que j'ai été déçu que cela n'arrive qu'à la toute fin.
 La fin justement: celle ci m'a complètement scotchée: je ne m'attendais pas du tout à ce qui arrive à Bruno et j'en reste encore abasourdi. En fait, les deux dernières parties: celle de la révélation du secret qui ronge Bruno  et celle des conséquences des retrouvailles de Bruno et d'Anthony ont réveiller mon intérêt pour le livre. Je les ai d'ailleurs lues ce matin, ne pouvant lâcher le roman jusqu'à la toute fin.

 Voilà donc un roman qui ne m'a pas totalement transporté et que je lisais avec indifférence: la cause à deux personnages qui m'ont exaspéré, l'un par sa faiblesse et son attirance pour le mauvais garçon et l'autre par sa suffisance et son arrogance qui me sortaient par les yeux. Toutefois, c'est un roman maitrisé de bout en bout, qui nous parle des tourments de l'adolescence mais également de culpabilité. Ce roman nous montre également qu'on a beau enterrer le passé, il reviendra un jour ou l'autre nous hanter et régler ses comptes. Je n'aurai qu'un seul regret sur ce roman: être passé à côté. Les sujets que traitent l'auteur sont  pourtant tout ce que j'aime dans les romans mais là ça ne l'a pas fait. C'est un simple rendez-vous manqué.

Gregory Nominton: Des Choses sérieuses (Serious Things), Grasset, 411 pages, 2009

2 commentaires:

  1. Au vu de ses thèmes, ce roman pourrait très certainement me plaire. Je note le titre précieusement. J'espère que j'accrocherai d'avantage à ses personnages que toi.

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  2. @Meloë: J'espère qu'il te plaira et que tu apprécieras plus les personnages que moi.

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