Nous sommes en 1985, dans le nord de l’Angleterre. Graham Melton rencontre Charlotte Marshall. Lui est fils d’ouvrier, abhorre Thatcher et adore la bière. Elle est issue de la bourgeoisie, voterait plutôt conservateur et ne jure que par l’opéra.
Contre toute attente, entre ces deux-là, c’est le coup de foudre, le début d’une grande histoire d’amour.
Vingt-quatre ans plus tard, Tony Blair est au pouvoir, la crise a laissé une partie de la jeunesse sur le carreau et Graham élève seul Michael, leur fils de quinze ans.
Papa poule un peu envahissant, Graham essaie coûte que coûte de tenir son fils éloigné des filles. Michael, adolescent moqueur, inscrit en secret son père sur des sites de rencontres. Avec autant d’amour que de maladresse, chacun veille sur l’autre comme il peut.
A sa sortie française, Ce qui restera de nous, fut comparé au roman "Un jour" de David Nicholls. Ce fut l'un des arguments qui fit que je l'ai acheté, mais également que j'ai attendu si longtemps pour le lire. En effet, quand je l'ai eu en ma possession, cela faisait quelques mois que j'avais lu "Un jour".
Le roman de David Nicholls avait été un tel coup de coeur pour moi, que j'avais peur que celui ci ne tienne pas la comparaison et que j'en sors déçu.
Mon choix fut le bon, car, ce roman à beaucoup de similitudes avec celui de David Nicholls et si je l'avais lu aussi rapproché, j'aurai été déçu, je pense. Alors que là...
"Ce qui restera de nous" est très touchant et balance entre rires et larmes. C'est un très joli roman sur le sujet de la paternité. Il est très rare que le héros soit un père , qui essaye tant bien que mal d'élever son fils de 15 ans, comme il le peut. L'auteur a utilisé le procédé du flashback pour nous raconter la rencontre de Graham (le fameux père) et Charlotte, les parents de Michael. Ils se sont rencontrés adolescents et ont vécu un amour "compliqué" au vu de leur différence sociale.
Le lecteur se demande tout de suite où se trouve la mère de Michael (dans le récit de 2009) et ce fait (que je me suis spoïlé tout seul en feuilletant le livre, mais pas grave, car je m'en doutais un peu) nous est révélé progressivement à la fin de la première partie du livre.
J'ai trouvé Graham fort touchant avec son côté adolescent, gaffeur parfois. Il s'inquiète énormément pour son fils, au point de l'étouffer, mais vu son passif, c'est compréhensible. Par contre, l'évolution du personnage entre le Graham adolescent et adulte n'est pas probante du tout. Graham répète les même erreurs avec Charlotte, son premier amour, et Pippa, la nouvelle femme de sa vie.Cela n'est pas très gênant, si on le comprend de cette manière: Graham n'arrive plus à avancer depuis que Charlotte est partie. Il est resté l'éternel adolescent, qui tant bien que mal s'occupe de son fils en ayant peur pour lui.
Les différences sociales entre Graham et Charlotte sont très bien décrites par Mark Gartside, par un côté politique prononcé, qui nous plonge dans l’Angleterre Thatcherienne...et cela se ressent par le personnage du père de Graham, syndicaliste, qui est contre Thatcher et son côté capitaliste. L'auteur rend cela fluide et très intéressant à découvrir et ainsi fait comprendre le système politique anglais, entre les partis conservateurs, et travaillistes. Je trouve toujours ces points de vue intéressants, car très différent de notre système politique.
Mais rassurez-vous, cela n'est pas le sujet central du livre: non, ce côté politique est juste là pour nous ancrer dans une époque, celle des années 80.
Non, le noeud de l'histoire, c'est Graham et Charlotte, couple touchant qui se bat contre l'adversité et qui va réussir à avoir une belle vie, jusqu'à...(eh ben, je ne vous le dis pas pour que vous le découvriez).
Ce qui est aussi touchant, c'est de voir le même schéma se répéter entre Michael (le fils de Graham) et sa petite amie, Carly. Tous deux sont également de milieu différents, sauf que ceux ci sont inversés (Graham venait du monde ouvrier, alors que son fils Michael, est issue de la classe moyenne, et Carly, vient du monde ouvrier)...ce qui montre aussi le chemin parcouru par Graham, tout au long de sa vie).
Alors, je n'ai pas ressenti autant d'émotions que pour "Un jour", mais il m'a beaucoup charmé pour ses personnages touchants comme Graham, Charlotte, Pippa) et drôles(comme Tommy, le meilleur ami de Graham qui l'entraîne des des plans incroyables) et pour sa radiographie d'une époque, celle des années 80). En fait, c'est un livre qui fait du bien, même s'il y a des moments d'émotions intenses où les larmes sont proches de poindre.
"Ce qui restera de nous" fait partie de ces romans qui font vibrer notre corde nostalgique et qui, au final, font du bien.
Mark Gartside: Ce qui restera de nous, (What will survive), Belfond, 431 pages, 2013
"Ce qui restera de nous" fait partie de ces romans qui font vibrer notre corde nostalgique et qui, au final, font du bien.
Mark Gartside: Ce qui restera de nous, (What will survive), Belfond, 431 pages, 2013
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