samedi 3 septembre 2016

Macha ou l'évasion

4e de couverture: Le monde de la Douceur vient d’entrer dans sa quatrième génération. Dans la Douceur, il n’y a plus de téléphones portables, plus de pollution, la course au profit a disparu. Macha-des-Oyats, qui a cent sept ans, est née au tout début du 21e siècle. Elle est l’une des dernières personnes à avoir connu le monde de la Fin. Alors, pour les jeunes qui le lui demandent, Macha accepte de raconter : sa jeunesse, cette époque ultraviolente, sa fuite vers un idéal…

Cette rentrée littéraire 2016 démarre très fort avec le dernier roman de Jérôme Leroy, Macha ou l'évasion

Sous couvert d'un roman futuriste, Jérôme Leroy, parle à la jeune génération, avec la voix de Macha, une "jeune" centenaire, de notre monde actuel. 
La vision de Jérôme Leroy de notre monde actuel est des plus glaçantes, car des plus réalistes. Il parle de terrorisme, d'attentats, d’extrémisme,de migrants, des ZAD (Zone A Défendre),  de tout ce que notre monde engendre de mal ou le bien essaye de se défendre. 

Ce roman est d'une originalité folle dans l'avenir qu'il propose: en effet, dans une première partie, Jérôme Leroy nous présente le monde tel qu'il le voit au XXIIe siècle (aux environs de 2100) et sa vision est des plus optimiste. En effet, le mde la Douceur a pris la place du monde de la Fin (que le Bloc Patriotique arrivé au pouvoir a précipité vers le chaos). Les ZAD se sont multipliés et le monde a retrouvé la paix. 

Vous ne pouvez pas savoir comme cela fait du bien de lire un roman dystopique qui commence bien (généralement les romans de ce genre font vivre leur héros dans une fin du monde apocalyptique et où les héros font tout pour changer cela). Ici, c'est l'inverse: le début du roman se passe dans un monde apaisé. C'est à partir de la 2e partie et du récit de Macha, que la violence et le chaos arrive (sauf qu'il raconte le passé)

Le fait de savoir, dès le départ, que la fin sera heureuse, n'empêche pas de se trouver mal à l'aise dans la 2e partie. Ce monde fait d'ultra violence, (qui est tellement proche du nôtre), m'a donné des frissons et mis en colère. Pourtant, Jérôme Leroy tape juste et donne les clés à la jeune génération de ce qui se passe aujourd'hui. 

La petite originalité est également dans le fait que l'auteur ait choisi une vieille femme de 107 ans comme héroïne. Certes, c'est pour mieux raconter ensuite le parcours chaotique et la fuite d'une adolescente de 17 ans, dans une 2e partie (2e partie que j'ai trouvé moins originale,car souvent vu, mais pas des plus inintéressante) rythmée et malsaine (la famille de Macha, excepté sa mère, est des plus vindicatives et abjectes qui soit. Les Le Vigan sont a jeté aux ordures, tellement ils sont une plaie), qui m'a beaucoup plu. 
Cette héroïne de 107 ans est aussi un bon conseil que l'auteur donne à ces jeunes lecteurs: il faut écouter les anciens et apprendre du passé pour comprendre le présent et ne pas oublier pour ne pas reproduire les même erreurs.

Les personnages à retenir de ce roman se nomment Macha (off course), mais aussi Karim (ce jeune des cités, doué pour les études et qui se retrouve dans le même lycée que Macha, dont elle va tomber amoureuse. C'est par lui que toute cette histoire arrive. C'est lui l'élément déclencheur de la fuite de Macha. Il y a aussi le Capitaine, (l'homme qui s'occupe de la sécurité à la Résidence, lieu clos où se réfugie les bourges des villes voisines (dont les Le Vigan, cette famille de fachos), qui démontre encore une fois que le monde est "gris", et que chacun a une dualité en soit et que l'on peut changer...ou pas. 

Au final, un roman jeunesse à découvrir de toute urgence. Un roman futuriste qui donne de l'espoir, et qui parle aux jeunes générations de notre monde actuel mais également du monde de demain. Si le monde de demain ressemble à celui inventé par Jérôme Leroy dans Macha où l'évasion, tout n'est pas perdu. Il reste encore un espoir...et c'est tant mieux. 

Merci à Audrey et aux Editions Syros pour cette magnifique découverte. 

Jérôme Leroy: Macha ou l'évasion, Editions Syros, 332 pages, 2016





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