Sam, en homme viril et fidèle qui assure le confort et la protection des siens.
Merry, en tendre épouse qui s’adonne à ses nouveaux devoirs de mère au foyer.
Le tableau idéal : au cœur de la nature, l’homme, la femme, l’enfant.
Mais aussi Francesca, la meilleure amie de toujours, venue leur rendre visite.
Francesca, la citadine, la sublime, la femme libre.
Francesca, qui ne se sent chez elle nulle part, qui n’a jamais été choisie par un homme, et qui a de très vieux comptes à régler…
Michelle Sachs nous offre un premier roman fort malsain, qui plonge dans les pensées les plus sombres de ses personnages.
Oh là là, il y avait bien longtemps qu'un roman ne m'avais pas mis autant mal à l'aise, et ce dès les premières pages...et que ce malaise allait être présent tout au long du roman. Pourtant, je n'ai pu m'empêcher de le continuer, et de tourner les pages afin de savoir comment cette histoire malsaine allait finir.
Mon Dieu, mais comment une auteure peut nous faire aller aussi loin dans la noirceur de l'âme humaine (alors j'en ai lu des romans avec des personnages horribles, hein: les romans de Mrs Oates, c'est pas les Bisounours): aucun personnage n'a trouvé grâce à mes yeux. Que ce soit Merry, Sam ou Frank (pour Francesca), ils sont tous abjects et leurs actes, que l'auteure prend plaisir à nous montrer parfois dans ses moindres détails, nous laisse une grimace de dégoût sur le visage ou complètement sans voix.
En fait, le seul personnage que je sauverai dans ce roman, c'est le petit Conor, le fils de Merry et Sam, qui est l'innocence même et qui se retrouve au milieu de ce nid rempli de serpent à sang très froid. Le pauvre petit bonhomme.
Pourtant le premier chapitre, raconté par Merry nous dresse le portrait d'une famille idéale: un mari, un petit garçon, une petite maison en bois au bord d'un lac en Suède. La petite famille idéale...sauf que, très vite, le lecteur se rend compte que ceci n'est qu'une façade, que tout est factice. Et l'auteure va nous le démontrer en décortiquant la vie de ses personnages au fil de l'histoire, nous lâchant des révélations sur le passé de Merry, Sam et Franck. Alors le fait que Merry, Sam et Franck prennent la parole à tour de rôle pour nous parler de leur vie présente et passé auraient pu nous faire ressentir de l'empathie pour eux. Alors, il est vrai qu'on ressent des choses à leur contact, mais rien de positif. Même leur passé ne réussissait pas à les racheter....sauf à nous faire comprendre comment ils en étaient arrivé là.
En fait, ce roman est rempli d'hypocrites, qui sous des visages de façades, vivent une vie de mensonges. Et ces mensonges vont éclater progressivement, jusqu'à l’inéluctable. Et c'est ainsi qu'à la moitié du roman, un suspense se met en place après un drame que je ne dévoilerai pas. Et c'est ainsi que le lecteur est happé, pris dans les filets et ne peut faire autrement que de tourner les pages, allant toujours de surprise en surprise, jusqu'à un final étonnant pour ma part.
Au final, un roman psychologique qui laisse planer un malaise constant au dessus de la tête du lecteur, qui pourtant, ne peut pas faire autrement que de continuer, tellement fasciné par ce qu'il lit. Les trois personnages principaux (Merry, Sam et Franck) sont fort bien dessinés, avec un passé foisonnant que Michelle Sachs dévoile au fil de l'histoire dans des flashbacks qui éclairent encore plus la personnalité trouble de ces trois personnes. C'est un roman dérangeant, fascinant,sur un sujet qui pourra déplaire à certains (et qui concerne la maternité..mais je n'en dirais pas plus) qui vous tiendra en haleine jusqu'au bout. Un premier roman réussi, dans la lignée de ceux de Lionel Shriver. Saisissant!
Au final, un roman psychologique qui laisse planer un malaise constant au dessus de la tête du lecteur, qui pourtant, ne peut pas faire autrement que de continuer, tellement fasciné par ce qu'il lit. Les trois personnages principaux (Merry, Sam et Franck) sont fort bien dessinés, avec un passé foisonnant que Michelle Sachs dévoile au fil de l'histoire dans des flashbacks qui éclairent encore plus la personnalité trouble de ces trois personnes. C'est un roman dérangeant, fascinant,sur un sujet qui pourra déplaire à certains (et qui concerne la maternité..mais je n'en dirais pas plus) qui vous tiendra en haleine jusqu'au bout. Un premier roman réussi, dans la lignée de ceux de Lionel Shriver. Saisissant!
Merci aux Editions Belfond pour cette découverte très dérangeante, mais tellement hypnotique.
Michelle Sacks: La vie dont nous rêvions, (You were made for this), Belfond, 329 pages, 2019
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Michelle Sacks: La vie dont nous rêvions, (You were made for this), Belfond, 329 pages, 2019
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