mercredi 25 juin 2014

La demoiselle du mas du roule

4e de couverture: A l'aube du XIXe siècle, Henri-Louis Leroux se heurte au refus de son fils Charles de reprendre l'étude notariale familiale située entre Limousin et Périgord. Attiré par la vie parisienne, le jeune Leroux n'en fait qu'à sa tête. De dépit, le notaire contraint sa fille Méline à épouser le fils du médecin du village. La jeune femme se soumet, même si son coeur palpite pour le ténébreux Adrien, dont le départ pour les Indes est un déchirement. Mais Méline n'a pas encore dit son dernier mot, bien décidée à trouver le bonheur. Entre 1885 et les années 20, dans le bouleversement des moeurs et les troubles de la Grande guerre, la jeune génération tente de conquérir, malgré les secrets de famille, sa liberté.

La demoiselle du mas du roule est un roman charmant qui a ouvert la porte de mes souvenirs d'adolescents. En effet, il fait partie de ce genre littéraire (les romans régionaux) dont ma grand-mère était friande et dont je me délectais étant ado. Les chemins des étoiles ( Christian Signol) et autres Nuit des Hulottes ( Gilbert Bordes), en passant par Des grives aux loups ( Claude Michelet). Voici les livres qui ont bercé mon adolescence. 
La demoiselle du mas du roule s'inscrit dans cette littérature bien ancrée dans la terre, qui nous raconte le destin d'une jeune fille dans le Périgord de la fin du XIXe siècle. Avec elle, c'est plus de 30 ans de vie qui se déroule devant les yeux du lecteur. 
L'écriture de Corinne Javelaud est douce, simple, ce qui donne un charme particulier au roman, et qui fait que je me suis laissé bercer par cette plume. J'ai aimé retrouvé dans un roman le Limousin et le Périgord, vivant, dans une région proche (le Poitou-Charentes), j'ai traversé ces régions assez souvent. 
Dans ce roman, ce qui m'a marqué, c'est qu'il ne se passe pas grand chose, mais il se dégage une lenteur bienfaisante qui nous apaise: les saisons passent doucement, je me suis promené dans ce petit village au rythme des saisons en suivant le destin doux et tranquille de Méline. 
Malgré ce charme et ces doux moments, j'ai trouvé en revanche qu'on passait trop vite sur les événements (plus de 30 ans de vie raconté en 300 pages, c'était inévitable de passer rapidement sur les années): on termine le XIXe siècle en passant à la guerre de 14-18 (une partie importante tout de même vers le milieu du roman et bien décrite par l'auteur: même si on ne se trouve pas sur le front, on ressent l'angoisse des habitants du village ayant un enfant, un père, ou un mari au Front), pour finir précipitamment dans les années 20. (J'ai été étonné qu'on aborde ces années 20 avec la fille de Méline, Laurette, sur les 15 dernières pages, évoquant juste les choses. Cela donne un goût d'inachevé: j'aurai voulu en savoir un peu plus sur le destin parisien de Laurette dans le monde de la mode). 

En fait, voilà le principal souci de ce roman: les intrigues sont évoquées et pour certaines survolées, ce qui fait que le lecteur que je suis s'est senti frustré. Puis, cela ne donne pas de corps aux personnages pour lesquels je n'ai pas ressenti grand chose: par exemple, l'amour de Méline pour Adrien sonne "faux" aux yeux du lecteur car simplement évoqué et surtout auquel on ne  croit pas.(a priori, le mariage arrangé entre Méline et Gabriel qui laisse place à un bel amour sonne plus vrai que la "passion" entre Méline et Adrien).  Il aurait fallu que le livre soit plus fourni en nombre de pages pour laisser le temps aux intrigues et aux personnages de se développer.

Au final, un joli roman régional qui m'a fait passer d'agréables instants de lectures sur le moment mais qui ne restera pas longtemps en mémoire, à cause d'intrigues survolées et de personnages pas développé en profondeur et auquel on ne s'attache pas. C'est dommage car il aurait pu être un bon roman d'été sans ces petits soucis. 

Merci à Eric et aux Editions City pour cette découverte. 

Corinne Javelaud: La demoiselle du mas du Roule, Editions City, 299 pages, 2014


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