dimanche 5 novembre 2017

Mort à Florence

4e de couverture: Novembre 1966. Giacomo, treize ans, disparaît à la sortie du collège. Faute d’indice, le commissaire Bordelli s’accroche à une mince piste qui le mènera parmi des nostalgiques du fascisme et de Mussolini. Plus que jamais
hanté par la guerre, il affiche une humeur aussi noire que le ciel qui surplombe alors Florence. Rien ne le soulage, ni ses amis, ni son jeune bras droit Piras, ni les plats succulents de Toto, ni même la jolie jeune femme brune dont il fait la connaissance.
Quelques jours plus tard, sous l’effet des pluies torrentielles, l’Arno déborde et déverse dans les rues des flots de boue qui paralysent la ville. C’est l’occasion de découvrir un portrait sombre et inédit de la cité toscane où se démène un Bordelli désabusé, mais bien décidé à découvrir la vérité. Cet opus a remporté en 2009 le prix Scerbanenco, la plus haute récompense du polar italien.


3e enquête du commissaire Bordelli, à paraître en France, ce Mort à Florence est un roman policier à l'ambiance italienne assurée, mais avec une pointe de sordide en ce qui concerne le meurtre. 

Honnêtement, je ne m'attendais pas à lire un roman policier comme celui ci, en ouvrant le livre. C'est vrai, c'est un polar, mais l'enquête m'a paru secondaire, dans le sens où il ne faut pas s'attendre à des révélations à toutes les pages. Les suspects du meurtre de ce petit garçon, Giacomo, sont vite connu et l'enquête n'avance pas des masses. 
On est alors dans un polar plus d'ambiance que dans l'action pure. 

Mort à Florence est un roman policier qui prend le temps d'installer son intrigue. Il se dégage d'ailleurs une certaine lenteur dans le roman, à l'instar du commissaire Bordelli dont on suit les pensées et les cheminements, tout au long de son enquête, qui piétine. 
Bizarrement, cette lenteur n'est pas gênante, au point même que je ne l'ai pas ressenti car les pages se tournaient vite...surtout au moment de l'inondation de la ville de Florence, qui a été le déclencheur pour moi, de ne pas lâcher ce roman avant d'avoir eu l'explication du meurtre. Explication qui se met en place doucement, mais où toutes les pièces s'imbriquent...sans pour autant que la solution soit facile à mettre en place. 

J'ai aimé l'ambiance de ce roman qui nous emporte dans la ville de Florence, en pleine inondation, qui eue réellement lieue en 1966, date de l'action du roman. Bordelli est un flic de la vieille école, en fin de carrière, qui a connu la guerre (encore très présente à son esprit et qui va aussi être liée à l'enquête qu'il mène). J'ai trouvé cette partie sur le fascisme et la guerre au temps de Mussolini très intéressante, car je connais très peu, voire pas du tout la 2nde guerre mondiale du point de vue italien. 

J'ai trouvé aussi très intéressant la manière dont la police est montrée et l'enquête menée: entre le commissaire divisionnaire, mettant la pression à Bordelli et ses collègues pour résoudre l'enquête de ce petit garçon, fils d'avocat, retrouvé mort dans les bois, la recherche d'indices sur le lieu du crime, les filatures des suspects et l'attente...toujours l'attente. J'ai trouvé cela très cohérent et réaliste. Je pense qu'une enquête de police se déroule plus comme cela dans la réalité. Ce fut très appréciable. 

Le crime est sordide, mais sa résolution l'est encore plus, car je l'ai trouvé injuste...mais elle ne manque pas de suspense, ce qui nous tient en haleine jusqu'à la fin. 
La vie du commissaire n'est pas des plus réjouissantes non plus, même si un rayon de soleil vient l'illuminer en la personne d'Eleonora, une jeune vendeuse que Brodelli rencontre lors de son enquête. 

La ville de Florence est très présente (c'est impressionnant le nombre de rues évoquées dans le livre) et elle est un des personnages du livre. J'aime bien quand l'auteur nous fait voyager dans la ville où se passe l'intrigue, en nous la faisant découvrir. 

Voilà un roman policier italien, qui prend le temps de mener son enquête et que je retiendrai plus pour l'ambiance qu'il installe que pour son intrigue policière, même si celle ci est en définitive bien menée et réserve son lot de surprises. Il se lit avec plaisir et on a envie de savoir comment va se conclure l'affaire de ce petit garçon Giacomo, retrouvé mort dans les bois. La littérature italienne m'a ravi, une fois encore. 

Merci aux Editions Philippe Rey  pour cette nouvelle découverte italienne.

Marco Vichi: Mort à Florence (Morte a Firenze), Philippe Rey/Noir, 399 pages, 2017



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