Comme chaque semaine, Alice Burns, éditrice new-yorkaise, s'apprête à rendre visite à son jeune frère Adam. Jadis jeune loup de Wall Street en pleine ascension, ce dernier croupit désormais en prison.
Mais cette rencontre hebdomadaire va prendre un tour inattendu. Bien décidé à soulager sa conscience, Adam révèle un secret qui pourrait bien venir rompre les derniers liens qui unissent encore leur famille.
Et Alice de replonger dans l'histoire des siens, celle d'un clan à l'image de l'Amérique : volontaire, ambitieux, assoiffé de réussite, souvent attaqué, blessé parfois, en butte à ses propres démons, mais inlassablement en quête de rachat...
Mais cette rencontre hebdomadaire va prendre un tour inattendu. Bien décidé à soulager sa conscience, Adam révèle un secret qui pourrait bien venir rompre les derniers liens qui unissent encore leur famille.
Et Alice de replonger dans l'histoire des siens, celle d'un clan à l'image de l'Amérique : volontaire, ambitieux, assoiffé de réussite, souvent attaqué, blessé parfois, en butte à ses propres démons, mais inlassablement en quête de rachat...
Avec La Symphonie du hasard, Douglas
Kennedy revient pour nous offrir une fresque monumentale sur l'histoire
Américaine des Sixties - Seventies à travers une famille de la classe moyenne.
Pour ma part, c'est la première fois que je
lisais cet auteur qui a un lectorat important et fidèle. Pourtant, j'ai un
livre qui dort dans ma PAL depuis une dizaine d'années, mais la grosseur du
livre m'a toujours incité à ne pas sauter le pas...et je me demande pourquoi je
ne l'ai pas découvert plus tôt, car La Symphonie du hasard m'a
enthousiasmé dès les premières pages.
Dans ce roman fleuve (puisque celui ci n'est
que le premier livre, qui en contera trois au final), on suit Alice Burns,
édititrice à New York, qui décide de rendre visite à Adam son frère emprisonné,
qui va lui révéler un secret qu'il gardait depuis des années et qui concerne
l'accident de voiture qu'il vécut adolescent.
Cette révélation va être le point de départ
des souvenirs d'Alice, qu'elle va livrer au lecteur.
Ses souvenirs débutent lors de sa dernière
année de lycée où elle voit sa meilleure amie Carly subir le harcèlement de ses
camarades du lycée, jusqu'à la disparition soudaine de cette dernière. Pour se continuer lors de
sa première année à l'université de Bowdoin.
Ce roman fait partie pour moi de cette
tradition du roman d'apprentissage par excellence, car on voit l'évolution
d'Alice dans cete amérique des années 70 en plein bouleversement (entre la
Guerre du Vietnam et la révolution du Chili par le général Pinochet qui voit la
chute du Président Allende, le mouvement hippie, l'ombre de l'affaire du
Watergate qui pointe le bout de son nez, c'est une époque tragique pour
l'amérique) et qui va se révéler à elle même, en vivant plusieurs drames (entre
la disparition de Carly, sa meilleure amie, son amitié avec l'un de ses
professeurs Mr Hancock, qui se révèlera bien plus perturbé qu'il ne le laissait
voir,son histoire d'amour avec Bob, un sportif à l'intellect appuyé qui le fait
sortir du lot), Alice va vivre tout ça et bien plus encore.
Mais ce roman est aussi le roman d'une famille
américiane moyenne qui n'arrive pas à se parler et qui garde bien des secrets:
tout d'abord, son père, un homme d'affaires qui gère une mine à Santiago, au
Chili, irlandais conservateur qui vote Nixon, un peu raciste sur les bords
(même s'il s'en défend), et sa mère, juive, protectrice avec ses enfants, et
surtout Adam et Peter, mais en conflit perpétuel avec Alice, qu'elle rabaisse
souvent, ce qui explique le manque de confiance de l'adolescente. Ensuite, ses
deux frères: Peter, l’aîné, élève studieux qui poursuit ses études à Yale
Divinity, loin de la famille, démocrate et se battant pour les causes qu'il
croit juste comme lutter contre la ségrégation raciale ou contre la guerre au
Vietnam. Alice coupera les ponts avec lui après un événement le concernant qui va traumatiser
la jeune fille. Puis Adam, joueur de hockey, qui poursuit ses études grâce au
sport qu'il pratique et non pour ses compétences intellectuelles. L'accident de
voiture auquel il survit, va changer sa vie. Il arrêtera ses études et partira
travailler pour son père, à Santiago. Alice aura alors peu de rapport avec lui.
Ce n'est que le début de cette fresque et elle
est déjà foisonnante. Ce premier livre se focalise sur Alice, ce qui est normal
puisqu'elle en est la narratrice, et sur sa première année d'université. On est en plein coeur des années 70 (en 1972 pour être précis): le mouvement hippie,
la guerre du Vietnam qui sévit encore, l'élection présidentielle où Nixon se
représente, la révolution au Chili, tout ça est évoqué dans le roman et c'est
en partie pour ça que j'ai adoré ce livre que j'ai lu très rapidement,
tellement le style de Douglas Kennedy est fluide et addictif. J'aime les Etats
Unis et en particulier les Sixties et les Seventies, et j'ai eu tout ça dans ce
roman.
Alors, certes, j'ai été frustré par certaines
choses comme le fait qu'Adam, qui est pourtant le déclencheur du roman avec, au début du livre, la
révélation du secret le concernant, ne soit pas si présent dans le roman car il
part vite au Chili...mais c'est le propre d'un roman écrit à la première
personne du singulier, nous n'avons qu'un seul point de vue: celui de la
narratrice, Alice. Ce qui fait que toute la vie d'Adam au Chili reste un
mystère, pour Alice qui a peu de nouvelles de son frère, et à contrario, pour le
lecteur. Cela ménage un certain suspense et surtout cela nous explique qu'Adam
et cette famille qui ne se parlait pas, soit un mystère pour Alice. L'autre
frustration vient du fait que plusieurs questions restent en suspens à la fin,
concernant Peter, Adam où Alice (même si pour elle, on sait qu'elle débute un
nouveau chapitre de sa vie, ailleurs), Pourtant le récit est maîtrisé car tout
ce qui concerne Bowdoin et les protagonistes qu'Alice rencontre lors de sa
première année comme Bob, son petit ami, Howie, un ami homosexuel harcelé pour
sa différence,, Mr Hancock, son professeur d'histoire ou Carlson, autre professeur avec qui elle aura des différends et bien d'autres que je vous laisse découvrir: tous ceux ci
voient leurs intrigues se conclurent à la fin de ce premier livre (même s'il
n'est pas insensé de se dire qu'Alice (et le lecteur, par l'intermédiaire de la jeune femme), puisse les
recroiser dans les prochains tomes. Et c'est là où la frustration est un peu
atténuée: de savoir que dans les prochains mois, je pourrais retrouver Alice
et l'histoire de sa famille, qui se confond avec celle de l'Amérique et même au
delà. Mais je n'en dis pas plus.
Au final, un roman d'apprentissage comme je
les aime, qui, par l'intermédiaire d'une famille moyenne, raconte l'histoire de
l'Amérique des années 70 (encore meurtri par la 2nde guerre mondiale et vivant
un conflit tout aussi troublant et meurtrier au Vietnam), où les contestations
étaient légions et où les gens voulaient construire un monde de Paix et
d'Amour, mais où la violence trouva aussi sa place, faisant de ce rêve une
éternelle utopie. Un premier livre, qui nous ouvre les portes d'un campus
américain, avec ses joies, ses peines, ses victoires et ses injustices. Un
roman qui comblera les fans de Douglas Kennedy, mais aussi pour ceux que
l'Amérique des années 70 fascinent. Un roman foisonnant où les larmes ne sont
pas loin, où le suspense est toujours présent et maintenu et qui nous laisse un sentiment
de frustration. Mais c'est le propre d'un premier tome. Alors vivement Mars
2018, avec la sortie du Livre 2 qui nous emmènera vers d'autres contrées, en
compagnie d'Alice.
Merci aux Editions Belfond pour la découverte de cet auteur et de cette histoire américaine qui me fascine encore et toujours.
Douglas Kennedy: La Symphonie du hasard Livre 1, (The great Wide Open), Belfond, 363 pages, 2017
Douglas Kennedy: La Symphonie du hasard Livre 1, (The great Wide Open), Belfond, 363 pages, 2017
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