lundi 3 juillet 2017

Les exilés du paradis

4e de couverture: Il y a des romans qui en disent plus long sur la réalité du monde que les essais les plus sophistiqués. 
À travers l'amitié de deux jeunes franco-iraniens, dont le destin va diverger malgré eux, Les Exilés du Paradis plongent le lecteur au coeur du grand affrontement du moment qui oppose l'islam éclairé au radicalisme le plus obscurantiste. En se tournant vers ses racines, Farhad découvre que cette lutte entre deux projets de sociétés existait déjà en Perse au onzième siècle. Son ancêtre n'avait-il pas lutté contre la secte des Assassins, les premiers terroristes de l'Histoire ? 

Voilà un roman très intéressant sur l'islam et son interprétation, qui font s'affronter l'islam éclairé et le fanatisme. 

A travers le parcours de Farhad, jeune iranien, de confession musulmane, qui, de retour des Etats Unis, va partir à la recherche de ses racines en repartant en Iran, pays qu'il quitta, avec sa famille alors qu'il avait six ans, l'auteure nous parle de cette religion qui est bien mis à mal ces dernières années, et ce, à cause de certains terroristes qui se servent des préceptes de l'islam en faisant une interprétation erroné du Coran. 

Dans un premier temps, le lecteur va partir à la découverte de l'Iran, avec Farhad comme guide, entre couleur chaude et tradition, mais également un pays en perpétuelle reconstruction et que Farhad ne reconnait pas. Il part là bas pour retrouver les mémoires d'un ancêtre, caché dans une crypte dans la maison familiale. J'ai beaucoup aimé cette partie, très initiatique, qui m'a fait découvrir un pays que je ne connais pas et quel'auteure nous décrit fort bien. 
Puis, direction Londres où Farhad arrive pour continuer son rapport sur l'islam et ses mouvements djihadistes qui prennent de plus en plus de place. C'est ainsi que Farhad rencontre certains personnages qui vont changer le cours de sa vie, comme Nelia et  Karim, deux jeunes étudiants à qui il va donner des cours sur les religions et plus particulièrement l'islam, et son interprétation du Coran. Ou bien Parvez, ce pakistanais, épicier à Londres, que Farhad va rencontrer dans son épicerie, et qui va devenir un soutien pour Farhad et ses amis. Cette partie, bien qu'intéressante, m'a semblé un peu ralentir le récit, car elle est trop portée sur le sens de la religion et de l'islam en particulier. Elle n'est pas inintéressante et éclaire bien le lecteur sur ce qu'est l'islam et ce qu'en font certains imams pour servir leurs intérêts dangereux, mais j'ai senti alors un ralentissement dans l'histoire. 
Une histoire qui va pourtant  retrouver un rythme trépidant et angoissant dans sa dernière partie et qui ne m'a pas fait lâcher le livre, un seul instant, des passages dont je vous laisse la surprise, si la lecture de ce livre vous tente. 

En tout cas, un roman fort sur un sujet d'actualité brûlant, qui donne une autre image de l'islam, mais surtout qui fait se confronter deux visions à l'opposé de cette religion (l'une radicale et fanatique, prônant la haine de l'Occident et le refus de l'autre, contre un islam éclairé, qui prône la lecture des textes du Coran et le débat sur l'interprétation qu'on peut en avoir, en instaurant la discussion et le débat). 

Au final, une belle découverte, qui, par le biais du roman initiatique (Farhad part a la découverte de ses origines) nous fait nous poser des questions sur l'islam et l'histoire de cette religion qui démontre dans le roman que le radicalisme a de tout temps existé et été combattu,mais que l'islam est et sera toujours là. C'est simplement aux hommes d'essayer de comprendre et de vivre ensemble, en faisant naître un débat constructif et éclairé. 

Merci à Eric et  aux Editions Portaparole pour cette découverte très éclairante sur une religion si bousculée en ce moment.

Brigitte Adès: Les exilés du Paradis, Editions Portaparole, 219 pages, 2017


2 commentaires:

  1. Tu me donnes envie de le lire! Hop c'est noté.

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    1. Je t'en souhaite donc une bonne lecture, si tu te laisses tenter.

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