jeudi 28 mai 2015

Le Hussard sur le toit

4e de couverture: Le hussard sur le toit : avec son allure de comptine, ce titre intrigue. Pourquoi sur le toit ? Qu'a-t-il fallu pour l'amener là ? Rien moins qu'une épidémie de choléra, qui ravage la Provence vers 1830, et les menées révolutionnaires des carbonari piémontais.
Le Hussard est d'abord un roman d'aventures : Angelo Pardi, jeune colonel de hussards exilé en France, est chargé d'une mission mystérieuse. Il veut retrouver Giuseppe, carbonaro comme lui, qui vit à Manosque. Mais le choléra sévit : les routes sont barrées, les villes barricadées, on met les voyageurs en quarantaine, on soupçonne Angelo d'avoir empoisonné les fontaines ! Seul refuge découvert par hasard, les toits de Manosque ! Entre ciel et terre, il observe les agitations funèbres des humains, contemple la splendeur des paysages et devient ami avec un chat. Une nuit, au cours d'une expédition, il rencontre une étonnante et merveilleuse jeune femme. Tous deux feront route ensemble, connaîtront l'amour et le renoncement.

Pour mes 18 ans, j'ai reçu deux livres: Le Rouge et le Noir de Stendhal (que j'avais lu un an avant de le recevoir) et Le Hussard sur le toit de Giono qui ressortait dans cette édition Folio, pour la sortie du film de Jean-Paul Rappeneau avec Olivier Martinez et Juliette Binoche. C'était en décembre 1995. 
Quelques mois plus tard, je me lançais dans la lecture de ce roman (c'était lors d'une pause entre deux cours que je passais, comme souvent au CDI de mon lycée)...pour l'abandonner 50 pages plus tard, n'arrivant pas à entrer dans cette langue qui ne me parlait pas encore. J'ai alors remis ce livre dans ma PAL ou il a dormi pendant...20 ans!
Il m'a fallu le mettre dans ma Book Jar de cette année pour que je me lance dans cette lecture (comme quoi ce petit challenge à du bon). 20 ans après l'avoir reçu (et entre temps vu le film) qu'est ce  que j'en ai pensé. 

Je ressors un peu mitigé de ce roman: l'ambiance du roman est angoissante à souhait, mais en même temps les paysages magnifiques contrebalancent tout ça. La plume de Giono est superbe et d'une poésie telle qu'on est charmé... Il réussit à équilibrer les moments de contemplations, et les moments d'action. J'ai aussi beaucoup aimé découvrir la Provence que je connais peu, (mes souvenirs remontent aux livres d'enfance de Marcel Pagnol ("La gloire de mon père". "Le château de ma mère") et j'ai trouvé que, la plume de Giono était plus tragique que celle de Pagnol. Elle chantait différemment (En même temps, le choléra qui rode dans chaque page n'aide pas à se sentir à l'aise). 
Oui, mais voilà, si j'ai aimé la plume de Giono, l'histoire d'Angelo et son parcours dans cette Provence du XIXe siècle, j'ai été souvent ennuyé par les digressions de l'auteur, qui s'éloignait du récit pour nous offrir des "réflexions philosophiques" ou des descriptions, certes, belles, mais un peu longuettes, qui me faisait décrocher. Mon esprit allait vagabonder ailleurs...et c'est un peu dommage. 
J'ai aimé la relation entre Angelo et Pauline: elle est faite de respect mutuel et d'attirance chaste...Angelo est un gentleman, et j'ai apprécié son comportement. 
En revanche, j'ai trouvé la fin un peu rapide (surtout en ce qui concerne le sort de Pauline vite expédié...comme si l'auteur avait peur de manquer de temps ou que son quota de mots soit dépassé avant de mettre le mot fin) Dommage. J'aurai voulu en savoir un peu plus: l'auteur aurait du s'attarder plus sur le  sort de ses personnages, plutôt que de nous offrir des pages de réflexions que je ne trouvais pas nécessaire. (ce qui pêche en fait avec ce genre de livre "classiques" c'est que j'ai peu l'habitude d'en lire et j'ai toujours un peu de mal avec la langue usité et l'écriture)

Au final, même si j'ai aimé ce livre en général  malgré quelques petits points négatifs (la lenteur de certaines pages et une fin trop rapide), je ressors mitigé de cette lecture. Mais je suis tout de même content de l'avoir (enfin!) lu. 

Jean Giono: Le Hussard sur le toit, Folio, 562 pages (avec le Dossier sur l'oeuvre), 1995


2 commentaires:

  1. Tu avais aimé le rouge et le noir ? Et le film de Rapeneau ? J'ai acheté le livre et le film mais je ne l'ai pas encore lu... Mais même si tu n'a pas tout aimé, j'ai bien envie de le ressortir...

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    1. J'avais apprécie l'adaptation de Jean-Paul Rappeneau, même si j'avoue qu'il ne m'en reste que peu de souvenirs. Ce qui fut une bonne chose, ainsi j'ai pu redécouvrir l'histoire lors de ma lecture. En ce qui concerne "Le Rouge et le Noir", j'ai beaucoup aimé ce roman de Stendhal, ayant une petite préférence pour l'histoire d'amour de Mme de Rénal et Julien Sorel. J'avais été lassée par les "aventures parisiennes" de Julien. Je l'ai relu 20 ans plus tard (en 2013 pour etre précis) et, là ce fut le contraire: j'ai toujours autant aimé le roman mais pas pour les même raisons: "les aventures parisiennes" de Julien (le côté plus politique du roman) m'a beaucoup plus charmé que l'histoire d'amour évoqué dans la première partie du livre. Comme quoi, il est parfois bon de relire des livres, car notre ressenti peut évoluer au fil du temps. J'espère, en tout cas, que tu prendra plaisir à découvrir la plume de Jean Giono, avec "Le Hussard".

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