samedi 10 mai 2014

Les Crèvecoeur (Edith)

4e de couverture: Germain Crèvecœur, l’un des plus grands créateurs de chaussures pour femmes du xxe siècle, vient d’être retrouvé pendu. L’artiste adulé, mais pourtant tristement solitaire, lègue tous ses biens à son fils caché, Raphaël. Ces richesses comprennent une maison étrange aux murs couverts de souliers féminins et des lettres dans lesquelles le défunt dévoile le roman de sa vie ainsi que ses plus terribles secrets…
Tout commence en 1915, avec Édith, femme magnifique et forte, mariée malgré elle à Romain et secrètement amoureuse d’Hektor. Le premier est un cordonnier fétichiste et dangereux, le second un soldat allemand de la Grande Guerre, ennemi de la patrie. Mais l’amour, apatride, se joue des frontières comme des convenances.
Entre passions et intrigues familiales, la saga des Crèvecœur est un hymne à la beauté féminine autant qu’un voyage dans le cœur meurtri d’un homme à la sensibilité unique, qui pensait soigner son âme au fond d’une bottine pour dame.

Les Crèvecoeur d'Antonia Medeiros est une saga familiale de bonne facture, qui m'a fait passer un très agréable moment. 
Elle nous propose de suivre le destin des Crèvecoeur, en commençant par Germain, qui vient de mourir. Raphael, son prétendu fils, est convié à l'enterrement de ce père qu'il ne connait pas. 
Oui, mais voilà qu'après l'enterrement, l'histoire bascule, et l'auteur revient des années en arrière, au début du siècle, pendant la grande guerre, en 1915, au moment de la noce d'Edith Gervais, fille de cordonniers, qui va prendre pour époux, Romain Crèvecoeur. 
C'est ainsi que le sous titre du roman "Edith" prend tout son sens. 
Le lecteur va alors découvrir la vie et les secrets d'Edith et de Romain, tout en continuant à suivre, en alternance, Raphael dans sa découverte de la maison de Germain, ainsi que certains de ses secrets. 

La plume d'Antonia Medeiros est simple et fluide, et je me suis laissé facilement emporté dans le roman, à partir de l'apparition d'Edith, ne pouvant plus le lâcher avant la fin. J'ai découvert la ville de Bayeux, tant sa géographie, que son histoire, mais j'ai aussi pris du plaisir à suivre les aventures de la pauvre Edith et de son exécrable mari, Romain. 
L'intrigue est bien menée, même si elle n'est pas neuve, mais en même temps, beaucoup de chose ont été écrite depuis des siècles, il suffit que l'auteur prenne du plaisir avec ses personnages, et le lecteur se laissera porter. 

Cependant, j'ai ressenti de la frustration,en lisant ce livre car, même si j'ai apprécié de suivre Edith, j'aurai voulu en savoir plus sur Germain, qui reste un mystère à la fin de ce premier tome (clairement ce livre n'est que le début d'une (longue?) saga). En même temps ,le sous titre du livre nous met sur la voie et nous montre sur qui l'histoire se concentre, mais j'aurai tout de même voulu en avoir un peu plus sur Germain et Raphael. 

Car oui, voilà le second problème de ce roman: sa brièveté: 140 pages, c'est un peu court. J'aurai voulu qu'il y en ai beaucoup plus. J'ai ressenti une frustration en tournant la dernière page. Raphael est loin de savoir qui est ce père qu'il ne connaissait pas (Germain reste également un mystère pour le lecteur qui se demande pourquoi le père et le fils n'avaient aucun lien entre eux
En fait, j'ai eu  l'impression, en lisant ce livre, d'avoir lu le prologue (certes un peu long pour un prologue) d'un roman qui n'en est qu'à ses premiers balbutiements. 

Ce point négatif (la brièveté du roman) est positif dans un sens. Cela veut simplement dire qu'il m'a beaucoup plu et que j'ai envie d'en connaitre la suite. L'auteur a ainsi réussi son pari. 

Au final, le premier tome d'une saga familliale, pleine de secrets qui ne se dévoilent qu'au compte goutte, avec des personnages attachants, malgré leur histoire brève, qui m'a fait passer un agréable moment, malgré la frustration de ne pas en savoir plus sur Germain. Peut être qu'il sera un peu plus présent dans le 2e tome. Un 2e tome que je lirai probablement, quand celui ci sera disponible, pour découvrir les autres secrets de la famille Crèvecoeur. 
Si vous aimez, les belles sagas familiales, rempli de secrets, ce livre est fait pour vous.

Disponible en version ebooks ou papier sur le site des Editions La Bourdonnaye .

Merci aux Editions La Bourdonnaye pour cette jolie découverte.

Antonia Medeiros: Les Crèvecoeur (Edith), Editions La Bourdonnaye (Collection "Fictions"), 140 pages, 2014


2 commentaires:

  1. J'aime bien les saga familiales donc c'est tentant. Je me demande d'ailleurs si ce n'est pas sur ton blog que j'avais repéré Miel et vin de Myriam Chirousse. J'ai aussi hâte de lire ton billet sur le Joyce Carol Oates!

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    1. Je ne pense pas que ce soit chez moi que tu ai repéré "Miel et vin", puisque je l'ai repéré chez toi, ce qui m'a incité à l'acheter. (d'ailleurs, il faudrait qu'il sorte de ma PAL).
      Le Oates avance bien. Et comme je suis en vacances à partir d'aujourd'hui, mon avis devrait arriver dans la semaine...si je ne traine pas trop devant l'ordi!

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