vendredi 14 mai 2021

Là où vont les belles choses

Résumé: Dolly est contente. Elle et son papa sont partis en voiture pour une « aventure ». Ils changent d’hôtel tous les soirs, voyagent la journée, rencontrent des gens en chemin, mangent des burgers et boivent du Coca. Et c’est un peu leur secret car Maman est partie en vacances avec des amies. Tant pis si elle lui manque, si Papa s’énerve parfois, si Dolly
s’ennuie souvent, elle a toujours
Clemesta, sa « jumelle », à qui raconter ses soucis.
 

2e roman de Michelle Sacks après le dérangeant La vie dont nous rêvions, j'avais hâte de découvrir ce que l'auteure nous réservait pour la suite de son parcours littéraire. Tellement que j'ai presque fait un aussitôt reçu, aussitôt lu. 

Je dois dire qu'encore une fois, Michelle Sacks m'a fait ressentir un malaise lors de ma lecture, mais là où celui ci était permanent dans son précédent roman, la belle personnalité de Dolly, personnage principal de ce second roman, le faisait disparaitre par moment. J'ai adoré suivre cette petite fille de 7 ans, dans son aventure, avec son papa. 

Alors, j'ai fait exprès de couper la 4e de couverture pour vous laisser le plus de surprises possibles, et je sens que ça va être difficile de parler de ce livre sans trop en dire. En effet, l'histoire qui nous ait conté l'est par le regard et la parole de la petite Dolly. Il y a donc cette sorte de magie et cet enthousiasme de l'aventure qui transparait.. sauf que, le lecteur sent qu'il se passe quelque chose de pas normal. L'aventure de Dolly et de son papa ressemble plus à une fuite qu'à une promenade à travers le pays. Heureusement que Dolly peut compter sur Clemesta, sa "jumelle" comme elle l'appelle...même si celle ci, toujours de bons conseils, ne peut pas forcément l'aider. 

Dans ce road novel, palpitant qui nous tient en haleine, un mystère plane, ainsi qu'une menace représenté par quelqu'un que Dolly surnomme "TU SAIS QUI, par peur de le nommer. On sent que Dolly a assisté à une scène dont elle ne veut pas se rappeler. Alors, elle fait confiance à son papa, qui lui promet qu'il va la ramener chez eux après ce périple. 

Alors, j'avais deviné certaines choses, comme la fuite du père, mais je ne m'imaginais pas que le drame était aussi horrible. Le voyage à travers les Etats Unis reste beau, grâce à la petite Dolly, qui m'a fait fondre. Michelle Sacks a su nous faire entendre la voix de cette petite fille de 7 ans (et cette voix sonne juste, grâce à l'ingéniosité de l'auteure d'en avoir fait une petite fille précoce), très bien retranscrite par Romain Guillou, son traducteur. Ce fut un enchantement de découvrir le Sud des Etats Unis par les yeux de cette petite fille, même si la fin du voyage fut des plus déchirants. 

Ce roman bouleversant est aussi un livre sur l'enfance et l'innocence que celle ci apporte. Une innocence perdue quand le monde cruel des adultes vient la percuter de plein fouet. La scène finale m'a beaucoup ému, même si je savais que cette histoire ne pouvait se terminer autrement. 

Voilà un roman noir troublant et bouleversant, qui est pourtant traversé par une jolie lumière, celle de la petite Dolly, que je n'oublierai pas de sitôt.

Merci aux Editions Belfond de m'avoir permis de continuer mon parcours avec la plume de Michelle Sacks. 


Michelle Sacks: Là où vont les belles choses (All the lost things), Belfond, 269 pages, 2021




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