4e de couverture: Dans le Paris frémissant et déchiré de l'Occupation, Marc et Maria, dès
leur rencontre, se sont passionnément aimés. Mais l'Histoire leur
interdisait le bonheur, à lui le sage enfant d'Auteuil, étudiant à la
Sorbonne et à elle, Maria von Mürner, auxilière féminine de la
Wehrmacht... Il fallait l'émotion sobre du romancier des Années secrètes
de la vie d'un homme pour traiter ce thème simple et tragique. Et tout
l'art de faire revivre une époque à travers le quotidien, les objets les
plus humbles, mille détails révélateurs, qui a fait l'immense succès
des Allumettes suédoises. Marc et Maria, l'étudiant et la " souris verte
", leur passion, leurs tourments, leur jeunesse n'ont pas fini de
hanter notre mémoire.
Robert Sabatier est un auteur que j'ai découvert grâce à la télévision. En effet, c'est en visionnant la mini-série "Les Allumettes Suédoises" que j'ai voulu ensuite me plonger dans la saga du petit Olivier (qui compte sept volumes si ma mémoire est exacte) (après vérification, la saga compte huit volumes). J'ai alors découvert, à 17 ans, une écriture simple et émouvante qui redonne vie au Paris des années 30. Si vous n'avez pas encore lu "les Allumettes Suédoises" , n'hésitez pas une seconde à vous plonger dans cette formidable saga. Mais j'en reparlerai quand je relirai cette fameuse saga qui se trouve dans ma PAL.
Quand j'ai découvert ce roman "La Souris verte", je ne savais pas à quoi m'attendre puisque je n'avais pas lu le résumé. Il ne fait pas parti de la saga "Olivier". Pourtant, j'y ai retrouvé le charme qui m'avait plu dans la saga: le Paris de la seconde guerre mondiale y est décrit de façon admirable, dans son quotidien le plus simple et le plus parfait. La plume est toujours aussi belle et émouvante: Robert Sabatier réussi à nous transporter dans ce Paris occupé et à nous le montrer sous les yeux de Marc, son héros étudiant.
"La Souris verte", c'est avant tout une histoire d'amour: celle de Marc et Maria. Marc rencontre Maria lorsque cette dernière sonne à la porte de son appartement pour lui apporter une lettre de son oncle, prisonnier en Allemagne. Tout d'abord, il la déteste car elle fait parti du camp ennemie: c'est une "souris grise" (appelé comme ça à cause de leur uniforme militaire). Mais progressivement, Marc va se sentir troublé par elle et un amour va naître.
J'ai été moi même troublé par cette histoire: je ne pensais pas que Maria était allemande; je la croyais juive. Heureusement que mon jugement était faux, car cela aurait été trop facile. Puis, c'est un bon moyen de parler de ces "amours interdits" de façon inédite: Un français qui tombe amoureux d'une allemande et pas le contraire. J'ai alors remarqué que les comportements n'étaient pas les mêmes: là où une femme est tondue, conspuée pour avoir couché avec un allemand, un homme est considéré comme un "héros" : il a "volé" une femme aux allemands. Deux poids, deux mesures. Robert Sabatier décrit cela très bien dans la dernière partie du roman (la scène des femmes tondues m'a chamboulée).
Pour moi, le roman se compose de deux parties: la première est faite d'insouciance: Marc déambule aux bras de Maria dans Paris comme si la ville n'était pas occupée: du moins, Marc n'en fait pas le cas. Puis tout change quand Maria est obligé de retourner en Allemagne et que Marc est recherché. La deuxième partie nous fait alors entrer de plein fouet dans la Guerre et de ce qu'elle a de plus atroce. Marc perd alors son innocence.
Robert Sabatier nous dépeint des personnages attachants: un couple atypique mais beau: Marc et Maria, des parents compréhensifs et protecteurs: M. Danceny et Daniéla, sa deuxième femme, qui deviendra une amie pour Marc, sans oublier deux dames charmantes qui n'étant pourtant pas du même rang vont être témoin de l'amour entre Marc et Maria: Mme Schneider, amie de la famille de Maria et Mme Olympe, la concierge de l'immeuble où vit Marc. Je les ai tous aimés sans exception.
Au final, cela a été un bonheur de retrouver la plume de Robert Sabatier: cette plume simple qui nous replonge dans un passé qui s'éloigne un peu plus chaque jour mais qu'il faut garder présent à l'esprit. J'ai beaucoup aimé l'histoire d'amour de Marc et Maria et la fin, admirable de cruauté et de tristesse, rend l'histoire encore plus forte et ne nous laisse pas indifférent. Les Guerres n'aiment pas les histoires d'amour mais elles ne peuvent rien contre les souvenirs. Le souvenir d'une belle histoire d'amour survivra toujours...surtout quand des auteurs comme Robert Sabatier leur donne leur talent et leur plume pour les coucher sur papier.
Robert Sabatier: La souris verte, Albin Michel, 283 pages, 1990
Je me laisserai peut-être tenter.
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