dimanche 21 août 2011

A contretemps


4e de couverture: Hugo n'a qu'une passion: les livres. Et qu'une envie : fuir au plus vite le cocon familial. Bac en poche, le voici donc à Paris, jeune étudiant en lettres, se rêvant libre et ambitieux comme un personnage de roman. Mais il doit rapidement déchanter: son existence est loin d'être aussi trépidante qu'il l'imaginait. Pire, il doit s'accommoder d'une cohabitation pesante avec son logeur, un homme taciturne et distant. Heureusement, sa boulimie de lecture l'aide à surmonter ces débuts difficiles. Et grâce aux fils mystérieux que tissent les livres entre les êtres, elle va même lui apporter un peu plus: l'amitié, l'amour, et la redécouverte d'un écrivain oublié...

Quand j'ouvre un roman de Jean-Philippe Blondel, j'ai l'impression de retrouver un ami, un ami qui me donne de ses nouvelles. Je sais déjà que je vais être conquis, dès la première phrase. Je connais déjà le style poétique, simple et vrai qui me ravi à chaque fois. Il ne me reste plus qu'à me familiariser avec les personnages, savoir qui ils sont et s'ils vont me plaire.
Dans ce roman, il y a Hugo, jeune étudiant en lettres qui vient faire ses études à Paris (comme un certain Rastignac, l'ambition dévorante en moins) et qui se retrouve à vivre en colocation avec un quinqua un peu taciturne. En fait, ils ne se croisent quasiment jamais, chacun vit sa vie et c'est bien ainsi. Hugo aime lire et a entrepris des études de lettres (pour être en contradiction avec ce que voulait sa mère? Une sorte de rébellion? Maybe).
De l'autre côté il y a Jean Debat, le quinqua taciturne, divorcé et vivant seul à Paris. Ses deux filles sont grandes et ont déjà leur vie, l'une qui vit aux États Unis et l'autre qui fait des études de commerce à Bordeaux.
La littérature va rapprocher Hugo et Jean et une amitié filiale va débuter.

A travers ses deux personnages, Jean-Philippe Blondel nous parle du lecteur et de l'écrivain. Je me suis retrouvé dans ses deux personnages. Comme Hugo, j'adore me fondre littéralement dans les romans que je lis, quitte à ressentir de l'empathie pour les personnages. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé le passage où Hugo nous apprend que ses parents ne lisent pas. Bien entendu, lire c'est important mais eux ne le font pas. Ils achètent pourtant des livres qu'ils ne lisent pas. Mais ça fait bien des livres dans une bibliothèque. J'ai trouvé ce passage tellement vrai.
Si je suis Hugo, je suis également Jean: comme lui, j'ai toujours aimé écrire (Sinon, pourquoi je tiendrai un blog si ce n'était pas le cas) et comme lui, j'ai toujours eu l'espoir d'être lu et publié. Et comme lui, j'ai reçu certaines de ces lettres de refus. Ces passages là m'ont rappelé des souvenirs. (Pas douloureux les souvenirs. Cela ne va pas jusque là tout de même)

M. Blondel nous ouvre les portes du monde de l'édition en nous parlant de l’expérience de Jean: j'ai trouvé ces passages vraiment passionnant et j'ai aimé retrouvé l'ambiance des seventies et le fameux passage des écrivains dans l’émission de Bernard Pivot: "Apostrophes" (je ne suis d'ailleurs pas dupe, l'académicien au yeux bleus n'est autre que d'Ormesson (M. Blondel si je me trompe dites le moi).

J'ai retrouvé avec bonheur la narration à la première personne que j'affectionne tant dans les romans de Jean-Philippe Blondel. D'entendre la voix de Hugo et Jean à mon oreille fait que je me suis senti plus proche d'eux. Je voulais les suivre dans leurs parcours et leurs souvenirs.

J'ai pris mon temps pour lire ce livre (3 jours exactement. Je sais pour certains, c'est rapide mais d'habitude, je lis ces romans en une ou deux journées), ne voulant pas quitter Hugo et Jean tout de suite, ainsi que Michèle, Pauline et Marine. J'ai même relu le dernier paragraphe à voix haute pour m'en imprégner. Puis, j'ai vu Hugo et Jean disparaître au coin d'une rue, mais leur image est encore en moi et je les garderai dans un petit coin de ma tête.

En conclusion, un roman attachant sur la littérature et le monde des lettres (que nous aimons tant grands lecteurs que nous sommes) qui m'a charmé.


Jean-Philippe Blondel: A contretemps, Pocket, 233 pages, 2009


6 commentaires:

  1. Tiens, c'est un des rares titres de cet auteur que je n'avais pas encore noté ... ce qui est quand même un comble vu le thème abordé ;)

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  2. @Joelle: je ne te le fais pas dire. Il est idéal pour tous les amoureux de la littérature.

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  3. Bon ba je note aussi celui-là ^^

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  4. non seulement noté mais acheté aussitot,comme Joelle il m'avait echappé celui ci,pourtant le sujet interpelle les amoureux des livres...merci pour cette decouverte

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  5. @nathalie: Ravi de te l'avoir fait découvrir. Mais dis moi quelle rapidité! J'espère qu'il te plaira.

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