dimanche 15 octobre 2017

Stone Junction

4e de couverture:  Depuis sa naissance, Daniel Pearse jouit de la protection et des services de l'AMO (Association des magiciens et outlaws), géniale et libertaire société secrète. 
Sous le parrainage du Grand Volta, ancien magicien aujourd'hui à la tête de l'organisation, le désormais jeune homme va être initié à mille savoir hors normes, de la méditation à la pêche à la mouche, du poker à l'art de la métamorphose, en passant par le crochetage express et l'invisibilité pure et simple. Mais dans quel but ? Celui de l'aider à retrouver (et à faire payer) l'assassin de sa mère... ou celui de dérober un mystérieux - et monstrueux - diamant détenu par le gouvernement, rien moins, peut-être, que la légendaire pierre philosophale ? 
À ces deux missions inextricablement liées s'ajoute en creux, la quête primordiale de Daniel : celle qui lui permettra de découvrir qui il est vraiment. Et peu importent les moyens qu'il lui faudra employer pour l'accomplir. 

Le troisième roman de Jim Dodge est un véritable OLNI (Objet Littéraire Non Identifié) avec lequel je ne sais pas sur quel pied danser. 

J'arrête pas d'y penser depuis que j'ai tourné la dernière page: qu'ai je penser de ce livre? Difficile à dire et difficile de vous en parler. Ce roman n'est pas dénué de qualité (le style fluide de l'auteur fait qu'il se lit facilement et on tourne les pages rapidement (pour vous dire les 150 premières pages ont été lu en une petite journée, et pourtant, je travaillais, donc peu de temps pour lire), les personnages de Daniel et Annalee, sa mère, sont très attachants (ce sont essentiellement eux que nous suivons dans la première partie) et on a envie de les suivre dans leurs escapades. Puis, cette histoire avec l'AMO (Alliance des Magiciens et Outlaws) est des plus intriguantes et leurs membres (dont le lecteur fait la connaissance au fil du roman) fait qu'on ne s'ennuie pas une seule seconde...oui, mais voilà qu'arrive la seconde partie, et là, patatras! 
Cette seconde partie est centrée sur l'apprentissage de Daniel dans plusieurs disciplines (au sein de l'AMO) dont l'ouverture des serrures de coffre fort, l'apprentissage du poker, celui du déguisement et d'autres disciplines pour faire de lui un voleur. Cette partie là a été la plus longue à lire pour moi (quatre jours pour atteindre la page 300). J'ai trouvé cette partie beaucoup plus lente, non pas qu'elle soit inintéressante (l'apprentissage du poker par exemple a été l'une de mes parties préférées). Mais j'ai ressenti un léger ralentissement, et j'ai trouvé cela un peu longuet. 
 La 3e partie relance la machine (la partie avec le diamant): le rythme était de nouveau haletant, même si certains éléments de l'histoire me laissait un peu perplexe. On suit toujours Daniel, Volta (celui qui est tout en haut de l'échelle de l'Alliance des Magiciens et outlaws), et d'autres membres de cette association, mais certains passages, comme ces extraits d'émissions de radio par un certains D.J. ou ces extraits de journaux intimes de Jennifer Rane, jeune femme enfermée dans un hôpital psychiatrique, me laissait un peu perdu (même si je me doutais bien qu'à un moment où à un autre tout serait lié. (Et c'est bien le cas). 
Non, ce qui m'a dérangé dans cette partie là, c'est le côté trop fantasmagorique qui s'invite dans cette partie avec cette histoire d'invisibilité. L'histoire devient alors fantastique et n'est plus ancré dans une réalité. Et c'est là où le risque est grand car soit le lecteur adhère a cet aspect fantastique (magique oserais je dire) du roman, et c'est parfait, soit il reste sur le bord de la route et patatras, tout s'effondre.
Pour ma part, je suis entre les deux: croire aux choses magiques ne me dérange pas, mais il y a certains aspects de cette magie que j'ai trouvé un peu artificiels et un peu facile (mais je ne peux  pas vous dire en quoi, ce serait vous spoiler...grrr), comme si l'auteur se disait: c'est de la magie, donc ça passe...sauf que les premières parties étaient ancrée dans une certaine "réalité" somme toute relative, car on est souvent dans l'ordre du conte, mais dans une Amérique qui existe tout de même. AHHHH! je me perds dans mes explications et je ne sais pas si je suis très clair! 
Voilà pourquoi, je suis dubitatif, car je ne sais pas dans quel genre ranger le bouquin. ce qui en fait clairement un OLNI, que j'ai trouvé bon et qui m'a plu dans l'ensemble (même si j'ai trouvé des lenteurs) mais qui n'est pas non plus le chef d'oeuvre que l'on dit un peu partout. D'ailleurs, je remercie ma libraire, qui l'ayant lu avant moi, a un peu refroidi mes attentes;et tant mieux car la déception n'est pas au rendez-vous, ne m'attendant pas à lire le livre grandiose auquel je m'attendais. C'est un bon livre avec lequel on passe un bon moment, pour peu que l'on adhère au côté fantastique de l'histoire. 

Au final, un roman d'apprentissage, aux accents Marktwainien dans sa première partie (il m'a beaucoup fait penser à Tom Sawyer et Huckleberry Finn) qui part un peu dans tous les sens par la suite. Pour ma part, je suis encore à me demander ce que ce livre m'a fait ressentir, surtout devant cette fin très "What?" qui me pose encore question. 

Merci aux Editions Super 8 pour cette étrange découverte.

Jim Dodge: Stone Junction, (Stone Junction), Super 8 Editions, 707 pages, 2008 pour la première édition en France, 2017 pour la présente édition.


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