lundi 16 janvier 2017

Le grand combat

4e de couverture: À West Baltimore dans les années 1980, les gangs et le crack sont le seul horizon des gosses du quartier. Ta-Nehisi est voué lui aussi à devenir un bad boy. Mais son père Paul, ancien Black Panther passionné de littérature, lui fait découvrir Malcolm X et James Baldwin. C’est une révélation. L’adolescent rêveur, égaré dans les frasques d’une famille hors norme, se jure d’échapper à son destin. Épopée lyrique aux accents hip-hop, portée par l’amour et l’ambition, Le Grand Combat est l’histoire magnifique d’un éveil au monde, un formidable message d’espoir.

Parfois, en littérature, j'aime partir sur des chemins inconnus, qui ne sont pas forcément fait pour moi. Sortir de ma zone de confort pour parcourir des sentiers différents. 
C'est pour cela que je suis allé vers le livre de Ta-Nehisi Coates. Je savais qu'il ne serait pas totalement pour moi et que j'allais peut être ne pas m'y retrouver mais que le sujet m'intéressait tout de même pour me lancer dans l'aventure. 

Alors, ne nous leurrons pas, je n'ai pas totalement tout assimilé dans ce livre et certaines choses comme l'immersion du hip hop dans la vie de Ta-Nehisi, m'ont laissé sur le bas côté, car ce n'est pas ma culture et que je n'y adhère pas du tout. 

Mais, le parcours initiatique de Ta-Nehisi Coates est universel et parlera au plus grand nombre. Ce grand combat dont parle Ta-Nehisi, c'est celui qu'il a mené, grâce à ses parents, pour échapper à la drogue et aux gangs, et ce, par la Connaissance et les études. En clair, Ta-Nehisi aurait pu mal tourner si ses parents Paul Coates et Cheryl Waters,  n'avaient pas été là pour lui montrer la voie. 

Le père de Ta-Nehisi était un ancien Black Panter, qui avait l'idée de faire revivre les écrits noirs oubliés du plus grand nombre. Son rêve était de les rééditer pour les générations futures. 
Je trouve que Ta-Nehisi porte un regard admiratif,et juste sur son père: il ne l'idéalise pas, puisqu'il raconte les corrections à la ceinture qu'ils recevaient lui et ses frères, mais c'était l'éducation qui voulait cela.Puis, surtout, les corrections étaient toujours amenées avec une explications et n'étaient pas totalement gratuites. 

Bon, tout ne m'a pas plu dans ce livre: les chapitres sur le hip-hop ne m'ont pas emballé, mais c'est parce que ce n'est pas  ma culture et que les noms de rappeurs évoqués ne me disaient rien du tout (et ce malgré qu'il y ait un glossaire à la fin du livre avec les différents noms évoqués dans le livre (sauf que je n'allais pas voir à chaque nom évoqué, ce qu'il signifiait). 
En revanche, j'ai beaucoup apprécié le parcours scolaire de Ta-Nehisi: il était un élève moyen, au lycée, qui ne s'en laissait pas compter et qui a eu maille à partir avec certains professeurs qui lui manquaient de respect, ou parfois par des erreurs de jugement. C'est lors de ce parcours que l'image des parents est belle: ils ont toujours été là pour leurs enfants et ont essayé de prendre les bonnes décisions. 

L'auteur fait un parallèle entre son parcours scolaire et celui de son grand-frère, Big Bill,rebelle et qui a un peu mal tourné (en vendant de la drogue à l'université  et qui portait un flingue sur lui, pour jouer au dur et parce que c'était souvent comme ça dans les quartiers où habitat la famille de Ta-Nehisi) et c'est également un point intéressant pour comprendre le cheminement de deux parcours différents mais qui arrive au même point: celui de la connaissance et d'une meilleure vie, hors des gangs. 

La plume de Ta-Nehisi est des plus belles, au rythme emballant. On sent  un flow qui donne un rythme saccadé et vibrant au récit. Une langue belle et forte qui vous percute l'estomac et ne laisse pas indifférent. Une plume que la traductrice, Karine Lalechère, a su retrouver dans sa traduction. 

Au final, un récit initiatique qui donne de l'espoir (oui, on peut vivre dans des banlieues ou quartiers difficiles et s'en sortir, en évitant la drogue et les gangs) et qui devrait être lu par la jeune génération. Ta-Nehisi Coates livre un hommage vibrant à ses parents qui ont su l'élever, lui et ses frères et soeurs dans le poids de la connaissance et du travail. Un récit, qui, de par son côté personnel, devient universel et parlera à beaucoup de gens...même à ceux qui n'ont pas été élevé dans ces quartiers et cette culture hip-hop. 
Tout simplement, un grand combat pour la vie. 

Merci aux Editions autrement pour cette découverte. 

Ta-Nehisi Coates: Le grand combat (The Beautiful Struggle), Editions autrement, 268 pages, 2017


2 commentaires:

  1. Envie partagée, d'un côté, le parcours initiatique, la culture afro-américaine, les références au Black Panthers etc, tout ça me parle énormément, mais d'un autre, et c'est le même que toi, tout l'univers hip-hop, même s'il ne m'est pas complètement inconnu ne m'attire pas plus que ça. A voir donc, je pense que je ne le chercherai pas particulièrement mais si un jour il me tombe dans les mains je le lirai.

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    1. Si tu tombe dessus par hasard (ou si tu peux l'emprunter dans une bibliothèque pour le lire), n'hésite pas, car il est quand même à découvrir.

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