Le miracle n’arrivera pas : cette nuit-là, Karim perd tout. Son désir de vengeance va le mener jusqu’aux ruines d’Alep, au cœur de la machine à embrigader de Daech. Là où se cachent les monstres, mais aussi les centaines d’égarés qui ont fait le mauvais choix pour de mauvaises raisons. Là où il faudra lutter pour ne pas ressembler aux bourreaux.
Un voyage réaliste au pays mal connu de l’embrigadement et de toutes les violences.
La lecture est, pour moi, l'un des moyens de m'évader et d'oublier mon quotidien, et la dure réalité de la vie (l'actualité nous le démontre tous les jours).
J'aime lire des romans, parce qu'ils me font oublier tout ça et m'emmène dans des contrée inconnues. Je fuis les romans trop proches de notre réalité.
Pourtant, le roman de Pascal Manoukian, de par son sujet très actuel, nous plonge en plein dans ce monde que je fuis lors de mes lectures.
Alors pourquoi avoir voulu me plonger dans ce livre? Par envie de comprendre, et je trouvais que la fiction était probablement une bonne porte d'entrée.
En refermant le livre, j'ai compris que j'avais vu juste.
Pascal Manoukian réussit le tour de force d'emporter le lecteur dans ce pays, si loin de nous qu'est la Syrie, et ce, par le biais de son personnage principal Karim, en nous décrivant ce pays le plus justement possible, dans un style vif, bien pensé et très juste.
Le lecteur peut se comparer à Karim, qui perd la femme qu'il aime dans un attentat et qui désire se venger. Il va alors faire toutes les démarches pour se faire embrigader par Daech, afin de les détruire de l'intérieur (douce utopie): ainsi, Pascal Manoukian nous décrit, dans les moindres détails, toutes les étapes pour arriver jusqu'en Syrie.
J'ai senti, dans le style de l'auteur, son passé de reporter. Il a ce ton journalistique, qui explique de façon clair, toutes ces étapes, les prises de consciences, tout ce qui amène ces jeunes à partir en Syrie. Il parle de la Syrie et de son histoire, et nous la décrit comme jamais (on sent que l'auteur à probablement connu la Syrie, de manière dont il la décrit) sans oublier qu'on est dans un roman.
C'est un roman addictif, qui nous tient en haleine (je me suis souvent demandé comment Karim allait se sortir de ces situations périlleuses) ,mais qui n'oublie pas de nous faire réfléchir. Ces moments de réflexion sont importants pour comprendre les enjeux et les jeux de pouvoir qui se jouent en Syrie.
En fait, ce livre, c'est un bon shoot de réalité que l'on se prend en pleine figure (et c'est assez violent, je vous l'accorde. Il faut avoir le coeur bien accroché et ce n'est pas forcément un livre fait pour tout le monde); mais qui a le mérite de nous dire, le plus simplement du monde, ce qu'est Daesh et tout ce que leurs actions impliquent.
Tout du long, je me suis demandé comme l'auteur allait conclure ce livre (il m'était inconcevable qu'il y ait un happy end): Pascal Manoukian a su donner à son livre une fin surprenante, à laquelle je n'aurai pas pensé mais qui me semble très appropriée. Chapeau à l'auteur pour avoir pensé à cette fin surprenante.
Au final, un roman nécéssaire, qui permet de nous faire comprendre ce qu'est la nébuleuse Daech, qui nous parle, sans langue de bois, de manière simple et directe, de ce pays si loin (la Syrie): et tout ça, en nous donnant les clefs de compréhension et de réflexion pour mieux saisir tout ce qui se joue là bas. Un roman saisissant et important qui pourrait faire date, dans la littérature contemporaine.
Merci aux Editions Don Quichotte pour cette surprenante plongée dans le monde terrifiant de Daech.
Pascal Manoukian: Ce que tient ta main droite t'appartient, Editions Don Quichotte, 286 pages, 2017
Pascal Manoukian: Ce que tient ta main droite t'appartient, Editions Don Quichotte, 286 pages, 2017
Bonjour,
RépondreSupprimerMerci d'avoir ouvert un livre qui à première vue ne vous correspondait pas tout à fait. Je suis heureux de vous avoir transporté avec moi dans ce monde difficile mais qu'il faut pourtant regarder en face. Pascal Manoukian
Bonjour,
SupprimerJe trouve que la littérature est aussi là pour faire comprendre le monde et ouvrir les yeux et les consciences pour pouvoir avancer.Puis,j'ai pu voyager grâce à vous, dans un pays que je ne connais pas. La littérature est aussi là pour nous faire voyager. Encore merci pour ce livre nécessaire.
J'avais déjà envie de lire son roman précédent mais comme tu me donnes envie de lire celui-ci aussi!! Je note, virée livresque prévue samedi, saurais-je résister et attendre de pouvoir l'emprunter à la bibliothèque??
RépondreSupprimerRavi si mon avis a pu te donner envie.
SupprimerEt comme disait Oscar Wilde: "le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder". Bonne virée livresque samedi...et fais toi plaisir.